Un Pape Rouge et Vert

Le Pape François n’est qu’un homme politique parmi d’autres, dans le sens du vent.

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Le Pape François au Vatican (Crédits Catholic Church (England and Wales), licence Creative Commons)

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Un Pape Rouge et Vert

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 13 mai 2015
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Par Guy Sorman

Le Pape François au Vatican (Crédits Catholic Church (England and Wales), licence Creative Commons)
Le Pape François au Vatican (Crédits Catholic Church (England and Wales), licence Creative Commons)

 

J’étais tenté d’intituler la chronique de cette semaine « Le Pape Vert », quand il me revint que l’écrivain du Guatemala, Miguel Angel Asturias, avait été récompensé par le Prix Nobel pour un roman portant ce titre. Chez Asturias, le Pape vert est un exploitant de bananes. Pour éviter toute confusion avec le Pape François, nous le qualifierons ici, respectueusement de Pape Rouge et Vert, une manière cursive de connoter ses choix de société : ceux-ci sont discutables puisqu’ils relèvent de la politique et non pas de la théologie.

Le Pape François est à la fois le chef de l’Église catholique, une autorité morale et une célébrité : ce qui est son choix. Benoît, son prédécesseur, avait opté pour la théologie et la discrétion, s’éloignant des feux de la rampe et peu politique. Le Pape François, à l’inverse, choisit de s’exprimer sur les affaires du monde : il devient donc permis de juger politiquement de ses déclarations dès l’instant où elles relèvent non plus des Évangiles mais des idéologies de notre temps.

Un Pape Rouge ? Ainsi que nous l’avions relevé dans une autre chronique, le Pape François multiplie les déclarations hostiles à l’économie de marché (que Jean-Paul II avait opportunément qualifiée « d’économie libre »), au « capitalisme » et à « la finance internationale ». Ce faisant, il épouse les thèses à la mode dans l’Amérique latine de ses origines telles qu’elles furent formulées par Dom Helder Camara, le « Cardinal Rouge » de Recife, ou par l’écrivain uruguayen Eduardo Galeano, théoriciens de ce que l’on appelait la théologie de la libération. Cette théologie, qui date des années 1970-1980, a été répudiée par les faits et par ses auteurs mêmes. Les faits ? L’Amérique latine n’a commencé à s’extirper de la pauvreté de masse qu’en rejetant le marxisme, à l’exception de l’Argentine (le pays du Pape François) qui reste anticapitaliste, et s’enfonce dans la corruption et la misère de masse. Le Pape François sait-il que peu de temps avant de décéder, Eduardo Galeano reconnut qu’il s’était trompé, que sa « Bible » économique, Les veines ouvertes de l’Amérique latine (1971), imputant la pauvreté à l’impérialisme, ne fut qu’une erreur de jeunesse ? Le Pape François reste ancré dans cette idéologie. La confession de Galeano serait-elle irrecevable ? Est-il plus sain, ou saint, de persévérer dans l’erreur ?

Voici que le Pape François récidive en épousant la cause des écologistes intégristes sur le « changement climatique ». Après avoir consulté, au Vatican, le Secrétaire général de l’ONU, un véritable militant « climatiste », et des « scientifiques », mais seulement ceux qui croient au réchauffement par le facteur humain, le Pape s’apprête à publier une encyclique qui s’imposerait donc tel un dogme aux Catholiques. Des déclarations liminaires du Pape (« L’Homme doit cesser de piétiner la Nature », le 15 janvier dernier à Manille) qui laissent croire, non seulement au réchauffement – qui est un fait – mais aussi en la responsabilité du capitalisme pollueur, réjouissent les Verts. Le Pape est des leurs. Or, si changement climatique il y a, il n’est pas prouvé qu’il soit causé par les activités industrielles ou par notre goût immodéré pour l’électricité, l’automobile et la lumière électrique. Considérer que le facteur humain est la cause première du changement climatique, n’est qu’une hypothèse non vérifiée : elle permet opportunément d’incriminer le capitalisme, prenant le relais du marxisme archaïque. On notera que les Verts intégristes se réclament de la science comme Karl Marx qui, en son temps, se proclamait « socialiste scientifique ». Le Vatican, échaudé par le procès de Galilée, ne devrait-il pas se montrer plus prudent avant d’épouser telle ou telle « vérité », qui n’est  que momentanée ? Opportunément aussi, les thèses intégristes sur le réchauffement invitent à plus de réglementations, conférant une nouvelle légitimité aux États affaiblis par leur incapacité économique : le Vert remplace le Rouge ou s’y ajoute.

