Par Ferghane Azihari.
Les États riches se vantent d’être les vecteurs de la solidarité internationale via des politiques de redistribution volontaristes. De la main gauche, ils versent des milliards d’euros au titre de l’aide publique au développement et prétendent fournir une assistance efficace et désintéressée lors de crises qu’ils contribuent à entretenir. Cette « solidarité » internationale a hélas la même finalité que les régimes étatiques de protection sociale sur le plan interne : obtenir la docilité des bénéficiaires (les élites politiques des pays pauvres qui se caractérisent notamment par un degré élevé de corruption) pour conforter la domination des élites des pays riches sur le plan politique et économique.
Expropriation des locaux, corruption, pillage des ressources. L’aide publique au développement est un puissant levier géopolitique pour vassaliser les pays pauvres. En entretenant la dépendance des pays du Sud vis-à-vis des pays du Nord, la « redistribution » administrative internationale se met au service d’un néo-colonialisme dont souffrent les populations issues de ces pays. Un examen minutieux du fonctionnement de la politique de développement montre encore une fois que l’action politique n’est pas la solution et qu’elle constitue au contraire le principal problème. On l’a énoncé plus tôt, les États riches prétendent d’un côté faire oeuvre de solidarité mais oublient également de mentionner qu’ils adoptent une politique migratoire répressive à l’encontre de ceux qui cherchent à fuir la misère et la corruption dans leur pays.
Or la libre-circulation des personnes est l’outil de lutte contre la pauvreté le plus ancien et le plus efficace au monde. Les immigrés bénéficient en effet de rémunérations plus conséquentes pour une même tâche. L’immigration est donc un puissant outil d’égalité des chances et de lutte contre les déterminismes sociaux en permettant aux individus d’échapper à un destin éventuellement défavorable du seul fait de naître au mauvais endroit. De plus, la plupart des immigrés qui s’installent dans les pays riches s’attachent à faire profiter leur pays d’origine de l’expérience qu’ils n’auraient pas pu acquérir sans le quitter. C’est là une forme de solidarité plus efficace et plus juste que l’aide publique en ce qu’elle ne sollicite pas la fiscalité pour entretenir des administrations corrompues mais qu’elle s’exerce sur la base de la spontanéité tout en visant directement les populations en manque de ressources sans intermédiaire bureaucratique.
« En 2005, une étude de la Banque mondiale montra que si les 30 pays de l’OCDE acceptaient une augmentation de 3% de leur population active par l’immigration, les gains pour les pays pauvres seraient de 300 milliards de dollars, c’est-à-dire beaucoup plus que l’ensemble de l’aide au développement accordée par les pays riches. »1
Une fois encore, c’est bien le libre marché, conséquence logique de la liberté individuelle qui permet également à l’échelle mondiale de réduire les inégalités et de lutter contre les déterminismes sociaux quand les puissances publiques ne savent que les aggraver pour satisfaire les intérêts catégoriels des corporations politiquement bien placées.
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- Cité dans Louis Rouanet, « Plaidoyer libéral pour l’immigration libre », LThink Liberal Sciences-Po ↩
Paradoxalement, je suis à la fois pour l’immigration libre et pour l’expulsion manu-militari des ressortissants étrangers qui ne respectent pas nos lois et à la fois pour une facilitation des naturalisations pour tous ceux qui ont fait l’effort de s’intégrer à notre société, sans pour autant renoncer à leur culture d’origine, et la dénaturalisation et l’expulsion des « français » binationaux qui refusent l’intégration et s’enferrent dans le communautarisme, quel qu’il soit.
Je dis bien les binationaux, il n’est pas question de créer des apatrides en dénaturalisant des personnes dont la seule nationalité serait Française (et ce quelle que soit leurs origines)
D’autre part, les visas de tourisme, pour les pays non exemptés, doivent être délivrés à l’entrée sur le territoire français et prendre la forme d’une taxe de séjour forfaitaire… et une nouvelle catégorie doit être créée : les résidents non-permanents: qui permettrait à un ressortissant étranger possédant des biens en France de circuler librement et de payer des impôts au prorata-temporis (3 mois de résidence : 3 mois imposables)…
« En 2005, une étude de la Banque mondiale montra que si les 30 pays de l’OCDE acceptaient une augmentation de 3% de leur population active par l’immigration, les gains pour les pays pauvres seraient de 300 milliards de dollars, c’est-à-dire beaucoup plus que l’ensemble de l’aide au développement accordée par les pays riches. »
Formule choc.
