Mali : un passeport pas donné

La bureaucratie malienne gêne au développement de sa société civile.

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Mali : un passeport pas donné

Publié le 22 juillet 2015
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Par Mahamadou Camara.

Malienne crédits Luskysky (licence creative commons)
Malienne crédits Luskysky (licence creative commons)

Depuis plus de deux ans, il existe une pénurie permanente des documents de voyage au Mali. L’État, avec la complicité des politiques et de la société civile, fait vivre un calvaire aux citoyens maliens désirant remplir les responsabilités sociales et obtenir leur droit de citoyenneté. Le passeport et la carte d’identité nationale ont carrément disparu des bureaux des directions de police et des commissariats où ceux-ci sont en principe délivrés. Pourtant, un passeport, qu’il soit américain, japonais ou encore sénégalais, peut être fabriqué par n’importe quelle imprimerie qualifiée et certifiée par ce pays. Les faits surprenants au Mali sont le manque total d’informations fournies par les autorités administratives au sujet de la pénurie et la totale passivité de la société civile à réagir face à une situation aussi rocambolesque.

La pénurie de passeports et de cartes d’identité nationale représente un véritable manque à gagner pour l’État qui perd facilement plus de deux milliards de francs CFA par an en plus d’empiéter sérieusement sur les libertés individuelles des citoyens maliens. Depuis janvier 2012, bon nombre de Maliens résidents et ceux de la diaspora manquent de sérieuses opportunités d’affaires, de renforcement de capacités entre autres à travers le monde, par défaut de passeports. Par exemple, plusieurs candidats lauréats du Programme Yali 2014 (l’initiative des Jeunes Leaders Africains du Président Obama)  ont failli ne pas participer au prestigieux programme en raison de tracasseries administratives liées au renouvellement des documents de travail. Actuellement, bon nombre de pèlerins se posent des questions sur leur sort et des enfants atteints de cardiopathies attendent désespérément leur évacuation sanitaire après délivrance de leurs documents de voyage que s’entête à leur refuser la bureaucratie irresponsable de l’État malien. Dans le même temps, il semble qu’un système parallèle similaire à une vente aux enchères favorisant les plus offrants est mis en place dans la délivrance des passeports. Le Mali doit absolument y mettre fin.

Comme le disait le militant Martin Luther King « Nous commençons à mourir le jour où nous décidons de nous taire pour des choses qui comptent beaucoup ». Les citoyens doivent savoir qu’il est temps d’entreprendre de vraies mesures pour amener le Ministère de la sécurité et de la protection civile ainsi que toutes les parties prenantes à cesser le folklore politique et régler de façon permanente ce problème qui tourne le Mali en ridicule.

Par ailleurs, au moment où, au Togo par exemple, le passeport coûte 35.000 francs CFA avec un délai de délivrance de 15 jours, le Mali encore aujourd’hui continue à imposer un tarif de 50.000 francs CFA et est incapable de délivrer les services élémentaires. La société civile malienne doit jouer son rôle de groupe de pression et de veille et demander des comptes au gouvernement.

Tout citoyen qui répond aux critères d’éligibilité a le droit d’avoir ses pièces d’identités dans des délais raisonnables et son gouvernement a le devoir de les lui délivrer. Le Mali n’est pas une exception.

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  • Non concerné, je n’ai jamais mis els pieds en Afrique et je ne l’ai jamais envisagé. Peu importe le prix, l’article fait remarquer que cela représente 2 milliards de perte. Pourquoi?

  • « la bureaucratie irresponsable », parce qu’il existe une bureaucratie « responsable » ?

  • les blancs et la trique voilà ce qu il faut en afrique …

  • Les commentaires sont fermés.

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