Agroalimentaire : attention, emplois en danger !

Premier secteur en termes d’emplois en France, l’agroalimentaire est aujourd’hui menacé.

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Agriculture (Crédits : Rex Turgano, licence CC-BY-NC-SA 2.0), via Flickr.

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Agroalimentaire : attention, emplois en danger !

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 31 mars 2015
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Par Jean-Luc Ginder.

Agriculture (Crédits : Rex Turgano, <a href="https://creativecommons.org/licenses/by-nc-sa/2.0/" target="_blank">licence CC-BY-NC-SA 2.0</a>), <a href="https://www.flickr.com/photos/thegreenpages/15137127729/" target="_blank">via Flickr</a>.
Agriculture (Crédits : Rex Turgano, licence CC-BY-NC-SA 2.0), via Flickr.

Avec des effectifs s’élevant à 492 608 salariés, le secteur agroalimentaire est le premier secteur industriel en France en termes de chiffre d’affaires et d’emplois. Ce phénomène est un point central de notre économie même si parfois méconnu.

L’idée répandue était que ce secteur avait la capacité de générer des résultats très significativement positifs.

La tendance de l’évolution de ces dernières années a été marquée par une érosion progressive de nos avantages compétitifs en ce domaine, notamment dans la production des matières premières agricoles, et a transformé les excédents en déficit.

Il ne reste que deux domaines de production pour porter le secteur : celui des spiritueux, des vins de qualité et celui de l’industrie fromagère par la production de fromages de qualité. Dans tous les autres domaines la France a perdu pied, que cela soit dans la viande de bœuf, de volaille, dans tout ce qui était matière première agricole et alimentaire ; la France a chuté dans tous les autres secteurs.

agriculture rené le honzecLes autres domaines, qu’il s’agisse de la production de viande de bœuf, de volaille, de tout ce qui était la matière première agricole et alimentaire, accusent une chute marquée de leur production. La France a perdu pied. La situation est masquée par les bons résultats des vins qui permettent encore une balance globale alimentaire positive. Sans la viticulture, et le commerce du vin, la France, pays agricole, présenterait un bilan déficitaire.

L’absence de choix de la dernière décennie sera lourde de conséquences. Il aurait fallu choisir entre développer une agriculture de qualité prolongée par un secteur agroalimentaire fondé sur la diversité, proposant du bio, du haut de gamme ou entre la préservation des commodités en produisant des matières premières agricoles, choix qui demandaient une réglementation du coût du travail, ainsi que favoriser les grandes unités de production.

De l’hésitation durable entre les deux stratégies résulte le pire. On assiste à l’effondrement de ce secteur d’activité qui aurait pu être un moteur essentiel pour notre économie.

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  • Je suis toujours étonné, à la cantine de mon travail, de trouver de la viande de bœuf originaire d’Allemagne, de Pologne… la France n’est-elle plus capable d’être compétitive dans ce domaine ? Pourquoi est-il moins cher de faire venir un agneau de Nouvelle Zélande que de la baie du Mont Saint Michel…?

    • Charges sociales, code du travail, impôts, réglementations pléthoriques, coût du transport, … La France n’est compétitive dans rien de ce qui vient de l’Etat. Donc malgré des terroirs exceptionnel, nous perdons du terrain.

    • « la France n’est-elle plus capable d’être compétitive ?  »
      « capable », oui. Mais c’est interdit.
      Interdit de faire des économie d’échelle, par exemple d’établir une ferme capable de rentabiliser une machine de traite dernier cri (qui peut faire faire des économies impressionnantes, mais seulement avec un troupeau considérable). Interdit de faire de l’élevage de porc ou de poulet (ça pue ces trucs). Interdit même de construire des usine de recyclage d’un lisier polluant en engrais de valeur (authentique …). etc.
      Et bien sûr, last but not least, interdit de payer le prix normal de la main d’œuvre agricole : Il faut payer au moins le SMIC, souvent trop élevé pour le produit.
      Et c’est ainsi que la patate qu’on trouvait à 1 F/kg est maintenant à 1€/kg ; mais vient-elle de France …. ?

      « Pourquoi est-il moins cher de faire venir un agneau de Nouvelle Zélande que de la baie du Mont Saint Michel…? »
      Parce que l’agneau de NZ est produit par un système très économe du facteur le plus cher : l’homme. il ne coute quasi rien. Et comme le transfert d’une marchandise depuis l’autre bout de la Terre ne coute même pas 0,1 € le kilo …

  • la france doit en finir avec le vin…..un article que je viens de lire sur le site : l’échelledejacob.blogspot…même ça ils vont nous l’enlever….la viticulture est importante pour notre pays et générent des milliers d’emploi…..

  • Pourquoi choisir entre la production en masse et la production de qualité ? Il est tout à fait possible d’avoir les deux filières en parallèle … Ce ne sont pas les mêmes marchés et l’un ne chasse pas obligatoirement l’autre. L’erreur est justement de légiférer trop en faveur de la qualité ce qui interdit de fait le développement de la production industrielle.

    • +1
      Non seulement les deux filière « de masse » et de « de qualité » ne se contredisent pas, elle ne peuvent pas vivre l’une sans l’autre. Une filière « de qualité » a besoin d’un large vivier « de masse » où elle pourra recruter et sélectionner les meilleurs, elle a besoin des circuit logistique et des relations commerciales qui naisse dans la filière de masse ; une filière « de masse » a besoin des marges et des innovations que seule la qualité justifie et paye.