Gain pour les pays pauvres soit. Mais quelle serait la perte pour les pays accueillants ? Quelle création de richesse ? Pourquoi s’arrêter à 3% si c’est si bien.
Je suis pour une immigration libre mais sans pour autant attirer les abeilles avec du miel (aides sociales).
Le fait que les visas de travail sont compliqué à obtenir, a pour conséquence qu’en majorité seuls les plus démunis (Les gens sans avenir et sans espoir et qui n’ont rien à perdre ) des pays sous-développés qui tentent leur chance en Europe. Du coup l’Europe est privée de individus compétents et ayant un minimum de culture de business ou de science des pays du tiers-monde et se contentent des plus démunis.
C’est pour cela que les gens raisonnables appellent à l’ouverture des frontière, parce qu’à l’état actuel, les plus démunis réussissent, certes difficilement, à entrer en Europe, donc les visas ont gardé seulement l’effet négatif.
Sinon, je suis d’accord avec vous qu’il faut trouver une solution par rapport aux aides sociales, mais je ne pense pas que ce soit le cœur du problème
Vous avez raison. Pourquoi s’arrêter à 3% ? L’économiste Bryan Caplan prétend que si toutes les frontières tombent, on doublerait le PIB mondial. Ce n’est pas mal !
Ferghane, c’est bien le problème de toutes ces prédictions, c’est que ce sont uniquement des prédictions et qu’on parle des effets positifs mais pas des effets négatifs encore une fois… Et on se demande même si on s’est penché sur le problème comme dans votre exemple des 3%. Qui perd ?
La liberté de circulation des personnes, cela revient à dire que tous ceux qui, actuellement sont malheureux d’être nés dans un pays attardé disposent d’un droit de tirage sur le pays que j’habite : mais ce pays a une surface limitée que je sache.
Je ne veux pas vivre dans un pays comme Hong Kong avec ses tours de m…
Je ne veux pas vivre avec des gens qui ne me ressemblent pas, qui n’ont pas de culture commune avec moi, et qui probablement sont prêts à piétiner mes valeurs.
Alors oui, je suis égoïste, et c’est le fondement d’un monde libéral…
Alors oui je suis xénophobe, et c’est une caractéristique humaine universellement partagée… Le fondement du libéralisme ‘est à ce titre pas de changer l’homme, mais d’établir un moyen de vivre ensemble de la meilleure façon.
Enfin, je suis pour la responsabilité, celle d’élever ses enfants de façon responsable, en leur réservant un avenir possible : sûrement pas avec 150 millions de français colorés…
Et être responsable, c’est conduire les pays qui font des enfants comme les coucous, pour que nous en prenions soin plus tard, à se prendre en charge.
Tant pis pour les bisounours !
Peut être mais ce qui est sûr ce qu’il y aura toujours de l’immigration clandestine et que l’Europe aura forcément besoin d’immigrants
LE DRAME DE L’AIDE PUBLIQUE AU DÉVELOPPEMENT.
Ils ne retiendront donc jamais les leçons de la crise financière dans laquelle nous sommes plongés due au fait que nous entendons faire de l’argent avec de l’argent!
Ils ne comprendront donc jamais que le drame de l’aide au développement n’est pas dû à un problème de ressource financière, mais à la façon dont cette ressource est employée!
Voilà donc que notre Président de la République veut prélever une taxe sur chaque échange financier!
Mais Monsieur le Président pour qu’il y ait des échanges financiers il faut qu’il y ait de la création monétaire, la première étape de cette création étant la production de céréales, de lait, de pommes de terre de nourriture quoi! à la sueur de notre front.
Or non seulement vous refusez d’assurer le développement des pays pauvres en ne respectant pas cette première étape indispensable de l’atteinte de l’autosuffisance alimentaire, mais vous vous employez à ce que notre agriculture soit démantelée comme elle l’est dans tous les pays du monde! Qui va donc produire des pommes de terre entre autres, pour générer des échanges financiers?
