Éducation : eruditio delenda est

Comment l’enseignement fut détruit en France à force d’égalitarisme et d’anti-élitisme…

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Bonnet d'âne - Photo : Sylvain Masson - Modèle : Clem - via Flickr (CC BY-NC-ND 2.0)

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Éducation : eruditio delenda est

Publié le 28 avril 2015
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Par Loïs Henry.

Bonnet d'âne - Photo : Sylvain Masson - Modèle : Clem - via Flickr (CC BY-NC-ND 2.0)
Bonnet d’âne – Photo : Sylvain Masson – Modèle : Clem – via Flickr (CC BY-NC-ND 2.0)

La lutte contre les inégalités à l’école : voilà l’objectif de François Hollande pour son quinquennat. Tout commençant toujours par le symbole, tout avait commencé avec Sciences Po. L’institution parisienne sous l’impulsion de Richard Descoings avait renoncé à son épreuve, pourtant célèbre, de « Culture Générale » au concours d’entrée. Pour la remplacer ? Des langues. Le prétexte ? Cette épreuve était accusée d’entrainer de trop grandes inégalités sociales face au concours. Pour faire court, Descoings, c’était le Bourdieu du pauvre. Lisant le célèbre sociologue français entre deux avions, il avait compris que l’école était discriminatoire puisqu’il fallait provenir d’un milieu à fort capital culturel pour y réussir. Prenant peut-être le terme à la lettre, on faisait vite le raccourci suivant : la « culture légitime » (c’est-à-dire la culture générale à Sciences Po) est transmise par les milieux à « fort capital » (culturel et/ou économique) et du coup, il faut l’éradiquer pour avoir un concours plus égalitaire. Une fois l’épreuve supprimée, il suffisait de louer ces bonnes vieilles langues modernes et se faire le chantre de la « mondialisation », et son éternel refrain sur la culture de l’autre qui nous enrichit tant, qui rend la France belle et qui fait chanter les oiseaux, etc, etc.

Du moment que le diplômé de Science Po parlait espagnol et connaissait l’histoire et les auteurs espagnols mieux que les français, tout allait bien. Il ne fallait pas non plus qu’une connaissance prononcée et fine d’un Flaubert, d’un Rousseau ou d’un Bergson en fît un Français fier en plus d’un être cultivé. Mais, il manquait une petite étape à ce raisonnement un peu rapide et indigne de l’intelligence de Descoings : sont-ce les riches ou les pauvres les meilleurs en langues ? Qui aujourd’hui a l’argent pour envoyer ses jolies têtes blondes aux États-Unis, « chez son oncle parfaire son anglais » (et découvrir les autres cultures, c’est super important) ?  Pour être cultivé, il suffit de lire. Pour parler un anglais parfait, il suffit de naître. Il fallait bûcher et sérieusement réfléchir pour obtenir une note suffisante à l’admissibilité en Culture Générale. Maintenant, il suffit d’avoir un « père australien », une « mère qui travaille à New-York » pour rentrer à Sciences Po. Peut-être étaient-ce les héritiers qui entraient en bataillon à Sciences Po, mais au moins ils avaient des qualités intellectuelles et une capacité à mobiliser une culture sûre d’elle-même. Aujourd’hui, le glandeur du XVIe a sa chance. Quant à ce travailleur qui parle un anglais scolaire… Il ne doit pas suffisamment maîtriser la complexité et l’ingéniosité de la culture américaine.

Sciences Po fait, l’ENA a décidé de suivre la marche en faisant une épreuve de culture générale appauvrie qui n’a de culturelle que son rapport au manuel de révision du parfait candidat. Seule la connaissance du droit public est désormais exigée. Il est vrai qu’une vilaine référence à un peu d’histoire ou de philosophie, c’est vraiment trop dans une copie.

Les élites criblées de balles, le gouvernement s’est penché sur le cas de l’Éducation Nationale. Jusqu’à présent, les matières optionnaires les plus exigeantes accueillaient les meilleurs élèves. Allemand, Section Européenne, Latin, Grec. Il est vrai que pour rejoindre ces cours optionnaires, encore fallait-il préférer la compagnie d’un professeur et d’un livre à celle du joint et d’un écervelé devant le collège. Les classes préparatoires ne s’y trompaient pas et valorisaient ces dossiers qui attestaient avoir suivi une forme de « cursus honorum » du secondaire. Quelques statistiques plus tard, stupeur à l’Éducation Nationale : ces sales riches et de fils de profs noyautaient les cours de latin, de grec, d’allemand et de section européenne ! Le pauvre issu des faubourgs n’avait droit qu’à l’espagnol.