On comprend que la Gauche et les médias aiment ce Pape, quand il ne parle pas de Jésus. Mais quelle est l’utilité du Pape s’il pense comme tout le monde ? Il ne fait que cautionner les bien-pensants, ceux qui ne pensent pas par eux-mêmes mais pensent comme tout le monde.

Un point d’orgue tout de même, pour rassurer les conservateurs : le Pape François ne fait pas nécessairement ce qu’il dit. Après avoir déclaré, de manière spectaculaire, qu’il s’interdisait de condamner l’homosexualité (« Qui suis-je pour en juger ? », a-t-il déclaré), il refuse d’accréditer comme ambassadeur au Vatican, le diplomate que lui a dépêché le Président François Hollande. Ce diplomate est bon catholique mais homosexuel. Essayons de comprendre : François, chef d’État, ne veut pas d’un ambassadeur homosexuel, tandis que François, Pape, embrasse les homosexuels ?

Compte tenu de cette dualité du Pape, quel François est-il Vert et Rouge ? Le prêtre ou le chef d’État ? Les catholiques aimeraient savoir à quel saint se vouer, tandis que pour les autres, François n’est qu’un homme politique parmi d’autres, dans le sens du vent.


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  • Le pape, combien de divisions?

  • On peut se refuser à condamner les homosexuels, et néanmoins se rebiffer face aux provocations grossières.

    • Quelles provocations grossières ?

      • Le fait d’imposer un ambassadeur notoirement homosexuel au Saint-Siège après avoir imposé le ‘Mariage pour Tous’ à rebours des convictions de l’Eglise. Message implicite de la France Socialiste: non seulement je n’ai pas envie de tenir compte de vos recommandations, à vrai dire je m’en moque, mais je vais vous obliger à envoyer un message symbolique (accepter un ambassadeur notoirement homosexuel) qui va me permettre de me payer votre poire dans la durée pour non-cohérence. L’auteur de ce billet est d’ailleurs tombé dans le panneau.

        • Ah oui, c’est vrai qu’en France pour voter des lois, on a besoin de demander l’avis de l’Eglise, j’avais oublié 😀

          Pour l’ambassadeur, c’est le pape qui s’est mis lui même dedans en annonçant ne pas condamner l’homosexualité, qu’il assume.
          Mais peut être aurions nous du faire de la discrimination quant au choix de nos fonctionnaires et suivre les recommandations de l’Eglise à cet égards.

          J’espère qu’en 2017, si vous allez voter, vous n’oublierez pas de demander à votre curé ce qu’il en pense.

          • mais vous raccourcissez vite les choses. Le pape n’a pas dit qu’il ne condamnait pas l’homosexualité.

            • Oui pardon, il a juste dit qu’il se refusait à condamner l’homosexualité. Ce qui signifie bien entendu qu’il condamne l’homosexualité, j’ai mal compris.

              • Le pape a dit, en parlant des homosexuels, « qui suis-je pour juger? » – c’est tout à fait en lien avec le catéchisme de l’Eglise catholique qui demande d’accueillir les personnes homosexuelles avec « respect, compassion et délicatesse », et qu’il faut éviter à leur égard toute marque de discrimination injuste.

                L’Eglise reconnait en revanche l’homosexualité comme un acte désordonné, qui est condamné.

                Et vu le contexte, la nomination de cet ambassadeur était effectivement une provocation de la part de la part de F. Hollande.

          • Non, on n’a pas besoin de demander l’avis de l’Eglise pour voter les lois, on n’a d’ailleurs besoin de personne, les oligarques au pouvoir font absolument ce qu’ils ont envie et dans un seul but : se faire réélire.

            Vous défendez la laïcité ? Vous ne condamnez pas les cultes vaudous ou la secte de Rahel ? A chacun ses choix religieux. Est-ce que cela vous oblige à prendre comme baby-sitter une shamane ou une allumée des ET ?

            Le Pape a l’absolue liberté de ne pas défendre l’homosexualité, voire même de la condamner, sans pour cela juger les homosexuels.

            Vous mélangez les personnes et la morale.

            • Votre message n’a pas la moitié du début d’un rapport avec ce que j’ai écris.
              Et en quoi est ce au pape de choisir NOTRE ambassadeur ?

              Si le pape nous envoie un ambassadeur, est ce que nous le refuserions parce qu’il serait catho? Ce qui est une nettement plus grosse tare que d’être homo.

