Du latin (et du grec) dans les collèges de France

Le latin et le grec pourraient disparaître des enseignements. Faut-il s’en réjouir ?

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Du latin (et du grec) dans les collèges de France

Publié le 1 mai 2015
- A +

Par Francis Richard.

najat rené le honzecMadame Najat Vallaud-Belkacem, ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche vient de concocter une réforme du collège applicable en France dès 2016. Aux termes de cette réforme, l’enseignement du latin et du grec pourrait bien disparaître, contrairement à ce qu’affirme une ministre outragée par la seule pensée que l’on puisse en douter.

Pourquoi le latin et le grec pourraient-ils disparaître ? Parce que la théorie de leur maintien apparent et facultatif ne résistera vraisemblablement pas à la pratique.

Quelle est la situation actuelle ? Aujourd’hui quelque 20% des collégiens choisissent l’option latin à la fin de la sixième. Ils font son apprentissage à raison de deux heures par semaine en cinquième et de trois heures par semaine en quatrième et troisième. Au-delà, pendant les trois années de lycée, ils ne sont plus qu’environ 5% à poursuivre cet apprentissage, ce qui est bien regrettable. Quant à l’option grec, elle n’est possible qu’à partir de la troisième et seuls 2% des collégiens la prennent. Ne parlons pas de ceux qui continuent cette option au lycée.

Que prévoit la réforme des collèges ?

Premier volet : la réforme prévoit que, pendant les cours de français, il soit fait place aux « éléments fondamentaux des apports du latin et du grec à la langue française », une initiation tout au plus suivant les propres termes de la ministre.

Deuxième volet : la réforme prévoit que soient créés huit EPI, enseignements pratiques interdisciplinaires, dont six d’entre eux seront choisis et proposés aux élèves par le chef d’établissement :

  • Monde économique et professionnel
  • Culture et création artistique
  • Information, communication, citoyenneté
  • Corps, santé, sécurité
  • Sciences et société
  • Développement durable
  • Langues et cultures étrangères/régionales
  • Langues et cultures de l’Antiquité

C’est dans ce dernier EPI que le latin et le grec se nicheraient, mais, comme le nom l’indique déjà, ils ne seraient pas à proprement parler enseignés… si cet EPI existe seulement dans l’établissement fréquenté.

Troisième volet : pour les irréductibles qui voudraient absolument faire du latin et du grec, un « enseignement de complément » pourrait leur être dispensé à raison d’une heure en cinquième et de deux heures en quatrième et troisième, si le chef d’établissement le veut bien, ou, plutôt, le peut, puisqu’il n’est pas prévu de grille horaire ni de financement pour cet enseignement… Et pour cause : la ministre n’a ajouté ce troisième volet qu’à la dernière minute, devant la levée de boucliers suscitée par sa réforme…

En résumé, l’intention proclamée est de donner accès à tous au latin et au grec, le latin et le grec pour tous en quelque sorte. Mais, comme ce n’est pas possible, on n’en donnera à tous que des miettes et on donnera, en réalité, à ceux qui, aujourd’hui, optent pour le latin (et le grec), moins de temps, voire pas du tout.

Il est indéniable pourtant :

  • que la maîtrise de la langue française passe par la connaissance des langues qui l’ont précédée et fondée, le latin et le grec, pour une grande part ;
  • que, jadis, lorsqu’on apprenait le français, le latin et le grec, on disait que l’on faisait ses humanités, c’est-à-dire que l’on se formait à l’esprit critique et à l’esprit humaniste, qui sont souvent aujourd’hui portés disparus dans la France contemporaine ;
  • que ces enseignements du grec et du latin sont, à l’heure actuelle, déjà mal en point, parce que le réflexe formaté est de les considérer comme des langues mortes, donc inutiles ; et l’on se trompe lourdement, comme le disait naguère Jacqueline de Romilly.