najat rené le honzecPour faire face à cette inégalité scandaleuse qui consiste à laisser des élèves sérieux et motivés le loisir de suivre des cours optionnaires, le gouvernement avait deux possibilités. Rendre le cours de latin obligatoire ou le supprimer. Le problème était qu’avant 1936, le latin avait une place importante dans l’éducation. Histoire de ne pas insulter ce bon vieux Léon Blum, la solution semble plutôt être de supprimer carrément le latin. Et les sections européennes. Et le grec. Quant à l’allemand, je recommande une bonne guerre. On n’aura qu’à fusiller ceux qui suivent les cours. Problème : l’amour de la culture germanique fait partie du grand programme de réconciliation franco-allemand depuis cinquante ans. Problème : le latin, c’est la racine de notre civilisation, de notre langue et de notre histoire. Pourquoi un collégien ne pourrait-il avoir le vrai désir d’apprendre cette langue subtile, pleine de secrets et si mystérieuse pour qui l’entend la première fois ? Pourquoi le gouvernement semble-t-il refuser un goût inné pour la culture ? Ou du moins, un intérêt. Il semblerait que l’on accuse les élèves des classes de latin d’être formatés pour suivre la matière, comme si cela était un service à leur rendre de leur éviter le vita, vita, vitam, vitae, vitae, vita.

N’est-ce pas sous-entendre que la culture, c’est « chiant » ? Fort heureusement, Valls n’a pas aimé ses cours de latin au collège. Perdu dans les déclinaisons de l’adjectif, il aurait préféré un bon vieux spectacle de ce sacré Debbouze. Il faut cependant le dédouaner d’une chose : les programmes scolaires étaient si minimes que l’on croyait y voir une blague. Au moins, Valls assume le fait d’enseigner l’art de la bonne blague aux enfants au collège. Tant qu’on y est, ça changera les parents de la flûte à bec.

Pour lutter contre les inégalités, le gouvernement veut mettre fin à tout ce que l’école apprend et qui est capable de discriminer les élèves entre eux, selon qu’ils ont suivi ou pas l’option. Mais une fois encore, le raisonnement s’est arrêté à la case prison. Que feront les « riches » lorsqu’ils verront ce que l’on apprend à leurs enfants ? Lorsqu’ils entendront que leurs petits bouts ne peuvent pas apprendre gentiment leurs déclinaisons dans un lycée public ? Ils les quitteront. Ils iront sans réfléchir dans les établissements privés qui apprennent encore quelque chose à leurs enfants.

Mais surtout, qu’on l’enseigne ou pas, la culture reste la culture. Quand les élèves seront face à leur copie et leur sujet à l’École Normale Supérieure, on ne se demandera pas s’ils ont joué le jeu de l’école publique ou si le compte en banque a permis d’y échapper. On ne se demandera pas comment ils « savent tout ça ». Il y aura ceux qui auront été victimes d’un désir sanglant d’égalitarisme et qui n’auront pu apprendre que ce que le programme voulait bien leur enseigner. Et ceux qui marqueront les esprits par leurs nombreuses références, une finesse d’esprit et leur manière unique de citer des auteurs latins dans la langue d’origine… Il y aura ceux qui connaîtront la culture publique et ceux qui connaitront la vraie culture, celle des beaux textes et des grands auteurs que l’on ne cite plus en cours, de peur de stigmatiser de pauvres âmes qui aimeraient bien revoir une vidéo de Cyprien en guise de cours de français.

Il en sera fini du Rastignac qui s’élève en cultivant ses talents et en travaillant, il n’y aura que la petite tête blonde qui a un oncle à New-York, une mère russe, qui vit entourée de grands écrivains, historiens et philosophes et qui a quelques lingots à placer dans une institution privée.

J’aimerais poser une question simple. À quoi sert l’école ? Elle sert à mener l’élève vers ce qu’il n’aime pas. À se sortir hors de lui-même et à l’amener vers ce qu’il n’aurait imaginé désirer. Le principe de l’école à la française, c’est celui des Lumières, c’est l’enseignement qui « sort l’Homme d’une minorité qui n’est imputable qu’à lui-même. La minorité, c’est l’incapacité de se servir de son entendement sans la tutelle d’un autre. C’est à lui seul qu’est imputable cette minorité dès lors qu’elle ne procède pas du manque d’entendement, mais du manque de résolution et de courage nécessaires pour se servir de son entendement sans la tutelle d’autrui. Sapere aude ! Aie le courage de te servir de ton propre entendement : telle est donc la devise des Lumières ». Je cite Kant une dernière fois avant de remballer mes idéaux inégalitaires mal placés. L’école, c’est l’institution qui sort l’élève de Jamel Debbouze pour lui faire rencontrer Molière. C’est l’institution qui montre ce que nos ancêtres ont pu penser pour nous faire nous-même. Ce n’est pas celle qui supprime l’enseignement de l’Histoire pour ne pas « choquer les consciences » des moins aptes à sortir de la facilité d’eux-mêmes. Mais à quoi fallait-il s’attendre, venant de ce gouvernement de la haine de soi et de l’appel à s’accomplir dans la facilité ? À défaut d’incarner les beaux hussards noirs de la République, ils en seront les croque-morts.