  • je suis vraiment étonné de lire les commentaires de certains digne des bistrots parisiens. je conseille donc de relire David Ricardo sur la théorie des avantages comparatifs. C’est toujours d’actualité. L’ exemple de la viande d’agneau de NZ ou le boeuf argentin sur nos tables reflètent bien le manque de culture économique de nos consommateurs. quand il n’y aura plus d’agriculture traditionnelle on pourra toujorus visiter les usines agricoles ( fermes de 1000 vaches ) à défaut de voir les moutons dans les prés salés de la bais du Mont Saint Michel devenus non compétitifs. Bon appétit.

  • Vous pouvez toujours palabrer. Vous avez tous raison ! Mais voilà nous sommes sur le vol Barcelone Düsseldorf. Il y a des fous dans la cabine de pilotage qui nous en interdisent l’entrée. L’avion va percuter la montagne de dettes de déficit et de lois absurdes. Il faut casser la porte avant que l’avion percute et ce n’est pas gagner, en attendant, les passagers ne peuvent que se cacher la tête sous leurs bras, penchés le plus possible sur leurs sièges.

  • Le pouvoir grandissant de la grande et de la moyenne distribution dans le commerce, par disparition de petits commerces indépendants (qui se fournissaient aussi plus localement), par renforcement des centrales d’achats ou regroupements d’achats accroit la pression à la baisse des prix qu’elle impose aux fournisseurs, PME et agriculteurs, en les mettant en concurrence directe avec les fournisseurs et agriculteurs les moins chers de l’étranger, elle les ruine et les fait disparaître au profit des importations (ainsi que le tissu économique autour des PME et agriculteurs). Ainsi la part de marché des PME (fabriquant en France) qui fournissent la grande distribution a chuté en 4 ans depuis 2008 de 29 à 20% ce qui correspond à des dizaines de milliards € par an de productions perdues puisque ces productions ne sont plus vendues dans la grande distribution (elles ont été remplacées par des importations; comme le client en magasin peut le constater quand la provenance du produit est indiquée beaucoup plus de produits qu’avant sont étrangers), ni vendus d’ailleurs dans les petits commerces éliminés par la grande distribution et les autres formes de commerces qui font de l’importation. Il y a ainsi des dizaines de milliers d’emplois perdus dans l’agriculture, les PME de l’agroalimentaire et beaucoup plus en comptant le tissu économique environnant. Le travail dominical projeté dans la grande distribution est déjà une des causes de ce déclin, par disparition de commerces indépendants. L’extension du travail dominical projetée dans la grande distribution, si elle se produit pour les produits alimentaires, renforcera encore cette régression.

    • Que voilà un bon début d’explication…
      Après 20 ans dans l’agroalimentaire (filière porcine, 1ère transformation) j’ai vu arriver l’émergence de ces grands groupes coopératifs issus de l’amont, avec le soutien de l’Etat, du Crédit Agricole, etc…
      J’ai vu disparaître ces belles entreprises privées (un exemple,…GAD..) rachetées ou phagocytées par le système coopératif….
      J’ai constaté les pratiques déloyales en matière d’aides à l’investissement, voire à l’exonération de certaines charges fiscales et sociales…
      J’ai vu des « directeurs » de certaines coopératives se comporter en champions de l’esbrouffe et se comporter en industriels qu’ils n’étaient pas (surtout avec l’argent de leurs sociétaires…)
      J’ai donc vu cette économie libérale, se socialiser au cours des années 80 et celles qui suivirent !…

      Je ne suis pas un « économiste », juste un pragmatique forgé par l’expérience de terrain…
      J’ai donc vu naître le capitalisme de connivence !…
      Pour le vin, vous constaterez que de nombreux propriétaires sont des indépendants !…

      Les coopératives sont à l’agriculture, ce que les mutuelles sont à la santé.

  • De toute manière il n’y pas de secret soit on s’oriente comme le dit l’article dans le haut de gamme et la valorisation des territoires ce qui n ‘est pas aisée soit on on continue dans le conventionnel mais dans ce cas on accepte des réajustement à la baisse pour rester compétitif.Dans tout les cas notre modèle agricole actuel est à bout de souffle

  • Mais la première hypothèse me semble la plus plausible. Outre l’aspect économique je ne pense pas que le rapport à l’agriculture soit le même que les américains, les allemands ou les australiens ou alors il faudrait qu’une profonde mutation de celui ci si exerce.

    • Et puis le problème du secteur agroalimentaire c’est que plus il tend vers la formation de grands groupe plus le caractère libre de l’échange et de la concurrence s’estompe. Il suffit de voir comment la PAC fonctionne pour s’en rendre compte.Dailleurs sa suppression est inévitable et souhaitable à terme.L’argent public ne devrait pas pas subventionner tel ou tel type d’agriculture ca devrait être un choix personnelle prise en toute responsabilité.Si l’on regarde la Bretagne c’est l’illustration parfaite d’un subventionement à l’irresponsabilité.On peut reprocher pas mal de chose à l’Etat mais le délitement du secteur agricole et du en grande partie à l’inertie des acteurs locaux et régionaux qui ont cru que l’économie agroalimentaire des année 70 était perpétuelle.On ne gueule pas contre l’Etat comme les bonnets rouge quand on est gavé de subvention et qu’ on refuse de remettre en question son modèle de production en croyant que l’Etat sera toujours là

  • Les commentaires sont fermés.

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