Par Xavier Mignot.
De jure, bien sûr, le suicide fut dépénalisé il y a plus de deux siècles : bien loin est le temps où l’on pendait les cadavres des suicidés en place publique avant de confisquer tout leur patrimoine. Puisque notre code pénal ne le réprime plus, le suicide est un droit. Mais un droit d’une espèce bien étrange – un droit dont on nous empêche l’exercice par tous les moyens.
Un très récent fait divers jette une lumière tristement pittoresque sur l’insupportable immixtion étatique dans cette matière où la liberté seule devrait prévaloir. Il y a quelques jours, un jeune SDF bulgare a voulu se noyer dans la Saône à Lyon. La police l’a repêché. Quelques heures plus tard, il se jette dans le Rhône. De nouveau, il est ramené malgré lui à la terre ferme.
On ne peut qu’être interpellé par l’acharnement des autorités à « sauver » un homme dont le dessein suicidaire, réitéré le jour même dans la foulée de son premier échec, ne trahit pourtant pas un velléitaire. En vain arguera-t-on donc que les tentatives de suicide ne sont jamais que des appels à l’aide, sans véritable désir de mourir.
L’ironie tragique de cette histoire ne doit pas occulter la terrible banalité de ces entraves policières. Mais sur quel fondement juridique ces interventions s’appuient-elles ? La police administrative a pour mission de préserver l’ordre public, dont les composantes traditionnelles sont la sûreté, la tranquillité et la salubrité publiques. Le suicide d’un individu n’en menace évidemment aucune.
Serait-ce une atteinte à la sempiternelle « dignité humaine » ? Mais comment croire que la misère et la déréliction d’un homme soient toujours plus dignes que la mort ? Inutile de chercher une justification rationnelle : cette ingérence policière porte le sceau de la morale chrétienne, dont la France – comme d’autres pays – sembler peiner encore à rejeter l’influence séculaire.
Notre législation elle-même conserve les traces de cet antique anathème, en punissant la « provocation au suicide », si elle est suivie d’effet, de 3 ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende (article 223-13 du Code pénal). Là se trouve impudiquement exprimé un opprobre inadmissible dans un État laïc comme la France qui, de surcroît, s’est récemment distingué par son profond attachement à la liberté individuelle. Et peut-on concevoir chose plus liberticide que la condamnation du suicide, cet acte si absolument privé et solipsiste, dont l’auteur et l’objet ne font qu’un ?
Parce qu’il est abdication irréversible, le suicide, en lui-même, n’est pas bien judicieux. Mais le suicide comme projection intellectuelle – comme un possible non encore actualisé – a quelque chose de lénifiant. Songeons à ce mot d’Emil Cioran : « Ce qui m’a sauvé la vie, c’est l’idée de suicide. Sans l’idée de suicide, je me serais sûrement tué. » Car le degré ultime et effroyable de l’infortune et de l’impuissance, c’est l’idée de ne pas même pouvoir échapper à sa propre impuissance. C’est à cette condition-là que l’interventionnisme policier voudrait acculer les plus misérables.
Aussi est-il regrettable que le débat sur l’euthanasie et le suicide assisté éclipse tant la question du suicide simple, dont la crypto-prohibition se poursuit sans aucune contestation. Elle serait pourtant des plus légitimes. Aux termes mêmes de la Déclaration de 1789, « tout ce qui n’est pas défendu par la Loi ne peut être empêché » (art. 5). En fait de suicide, ce droit est ouvertement violé. Et « toute société dans laquelle la garantie des droits n’est pas assurée […] n’a point de Constitution » (art. 16).
Je suis bien d’accord avec votre propos sur le jugement que la société fait du suicide, et en particulier la remarque intelligente de Cioran.
Mais pour « l’interventionnisme » policier, vous dérapez franchement. Si je vois quelqu’un se jeter au fleuve pour se tuer, je le regarde se noyer sans rien faire? Je lui fais un « allez, bye! bon voyage! » tandis qu’il meurt?
Il ne suffit pas de brandir le drapeau de la liberté pour répondre à la difficile question du suicide, morale judéo-chrétienne ou pas.