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  • Bien d’accord sur le jugement que vous portez sur ce gouvernement. Il faut donc en conclure que toute l’intelligentsia est socialiste car c’est depuis des décennies que l’éducation nationale à pris cette direction funeste, et ceux qui s’y sont opposés ont été bien peu nombreux ou bien timides.
    Sauf que non, ils n’étaient ni peu nombreux ni timides, ils ont été vicimes d’un véritable terrorisme intellectuel !
    Et c’est toujours le cas.
    Et vous, n’avez-vous pas peur d’être traite de « réac » ?

    • moi, je suis réac, je n’ai pas peur qu’on me qualifie comme tel.
      je mets mes enfants à l’école privée, il ne m’en reste plus que 2 à exfiltrer de l’ednat.
      à la maison, l’internet, c’est pour la khan académy, pas pour les videos bêtassonnes.
      sitôt le bac en poche (et peut être même avant), ils poursuivront leur cursus en suisse, à neuchâtel, à yverdon ou à lausanne

    • Bravo pour cette analyse aussi lucide que lyrique (passage par Khâgne et HK oblige), qui soulève la question : comment en est-on arrivé là ?
      Hannah Arendt théorise le sujet dans les années 1960 (La Crise de l’éducation), pour stigmatiser sans détour la doxa de gauche qui anime les théories fumeuses de la Progressive Education (Idéologie pédagauchiste version US apparue dans les années 30). Elle affirme que l’école doit impérativement se penser selon des valeurs conservatrices. Or, elles sont défendues à droite.

      Jacqueline de Romilly nous a clairement expliqué vingt ans plus tard, en 1983 dans « L’Enseignement en détresse », que l’école allait cesser de transmettre des savoirs, et ne pourrait plus instruire, car elle subissait les coups mortels de la passion des Français pour ce que Condorcet appelait « la funeste égalité », valeur de gauche et pilier de la doxa socialiste.

      L’égalitarisme est incompatible avec un enseignement de qualité, et les militants de cette cause liberticide confondent l’excellence et l’élite. Pour éliminer la seconde, par volonté de transformer l’école en un outil d’ingénierie sociale (rabot niveleur), ils éradiquent nécessairement la première.

      L’égalitarisme est un pilier de la doxa socialiste. Il ne faut jamais oublier cette évidence, surtout quand les pompiers pyromanes de gauche attribuent la débâcle scolaire à la droite et à une politique « ultra-libérale » (sic!!) . L’école de la République n’a jamais été libérale, mais celle de Jules Ferry était nettement moins inégalitaire que celle des pédagauchistes dorlotés par Peillon-Belkacem. Près de 20% d’élèves des « classes populaires » accédaient aux filières d’excellence dans les années 70. Ils sont entre 3 et 5% aujourd’hui.
      L’égalitarisme est un facteur aggravant des inégalités, n’en déplaise à la secte bourdivine et ses fossoyeurs de l’école de la transmission.

      Prétendre vouloir l’excellence « pour tous » en récusant toute proposition élitaire est un non sens absolu et le comble de la sottise. Les majorités passent mais les ayatollahs du nivellement par le bas restent aux commandes de l’EN. Quand le ministre est de gauche (ou une moule comme Luc Chatel), leur pouvoir de nuisance ne connaît pas de limite. Seul Darcos avait un petit peu endigué la débâcle, mais il a vite jeté l’éponge devant la toute-puissance inébranlable des Frankenstein de la rue de Grenelle.

      Ces militants égalitaristes ont enfanté un monstre qui entretient un climat de violence et de fanatisme haineux dans une population sans repères. 160.000 élèves ‘’décrocheurs’’ (20% d’une classe d’âge) sont ainsi ballotés entre les déviances multiples de la délinquance et l’indolence inconsciente de l’assistanat à vie. Devenir des fainéants, des voyous ou des terroristes, cette combinaison maléfique des deux, tel est le choix des cohortes infantilisées par l’ignorance.

      L’école qui a condamné ces élèves à la précarité et à une vie d’expédients leur a surtout appris à haïr la France et ses « sous-chiens ». Au lieu d’instruire, elle exacerbe les émotions pour modeler les futurs citoyens aux normes de valeurs imposées par les post-soixante-huitards attardés qui sévissent rue de Grenelle et terrorisent quiconque ose contester la pensée unique.