Prenons mon modeste cas personnel : naturellement inapte aux sciences et techniques, c’est à la formation intellectuelle et la logique que m’a donné le latin pendant sept ans, de la sixième à la terminale, dans un collège religieux puis au Lycée Henri IV de Paris, que je dois d’être devenu ingénieur diplômé de l’École Polytechnique Fédérale de Lausanne…


Sur le web.  Publication commune avec lesobservateurs.ch.

Voir les commentaires (52)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (52)
  • J’ai étudié le latin au collège, ça ne m’a pas servi à grand chose.
    A l’ère de la mondialisation il vaut mieux apprendre le code informatique ou utiliser ces heures pour donner davantage de cours d’anglais car les Français sont assez mauvais à ce niveau-là.

    • Apprendre le code informatique.

      Visiblement vous ne savez pas ce que c’est pour en parler ainsi.

      Et après, vous pensez que 100% des gens auraient un besoin quelconque de savoir programmer dans leur vie?

      Allez donc dire ça aux futurs boulangers, caissiers, medecins, veterinaires, agriculteurs, professeurs. … je m’arrête car à part les ingenieurs informatiques et les gestionnaires de projet, personne n’a besoin de savoir développer.

      Ce serait au mieux de la culture générale, donc du même intérêt que le latin, qui a néanmoins l’inestimable avantage de faire baigner les élèves dans nos racines civilisationnelles.

      Tout ce que vous créerez en renforçant l’anglais et l’info sera une génération de branleurs déracinés.

      • Branleurs déracinés ? Nos racines civilisationnelles ?
        Vous êtes bien un électeur FN vous : plusieurs générations de retard, promotion de l’inculture moderne, la France serait dans la mouise si on vous suivait, ce qu’heureusement personne ne fait en dehors de pays comme l’Arabie Saoudite…C’est vraiment malheureux de voir des gens comme ça, on est à l’ère de la mondialisation et de la modernité, va falloir vous y faire car le monde continuera à avancer, avec ou sans vous 😀

        Oui, tout le monde sait qu’un boulanger aura davantage besoin du latin, tout le monde sait ça !
        Et si le boulanger veut créer son site Internet et sa base de données clients à l’avenir sans avoir à payer un spécialiste ?
        Les futurs Français risquent d’être bien en retard sur leur époque si on vous écoute, vivez avec votre temps.
        L’informatique n’a jamais été ma spécialité mais il est clair que ce sera aussi important plus tard que savoir lire et écrire. Certaines écoles américaines proposent même de choisir le code plutôt que l’espagnol et le français si les élèves le désirent, il y a une forte demande.

        • Bof, non, je n’ai jamais voté, je ne me considère donc pas comme électeur de quiconque.

          Je suis dans l’informatique dans une multinationale qui travaille avec hong Kong, je pense donc avoir un avis « du métier ».

          Et vous, vous faites quoi pour vous permettre de cataloguer les gens « electeurs FN », et autres joyeusetés du genre? De mémoire vous êtes étudiant, alors attendez quelques années d’avoir travaillé et créé une famille pour exprimer votre avis sur l’éducation des jeunes.

          • « …c’est-à-dire que l’on se formait à l’esprit critique et à l’esprit humaniste, qui sont souvent aujourd’hui portés disparus dans la France contemporaine …. »
            L’échange çi-dessus en est une illustration !

        • Je n’avais pas fait attention mais vous ne devez vraiment pas toucher une bille en info.

          Ca fait déjà quelques années que des solutions de gestion de site internet sont disponibles quasiment gratuitement et ne nécessitent aucune connaissance IT.

          C’est d’ailleurs ça l’avenir: que n’importe qui puisse utiliser les outils informatiques « comme » un développeur, mais sans toucher une seconde à du code.

          Si vous arrivez à me trouver un boulanger qui sait faire une requête SQL, on en reparle. Aucune offense pour les boulangers, moi je ne sais pas faire le pain.

