Cloudwatt, Numergy : le beau ratage planifié du cloud français

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Cloud Computing (Crédits : Kei51, Creative Commons)

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Cloudwatt, Numergy : le beau ratage planifié du cloud français

Publié le 25 mars 2015
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En septembre 2012, la France découvrait, heureuse et rebondie, qu’elle entrait d’un pied ferme dans le XXIème siècle en se dotant – enfin ! – d’une infrastructure informatique digne de ce nom. Magie de l’État Stratège qui planifie, organise et décide avec brio et moult succès des grandes orientations du pays : un ensemble de « clouds » souverains étaient nés. Trois ans ont passés. Comme prévu, c’est un échec.

Avant d’aller plus loin, rappelons le principe du « cloud computing », qui est l’exploitation de la puissance de calcul ou de stockage de serveurs informatiques distants, loués à la demande, par l’intermédiaire d’un réseau. Côté infrastructure, construire un « cloud » revient donc à mettre en place ces serveurs, la bande-passante d’accès, leur puissance de calcul ou leur capacité de stockage, et à les offrir sur le marché.

Ainsi donc, alors que 2012 venait à peine de voir Hollande accéder à un poste dont on comprenait tout de suite qu’il était taillé pour, Orange et Thales d’un côté et Bull et SFR de l’autre se lançaient dans l’aventure palpitante d’un bon gros cloud à la française… Cloudwatt et Numergy, voilà qui allait envoyer du steak, cogner du chaton mignon et faire courir du poney, c’était même écrit d’avance.

oh yes

Dès le départ, l’État avait choisi d’aider Bull, la petite PME, et SFR, la jeune start-up dans le domaine tout nouveau, tout beau, tout chaud du Cloud Computing, sans oublier Orange, le petit artisan des télécoms et Thales, une micro-entreprise spécialisée dans l’informatique de proximité. On le comprend : ces petites entreprises avaient grand besoin de l’intervention publique et des douzaines de millions d’euros du contribuable forcément d’accord, injectés avec force publicité dans ce projet de nuage informatique, et alors même que le marché, en 2012, était déjà passablement occupé par quelques petites sociétés comme IBM, Dell, Microsoft, Amazon ou Oracle.

Le but était aussi simple qu’idiot et donc parfait pour y engouffrer une quantité invraisemblable de pognon public : disposer, en France, d’une infrastructure française, avec des acteurs français, pour s’assurer de la bonne sécurité des données (françaises) qu’on y stocke. En effet, les acteurs majeurs du « cloud » étaient (et sont toujours) étrangers – et plus spécifiquement américains – donc sujets à l’espionnage de la NSA. Et comme la notion même de « cloud » est à la mode, il n’est pas envisageable que les administrations françaises puissent s’en passer. Gérer, par elles-mêmes, leurs propres centres de calcul a donc été soigneusement écarté (ce qui, lorsqu’on voit les performances étatiques en la matière, était peut-être sage ?) au profit de la solution bâtarde où le capitalisme de connivence peut enfin rugir de plaisir.

Et comme dans toute application du capitalisme de connivence où chaque acteur privé tente de récupérer un maximum de galette publique en fournissant un minimum de prestation, il n’a pas fallu très longtemps (un peu plus de deux ans, donc) pour aboutir à un bon gros Fail des familles. En français, c’est un échec.

Shipment of fail !

Et question Fail, pardon échec, tous les ingrédients étaient réunis : dès le départ, on sentait la patte du capitalisme de connivence avec des entreprises choisies sur le volet pour leurs habituelles passerelles avec les coulisses du pouvoir (par exemple, ni Free, ni OVH, ni les autres acteurs crédibles du domaine en France n’ont été consultés).

Question capitalisme de connivence, il faut lire attentivement le petit historique qui est fait de l’effarante histoire du « cloudàlafrançaise » dans un récent article des Echos, qui mentionne notamment que le projet initial consistait surtout à développer l’ingénierie logicielle autour du concept, mais que, alléchés par l’odeur du pognon gratuit, les grosses sociétés habituelles s’étaient rapidement rapprochées de la tentative pour la détourner complètement à leur profit, avec le résultat qu’on sait.