Voilà que Philippe Douste-Blazy, le conseiller spécial du secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, pour la question de l’aide au développement, déclare sans rire : « Sans les financements innovants, si nous conservons le statu quo, nous ne pourrons atteindre les objectifs du millénaire pour le développement en 2015»
Quels seraient ces «financements innovants» ? Ils peuvent inclure des taxes sur les billets d’avion, le tourisme, l’Internet, la téléphonie mobile et les transactions financières, et sans doute un loto proposé il y a peu par d’autres rigolos !
On croit rêver et pendant ce temps :
« En Afrique les projets de Lutte contre la pauvreté appauvrissent les populations ! ».
C’est une femme admirable qui le dit. Une Sénégalaise qui depuis Saint-Louis œuvre inlassablement pour aider les femmes de la vallée du fleuve Sénégal à faire renaître l’agriculture de la région. Les hommes eux sont, contre l’avis des femmes et au péril de leur vie, partis en Europe pour essayer de gagner quelque argent…
« L’AIDE FATALE : Les ravages d’une aide inutile et de nouvelles solutions pour l’Afrique ».
C’est Dambisa MOYO, une autre Africaine qui a écrit ce livre, elle sait de quoi elle parle pour avoir travaillé à la Banque Mondiale…
« Ne pas avoir peur de dire aux Africains qu’on veut les aider, mais qu’on veut aussi que cela nous rapporte…/… ».
C’est un homme qui le dit, un Français, le Secrétaire d’État à la coopération, le même qui ajoutera un peu plus tard qu’il faut créer un loto pour financer l’aide publique au développement ! ».
« Ce sont les entreprises –et non les ONG- qui doivent prendre toute leur place dans l’aide au développement ! ».
C’est un autre homme qui le dit le 29 juin 2010, Dov ZERAH nouveau directeur de l’AFD qui confirme ainsi que l’on veut bien aider mais qu’il faut que ça nous rapporte !
Tout a donc été dit et sur le constat d’échec de l’aide et sur le peu de chances qu’il y a dans sortir si l’on continue à refuser les leçons qui auraient dues être tirées de ce constat.
Jacques DIOUF le Directeur Général de la FAO n’arrête de le clamer haut et fort : « Nous ne sortirons de la famine qu’en aidant ces pays à assurer en priorité leur autosuffisance alimentaire ». Or au lieu de le faire en commençant par le développement de leur secteur primaire, ce qui permettrait aux populations de vivre dignement dans leurs meubles, nous recherchons des marchés permettant d’assurer notre précieuse et sacro–sainte croissance.
Nous recherchons au travers de l’immigration prétendument choisie une main d’œuvre pour des taches que nous ne voulons plus accomplir.
Au lieu d’aider ces pays à assurer leur développement en commençant par atteindre leur autosuffisance alimentaire, non seulement nous les incitons, en dissimulant au besoin le tout derrière le commerce dit équitable, à faire de l’agriculture industrielle en prétendant, imbécillité suprême, qu’ils dégageront les devises nécessaires à l’achat chez nous de leur nourriture ; mais nous leur faisons comprendre en prime que notre aide à leur développement doit avant toute chose nous rapporter.
Au lieu d’aller écouter et soutenir Jacques DIOUF et la FAO au sommet de ROME sur la faim, nos chefs d’État irresponsables et inconséquents, ont préféré se livrer aux pitreries de COPENHAGUE, dont il ne pouvait rien sortir s’agissant de la recherche de solutions à un faux problème.
Nous avons pendant deux décennies tenté de mettre en place des outils de développement, de financement notamment, qui ont fait la preuve de leur inefficacité et accentué pauvreté et famine dans les pays que nous entendions aider.
Ce furent les funestes « ajustements structurels » imposés par la Banque Mondiale qui, pour simplifier, consistaient à pousser les pays à une indépendance et autonomie financière.
Il fallait pour cela se procurer des devises, ce qui était fait par des cultures industrielles exportées alors que le niveau prioritaire d’autosuffisance alimentaire n’avait pas été atteint.
Le résultat fut qu’il était impossible d’importer les ressources alimentaires de base en raison de la faiblesse des devises obtenues dans le cadre d’une organisation mondiale du commerce qui assassine les plus faibles.
La Banque Mondiale dans cette phase avait rejeté violemment le modèle d’organisation coopérative du secteur agricole, et notamment la toute première étape de ce modèle remise à l’honneur par Muhammad YUNUS : la microfinance.
