Système de Santé : injuste dès l’origine

Derrière le mirage de la « justice sociale » on retrouvait dès l’origine tous les ingrédients de l’injustice et le mépris des droits d’aujourd’hui.

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Justice (Crédits Michael Coghlan, licence Creative Commons)

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Système de Santé : injuste dès l’origine

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 10 juin 2015
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Par Patrick de Casanove.

Justice (Crédits Michael Coghlan, licence Creative Commons)
Justice (Crédits Michael Coghlan, licence Creative Commons)

 

La sécurité sociale telle que conçue en 1945 repose sur la « spoliation légale ». Elle crée des droits sociaux qui sont de faux droits. Les droits sociaux sont des droits « à spolier » autrui.

« C’est ce qui est arrivé. La chimère du jour est d’enrichir toutes les classes aux dépens les unes des autres ; c’est de généraliser la spoliation sous prétexte de l’organiser. Or, la spoliation légale peut s’exercer d’une multitude infinie de manières ; de là une multitude infinie de plans d’organisation : tarifs, protection, primes, subventions, encouragements, impôt progressif, instruction gratuite, Droit au travail, Droit au profit, Droit au salaire, Droit à l’assistance, Droit aux instruments de travail, gratuité du crédit, etc… et c’est l’ensemble de tous ces plans, en ce qu’ils ont de commun, la spoliation légale, qui prend le nom de Socialisme. » (Frédéric Bastiat, La Loi).

Avec la Sécu quelqu’un ne peut être soigné qu’aux dépens de quelqu’un autre ; soit l’un voit ses soins non remboursés pour rembourser des prestations à un autre ; soit la Sécu prend de l’argent à quelqu’un pour rembourser quelqu’un d’autre. Les prestations prises en charge peuvent ne pas être des soins : contraception, IVG, selon le bon vouloir et les intérêts du politique.

Il n’y a pas de limite à la spoliation légale si ce n’est le bon vouloir des politiciens.

« La spoliation légale a deux racines : l’une, nous venons de le voir, est dans l’égoïsme humain ; l’autre est dans la fausse philanthropie ». (Frédéric Bastiat, La Loi)

La Sécu c’est de la fausse philanthropie. Cela n’a rien à voir avec un « système solidaire ».

« Un homme qui choisit de recourir au cambriolage bouleverse tout l’ordre social. Tandis que lui seul jouit des gains à court terme qu’il tire de son action, les effets désastreux à long terme nuisent à tout le monde. Son action est un crime parce qu’elle a des effets préjudiciables sur ses semblables. Si la société n’empêchait pas une telle conduite, elle se généraliserait bientôt et mettrait fin à la coopération sociale et à tous les bienfaits que celle-ci apporte à tous » (Ludwig von Mises, L’Action humaine, traité d’économie).

Que le cambriolage soit légal ne change rien à l’affaire. Le vol légal a les mêmes conséquences que le vol illégal. Il porte atteinte aux droits naturels qui sont la Propriété, la Liberté, la Personnalité. Il est préjudiciable à tout le monde. Il divise la société en catégories hostiles, les unes voulant une part plus grande du produit de la spoliation, les autres voulant se défendre contre ladite spoliation, généralement en proposant au gouvernement d’aller voler ailleurs. Le partage du butin engendre la corruption et les lobbies.

« L’État, c’est la grande fiction à travers laquelle tout le monde s’efforce de vivre aux dépens de tout le monde. » (Frédéric Bastiat, L’État).

Cette spoliation a lieu pour le profit immédiat du seul politicien et de ses affidés. Pour le politicien c’est son élection. C’est à dire son maintien ou son accession au pouvoir. Pour sa faction c’est s’emparer légalement du fruit du travail effectué par d’autres. C’est plus facile que de travailler et moins risqué que la spoliation illégale.

La seule différence avec la spoliation illégale est que la société n’empêche pas le vol légal1 parce que c’est la loi elle-même qui, pervertie, crée la « spoliation légale ». Les individus sont généralement légalistes et pour eux loi et justice ne font qu’un2. Ils n’identifient pas le vol légal donc ils y adhérent au nom de la justice…sociale.

Au nom de la « justice sociale » les socialistes de tout bord se sont proclamés garants de l’intérêt général contre « l’égoïsme et l’individualisme ». Or ce n’est pas l’égoïsme humain qui est détruit, au contraire il est renforcé. (Chacun veut obtenir de l’État la plus grosse part du gâteau.) Ce sont le libre choix et le libre usage de leurs biens par les individus qui sont détruits. C’est la coopération sociale et ses bienfaits qui disparaissent.

(à suivre…)

Lire la première partie de l’article ici.

  1.  Il est d’ailleurs désolant de constater qu’elle empêche de moins en moins le vol légal. Par idéologie, mauvaise conscience des collègues voleurs légaux, dispersion de l’État…mais c’est une autre histoire !
  2. Malheureusement c’est faux
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  • Inspirez vous de Singapour ( 5.2% du PIB représentent les dépenses de santé)ou encore d’Israël (8% du PIB est stable depuis au moins une décennie) et les problèmes de financement de la santé seront résolus…Et ces pays ont une espérance de vie parmi les plus élevées dans le monde…

  • La distinction grammaticale « droit à »/ « droit de » n’a pas grande pertinence, étant donné qu’il est très facile de reformuler l’un en l’autre. Exemple : « droit de vivre »/ « droit à la vie », « droit aux soins »/ « droit de se faire soigner ». Prétendre ensuite que certains droits sont des « faux » droits n’a pas grand sens non plus. Vous devriez plutôt parler de droits légitimes, la vérité ou la fausseté n’a pas grand-chose à voir dans tout ça. Ceci dit, on peut se demander en quoi le droit de se faire soigner serait un droit illégitime ou selon vous termes « un faux droit » et pourtant ce n’est pas un « droit à » mais un « droit de », pourriez-vous nous expliquer ?

    Concernant maintenant la « spoliation légale ». Plusieurs remarques. D’abord le terme « spoliation » me paraît inadapté. Lorsqu’on vous spolie, vous ne bénéficiez de rien en retour. Or dans le cas de l’assurance maladie obligatoire, vous bénéficiez d’une assurance maladie. Il faudrait donc trouver un autre terme plus adéquat.

    Dernière chose, la vision commune consiste à voir la production comme un gâteau produit par le « marchand » sur lequel viendrait prélever l’Etat. Vision qu’on comprendrait au 18ème-19ème siècle, aux balbutiements de l’économie mais inadéquat au XXIème siècle. En effet, certes les producteurs marchands paient des impôts mais il ne faut pas oublier que leur production et leur revenu est également conditionné par les dépenses publiques. Quelques exemples : la sécurité sociale permet de financer le revenu du médecin, elle permet également d’éviter l’épargne par prévoyance et donc permet aux individus de davantage consommer et donc de fournir des revenus aux entreprises. Les seuls qui a priori n’en bénéficient pas sont les entreprises purement exportatrices, mis à part le fait qu’elles bénéficient de personnel en bonne santé, atout productif tout de même. Ainsi, on voit qu’il est difficile de prétendre qu’il y a « spoliation » puisqu’en même temps, la redistribution conditionne les revenus prétendument spolié. Pour reprendre l’image de départ : la redistribution n’influe pas uniquement sur la répartition du gâteau, elle influe également sur la taille.

  • Quand on paye de sa poche on se renseigne sur le tarif 1200€ / jour en chirurgie en hp et si j’ ai bien compris l’ infirmière responsable qui est intervenue auprès du chirurgien ça augmente le 3emjour
    C’ est une question qui est moins importante quand on a la carte vitale ….

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