L’histoire, bien sûr, ne peut s’arrêter là.

En plus de ce détournement de concept en plein vol, l’État a procédé avec son habituel manque complet de discernement … et de courage.

dilapis - logo cdcIncapable de prendre une décision ferme devant les choix qui s’offraient à lui et de choisir clairement un cloud en particulier, il a donc décidé d’investir dans deux clouds, concurrents de surcroît, Numergy et Cloudwatt, à hauteur de 75 millions d’euros chacun, via la CDC.

L’histoire, bien sûr, ne peut s’arrêter là.

À ces connivences habituelles, à ce manque de courage débouchant sur une concurrence parfaitement contre-productive, il faut ajouter des prévisions de chiffre d’affaire fantaisistes. Apparemment, les spécialistes du secteur ont débordé d’optimisme, et les 200 millions d’euros de chiffre d’affaire ne seront pas au rendez-vous en 2017. Oh. Zut alors. Selon Philippe Tavernier, le PDG de Numergy,

« On a fait l’erreur de penser que le cloud public (la sous-traitance à un tiers) dominerait. Or c’est le cloud privé (quand les entreprises rationalisent leurs serveurs en interne) qui a pour l’instant la préférence des entreprises. »

C’est ballot. Surtout quand c’est avec l’argent des autres.

L’histoire, bien sûr, ne peut s’arrêter là.

À la suite de ces résultats particulièrement encourageants ahem broum bref, on apprend que le rachat complet de Cloudwatt par Orange est maintenant réalisé et que les 33% qui appartenaient encore à la CDC (donc à l’Etat, donc à vous) ont été cédés à la société française. Bien sûr, le prix de ce rachat est confidentiel, et c’est probablement parce que tout est normal, que l’État a fait un gros bénéfice et que le contribuable est largement remboursé de sa mise de départ, ahem broum bref là encore.

L’histoire, bien sûr, ne peut s’arrêter là.

oh yes

Comme le cloud, ce n’est plus vraiment ça, comme en plus, les participations de l’État diminuent d’un coup avec les rachats par les acteurs majeurs du secteur, Bercy aurait pris la décision de stopper les frais. Ouf, le contribuable, déjà passablement tabassé par cette histoire, respire un peu. Or, sur les 150 millions dévolus à ces deux projets, une grosse moitié n’aurait pas encore été versée. Le ministère en charge du numérique aurait d’ailleurs fait savoir que cette coquette somme sera donc réaffectée à d’autres projets, les idées idiotes lumineuses pour les dépenser ne manquant absolument pas.

Malheureusement (et là, le contribuable se reprend un pain dans la boîte à sucettes), le PDG de Numergy réfute cette affirmation en précisant continuer à être financé. Apparemment, le reste de la somme sera bel et bien dépensé pour ce cloud qui n’est plus ni souverain, ni public, ni même nécessaire ou réclamé, qui fait des pertes et dont les perspectives économiques sont pour le moins difficiles à estimer. Forcément, ça va marcher.

En 2012, j’annonçais que cette idée aboutirait, comme le Plan Calcul et tant d’autres précédents bricolages improbables de l’État, à un magnifique capotage en rase campagne, avec facture salée adressée aux contribuables dans un grand sourire niais. Nous sommes en 2015, le ratage est déjà magistral.

Mais rassurez-vous : l’histoire, bien sûr, ne peut s’arrêter là…
—-
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  • Aujourd’hui je voulais entendre parler du A320.

    Vous savez cet avion qui a tendance à vouloir s’écraser (environ 40 fois depuis sa création, quand même).

    Cette magnifique histoire Européenne qui doit quand même laisser les 150 familles endeuillées, et qui légitiment se posent des questions.

    Ou va donc s’arrêter le WTF Etatique

    • vous êtes injuste, l’aviation (surtout en europe) est extrêmement sûr. plus de 70 % des accidents sont causés par une défaillance humaine. alors il faut peut être attendre le rapport d’enquête avant de dire que c’est la faut d’airbus. Depuis le vol du premier A320 en 1987, plus de 10 000 exemplaires ont été commandés et le 6 000e appareil fut livré le 10 février 2014 faisant de cet avion le deuxième plus vendu au monde. c’est un avion extrêmement répandu donc c’est normal qu’il y ait de tant en tant des crash. cet avion est très fiable.