          • La gestion de sites Internet est à l’informatique ce que la plantation de radis est à l’agriculture. Ce n’est sûrement pas une référence. La plupart des jeunes « informaticiens » n’ont aucune idée du fonctionnement des systèmes informatiques qu’ils utilisent. Même les hackers, ces zéros modernes, n’ont souvent qu’une connaissance extrêmement limitée et ultra-spécialisée.
            C’est peut-être l’avenir, mais les entreprises vont bientôt découvrir que les vrais informaticiens sont devenus une denrée rarissime (du fait notamment des départs à la retraite ou de disparitions plus définitives).

            • +1

              Mais le sentiment de frustration des **vrais** informaticiens ou l’égarement de la plupart des entreprises est quelque-part secondaire. Ce qui est inquiétant c’est l’incompatibilité entre l’idée de « l’avenir économique de la France » passant par les nouvelles technologies et le nivellement par le bas.

              Ce n’est pas en enseignant le codage à tout le monde que l’on va concurrencer la silicon valley.

            •  » ce que la plantation de radis est à l’agriculture. ce n’est pas une référence …  »

              au début du 18ième siècle , des lords anglais comme charles townsend , commence a adopter à grande échelle , ce qu’il ont vu en flandre , et qui avait été adapté de ce que les jésuites avaient eux-même vu en chine : des rotations intensives incluant blé, plantes améliorantes ( trèfles ) , orge, plantes sarclées ( navet ou radis ) qu’on appela rotation de norfolk … la hausse de la productivité agricole permise libéra les bras pour la révolution industrielle. le sieur townsend était tellement passionné par ses essais, que ses pairs finir par l’appeler  » turnip townsend  » ( navet townsend  » …

            • « Même les hackers, ces zéros modernes, n’ont souvent qu’une connaissance extrêmement limitée et ultra-spécialisée »

              Ben oui, évidemment.

              Personne ne connait dans tous ses détails un système complexe.

              C’est vrai d’un avion comme d’un PC.

        • Décidément, vous êtes le type même de béotien sûr de lui! Marcel Pagnol disait qu’à son époque ceux qui avaient choisi de suivre la section science avec latin grec en sus passaient toujours devant ceux qui n’avaient pris que sciences. Plusieurs de mes enfants sont ingénieurs en informatique ou architectes de systèmes et ils ont tous fait leurs « humanités » avec latin. C’est la raison pour laquelle ils ont eu plus de facilités dans leurs études scientifiques. Il en est de même d’une de mes belle-filles, brésilienne parlant cinq langues et ayant déjà publié dans des revues à comité de lecture à trente ans tout juste.
          Vous ignorez tout de la formation de l’esprit que dispense l’étude de ces langues qui vivent encore dans la nôtre.

    • Quel code ?

      L’assembleur ? Le logo ? Le coblo ? le C ? le C++ ? …
      Le latin est un peu comme l’assembleur que nous apprenions et avions oublié par la suite mais ceci nous a structuré nos petites têtes. Et en quoi l’apprentissage du latin est incompatible avec l’apprentissage de l’anglais ?
      Remplacer les cours de plasticine, macramé, citoyenneté par des matières utiles et vous aurez largement le temps d’apprendre deux autres langues et le code qui vous est si cher.

      Et votre commentaire sur le boulanger est collector. Et si l’informaticien voulait faire son pain sans avoir à payer un boulanger ? Cours de boulangerie obligatoire ?

      • Les linguistes disent de l’anglais qu’il est la réunion du français (environ 50 % des mots et le résiduel celtique) et du danois (la grammaire et une bonne partie du lexique avec les apports angles et saxons)

    • Avant de savoir coder, il faudrait des cours de frappe sur le clavier et d’orthographe.

      On imagine pas le temps gagné quand l’on tape a dix doigts. Cela demande un coup de main, une demie-heure par jour pendant 3 mois voire plus.

      Cela permettrait en plus de rendre ses devoirs de latin….

      Après des rudiments de codes sont toujours bienvenu. Il est consternant de voir le niveau d’exigence au collège en matière d’informatique.