        • Le problème de l’ambassadeur n’était pas tant qu’il fut homosexuel, ce dont tout le monde se fout, mais homosexualiste, c’est-à-dire faisant de ses inclinations sexuelles l’alpha et l’oméga de sa réflexion politique.

  • Ce Pape qui, de son numéro médiatique à Lampeduza, invective les européens « très égoïstes », mais n’en reçoit pas une seule famille dans l’Etat souverain du Vatican, est le comble du pharisianisme .

    Il surfe sur l’honorabilité de ses prédécesseurs, mais ne voit pas plus loin qu’un animateur de rues.

    • Parce que vous pensez que le Vatican est en mesure d’héberger une famille en lui donnant des conditions de vie normales ?

  • M. Sorman, une encyclique n’a pas valeur de dogme.
    Vous avez déjà lu le brouillon de l’encyclique? incroyable!

  • Il n’y a vraiment que sur Contrepoints qu’on lira que les membres de l’Académie Pontificale des Sciences (http://www.pas.va/content/accademia/en/academicians/ordinary.html) sont des écologistes intégristes.

    • Les faits ne comptent pas. C’est l’image qui compte.
      Et l’image que donne ce bouffon de Pape c’est plutôt en raccord avec ce que dit Sorman : accréditation des théories rechauffistes mainstream, sans réflexion sur le fond puisqu’à l’ère Twitter, seule la forme compte.

      C’est assez triste.

      • Tristement correct.
        L’image c’est tout. Voila pourquoi les hommes devant se faire connaitre investissent autant dans les relations publiques.

        Quelle proportion des votants regardent vraiment le programme de l’homme pour lequel ils votent ? Parmi ces rares, combien moins lisent le programme de tous les candidats ?
        Quelle proportion a cru à la crise morale de France Télécom sous pretexte qu’on a parlé dans les médias de trois suicide dans la même semaine, alors que l’entreprise est l’une des plus pépères dans le pays ?
        Qui s’est jeté sur les diverses vagues de pseudo pandémies ? A quand la grippe aviaire ? le H1N1 ? Ebola ? On en a parlé, on a montré quelques images.
        J’aimerais bien savoir combien de personnes sont au courant que l’énergie nucléaire est celle qui provoque le moins de dégâts sur les personnes (et oui, moins que le charbon mais aussi les moulins à vent qu’on veut remettre à la mode).
        Vaguement lié à l’article, combien se sont jetés sur quelques histoires glauques, sans aucun esprit critique concernant les cas, les différentes législations, la période en jeu, pour donner une réputation de pédophiles aux curés, qui sont du moins aux US où les statistiques sont sorties, une des organisations s’occupant d’enfants la plus sure (d’ailleurs la plus sure de toutes sont les boy scouts, groupe religieux subissant également la férule des médias) ?

        Pendant un temps, on nous a sorti le coup des ours polaires en disparition. Manque de chance, on n’en a jamais compté autant. Mais c’est plus facile de montrer un ours paumé qui se jette à l’eau depuis un minuscule fragment de banquise vers une mer toute liquide à perte de vue. Le tout avec un petit assortiment de violon mielleux. C’est suggestif. Et ça marche. Le pécore moyen a bien assimilé la leçon. En voyant cette image, il pense automatiquement à la disparition des ours polaires. Et tout le monde les aime bien ces ours polaires. C’est l’un des rares animaux à faire l’unanimité (tout le monde s’en fout lorsque qu’une espèce laide disparait). Alors donne ton foutu consentement à la taxe carbone.

  • Sorman ne déçoit jamais. C’est systématiquement aux fraises, mais c’est toujours inattendu.

    • Excellent ! j’ai beaucoup ri, merci.
      Il y a une réplique similaire dans un épisode (Unagi II) de la série Kaamelott, Arthur s’adressant à Perceval et Karadock, ce dernier s’apprêtant à casser 12 plateaux en pierre avec un bras : « Je gueule souvent après vous, mais je dois vous remercier pour ce que vous faites, c’est systématiquement débile, mais toujours imprévu, et pour un gars comme moi qui a tendance à la dépression, c’est très bon pour la santé du cigare… ».
      http://kaamelott.co/livre-2/unagi-2/

  • Vert, blanc et rouge ! Qui a dit qu’il n’était pas Italien ?

  • « François, chef d’État, ne veut pas d’un ambassadeur homosexuel, tandis que François, Pape, embrasse les homosexuels ? »

    Il y a aussi le François, Pape, que la mafia révulse et le François chef de gang.