      • Ok, au niveau des stats, cela fait un petit pourcentage de morts….en rapport au nombre d’avions.
        Au niveau humain, il est mieux de ne pas être dans ce few statistique.

        40 crash pour un seul modèle, c’est quand même trop !

        • Tu mélanges les incidents et les accidents : sur un global de 60 il n’y a eu que 24 pertes totales en 30 ans et 789 morts (décompte à fin 2012) et d’après le site en lien moins de 10% mettant en cause ne serait-ce que partiellement l’avion.

          googler Accidents and incidents involving the Airbus A320 family

          Globalement tous avions confondus il y a un crash tous les 1.52 millions de vols et au km parcouru tu as 20 fois plus de « chances » d’avoir un accident mortel en voiture… donc sur un trajet de 10,000km en avion tu as autant de chances de mourir que sur un trajet de 500km en voiture… ce qui permet de relativiser la soi-disante sécurité du transport en avion.

          Se déplacer TUE dans tous les cas et rien n’est sûr.

          • @gameover :

            la comparaison entre avion et voiture du point de vue de la sureté en comparant le nombre de km parcouru par passager est une erreur statistique.

            Ce n’est pas cela qu’il faut comparer, mais le nombre de décollage d’avion et le nombre de démarragede véhicules par rapport ua nombre de morts.

            Chiffres éminemment impossibles à obtenir officiellement (mais faciles à évaluer), et ils montreraient que la voiture est en fait bien plus sûre que l’avion …

            Cela permet de relativiser l’insécurité en voiture, car je vous rejoins, l’avion est un moyen de transport parfaitement sûr, et si Airbus est si efficace, ce n’est pas parce que l’état est dedans, mais parce que la concurrence dans l’aérien est féroce.

            • Tu pousses le bouchon un peu loin Stephane.

              Les accidents d’avion sont certainement plus corrélés au nombre de décollage-atterrisage (nombres égaux normalement 😀 ) qu’au kilométrage parcouru mais ça reste à démontrer car il y a pas mal d’avions qui disparaissent en plein vol dont Rio-Paris, MH KL, MH ukrainien et ce dernier de Germanwings. Faut-il aussi compter dans les atterissages ratés ces avions qui percutent une montage car ils se sont trompés de balise.

              Mais les accidents de voiture ne sont certainement pas proportionnels au nombre de trajets mais plus certainement à la distance parcourue et ce n’est certainement pas pour rien que certaines assurances se vendent au km et non au nombre de démarrages.

              Donc même si les deux n’ont pas la même corrélation il est facile de faire un choix – niveau sécurité – si on doit faire 10,000km et que l’on a le choix à coût identique entre prendre sa voiture ou prendre l’avion… et même pour quelqu’un pour qui le temps n’est pas un paramètre important… y a pas photo… surtout qu’en plus en voiture les accidents ne sont pas uniquement corrélés à notre propre prudence mais aussi à celle des autres et donc à la densité de circulation rencontrée qui dans le cas de la voiture est un paramètre inconnu au moment de la prise de décision.

            • stéphane: « Ce n’est pas cela qu’il faut comparer, mais le nombre de décollage d’avion et le nombre de démarrage de véhicules »

              On pourrait aussi ne comptabiliser que les morts à bord des véhicules avec des réacteurs pour obtenir le résultat désiré.
              Par « démarrage » il faudrait prendre l’insertion dans la circulation, les premiers km et là ça changerait certainement encore la donne.

              L’avion est incroyablement sur pour des machins de 80 tonnes qui se déplacent à presque mach 1.

        • @CAS
          Vous êtes de mauvaises fois il n’y a jamais eu 40 crash d’A320, mais une quarantaine d’accidents ou d’incidents impliquant ce type d’appareil.
          Prenez le temps de lire l’article Wikipedia qui est probablement votre source (http://fr.wikipedia.org/wiki/Accidents_et_incidents_d%27Airbus_A320).
          On ne peut pas imputer à l’A320 les incendies de hangar, l’attaque des Tigres tamouls, l’ingestion d’oiseaux…

      • Les problèmes de conception sont des « défaillances humaines », n’est-ce pas?

