Attentats de Boston : le doigt d’honneur qui choque l’Amérique
Pour les procureurs, il s’agit d’un doigt d’honneur à l’Amérique, qui montre que l’auteur des attentats de Boston n’a pas changé et n’a aucun remords
Par Daniel Girard, depuis Boston, États-Unis.

À Boston, les procureurs ont présenté leurs preuves pour obtenir la peine capitale contre Dzhokhar Tsarnaev. L’ex-étudiant musulman d’origine tchétchène avait fait exploser, le dimanche 15 avril 2013, avec son frère aîné Tamerlan, deux bombes artisanales à la ligne d’arrivée du marathon de Boston. Elles avaient fait trois morts et 264 blessés, dont 17 amputés.
La comparution des derniers témoins de la poursuite a fait pleurer des jurés. Les derniers instants de Martin Richard, un enfant de huit ans qui a vite incarné la bestialité de l’attentat, ont secoué la salle d’audience.
Les derniers moments de Martin Richard
David King, un chirurgien spécialiste des blessures survenues sur des champs militaires, est venu discuter des circonstances de la mort de l’enfant de 8 ans, qui était tout proche de l’une des cocottes minutes qui a explosé.
Pour l’expert, la proximité de l’enfant de la cocotte-minute, lui a été fatale. Sur la photo du Tweet, on voit Martin Richard tout près de l’engin explosif, qui se trouve à ses pieds. Dzhokhar Tsarnaev se trouve aussi sur la photo, encerclé.
Procès Tsarnaev, Boston. Un chirurgien raconte en cour comment Martin Richard, 8 ans, a souffert avant de mourir. pic.twitter.com/jkv59OgcKj
— Daniel Girard (@DanielGGirard) 23 Avril 2015
Parce que Martin Richard se trouvait si près de la cocotte-minute, et en raison de sa petite taille, ses organes vitaux étaient plus vulnérables, selon David King. Des fragments de bombe lui ont lacéré les reins, le foie et les intestins. Il n’est pas mort sur le coup ; il a souffert d’intenses douleurs et succombé à une hémorragie.
Les parents de Martin Richard absents
Les parents de Richard Martin n’étaient pas sur place. Ils ont déjà fait connaître leur opposition à la peine de mort, dans une lettre qui a été diffusée dans les médias.
Compelling public letter from Martin Richard’s parents asking to spare Tsarnaev the death penalty. Via @BostonGlobe http://t.co/930naP4Gg1
— Susan Davis (@DaviSusan) 17 Avril 2015
Outre les témoignages des experts et des victimes, les procureurs ont aussi présenté un document choc. Ils ont montré aux jurés le doigt d’honneur que Dzhokhar Tsarnaev a fait aux autorités à partir de sa cellule, trois mois après son arrestation.
Pour les procureurs, il s’agit d’un doigt d’honneur à l’Amérique, qui montre un homme qui n’a pas changé et n’a aucun remords ; un homme qui ne pense pas une minute à la désolation et au chagrin causés par ses actions.
Celeste Corcoran fait partie de cette désolation. La femme a été projetée dans les airs par l’explosion d’une des deux bombes artisanales. Lorsqu’elle est retombée au sol, elle avait perdu ses deux jambes. Sa fille, qui a aussi été blessée, a failli mourir d’une hémorragie.
Celeste Corcoran qui a perdu ses 2 jambes lors de l’attentat de Boston se rend au procès pour la sentence de Tsarnaev pic.twitter.com/3H75gLX3nW
— Daniel Girard (@DanielGGirard) 22 Avril 2015
La défense tentera maintenant de démontrer que Dzhokhar Tsarnaev mérite d’être épargné d’une exécution en raison de circonstances atténuantes. Sa tâche s’annonce plus aisée que celle de l’accusation. La ville de Boston sera donc enveloppée de l’atmosphère de cet attentat pour encore trois semaines.