  • Je l’aimais bien, mais quand il est venu à l’Europe , nous dire d’être d’ouvrir nos portes et d’acceuillir
    les nouveaux venus de l’immigration…Je l’ai trouvé bien démagogue :
    >>> Chasses tes gardes Suisses, et ouvre les portes de tes palais, pour que les nouveaux venus de l’immigration puissent s’y servir.

    • L’Eglise a oublié l’Ancien Testament et la parabole du peuple élu. Avec le Christ tous les peuples de l’humanité peuvent être sur leur terre, des peuples élus. Il leur suffit de croire en la Bonne Nouvelle.
      Aujourd’hui à l’ère des tyrannies aux armes automatiques et des migrations facililitées, l’Eglise a oublié que l’humanité se formait librement en communautés et en peuples, et pour cet oubli, en France ses églises sont souvent vides, et donc les vocations à la prêtrise se raréfient. L’Eglise de France coupée du peuple français, et de ses communautés locales (sauf par endroit, dans les paroisses bourgeoises). En voulant que les français accueillent les migrants, l’Eglise voudraient que les français se sacrifient comme le Christ. S’ils l’écoute il seront sûrement ressucités, mais dans l’autre monde ! Un peuple n’a pas à vivre comme un saint ! C’est une grande faut que de l’exiger. Les évêques de France font fausse route.

      Pendant ce temps les évangélistes progressent en banlieue, bonne alternative au Catholiscisme trop hiérarchisé, et l’Islam progesse aussi, mais sans se départir des sourates médinoises, ce qui peut inquiéter les infidèles.

    • EMIGRONSTOUS il tient le même discours que notre élite francaise et les libéraux de ce media qui nous expliquaient qu ils fallaient laisser cette immigration et que seul le marche régulerait . A l instar de notre elite et comme vous le soulignez, le pape est dans un ailleurs La France et l’Europe sont a saturation et nous commençons a le payer tres cher socialement et economiquement Quant à cet auteur je ne l’apprécie tres moyennement Il est vrai que le pape devrait plutot s occuper d explosion demographique ainsi que de la pollution mais tout le monde s’en fout

      • La différence entre les bobos et les bobos libéraux c’est sur l’État providence. Les bobos libéraux disent(a juste titre)que le problème de l’immigration d’aujourd’hui c’est l’État providence. Moi,perso, je reste persuadé qu’il faut une immigration choisie et contrôlée. Quand on voit les commentaires sous les articles parlant d’immigration, je n’ai pas l’impression qu’il ait bcp de gens favorable à l’immigrationnisme

  • Guy Sorman est curieusement souvent attaqué de façon systématique plus que pour ses propos .
    Ces derniers sont pourtant ,au moins ce jour, peu critiquable (il s’agit finalement plus dune constatation a posteriori des débuts du pape.)

    Toutefois, il oublie une chose, c’est qu’il s’agit pour la première fois dun jésuite.
    Pour ma part je le trouve pour l’instant plutôt à la hauteur de la réputation de cette congrégation. Il a compris qu’il était très important de se faire apprécier du camp du bien (en particulier des gauchistes athées) plutôt que de convaincre une population déjà acquise à l’église de Rome.

    • En gros, vous dites que François est un demago. Malheureusement, je pense que vous vous trompez je crois qu’il est réellement persuadé par ce qu’il dit et c’est cela le pire.
      Ce sont les médias qui font de la propagande gauchiste et qui manipule les propos du pape dans le but de montrer que le pape est de leur côté. Ce pape est influencé par le socialisme et l’anti capitalisme ( en grande partie, a cause du fait qu’il soit argentin) mai sur le plan moral,il reste conservateur, il ne varie pas de la doctrine de l’église. Il est réformateur dans le sens où il veut réformer les institutions.
      Les médias sont des habitués dans la manipulation des propos du pape. Le plus grand exemple est Benoît xvi dont les propos étaient régulièrement déformés

    • Sorman est souvent mauvais. En général, il y a tjs des choses à redire sur ces articles. Cet article est plutôt bon même si on peut tjs faire es reproches (notamment sur l’affaire Galilée qui ne montre en rien l’obscurantisme de l’église qui a continué à financer les recherches de Galilée après cette histoire. Le reproche fait a Galilée c’était qu’il n’avait pas de preuves).

      • Euh non, c’est complètement faux. Il a bien été tué pour ses thèses.