      Une précision au sujet des matières et des cours qualifiés ici d’ « optionnaires »
      L’optionnaire est un terme réservé au contrat d’option (en bourse) pour désigner celui qui offre la dite option; les matières et cours dits à option sont optionnels. Lapsus intéressant… entre la bourse et les disciplines que les Dr Folamour et autres Diafoirus ont vidées de leur contenu!!

  • «Mettre l’enfant au centre du système éducatif » résume tout. Cette version scolaire de l’enfant-roi traduit une confusion entre les moyens (la pédagogie qui doit en effet s’adapter à chaque élève) et la fin (transmettre les savoirs et la culture).
    Au lieu justement de décentrer l’enfant de lui-même pour qu’il s’intègre dans une histoire et une société qui le précèdent, on lui donne comme finalité de se construire par un système d’expérimentation et d’autoévaluation où tout ce qui est normatif est soigneusement évité, puisque traumatisant. A la confrontation avec le savoir, symbole de l’altérité du corps social, l’école substitue la recherche d’épanouissement personnel, sous prétexte d’égalité puisque la culture est « discriminante ». Il s’agit de « rejoindre l’enfant dans son vécu » plus que d’exiger l’effort d’apprendre, de mettre en œuvre des apprentissages « ludiques », de minimiser les différences entre les élèves, d’abolir l’excellence pour éradiquer l’élitisme (du moins théoriquement comme le dit bien cet article). Loin du cours magistral, l’enseignant se doit d’être « au niveau des élèves » même si son autorité en pâtit. Et avec le bac donné largement, il n’y a plus de problème… à court terme.
    Car de ce défaut d’apprentissage de l’altérité résultent des difficultés de communication en tout genre, pouvant aller jusqu’à la violence. Communication signifiant non pas délire verbal, mais bien capacité à comprendre autrui et se faire comprendre. Il s’agit autant de l’apprentissage de la langue et de ses multiples nuances, que de la connaissance des idées, d’une histoire et de codes culturels communs, le tout conduisant à l’élaboration d’une pensée construite. Il s’agit aussi et surtout pour chacun de dépasser son propre contexte en découvrant la richesse de ceux qui l’ont précédé : cette « altérité culturelle » mène à la tolérance, à l’ouverture à d’autres cultures et au dialogue. Quand l’enfant est son propre horizon, quand il est conforté dans son narcissisme naturel, que l’effort n’est plus valorisé, il ne faut pas s’étonner du résultat tant du point de vue éducatif que culturel et social.
    Cette crise de la transmission est l’œuvre d’adeptes de la table rase, comme le sont as définition tous les révolutionnaires. Dans cette nouvelle société qu’ils appellent de leurs vœux, l’homme est sa source et sa fin et l’État nourricier sa référence ultime.

  • D’accord sur tout. Mais le passage sur l’élève seul face à sa copie de l’ENS, non. Tout le monde ou presque s’en cogne le coquillard. Par contre, pas un candidat, y compris stagiaire, n’entre dans mon entreprise sans une dictée. On en est là. Eviter les cancres,c’était facile, il y a 20 ans. Maintenant il faut les filtrer. L’illetrisme est le fléau contemporain.

  • « Pour faire court, Descoings, c’était le Bourdieu du pauvre ».

    Ouais, faut arrêter de déconner. C’est bien du type qui voulait faire de Science Po l’école du marché et de la mondialisation béate dont on parle? Celui qui a introduit des frais d’inscription pseudo progressifs et fais du blabla sur l’économie de marché social, tout fasciné par l’Allemagne? Faudrait pas non plus le faire passer pour un affreux égalitariste à tendance stalinienne non plus.

  • « Il en sera fini du Rastignac qui s’élève en cultivant ses talents et en travaillant, il n’y aura que la petite tête blonde qui a un oncle à New-York, une mère russe, qui vit entourée de grands écrivains, historiens et philosophes et qui a quelques lingots à placer dans une institution privée. »

    Pourquoi donc ce futur? Et on va relire Bourdieu et la littérature en sociologie de l’éducation pour essayer de parler un peu plus en connaissance de cause.

  • D’ACCORD AVEC TOUS , MAIS MAINTENANT APRÈS LES CRITIQUES ON FAIT QUOI????……

  • Tout cela vient d’une centralisation du système d’enseignement et de l’absence de pédagogie fondée sur les apports les plus actuels des sciences cognitives.Sans compter les programmes débiles et les professeurs très mauvais pédagogues que les élèves doivent subir matin ,midi et soir…

    • C’est bien connu que tous les professeurs sont très mauvais pédagogues. Vous êtes très bon démagogue vous par contre.

  • Les commentaires sont fermés.

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