    • Subjectif, fin du débat. :v

  • J’ai fait aussi du latin et du grec (je parle aussi le grec moderne), mais je pense qu’il faut plutôt forcer sur l’anglais, expatrie depuis 20 ans a Hong kong et en Chine, je peux dire qu’un français qui rentre dans un magasin et qui essaye de parler anglais, ça se reconnais et s’entends a 100 mètres !

    • Et alors?

      Vous avez déjà entendu un Chinois de HKG ou un Singapourien parler anglais?

      • L’anglais est la langue officielle et unificatrice de Singapour donc oui c’est très courant d’entendre un Singapourien parler anglais !

        • Again: c’est que vous n’avez pas souvent dû en entendre.

          Parce que question accent à couper au couteau, ils tiennent le haut du pavé avec les indiens.

          • Faut arrêter avec ces histoires d’accent, l’anglais n’est plus depuis longtemps propriété des Britanniques, il y a plusieurs anglais à travers le monde.
            Les Singapouriens et Indiens ont le droit d’avoir un accent car la langue leur appartient, avec leur propre variété, les Français n’ont pas d’anglais officiel donc forcément ça se voit !
            Enfin bon, l’accent n’est pas si important, tant qu’on comprend ce qui est dit au final. Je mets un point d’honneur à ne pas avoir d’accent et j’y arrive, mais ce n’est pas la mort si les gens en ont.

            • Vous réagissez donc contre le même commentaire que moi, disant qu’on repère les Français à 1km à HKG.

              • @ Alexei

                C’est vrai qu’a Hong kong, l’anglais se perd, par rapport a avant qu’elle deviennent chinoise.

                J’y étais avant que hong kong passe chinoise, et vous pouviez aller dans n’importe quel Mac Donald, tout le monde comprenais, maintenant vous allez a Mongkok au Mac Do, vous dites  » Big Mac meal » (menu Big mac), ils comprennent même pas, donc vous dites : Meal number seven » (menu numéro sept), ils comprennent même pas, la nouvelle génération ne sait pas compter jusqu’a 10 en anglais.

                • J’ai travaillé à Hong-Kong pendant plusieurs mois en 1985. Je peux vous dire qu’en dehors des milieux professionnels où l’anglais était indispensable, même à l’époque, le cantonnais était la seule langue parlée par la majorité de la population.

            • « Je mets un point d’honneur à ne pas avoir d’accent et j’y arrive »

              C’est la meilleure de l’année !

              En France, on apprend (où plus exactement on tente d’apprendre) à parler l’anglais avec un accent anglais « Queen’s english ». Vous avez forcément un accent tellement il existe de façons de prononcer l’anglais dans le monde. L’important est de comprendre et de se faire comprendre et l’american english serait déjà peut-être une option plus réaliste.

              Au mieux, si vous gommez vos « chIen » et apprenez à aspirez vos T, vous serez moins immédiatement reconnaissable comme un français, mais ça vous fera une belle jambe.

      • Oui, je les côtoient tous les jours, pour la Chine, pays inexistant il y a 30 ans, ils y a des classes d’anglais des l’age de 3 ans, impressionnant.

        Il faut juste traverser la manche pour aller en Angleterre, alors que la Chine ou Singapour c’est loin, c’est insensé.

        • D’ailleurs même eux ont compris l’importance de la langue, ils l’apprennent avant nous, progressent vite et sont désormais plus de 400 millions à l’apprendre ou à la parler, c’est quand même sacrément impressionnant !