        •  » Il a bien été tué pour ses thèses »heu, il n’a pas été tué. un conseil: lisez « La vérité sur l’Affaire Galilée » d’ Aimé Richardt.

        • d’ailleurs, dans le jugement, il est dit tel quel que l’église réexaminera sa position si galilée arrivait à prouver ce qu’il avance.
          l’ouvrage d’ Aimé Richardt est extrêmment bien argumenté

        • Euh… non, absolument pas. Renseignez-vous avant de raconter n’importe quoi ! Pourquoi pas avec l’ouvrage précédemment cité par exemple.

  • Pour les cathos, le pape est une autorité. Pour les chevelus, c’est le coiffeur. Pour les piétons, c’est le chauffeur de taxi… Pour les autres, c’est pujadas.
    Franchement, un type qui dit du mal du pape ne peut pas être complètement mauvais.

    • Je ne vois pas en quoi critiquer le pape fait de vous quelqu’un de bien. En France, il est tjs très facile de critiquer l’église ( souvent injustement). Perso, j’ai jamais aimé faire partir de la meute de loups. Marrant de voir la difference de traitement entre ce pape et son prédécesseur. Benoît XVI était un grand théologien et intellectuel qui disait des choses très intéressantes (bien sur, il fallait un certain niveau intellectuel pour pouvoir me comprendre),il était traîné dans la boue par les médias qui déformaient ces propos. Ce pape dit des choses d’une banalité affligeante :il faut lutter contre le méchant réchauffement climatique, le capitalisme s’est mal,…. et bien sur,il est adulé par les médias. Comme quoi ce n’est pas très dur d’être aimé par les médias, il suffit de ne pas aimer le capitalisme de critiquer le marché

  • Bonjour je pense que tout le monde s’affole pour rien.
    Avant de tirer à boulet rouge, laissez le Pape finir son encyclique.

    Il va surtout articuler l’idée de la Terre comme cadeau de Dieu à l’homme avec du coup sa responsabilité vis à vis de ce cadeau donné (là on est dans le rôle d’un représentant religieux).

    Il ne s’agit pas de faire du catastrophisme apocalyptique mais simplement de responsabiliser les hommes et les entreprises à une exploitation responsable, équilibrée des ressources de la Terre afin de laisser aux générations futures quelque chose de potable

    Il s’agit aussi de favoriser les innovations technologiques qui exploitent des ressources alternatives.

    Et enfin de faire prendre conscience que nous avons pas d’autre alternative que la Terre donc c’est plus intelligent d’en prendre soin. Il parlera aussi d’écologie humaine, pas seulement environnementale.

    Le Pape ne va exhorter à limiter la vitesse à 50 sur le périphérique ou faire de la « moraline » comme un certain autre François.

    Attendez cette encyclique et vous verrez.

  • Merci pour l’auteur pour cet article bien construit. En tant que fidèle catholique romain – et donc a priori plutôt papiste – je voudrais ici formuler mes humbles remarques.

    1) le Pape n’a pas le choix de l’être en tant que tel : il est élu par le conclave des cardinaux électeurs (les moins de 80 ans) ET par le Saint-Esprit => une fois élu, il est ipso jure Pape, car on ne lui demande pas s’il accepte; on lui demande juste sous quel nom il va exercer son ministère pétrinien. Certes, il peut entre le moment de l’élection et le moment de la question du nom, demander du temps pour aller se recueillir dans la « salle des pleurs » (chapelle adjacente à la salle du conclave), mais nullement pour mûrir un choix. La meilleure preuve, c’est que s’il entend renoncer, on parle d’abdication, preuve qu’il est déjà Pape à ce moment-là.

    2) s’il est vrai que le Pape est le chef de l’Eglise catholique, autorité morale et une célébrité, il est avant tout Vicaire du Christ, càd son lieu-tenant, son représentant sur Terre, ce qui change la nature même du regard qu’on doit avoir sur lui, même si, en tant qu’être humain, il n’est pas infaillible (précision : le dogme de l’Infaillibilité pontificale proclamé par Saint Pie IX lors du Concile Vatican Ier n’est utilisé que lorsque le Pape parle ex cathedra en tant que Magistère … ce qu’il a fait une seule fois jusque maintenant, ce qui doit relativiser les critiques idiotes formulées sur le sujet)

    3) en revanche, je suis d’accord avec l’auteur pour dire que la parole pontificale, à partir du moment où elle se mèle aux affaires de la Cité, peut être critiquée et je dirais même qu’elle doit l’être pour être fidèle au Christ, certes vrai Dieu, mais aussi vrai Homme, donc pas étranger à la Cité

    4) et, plus fondamentalement, je souscris à 200% à l’analyse : ce Pape est bien de gauche!