Il y a des choses bizarres dans cet article:
« En vain arguera-t-on donc que les tentatives de suicide ne sont jamais que des appels à l’aide, sans véritable désir de mourir. » >>>> Ah Bon sur quels arguments affirmez vous cela, quel est le taux de récidive des suicidaires qui ont été stoppé la première fois ?
Serait-ce une atteinte à la sempiternelle « dignité humaine » >>> Ah Bon l’humain n’a pas de dignité, et si elle existe c’est une sempiternelle « saloperie » à éradiquer.
« sûreté, la tranquillité et la salubrité publiques. Le suicide d’un individu n’en menace évidemment aucune. » Sans blague et celui ou celle qui se jette sous un train et bloque la ligne pendant des heures il n’impacte pas la tranquillité ou même la sécurité.
Je vois dans cet article et surtout dans ces tournures poindre le mécanisme totalitaire, la liberté totalitaire, la valeur ultime sous laquelle l’humain doit courber l’échine et ravaler sa « sempiternelle dignité ».
Débectant…
J’ai pensé au train et à la tranquillité des voyageurs.
J’ai aussi pensé aux employés du barrage de Pierre Bénite, qui n’ont pas nécessairement envie de récupérer le cadavre d’un homme auquel on a laissé sa liberté de se suicider, et aux policiers forcément impliqués dans l’enquête qui s’en suit.
J’ai aussi pensé aux voisins de cet homme qui a choisi les médicaments ou une autre technique silencieuse chez lui, qui se rendent compte qu’il y a une odeur bizarre dans leur immeuble. Et, là aussi, aux policiers chargés de l’enquête.
« La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui », désolé, mais un suicide, s’il ne nuit pas à autrui au moment de l’acte, nuit la plupart du temps à autrui par ses conséquences. Dans ce contexte je ne peux pas souscrire à ce qui est exposé ici.
Je n’y ai pas pensé tout de suite mais heureusement que l’on a pas empêché le co-pilote de GermanWings de jeter son avion contre les Alpes on aurait dramatiquement entravé sa liberté alors que franchement est ce que cela a impacté la tranquillité et la sureté de quiconque… Ah dans mon oreillette on me dit qu’il y a eu 150 morts.
Et vous comptiez procéder comment ?
Il ne s’agit d’ailleurs que très marginalement d’un suicide, mais d’abord d’un meurtre de 149 personnes. Pour le reste, que celui qui veut tuer 149 personnes ne soit pas empêché de se suicider, mais avant !
C’était de l’ironie, cela ne passe pas très bien à l’écrit. Néanmoins l’exemple est parfait pour réfuter l’argument comme quoi un suicide la sûreté, la tranquillité et la salubrité publiques.
Est ce d’abord un meurtre ? peut être… mais les 149 passagers avaient ils une quelconque importance pour ce suicidaire ? et d’ailleurs quand on on en arrive là , qui a de l’importance.
Bonjour, dans le cas de la german wing, votre argument ne tient pas, ce n’est pas juste un suicide, c’est un meurtre suivi d’un suicide.
PS: Je suis néanmoins d’accord avec vous pour dire que la liberté individuelle n’implique pas que l’on tolère le suicide, c’est trop facile de direc’est sa liberté individuelle, vous diriez la même chose, si c’est un parent à vous ?
Est ce un suicide suivi de meurtres ? Est ce des meurtres accompagnés d’un suicide qu’importe l’important est que l’assertion de l’auteur comme quoi les suicides n’ont pas d’impacts sur la sûreté, la tranquillité et la salubrité publiques est à coté de la plaque ce ne serait ce que parce que le suicidaire ne tient plus compte de ces notions.