      • quand un asiatique parle anglais , ça ne s’entend pas à 100 , mais à 1000 mètres : je suis allé voir une amie à hanoi il y a quelques années . nous parlions évidemment en anglais. dans la conversation ( approximative … ) elle se met à me dire  » masse, masse « . je me demandais vraiment ce ça venait faire là et quel mot elle pouvait bien me dire … sur son smartphone , elle finit par m’écrire  » much  » … leur accent est A BO MI NA BLE … difficile de passer d’une langue monosyllabique aux langues indoeuropéennes .

        le latin et le grec, c’est bien gentil … surtout pour aborder l’impossible orthographe française qui devrait etre réformée de toute urgence ! pour moi , il faut insister sur l’anglais et le chinois … ayant été en classe d’allemand au collège , je déplore aussi la fin de cette forme de sélection par la langue : niveler par le bas n’a jamais fait progresser aucune nations. c’est vrai que les français, comme les chinois du 19ième siècle, n’ont absolument pas l’intention de progresser …

        • Le Latin et le Grec ne me semblent ni indispensables ni inutiles. La problème est seulement une question de choix (et de ressources pour enseigner)

          Ce qui semble au contraire parfaitement inutile est les « EPI ». Mais ça reviendrait à dire que les « penseurs » de l’EdNat sont eux-mêmes parfaitement inutiles ce que je n’oserais bien sur pas suggérer …

          • je ne sais pas à quoi correspondent exactement ces EPI … mais ça ressemble furieusement aux  » modules  » que j’avais en filière agricole dans les années 80. aprés des débuts difficiles , ça semblait fonctionner pas trop mal .

  • Franchement, le latin et le grec pourraient très bien attendre le lycée, et il serait plus utile d’apprendre aux collégiens le français directement, avant de songer aux élucubrations citoyennes de notre missinistre. Mais bien entendu, mettons en place le chèque-éducation, et voyons ce qui ressort naturellement du choix des familles…

    • Entièrement d’accord avec MichelO.

      Laissons décider les familles et les étudiants.

      Pourquoi quelqu’un n’aurait-il pas le droit de connaître le grec ancien, faire du développement orienté base de donnée et manger du pain fait maison?

  • On peut connaître le français sans connaître le latin. Le français d’aujourd’hui n’a qu’un très lointain rapport avec le latin. C’est juste un ancêtre, or je n’ai pas besoin de tout savoir de mon quadrisaïeul pour vivre. A ce rythme là, on pourrait aussi affirmer que l’étude des langues indo-européennes est nécessaire pour apprendre le français.
    Le grec sert encore moins, qui n’a d’existence en français, et dans la plupart des langues européennes, que par la grâce des scientifiques et philosophes qui pendant des siècles ont choisi le grec pour créer les mots désignant les inventions et concepts qu’ils venaient de découvrir. Mais aujourd’hui ces mêmes mots d’origine grecs ont une autonomie suffisante pour qu’on les utilise sans connaître leur origine, à bon ou mauvais escient, avec ou sans erreur.
    L’automobile, mot créé au 19e siècle, est un joyeux et très barbare syncrétisme gréco-latin, et pourtant la connaissance du latin était meilleure à l’époque. On peut utiliser aujourd’hui le préfixe auto pour créer un mot sans savoir d’où il vient, il est autonome, justement, en français.
    On n’a pas besoin de savoir que qualité est un mot latin créé par Cicéron à partir du grec pour l’utiliser correctement.
    And so on.
    Il n’est pas besoin de connaître le latin ni le grec pour analyser un texte et acquérir un certain esprit critique, à moins que vous ne me disiez que les Chinois, et autres peuples non latinistes non européens, manquent d’esprit critique.
    Le grec a été redécouvert en France, et en Europe, à la Renaissance, auparavant personne ne le connaissait ni ne l’étudiait, il a permis aux intellectuels de l’époque de s’approprier le savoir grec occulté pendant pas mal de siècles. Il a eu une utilité et une importance extraordinaire à l’époque, mais aujourd’hui notre civilisation a absorbé et ingéré totalement cet apport et n’a donc plus besoin de connaître le grec pour l’acquérir.
    Acquérir de l’esprit critique consiste à se poser des questions tout le temps, pas besoin de latin pour ça, de la simple curiosité suffit.
    L’étude du latin et du grec permet juste de lire dans leur langue originale des textes magnifiques, mais il faut combien d’années d’études et de travail acharné pour arriver à les apprécier pleinement. Je ne suis pas sûr que le temps passé en vaille la chandelle. Je le dis d’autant plus que je l’ai fait. Je ne regrette pas, mais d’autres formations m’auraient apporté la même chose.
    L’étude du latin et du grec ne sert à rien en soi.
    Elle apporte néanmoins deux choses: une diversité qui permet de donner plus de choix aux enfants pour leur formation, parce que tout le monde n’aime pas les maths et les sciences. L’autre intérêt est la sélection des meilleurs, ce qui est très bien, mais ce que les socialistes et égalitaristes forcenés détestent.
    J’avoue être d’une mauvaise foi insigne.