    5) je vais même plus loin : sur le plan théologique, il fait des ouvertures qui, si elles sont acceptées, sont susceptibles de provoquer une division – voire même un schisme – comme pour l’ouverture aux divorcés remariés et aux homosexuels dans le cadre du Synode sur les familles où il tente de passer en force.

    6) enfin, en reconnaissant le « génocide » arménien (notion juridique apparue en 1948 suite à la Shoah) mais en niant ce qualificatif au massacre des Tutsis rwandais (il a parlé « de massacres de masse »), il fait en plus oeuvre de révisionnisme.

    Je suis papiste; je regrette Benoît XVI, Jean-Paul II – et-delà de ces 2 papes « pro-conciliaires » – je regrette surtout Saint Pie IX, son Encyclique Quanta Cura et surtout sa célèbre annexe « le Syllabus » qui pointant les erreurs du modernisme => on aurait bien besoin d’actualiser le Syllabus avec les erreurs (que dis-je les saloperies destructrices de la civilisation occidentale) que sont l’idéologie du genre (qui n’a rien de théorie vu l’absence totale de fondement scientifique), le syncrétisme (soit l’oecuménisme qui ne se fonde pas sur la place particulière de l’Eglise catholique comme le faisait à juste titre Benoît XVI, mais la traite identiquement avec les autres « Eglises »), la réhabilitation larvée de la « théologie de la libération », etc etc.

    Bref, obéissance au pape en tant qu’institution oui; à bergolio, non !

    Bonne et sainte fête de l’Ascension!

    phb

    • « 5) je vais même plus loin : sur le plan théologique, il fait des ouvertures qui, si elles sont acceptées, sont susceptibles de provoquer une division – voire même un schisme – comme pour l’ouverture aux divorcés remariés et aux homosexuels dans le cadre du Synode sur les familles où il tente de passer en force. »

      Ne confondez pas la position de certains évêques notamment allemands (ne pas oublier la spécificité de l’Eglise allemande, qui perçoit des impôts levés sur ceux qui se déclarent catholiques et a donc tout intérêt à élargir la « base imposable » pour des questions de revenus), et la position du Pape, claire sur le sujet (et sujette à plusieurs rappels récents, d’ailleurs).

    • Je pense que vous vous trompez lorsque vous affirmez que le Pape est ‘de gauche’ – je pense plutôt que le Pape veut faire regagner par l’Eglise le terrain ‘social’ (injustices, inégalités, etc…) en combattant de front l’approche légaliste de la gauche et en lui opposant une alternative complétement opposée : la miséricorde.

      « Dans ce contexte, il n’est pas inutile de rappeler le rapport entre justice et miséricorde. Il ne s’agit pas de deux aspects contradictoires, mais de deux dimensions d’une unique réalité qui se développe progressivement jusqu’à atteindre son sommet dans la plénitude de l’amour. La justice est un concept fondamental pour la société civile, quand la référence normale est l’ordre juridique à travers lequel la loi s’applique. La justice veut que chacun reçoive ce qui lui est dû. Il est fait référence de nombreuses fois dans la Bible à la justice divine et à Dieu comme juge. On entend par là l’observance intégrale de la Loi et le comportement de tout bon israëlite conformément aux commandements de Dieu. Cette vision est cependant souvent tombée dans le légalisme, déformant ainsi le sens originel et obscurcissant le sens profond de la justice. Pour dépasser cette perspective légaliste, il faut se rappeler que dans l’Ecriture, la justice est essentiellement conçue comme un abandon confiant à la volonté de Dieu. »

      Et il appelle à placer 2016 sous le signe de la miséricorde.

      http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/bulls/index.html

      http://w2.vatican.va/content/francesco/fr/bulls/documents/papa-francesco_bolla_20150411_misericordiae-vultus.html

      Ce n’est pas parce que les gauchistes ont fait un holdup gigantesque sur l’amour du prochain élevé au rang de système politique totalitaire qu’il faut que l’on dédaigne ce sujet.

  • C.S. Lewis parlait d’une société chrétienne idéale comme étant « de gauche » pour les valeurs de partage et de solidarité (en appelant à la conscience des fidèles, et non pas par la force étatique), tout en gardant des valeurs « de droite », ou « aristocratiques » notamment sur la famille, les moeurs et le respect.

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