La Banque Mondiale et les organismes de distribution de l’aide publique au développement affligés du syndrome du thermostat, qui fait qu’en matière de pensée nous agissions comme avec cet appareil dont nous ne connaissons que les positions extrêmes, revenait brutalement dans une deuxième phase à Muhammad YUNUS à sa Grameen Bank et à la microfinance sans imaginer que cette toute première étape d’un modèle millénaire devrait bien vite être dépassée.
Les Pionniers de Rochdale en 1843, les producteurs de fourches de micocoulier dans le Gard en 1661, les créateurs de fruitières et autres tontines se référaient à des traditions ancestrales que l’on trouvait déjà chez les agriculteurs de Babylone, pourquoi l’outil mis en place dans nos agricultures il y a plus de cent ans ne serait il pas le modèle incontournable à développer chez ceux qui attendent que nous les fassions bénéficier de notre expérience ?
Ce n’est pas parce que le merveilleux outil de la coopération est dépassé ou n’a plus lieu d’être chez nous que nous devons en rejeter l’utilisation dans les agricultures émergentes, ou en rester à ses toutes premières étapes comme nous nous obstinons à le faire avec la microfinance.
C’est cet outil qui dépassant très vite la toute première étape de la microfinance a permis, il y a plus d’un siècle, à nos agricultures de connaître le développement que l’on sait alors qu’elles étaient dans la situation de celles que nous prétendons aider.
« Quand un homme a faim, mieux vaut lui apprendre à pêcher que de lui donner un poisson. »
CONFUCIUS
Philosophe, historien et homme d’Etat chinois
« Yah ça m’a mordu, Back to the trees ! », retour aux arbres ! rugit oncle Vania notre lointain ancêtre face à l’apport trop brutal du feu qu’Édouard était allé chercher bien loin (Roy Lewis : « Pourquoi j’ai mangé mon père »).
Apprends–nous plutôt à pêcher ! Sans nous renvoyer dans les arbres.
À BERGERAC le 25 juillet 2010
Jean-Pierre Canot
Auteur de « Apprends-nous plutôt à pêcher »
apprends-nous.plutot.a.pecher@canot.info
Pourquoi pas pour une immigration choisie, avec visas de travail peu chers (pour concurrencer la mafia des passeurs) et simultanément un revenu universel inconditionnel de 300 à 500€/mois, sans aucune aide sociale en plus, à part formations ou conseils gracieux => doux rêve que cela serait 🙂
Oh oui et que l’on naisse tous beaux et super intelligents et gentils et qu’on soit plus jamais malades et qu’il fasse beau tout le temps et qu’il y ait la paix dans le monde et que chacun mange à sa faim… et qu’on ne tue plus les animaux aussi… ah et les plantes aussi…
♪♫ Voici venu le temps des rires et des chants…♫♪
Pour un développement sain, il est important pour moi de promouvoir les bases que sont la Justice, la Démocratie Participative et l’éducation à l’entrepreneuriat.. (responsabilité des pays en développement de se développer eux même, avec les partenariats qu’ils choisiront comme adaptés)
L’Afrique n’a-t-elle pas d’abord souffert d’une démographie galopante en partie provoqué par l’aide alimentaire et médicale et qui a été beaucoup trop en avance sur le développement économique et culturel ( qui on le sait, en particulier pour l’éducation des femmes, est un facteur de baisse de la fécondité)?
Faire croire que maintenant une émigration massive résoudra le problème me semble être assez utopique, et en tout cas dangereux pour nos modèles sociaux (on ne peut accueillir toute la misère du monde comme disait rocard).
A l’inverse ne peut on penser que la certitude pour un individu de ne pouvoir résoudre ses difficultés que par l’émigration puisse être un moteur puissant d’évolution et de développement ?
Pourquoi l’immigration ne peut pas diminuer la pauvreté dans le monde (VOSTFR): https://www.youtube.com/watch?v=KDJbShXX_sQ
Les immigrationnistes feraient bien de lire ceci: http://www.catallaxia.org/wiki/Hans-Hermann_Hoppe:Pour_le_libre_%C3%A9change_et_une_immigration_limit%C3%A9e Hoppe montre que l’on peut être favorable au libre échange et favorable à une immigration restreinte
https://docs.google.com/document/d/1JMQtVgySlzewbAiOK8cML4gh5_Wh7OciN_d_lG3_Cmk/edit?pli=1