    • @ Mouais

      Disons que l’étude du grec et du latin était bien plus pertinente au siècle dernier, où la France était encore la « fille ainée de l’Eglise » que dans l’aire post-chrétienne d’aujourd’hui.

      Car pour rappel, la plupart des gens allaient à la messe tous les dimanches, et la messe était dite intégralement en latin sans traduction. De plus, les études des textes bibliques s’appuyaient assez souvent sur les originaux en grec ancien. Ainsi, les bases dans ces deux langues permettaient au moins d’être un peu au courant une fois par semaine… 

      Aujourd’hui, je trouverais plus utile de savoir faire du pain: on peut avoir du frais tous les jours, pas trop salé, sans devoir le chercher ou se le faire livrer…

      Connaître un langage de programmation est encore plus inutile que la connaissance des langues classiques au siècle dernier, car développer ou maintenir un logiciel demande trop de temps. Soit on en fait un métier ou une passion, soit on risque d’oublier ou de plus être à la page assez rapidement… 

      • L’essentiel de la liturgie était certes en latin, credo, kyrie etc., mais ce sont des parties mille fois répétées et traduites par ailleurs. Nombreux étaient (voire sont encore) ceux et celles capables de les réciter sans pouvoir les traduire mot à mot, comme un chanteur chante phonétiquement car il ne parle pas l’anglais. Rien de bien extraordinaire là dedans. Par contre les parties essentielles, l’homélie et la plupart des prières sont en langue vernaculaire depuis des lustres. J’ai bien peur que de justifier l’utilité du latin doive passer par un autre chemin que la Sainte Messe.

    • Vous ne prenez pas en compte la formation de l’intellect.

      A quoi sert de faire de la peinture, de la musique, du sport etc ? Pour 99% des apprenants: à rien.

      Si ce n’est que cela permet de « muscler » son cerveau.

      La classe de latin est ou était une manière de composer une meilleure classe dan un établissement de loosers.
      Ces élèves recevaient un enseignement exigeant et rigoureux qui leur permettaient de develloper des facultés mentale et d’aiguiser le sens critique.

      De la même façon faire de la danse classique est une meilleure école que faire du hip-hop ou autre: exigeance, discipline, rigueur etc….

      Qu’importe à la fin le contenu exact.

      • « Pour 99% des apprenants: à rien. »

        C’est comme votre commentaire pour 99% des lisants.

      • 20/20
        L’argument « à quoi ça sert » est souvent celui de ceux qui ne s’intéressent pas aux enseignements abstraits.

        Reste à définir la ou les missions de l’Educ Nat.
        Apparemment, pour ses responsables, c’est construire le citoyen, l’homme nouveau. De toute pièce. Brrrrr

  • Pas d’accord avec vous.

    Latiniste en collège et lycée (au départ pour être dans les bonnes classes), il faut admettre que je ne recommencerai pas aujourd’hui. Autant apprendre une des nombreuses langues vivantes à déclinaison, véritables bizarreries linguistiques pour nous français. Quant au grec, apprenons le grec moderne, non ? Ne font-ils pas partie de l’Europe ?