« La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui »
Cette définition rousseauiste de la liberté est une vraie plaie…
Non la liberté ne consiste pas à avoir le droit (de qui d’abord) de faire ce que l’on a envie de faire : ça ça s’appelle la servitude : tout nuit potentiellement a autrui : vous parlez, ce que vous dites ne me plait pas : vous êtes une nuisance. Vous respirez, le CO2 qui vous expirez réchauffe le climat : vous êtes une nuisance. Vous êtes assis dans le bus, vous prenez ma place : vous êtes une nuisance …
Et vous, vous êtes socialiste, et vous me volez mon pognon. 😀
Non, je ne le vole pas : je rétablit la justice et je vous empêche ainsi de nuire à autrui … Espèce de neo-ultra-turbo-giga-liberal 🙂
Mais, mais …vous n’y êtes pas, la « dignité humaine » n’est sans doute qu’un dangereux holisme utilisé par les socialistes pour mettre l’humanité sous la coupe et à la lecture de très nombreux commentaires, j’ai le sentiment effrayant que face à un acte aussi terrible que le suicide (mon vécu par rapport à des proches n’a bien sûr aucune valeur statistique en termes de mesure étalon-libérale, et est sans doute très éloigné du vécu de tant d’autres <= aie délit de tentative d'assimilation socialiste-totalitaire) le seul vrai critère est la conformité à une sorte d'éthique libérale. Le droit ou le non-droit, l'indifférence ou l'intervention sont évaluées à l'aune du 'tout cela est-il bien libéral?" Je trouve ça franchement effrayant. Je dois encore couver des résidus viraux pro-socialistes. En tant que chrétien (boo un affreux moraliste) et interessé par les idées libérales, j'ai un peu la gerbe à la lecture de cet article.
Je rajouterai que le passage sur les policiers est du pain béni pour tous ceux qui pensent que libéralisme = absence de morale, de compassion, de règles etc…
Absolument le seul critère est moral, donc personnel. Le libéralisme n’a rien à voir là dedans, sauf pour ceux qui mélangent libéralisme et colonie de vacances.
Article bien curieux d un auteur bien étrange. Que penser d une personne , policier ou non qui aurait contemple une personne se noyer en restant les bras croisés?
Par ailleurs l auteur appelle de ses voeux une société qui se serait enfin (!) débarrassé de l influence chrétienne : je lui dis chiche .
Enfin l auteur qualifié le suicide d acte absolument privé , ce qui prouve soit son ignorance crasse de cet acte soit (non exclusif) son ignorance tout aussi crasse de la vie humaine : un suicide est une bombe lancée à la tête de ses proches les dommages collatéraux sont massifs, parfois sur des générations. Maintenant culpabiliser les suicidaires et condamner les suicidés n est pas une bonne choses évidemment.
De toute façon, je ne vois pas comment on pourrait punir les suicidés à moins de recommencer à leur interdire des obsèques, ce qui serait idiot, et surtout abject.
Dans le mythe de Sisyphe, Camus se lance par ceci: « Il n’y a qu’un problème philosophique vraiment sérieux: c’est le suicide. Juger que la vie vaut ou ne vaut pas la peine d’être vécue, c’est répondre à la question fondamentale de la philosophie. »
Votre article est plutôt laconique et assez loin d’un existentialisme prôné par Camus, qui n’est pas une dénonciation de l’entraide, de l’empathie et de la solidarité, mais une proposition de cheminement de l’homme « absurde » vers l’homme « réconcilié ».
Cependant c’est votre point de vue, soit. Cependant on reste sur sa faim; car vous n’allez pas allez juste qu’au bout de votre pensée. Que proposez-vous pour régler les problèmes que vous soulevez ? Car je ne m’imagine des passants se balader dans des rues jonchées de cadavres qui se diraient « laissez, c’est normal, ce sont des suicidés ! Bon, il est où ce resto ? « .
Alors ? Ouvrir de discrets mouroirs comme en Suisse où l’on peut finir sa vie tranquillement mais chèrement? Vendre en pharmacie des pilules de cyanure à utiliser chez soi dans son lit ? Que faire ?
Inutile. Il y a déjà des tas de moyens efficaces d’en finir. Pas besoin de faire intervenir des professionnels. Si l’intention de se suicider est sans mélange, il est facile d’employer une méthode qui ne laisse aucune chance. La loi ne change rien à ce fait.
S’il existe une possibilité de sauver le suicidaire, je partirai du principe que son intention est douteuse. Et j’irai à son secours.
Au pire, il en est quitte pour recommencer.
Si le suicide en lui-même est un acte privé et solipsiste, comme vous dites, la provocation au suicide ne l’est pas.