        Dans les 70 %, vous acceptez la thèse officielle française dans tous les cas? Même quand les boites noires changent d’aspect?

        • simple-touriste: « Dans les 70 %, vous acceptez la thèse officielle française dans tous les cas? Même quand les boites noires changent d’aspect? »

          Certainement et c’est un des rares sujet ou on peut.
          Si les gars du BEA ne faisaient pas leur boulot, les mêmes causes (non traitées puisque le rapport est falsifié) produiraient les mêmes conséquences: Encore des crashs avec le même problème de base.

          Que ça communique merdiquement sur le rapport par la suite ou que des allumés voient des visages sur mars ou des boites noir modifiée ce n’est pas son problème mais celui des communiquants et des allumés.

      • L’Etat !
        Le crash (de l’Etat)
        Le crash des passagers (le peuple)

        La France est un A320 piloté par un fou

        • Lol à un moment faut arrêter avec l’Etat ça vire à l’obsession paranoïaque

          • Ignorer le fond vous condamne à une vaine superficialité.

          • En effet, il y a une obsession chez les Français pour toujours plus d’État.

            • Ça c’est exact: l’état (où l’autorité politique, quel que soit l’étage du mille feuille) intervenant dans tous les domaines, pondant des lois et règlements pour tout, devenu responsable de tout, et se mêlant pourtant les pinceaux dans un tas de domaines.
              Et tant qu’on fera autant de place à cet état, à la politique de tous les étages et à cette administration pléthorique pour laquelle chaque nouveau texte représente un nouveau bail de survie, les 57% de PIB bouffés par cette machine, ne baisseront pas.
              Ce sont bien les citoyens qui en attendant tout de l’autorité, lui donne cet excès manifeste de puissance, de capacité présumée, de garantie de neutralité illusoire, alors que la compétence des politiciens n’a guère fait de progrès en 50 ans ou plus!

        • L’A320 a des protections intégrées au niveau des calculateurs pour éviter de mettre l’avion en danger au niveau du vol (note : elles ne fonctionnent pas en mode dégradé dans un cumulonimbus et elles ne connaissent pas le relief des Alpes).

          La France a …. ?

    • Vous connaissez un avionneur réellement privé vous ?

      De plus, les raisons du crash n’étant pas connues, il peut s’agir de pb de moteur par exemple, avec une entreprise completement privée pour le coup…

      C’est assez stupide comme commentaire.

      Et pour l’arcticle sur le cloud, je comprends pas vraiment. Amazon, microsoft ou encore apple on simplement décrêté que les pièces jointes de vos mails, et certains de vos fichiers étaient stockés en ligne, sans vous dmeander votre avis, et en vous l’imposants dans leurs services en lignes ou sur leurs produits physiques. Avoir monté une boite en se disant que des gens souscriraient à ces services, c’était stupide, que l’acteur soit aidé par l’état ou non (il y a eu d’autres entreprises comlètements privées qui se sont plantées aussi). Forcément, vendre un service qui n’existe pas réellement c’est un peu compliqué.

      • « Et pour l’arcticle sur le cloud, je comprends pas vraiment. Amazon, microsoft ou encore apple on simplement décrêté que les pièces jointes de vos mails, et certains de vos fichiers étaient stockés en ligne, sans vous dmeander votre avis, et en vous l’imposants dans leurs services en lignes ou sur leurs produits physiques. »

        Gnééé??? Mais qu’est-ce qu’il dit? Êtes-vous sûr de savoir de quoi vous parlez?

        « gens souscriraient à ces services, c’était stupide, que l’acteur soit aidé par l’état ou non (il y a eu d’autres entreprises comlètements privées qui se sont plantées aussi) »

        La boîte privée se plante avec son pognon, sans utiliser la force coercitive. L’État le fait avec notre pognon, sans nous demander notre avis (pour de vrai cette fois-ci, vous pouvez ne pas utiliser Apple ou Amazon si vous le désirez, il n’y aura pas un mec armé et en uniforme pour venir vous forcer, essayez de dire a l’Etat « vos services, je ne les trouve pas terrible, je vais donc cesser de les utiliser et de les payer » pour voir), et en utilisant la force.

    • L’A320 se crashe beaucoup moins que les idées de la caisse des dépôts. Je ne suis même pas sûr qu’il fasse plus de morts si on compte aussi les morts indirectes. Ceci étant, on peut effectivement comparer les deux en ce qui concerne l’absence d’analyse objective dans les médias…

    • L’A320 est l’un des avions les plus sûrs jamais construits: http://www.slate.fr/story/99437/a320-avion-securite

  • Encore un truc qui va nous coûter plus d’un milliard, pour rien.

    L’économie, c’est simple. Définition :

    Milliard (un million de smic), unité de compte élémentaire des collectivistes qui prétendent gouverner le pays depuis leur bureau refait à neuf, inspirés par les volutes de fumée de leur cigare, le fameux cigare allumé au soir des élections truquées.

  • quand l’ état veut faire du business!!
    cela se termine toujours comme ainsi.
    mais, il faut penser que les français aiment ça..
    cela dure depuis l’ après guerre.

  • Ce qui est effarant, c’est la nullité du diagnostic posé par le PDG de Numergy, qui est l’inverse exact de la réalité.

    Le « cloud privé » qui est une reformulation marketing de l’informatique on premises qui existe depuis des lustres et qui a toujours été la tradition dans les entreprises (on aurait pu imaginer qu’avec Bull dans le tas, ils seraient au courant !), est en train de décliner, tandis que le « vrai » cloud « public » (encore un terme qui n’a aucun sens, je suppose qu’il veut dire externalisé), est en train de croitre.

    Autrement dit, les mecs se sont lancés dans un projet à 150 miyons sans connaître ni l’état du marché, ni ses tendances de fond. Chapeau.

    Bref, avec des nullos pareils, les résultats ne sont pas étonnants.

  • J’ai travaillé des années sur des projets « commandés » par l’état français. En informatique.
    En regardant ne serait-ce qu’un peu la chaîne de « prise de décisions » vous comprendrez immédiatement qu’il n’y a absolument aucune chance de réussite pour ces projets. Aucune,… jamais.
    Ni les décideurs (bureaucrates) ni les « intervenants » subalternes, n’ont ni la connaissance ni la motivation nécessaire pour aboutir a quelque chose. Ils veulent simplement poursuivre leur train train vers la retraite… gentiment.

    • Ça dépends des entreprises. Une entreprise comme Eurofins Scientific par exemple a beaucoup misé sur son informatisation et fait confiance à sa DSI en ne la voyant pas comme une équipe balayeurs surpayés et mal rasés…résultat : ils ont racheté nombre de leurs concurrents, ont étendu leurs domaines de compétences…autre exemple de lucidité de ce groupe : fin 2011, ils ont commencer à anticiper la défaite de Nicolas Sarkozy…et on finalisé le transfert de leur siège social à Luxembourg peu avant les élections…

      Dans d’autres groupes, la phase d’avant projet dure plus longtemps que le projet, les livrables projets ne sont pas soumis à la validation par les équipes qualité…bref, l’informatique fait surtout vivre une bande de bons à rien qui viennent parasiter le travail des vrais techos qui eux font leur boulot, vite, bien et en attendant pas la retraite, mais en se grattant bien comme il faut pour leur augmentation…là ou leurs collègues qui ne foutent rien mais se font mousser montent rapidement les échelons suivant le principe de Peter.

      Bref, si toutes les sociétés fonctionnaient comme des startups, avec un minimum de masse grasse, il y aurait certes plus de chômeurs, mais les projets aboutiraient et l’innovation irait probablement bon train, ce qui permettrait aux tires au flanc d’aller trouver du boulot ailleurs, pour travailler sur des choses les intéressant autrement plus que faire des documents word à longueur de journée…

  • bah , si l’état a une idée que n’ont pas encore eu les entreprises habituelles d’un secteur…c’est une mauvaise idée suivie d’un gouffre financier. et comme ces idées fleurissent dans les entrailles du système digestif étatique grâce a l’action d’un lobbyiste..c’est forcement une escroquerie à grande échelle et elle finit toujours en diarrhée fiscale

  • Ce qui fait peur c’est que la France est encore la 5-6éme puissance économique mondiale malgré une telle bande de branquignoles.

    Théorie : C’est peut-être parce que les français sont des montons qui font beaucoup de laine que nombreux sont ceux qui veulent les tondre, et qu’ils se laissent tondre.

    Franchement si la France était bien gérée elle pourrait aisément être 3éme (PIB nom), devant le Japon…

    • Les politiques préfèreraient qu’on se retrouve 50eme s’ils pouvaient continuer à s’en mettre plein les poches. Etre 3eme pour ne rien toucher…

  • En fait ce que je comprends c’est que j’ai payé une opération de communication du gouvernement ….encore…

  • L’histoire ne peut s’arrêter là.

    Faute de l’existence de clients pour faire vivre les cloudàalafrançaises, l’état se propose en coulisse de lui en fabriquer de toutes pièces: ainsi, les administrations publiques, et particulièrement le ministère ddu développement durable, de l’écologie, de l’énergie et de l’égalité des territoires, qui concentre pas mal d’infrastructures SI exploitées par d’autres ministères (Agriculture, Santé, Justice…), est instamment « prié » depuis le sommet de l’état de concevoir des offres d’hébergement à base de « cloud » qu’on irait piocher… chez Numergy et Cloudwatt.

    C’est ainsi qu’on persiste dans l’échec et le gaspillage, et qu’on répand la merde.

  • ah ptain dans la cdre de l’automatisation d’une chaine logisitique je suis en ce moement en relation avec d’une coté La poste colissimo et de l’autr exapaq. La différence je vous explique pas…

    Chez exapaq : oui monsieur Grass, j’ai encore votre email je vais vous envoyer ca tout de suite mais vous pouvez aussi faire ca et ca; tres bien, a bientot!..

    Chez Laposte : ah? mais c’est pas nous qui gérons ca, nous on gere que la partie brol, pas la partie bium!… Et puis qui vous a donné nos coordonnées? Pour la partie bium? On est pas au courant; je crois que ca a été fait par une société extérieure (agacé, dérangé), nous on y connais rien.

    ya pas photo; je conchie cette bande de clowns.

    • Pour ma part je n’ai jamais rien eu à reprocher aux services de LaPoste. En revanche, un autre transporteur m’avait volé puis menti sans aucune vergogne.

      Depuis que j’utilise le combo : Amazon/Colissimo : je n’ai plus aucuns soucis.

      • Avec un très grands nombres de retraités postiers à payer , car l’Etat n’a jamais versé au budget sa part patronale, des effectifs en chute à cause du courrier èlectronique, malgré la banque Postale dont les fonds sont renfloués par des jeux d’ècritures très confidentielles, l’augmentation du prix de timbre sans rien en èchange, un contrat avec Amazone qui n’est pas profitable, on se demande bien si l’Etat est bon que pour le gaspillage continu de l’argent public. A l’opposé des anglais dont le pouvoir cherche toujours à favoriser les investissement du privé sans l’intervention de l’argent public, les français ont toujours un ministre qui est prèt à sauver les copains des boites privés. L’argent de peuple sert de plus en plus à couvrir les pertes de certains groupes industriels au dètriment des PME. Un scandal qui devrait mettre Bruxelles en colère, car contraire à la concurrence sans intervention partisane de l’Etat.

  • Quelque part, j’ai le sentiment que les politiques et les bureaucrates se sont laissés (une fois de plus) abuser par les mots. Le « cloud » n’est au fond que le brouillard de leurs connaissances en matière d’informatique et de besoins des entreprises.

    Au lieu de se gargariser de grands mots, ils feraient mieux de s’intéresser aux besoins réels, à la dynamique de l’offre et à la dynamique du commerce et de l’innovation. « Réseau », « données », « stockage », « serveur », « puissance de calcul » ne veut pas dire grand-chose. Il y a seulement des besoins spécifiques qui ne peuvent être décrits simplement par des concepts fourre-tout, mais auxquels on ne peut répondre que par des offres de service adaptées qui vont bien au delà de l’aspect matériel.

    Comment l’état pourrait-il se substituer à entrepreneuriat pour élaborer des offres multiples et multiformes de services. Il n’est pas compétent en la matière. L’infrastructure de base n’est pas un gros problème technique. Sur le plan financier, il est juste nécessaire de pouvoir réagir rapidement en fonction du succès d’une offre afin de se développer et prendre le marché. Et comme la réactivité et la rapidité sont totalement étrangères au domaine public, comment cela pourrait-il fonctionner ?

    Une boite comme Google a des centaines de projets en gestation. Son succès tient probablement autant à sa capacité à explorer des domaines qu’à laisser tomber quand ça ne marche pas ou mettre le paquet quand ça fonctionne. La différence d’efficacité doit être énorme alors qu’il suffit d’une petite différence pour donner l’avantage à Google et lui permettre de s’imposer. L’état français prétend s’imposer face à des boites qui taillent des croupières à Microsoft. Quelle arrogance !

    • Médisance !!!
      L’Etat français a inventé le Pare-Feu OpenOffice !

    • Il faut surtout qu’ils la ferment a jamais sur un certain nombre de questions.
      Et se contentent de prendre conseil. Le ministre voudrait bien être percu comme l’ingénieur en chef dans ce pays; d’ou l’incurie perpétuelle de projets ou les margoulins sont toujours prets a lui dire « oui oui » s’ils flairent les bons budgets.

      Qu’il vienne plutot en aval devenir client de ce qui marche;

      • « sur un certain nombre de questions »

        Pourquoi « un certain nombre » ? Sur TOUTES les questions ! Ils ne sont pas la pour avoir des idées mais pour administrer et faire régner l’ordre, conformément au mandat que leur délivre le peuple (et au prétendu « service de l’état » que les élus et politiciens professionnels se complaisent à afficher).

        A force de voir l’état se mêler de tout et n’importe quoi, on en finit par oublier les évidences : seuls les spécialistes d’un domaine peuvent gérer les projets, effectuer des diagnostiques ou avoir des idées neuves intéressantes.

        Quand l’état est à la fois maître d’ouvrage et maître d’œuvre via une société publique, cela fait bien 3 raisons pour lesquelles ça ne peut pas fonctionner. (La qualification + la séparation des pouvoirs. Et encore, il faudrait rajouter la corruption).

  • Triste histoire en effet. C’est d’autant plus triste que le « Cloud à la française » existe déjà chez Orange, Ovh, Atos, et plein d’autres sociétés qui ne sont pas forcément gavées de subventions.

  • Je ne veux pas cafter, mais Henri Emmanuelli (passé au premier tour de son canton dimanche dernier), en plus d’être député, est président de la commission de surveillance de la CDC…
    Normal…

    • Mais en France , tout se règle derrière des portes closes. On n’a pas la devise des Franc maçons par le hasard. Ce qui compte c’est de faire croire que le peuple dècide…Le jour où nos sènateurs auront des budgets dignes pour dèfendre enquèter pour les interets de leur citoyens, comme c’est le cas aux USA, il y aura alors une force de pression pour dènoncer les abus. En France les èlus touchent des extra et favorisent trop les mèmes contre les interts du peuple. La Connivence règne et pourrit la Rèpublique

  • N’est pas l’Amérique qui veut, le gouvernement US n’a pas eu à dépenser un rond pour que les Américains dominent le cloud ou la high-tech en général, la liberté et esprit d’entreprise c’est juste ibattable.

  • Rassurez vous CAS, les avions et même les Tupolev sont plus sûrs que ceux qui les pilotent !!

  • Les commentaires sont fermés.

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Par h16.

La France a un incroyable talent. Ou disons qu'elle en a certainement plusieurs et dans sa liste bien fournie, on trouve celui de faire des choses insensées pour un pognon de dingue, comme si elle en avait réellement les moyens, avec une décontraction assez consternante.

Or, à bien y réfléchir, il faut un certain talent pour arriver à se détacher ainsi des contingences du réel et cramer des sommes de plus en plus folles pour des projets de plus en plus ridicules, ou pour lesquels le parfum d'échec est si fort dès leur c... Poursuivre la lecture

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