    Pourquoi pas l’esperanto obligatoire. Un exemple de langue « logique » (et vivante, si si … ) qui ferait du bien (non rattacheé à une nation), plutôt que le tout anglais américono-bruxellois dans lequel on veut faire sombrer la France. Car pas d’accord pour l’étiquette d' »humanité » au latin et au grec, les romains sont loin d’être des références humanistes … …

    Et pourquoi pas la botanique à la place du latin ! (oui, la classification est en latin).

    Personnellement je continuerais à garder l’initialisation du latin en 5ème obligatoire (1 heure par semaine pendant 1 trimestre), pour faire découvrir et donner un avant goût à ceux qui voudraient « librement  » l’étudier par la suite. Et surtout comprendre comment les romains ont pu être aussi puissants et inventifs avec un système numérique si malcommode ! (Essayez de calculer avec des chiffres romains …)

  • Personnellement, j’ai appris l’Allemand en première langue, l’Anglais en seconde langue et le Latin 2 heures par semaines pendant 2 ou 3 ans.

    Gâchis énorme : je suis incapable de parler Allemand par manque de pratique et de vocabulaire, j’ai toujours mélangé l’anglais et l’allemand à cause de la proximité des racines et du finalement apprendre l’anglais tout seul. J’ai totalement oublié le Latin. J’ai appris l’Espagnol par la lecture mais il me manque des bases de prononciation ou de grammaire.

    Je reconnais l’aspect structurant et culturel du Latin et du Grec, mais sur le plan pratique il y a un problème. Si c’était à refaire (et si j’avais le choix), j’apprendrais l’Anglais en première langue, l’espagnol en seconde et l’Allemand comme initiation structurante et sémantique.

    • Si l’école arrivait à faire apprendre les langues étrangères, ça se saurait !
      Le vrai déclic pour une langue se fait par l’environnement (travail, loisir, relations amoureuses, …).
      Regarder tous ces pays nordiques où le niveau d’anglais est exceptionnel par rapport aux pays/régions francophones. Une des raisons est que peu de séries, dessins animés, films sont doublés dans la langue nationale.
      Mais comme disais un commentaire plus haut, chèque éducation et tout le monde verra midi à sa porte

  • Beaucoup de commentaires parlent de l' »utilité » des matières enseignées. Mais est-ce vraiment leur but d’être utiles ? Il est clair que l’apprentissage du latin ne forme pas des ingénieurs, mais il apporte bien d’autres choses pour se former intellectuellement et qui me semblent bien plus importantes que de savoir coder, pour reprendre cet exemple.

    • Tant qu’à faire, j’aurais préféré avoir des cours de sémantique plutôt que de devoir apprendre par cœur des déclinaisons latines.

      Une chose qui semble échapper totalement à beaucoup de gens ayant appris des langues étrangères à l’école est qu’il est impossible de faire une traduction littérale. Chaque langue a ses homonymies, ses constructions, ses usages lexicaux contextuels. Il faut comprendre ces différences et les spécificités du français : cela est indispensable pour maîtriser une autre langue et nous en apprend aussi sur notre propre langue (et comment certains s’en servent pour nous manipuler). Et cela pourrait même être ludique en apprenant des expressions de base dans quatre ou cinq langues – sans chercher à faire de nous des singes savants : 1000 mots dans 5 langues au travers d’expressions courantes plutôt que 5000 mots dans une « seconde langue » étrangère. Et par pitié, que les journalistes apprennent la prononciation des langues étrangères – au moins celles de nos voisins européens.

  • Si chacun de nous prend son propre exemple comme base d’analyse pour appliquer ensuite la recette au reste du monde, cela donne très exactement ce que nous vivons depuis des lustres.

    Le latin ou le grec ne se justifient plus en tant que disciplines de base, ils ne font plus partie du socle fondamental, on ne peut pas conserver dans ce socle tous les décombres du passé.

    De ce fait, ce sont des options au même rang que d’autres, qui correspondent à des centres d’intérêt non partagés par tous.

    Dès lors, il est clair que ce qui devrait être, c’est de ne pas l’imposer, et de ne pas l’interdire (puisqu’on autorise des « couillonnades comme le cinéma…).