C’est un bon moyen de se débarrasser de quelqu’un sans se salir les mains. « Allez, mémée, débarrasse le plancher, tu ne sers à rien et j’ai envie d’héritier. «Â
La réticence de la société (aussi bien les élites que les administrés) devant le suicide n’est pas seulement religieuse.
Le suicidé en se suicidant fait passer un message que « la vie ne vaut pas tant que cela la peine d’être vécue » – qui pourrait créer des émules.
Il y a donc un consensus pour l’empêcher, le rendre plus difficile, et faire passer les suicidés ayant réussi pour des malades mentaux qui agissent contre leur intérêt.
C’est sûr dès que je vois une news indiquant un suicide devant un RER j’ai une furieuse envie de me bruler la cervelle en croquant une capsule de cyanure le cou dans un nÅ“ud coulant après avoir au préalable ouvert le gaz…
Ouf voilà c’est passé je me rends compte qu’il fait beau, que j’ai bien mangé et que je côtoie des gens sympa, aller je vais supporter encore cette journée…
L’auteur a raison ! Le jour où vous votre médecin vous apprendra que vous avez contacté la maladie d’Alzeimer par exemple , on verra si vous ne penserez pas que le suicide est la meilleure option ( à moins que vous ne préfériez la déchéance , avec de la merde plein vos fesses quand l’aide-soignante , débordée , n’aura pas le temps de changer votre couche…… enfin moi ce ne sera pas mon option, je ferai ce qu’il faut avant tant que je suis encore lucide ! Mais bon , à lire certains commentaires , certains ont de la fierté et d’autres non !
De plus , je n’aime pas cette façon de s’ingérer dans la vie des gens , sinon vous n’êtes pas des libéraux mais des communistes!
De plus , dans la vie , quoique l’on fasse provoquera toujours des désagréments pour une partie de la population , sinon on ne fait plus rien et on reste couché !
La question n’est pas de savoir si moi ou quiconque peuvent avoir des velléité de suicide si la vie devient insupportable mais est ce qu’autrui doit devenir un tel étranger que l’on doit s’interdire d’interférer avec son « désir » de mort.
Si je suis marié et que ma compagne fait une dépression et envisage le poison ou que mon enfant rate son bac ou à une peine de cÅ“ur et se dit que le saut à l’élastique sans élastique c’est cool , dois je ne rien faire, ne rien tenter ?
Bjr , oui ce n’est évidemment pas le meme cas que celui que j’ai cité . Je parle de maladies graves et incurables !
Et ?
L’article commence sur l’exemple d’un SDF bulgare que l’on a sauvé deux fois de la noyade, était il atteint d’un cancer, d’une maladie d’Alzheimer ? Ce n’est le motif de l’envie suicidaire de cet homme que met en cause l’article mais la réaction de passants et de forces de l’ordre.
Que vous veuillez vous suicider si vous apprenez être atteint de telles maladie grand vous fasse.
Mais ce ne sont pas les seules raison de se supprimer or l’article est sur la ligne comme quoi il n’y aucune raison d’interférer avec l’acte suicidaire car cela n’impacte pas la sûreté, la tranquillité et la salubrité publiques et votre commentaire ne change rien à cette analyse bidon.
Vous dites vous même « De plus , je n’aime pas cette façon de s’ingérer dans la vie des gens , sinon vous n’êtes pas des libéraux mais des communistes! » Non il suffit d’être un mari, un père ou un ami ou simplement un humain.
Non, le droit au suicide est l’une des dernières libertés de l’homme , ne le supprimons pas sinon nous serons vraiment dans un Etat totalitaire . Je revendique le droit de faire ce que je veux de mon corps , c’est à moi !!!
@Jacques je vous entends et comprends vos dire
. Mais ce que je dis est que vous ne vivez pas seul pendu en l air. Le suicide : vous si vous voulez , ne vit pas que pour lui . Vivez vous que pour vous Jacques? Si votre réponse est non , alors votre mort nuit à autrui. Si par ailleurs votre vie est importante pour d autres , alors vous nuirez aussi à ces personnes. Maintenant je comprends que des personnes souffrent tellement que leur seule issue soir le suicide, mais tout ceci n a rien à voir avec un droit naturel
c’est pour cela que je parle en cas de maladie cruelle et incurable et non d’autres choses !
Vous partez du principe que le suicidaire est parfaitement serein, maitre de lui même et de ses émotions or c’est rarement le cas. On ne se jette pas sous un RER après avoir pesé froidement le pour le contre de sa vie.
A la limite le samouraï qui a fauté a qui son Daïmio demande son seppuku ne me pose pas de problème, les deux individus savaient dans quel univers il se mouvaient et ils l’acceptaient.
Si vous avez la maladie d’Alzheimer et que vous jugez que qu’il vaut mieux y mettre fin, et bien faites le, pas de problème mais alors ne le faites pas sur la voie publique. Évitez le pont pour se jeter, le RER ou le métro pour vous jeter dessous. Coupez vous les veines dans votre baignoire comme les anciens sénateurs romains , be my guest !! et d’ailleurs qui va vous en empêcher ?
Cela arrive tous les jours sans que cela m’émeuve car de toute manière je n’en sais rien.
Je ne dis pas le contraire ! mais se suicider sans emmerder les autres n’est pas difficile ( balle , pot d’echappement dans le garage fermé , cachets et alcool , aller dans le 93 en criant :  » A bas l’Islam !  » , etc…
Il vous arrive de réfléchir, vous aurez toujours le droit de vous suicider, le jour où on jugera des cadavres, ce n’est pas demain la veille.
C’est marrant , mais ce sont toujours les gens incultes comme vous , qui se permettent de la ramener ! Quand vous dites :  » ce n’est pas demain la veille que l’on jugera les cadavres… »
Sachez que si monsieur ! Au moyen-âge , sous la pression religieuse très prégnante , les suicidés étaient jugés , promenés dans la ville pour être mis au ban de l’infamie devant la populace ,pouvaient être condamnés ( c’est débile mais ça a vraiment existé ) , et étaient privés de sépultures chrétiennes donc enterrés comme des chiens !
Si vous intervenez sur les forums , monsieur , sachez au moins de quoi vous parlez , et lisez des livres d’histoire au lieu de France-dimanche ou Gala !
Il y a quelque années, un médicament antalgique a été retiré (DEXTROPROPOXYPHENE) du marché en relation avec un taux de décès élevé après ingestion massive. Ce médicament était à 95 % prescrit en France mais le taux de suicide et de morts liés à ce médicament y était très faible. Par contre, en Suède et en Grande-Bretagne, les suicides par l’ingestion de ce produit étaient fréquents. La différence? les gélules étaient en flacon dans ces deux pays (l’ouvrir, le verser dans la main et l’ingérer prend 10 secondes maximum) alors qu’en France le produit est sous blister et les ouvrir prend franchement beaucoup plus de temps, quelques secondes de réflexion qui change tout. Le suicide reste un problème personnel mais d’une excessive complexité.
d’autres personnes choisissent la methode douce tabagisme alcoolisme Il est vrai que de griller quelques clopes par jour et de boire quelques verres sont des habitudes mais dès que le verdict tombe c’est l’heure du bilan et du questionnement Le mari d’une collegue a une « tache au poumon  » c’est un fumeur et sera opere ( ablation d une partie du poumon ) sa compagne fume J’ai une ancienne amie qui s’est mis a boire elle s’est alteree la sante » Le suicide aurait ete plus radical dans ces cas Quoi qu il en soit il y a 10 500 suicides en France et quelques 200 000 tentatives pays ou il fait bon vivre la France !
Un suicide, ce sont généralement des proches qui vont se demander jusqu’à la fin de leur propre existence ce qu’ils ont pu faire ou ne pas faire qui a eu effet dans ce drame, ce qu’ils n’ont pas su voir. Ils pourront aussi se retrouver dans la détresse matérielle. Ce peut aussi être une entreprise privée d’un salarié important. Même si le décès a toutes les apparences du suicide, il y aura enquête de Police pour vérifier que c’est bien le cas. Si la personne a disparu il faudra des recherches mobilisant Police ou Gendarmerie, éventuellement des militaires et des bénévoles.
En venant au secours d’un candidat au suicide, on a toujours l’espoir qu’il n’a pas agi sur un coup de tête et ne fera pas d’autre d’autre tentative, pour son propre bonheur et celui de son entourage. Bref, un suicide n’est pas socialement neutre. Tout ce qui peut en dissuader est bon à prendre.
« réitéré le jour même dans la foulée de son premier échec, ne trahit pourtant pas un velléitaire. » s’il est dans le même état psychique l’après-midi que le matin, aucune surprise qu’il réitère son geste, cela ne signifie pour autant pas que son geste soit si mûrement réfléchi que ça.
« En vain arguera-t-on donc que les tentatives de suicide ne sont jamais que des appels à l’aide, sans véritable désir de mourir » eh oui, soyez surpris, cher auteur, c’est très souvent le cas.
Pour finir, parmi mes nombreux patients qui ont, au moins une fois ds leur vie tenté dans se suicider, 90 % sont, plusieurs années après, très heureux d’avoir échoué dans leur geste (sauvés pas quelqu’un ou non) : ce qui n’était absolument pas leur discours juste après leur tentative de suicide. Que dire alors ? Qui a raison : la personne sur le moment ou cette même personne 10 ans après ?
Pardonnez mon manque de sources, ce n’est que que le fruit de mon expérience de 20 ans de médecin généraliste.
Vous avez une ignorance semble-t-il assez grande de la réalité de la nature humaine à ce sujet.
Je rejoindrais les nombreux commentateurs avant moi pour vous répéter que le suicide est d’une extrême complexité, dans ses motivations notamment. Et qu’il ne suffit pas d’une lecture aussi simpliste que la vôtre pour en comprendre les tenants et aboutissants.
Les policiers qui interviennent en premier lui lancent une corde. Pourquoi a-t-il saisi la corde ?
Je ne suis pas flic, mais si je vois quelqu’un en train de se noyer et si je suis en mesure de l’aider, je ne me poserai pas la question « tiens et s’il essayait de se suicider ? je vais le laisser tranquille ».
Le rôle des policiers et des pompiers est de nous aider en cas de difficulté, d’accident, etc. Ils doivent intervenir avant de se demander si on essaie consciemment de se suicider (y’a des inconscients, les effets de l’alcool, etc.).
non seulement le suicidaire est rarement en pleine possession de ses moyens psychiques (et donc de poser un acte libre), mais les conséquences de son suicide touchent rarement que lui-même !
Toujours cet état d’esprit judéo-chrétien, (dans un pseudo état laïque) le lobbying des précripteurs médicaux, des magasins de médicaments (pardon pharmaciens) et des laboratoires pharmaceutiques (lobbying pourvoyeurs de bénéfices pour investisseurs) et de certains politiciens qui encaissent de généreuses enveloppes… 5Démocratie…quand tu nous tiens!)
Pas d’accord avec l’analyse de l’auteur. Je ne vois pas de condamnation morale au suicide, je ne vois pas ce que la morale vient faire là dedans.
La raison qui pousse un humain à empêcher un autre humain de suicider est une simple question d’altruisme et un phénomène de projection psychique. C’est aussi la peur de la mort, peur partagée par globalement tous les humains.
Pour avoir travaillé dix ans dans un service d’urgence où parfois on voyait 10 tentatives de suicide en une journée à mon avis c’est une bonne chose que la société fasse tout pour éviter les suicidants de se réussir.
La tentative de suicide est selon mon expérience la plupart du temps un acte impulsif pour échapper à une souffrance insupportable à un instant T.
En revanche, je pense que la société devrait permettre le suicide assisté de personne qui en font la demande de manière réitérée et constante dans le temps. C’est alors autre chose qu’un acte impulsif qui nécessite une assistance.
Pour info il y en France chaque année 350 000 tentatives pour environ 10 000 réussis.
J’adore ces manipulations du libéralisme qui n’ont d’autre but que de faire de l’anticléricalisme primaire, dans la grande lignée des Rousseau et de tous les gauchistes qui ont ensuite embrayé dans son sillage.
Comment une condamnation morale peut elle être liberticide ? Cela voudrait tout simplement dire qu’il ne peut y avoir aucune liberté d’opinion et encore moins de liberté d’expression.
Comment quelqu’un peut il être blâmé pour avoir tenté de venir en aide à autrui. Cela voudrait dire qu’il n’y a aucune liberté possible, qu’aucune responsabilité n’est admissible.
Est ce que l’homme seul bénéficierait d’un droit naturel, celui de mourir ? En quoi la vie en société réduirait la mort ?
En dehors de ces considérations, une visite dans la société japonaise du XVIII eme siècle nous ferait très vite réaliser que le suicide n’est pas du tout une histoire de liberté, ni même de transgression, mais bien une question de place de l’individu dans la société, bien plus liée aux regards des autres qu’au regard sur soi même.
Il s’agit donc bien d’un sujet socialiste : ce pseudo droit au suicide qu’il faudrait protéger (comment d’ailleurs, en interdisant ? En punissant par la loi ?) est bien un droit positif : pas liberal pour un sou.
+1 @Stéphane!
Heureusement que les policiers l’ont empêché de se suicider. Vous expliquez que la police administrative ne le permet pas , mais s’ils ne l’avaient pas fait, la famille, les proches auraient pu faire un procès pour non assistance à personne en danger.
Qu’on soit policier ou non, il est normal de secourir une personne qui se suicide.
Quant à la provocation au suicide, c’est normal qu’elle soit sanctionnée, d’autant plus que cela signifie que ce n’était pas forcément le choix de la personne, si quelqu’un harcèle quelqu’un nuit et jour, il ne faut pas s’étonner que celle ci ensuite se suicide.
Bonjour,
Quelques miennes expériences ou réflexions.
1/ La non assistance à personne en péril est condamnée par la loi. Et ce n’est pas une mauvaise loi, parce que bien des gens se félicitent d’avoir été protégées d’une tentative de suicide compulsive.
2/ le fond du problème est la légitimité du suicide: le dépit amoureux d’un adolescent ou les déboires financiers d’un agriculteur n’ont rien à voir avec la décision éthique, stoïcienne, d’un être pensant qui trouve précisément sa dignité dans son autonomie de décision sur les questions qui le concernent.
3/ le suicide reste une liberté fondamentale que pour ma part je défends becs et ongles sortis. Mais ce n’est pas un droit: la société n’a pas, comme il a déjà été jugé par la Cour européenne des droits de l’homme l’obligation d’aider quelqu’un à se suicider.
4/ J’ai été le témoin de l’euthanasie d’un cancéreux, condamné à plus ou moins brève échéance, et qui n’avait pas du tout envie qu’on abrège sa vie. Parce qu’on ne savait pas où le mettre dans l’hôpital et que son épouse n’était plus en état, physiquement, de s’occuper de lui. Il faut un contrepoids efficace à l’autonomie des médecins qui par obligation matérielle ou compassion comme le Dr Bonnemaison sont tentés par la seringue au curare.
5/ qu’on ne pleurniche pas sur les blessures psychologiques que le suicidant impose à ses proches. Préparer ses proches à sa mort n’est pas facile. Qu’ils veuillent bien se souvenir que de toute façon le suicidant n’a qu’un destin: mourir: seule la date de cette mort est en cause. Au contraire, le suicide peut être le seul moyen de protéger ses proches contre les effets de ses déchéances. Parce qu’en perdant ses capacités intellectuelles on prendra des décisions qui leur nuiront. Parce qu’en perdant son autonomie on compliquera, sinon assombrira leur qualité de vie. Etc… Etc….
6/ la société a quand même une obligation: celle de ne pas contraindre les suicidants éthiques à utiliser des moyens barbares pour atteindre leur fin. Telle personne que j’ai connue a tenté trois fois de se suicider avec de la zopiclone, trois fois a été ranimée, et a fini par se pendre. Telle autre , condamnée par ses cancers incurables, est morte dans sa maison de retraite après plusieurs semaines de diète hydrique complète: elle n’absorbait qu’un bol de thé par jour. « Les derniers jours ont été difficiles » d’après la personne qui la soignait….
Je ne vois pas bien ou se place la condamnation morale dans l’exemple cité.
Notre corps ne nous appartient pas. « La liberté, ce n’est ni le libéral, ni le libertin, ni le libertaire » (Pierre Boutang, dans un cours à la Sorbonne en 1980-1981).