    Dans l’optique libérale, toutes les écoles ne devraient pas être fondues dans un moule unique, comme pour toutes les productions d’utilités !
    (mais par pitié, que l’on arrête de justifier l’injustifiable : si je trouve telle spécialité très attrayante, je ne dois pas l’imposer à tout un chacun)

  • Le latin et le grec servent les bons élèves.
    Ce sont les seuls actuellement à en profiter et tant mieux pour eux.
    C’est toujours un plus et cela evite quils perdent trop de leur temps vu que le tronc commun de l’enseignement scolaire est ridicule.
    Cela n’empêche nullement pour eux d’être bon en anglais ou en apprentissage du code informatique: ce sont d’ailleurs les meilleurs dans ces matières !

  • Latin et grec, sont très utiles pour apprendre d’autres langues pour émigrer.
    Si c’est pour parler l' »anglais » au camping, pour draguer : c’est sûr que ce n’est pas très utile.
    Par contre, pour parler correctement des langues étrangères(y compris l’anglais), c’est utile…Je le dis car j’en parle 10 courament et 2 autres , à peu près bien.
    (Parler avec l’accent Français est très bien vu et « chic » dans le monde entier, alors je force mon accent !)
    Il faut mettre le mythe de l’Anglais à bas : si vous allez travailler régulièrement : en Chine, en Russie, au Japon ou en Allemagne : il est impératif de parler, écrire et lire : la langue du pays.
    Bien sûr vous pourrez prendre un « assistant » Chinois qui parle Anglais.. Mais vous ne l’entendrez pas dire au chef de l’entrepise que vous visitez, ou sur le stand que vous visitez « Ajoute 20% pour ma commission personnelle- à tous les prix que tu vas donner à ce con de blanc-Sinon je lui dis que tes produits ne valent rien ») (Le Chinois parle grossièrement, insultant en permanence, comme les Texans, le pire ce sont les Russes de Moscou et sa région-).
    Merkel l’a dit (mais il y a une haine des Allemands et de leur 5% de chômage, alors parle…les merdias de Pays du chômage, te censureront) elle dit : Notre population Allemande vieillit, nous aurons besoin de cadre très bientôt : abandonner l’Allemand pour le Chinois ou d’autres langues orientales… est une grave erreur.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
Si j’étais ministre de l’Éducation nationale, de surcroît un jeune ministre pouvant aspirer à devenir, un jour, président de la République, je déclarerais vouloir supprimer le ministère de l’Éducation nationale dans sa forme actuelle, et vouloir lui substituer une autre organisation qui relève le niveau des élèves français dans les comparaisons internationales, mais surtout qui permette de réduire de manière drastique les inégalités sociales en matière d’éducation. La légitimité d’une telle décision est affichée au fronton de nos bâtiments publi... Poursuivre la lecture

Par Claude Lelièvre.

 

Le président de la République vient d’annoncer l’ouverture d’une concertation sur l’organisation du calendrier scolaire. Les vacances estivales dureraient trop longtemps en France, et les journées de classe s’alourdissent, a-t-il lancé le 27 juin lors d’un déplacement dans une école marseillaise.

Le sujet n’est pas nouveau. Il est l’objet de débats vifs et récurrents, invitant à regarder les évolutions historiques et à faire des comparaisons entre pays.

On peut penser aussi qu’il y aura... Poursuivre la lecture

Par Charles Hadji.

 

Le baccalauréat a-t-il toujours une valeur ? Et sert-il encore à quelque chose ? Nombreuses sont les péripéties ayant marqué la réforme du bac actée en 2019, instaurant 40 % de contrôle continu et la fin des séries de bac général S (scientifique), ES (économique et social) et L (littéraire) au profit d’une combinaison de spécialités – maths, histoire-géographie, langues, humanités, etc. – dont les épreuves finales sont organisées dès le mois de mars en terminale.

La mise en place de cette nouvell... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles