Par Philippe Guglielmetti.
La veille du massacre de Charlie Hebdo, j’ai assisté à la démonstration d’un système de sécurité assez étonnant : un générateur de brouillard. En une dizaine de secondes, il remplit une salle d’un brouillard tellement épais qu’il est impossible d’y voir à plus de 20 cm, la lumière tellement diffusée qu’on n’arrive plus à se repérer.
Après 20 à 30 secondes, il est devenu impossible de faire quoi que ce soit dans une grande maison, et ce pour une bonne demi-heure même en ouvrant toutes les portes et fenêtres. Il faut même prévenir les pompiers avant le test pour éviter les fausses alertes déclenchées par les appels des voisins inquiétés par la fumée !
Plutôt qu’un fumigène chimique ou de la neige carbonique produisant des gaz et fumées plus ou moins nocifs, il s’agit en fait d’une machine fumigène qui produit un brouillard de gouttelettes d’eau additionnée de glycol.
En lisant quelques brevets sur ces machines, je n’ai pas réussi à savoir pourquoi les glycols (ou la glycérine) produisent un tel brouillard comme on le voit dans cette petite expérience. Mais le principe de la machine est le suivant : un corps de chauffe assez massif est maintenu à environ 300°C (il faut environ 15 minutes pour préchauffer la machine), et au moment du déclenchement de l’alarme une pompe envoie quelques millilitres par seconde d’eau+glycol dans le corps de chauffe d’où elle ressort sous forme de vapeur sous pression.
En se détendant dans un échangeur de chaleur, la vapeur condense en très fines gouttelettes propulsées dans la pièce par un ventilateur, et la chaleur latente est partiellement récupérée pour maintenir le corps de chauffe en température plus longtemps. Le brouillard produit est à température ambiante et a une densité proche de celle de l’air, contrairement à celui, froid, produit par les machines à neige carbonique, qui « coule » sur les scènes de spectacles notamment.
Ce système aujourd’hui assez fréquent dans les banques et bijouteries commence à s’intégrer aux systèmes d’alarmes des particuliers. Je suis persuadé qu’il aurait sauvé plusieurs vies chez Charlie Hebdo.
Pas sûr qu’il aurait sauvé des vies, 15 MN pour chauffer, ! un fou dans une pièce tire en arrosant , même sans voir. Mais intéressant quand même !
Si le garde du corps était assis à la table plutôt que de surveiller le couloir, c’est que personne ne croyait à la nécessité de mesures de protection, quelles qu’elles soient.
Il faut apparemment le maintenir en chauffe, l’appareil consommant dans les 100 watts, ce qui est assez dérisoire par rapport au service rendu pour des cibles avérées.
La première cible avérée qui me vient à l’esprit, c’est le djihadiste dans sa planque ou pendant sa prise d’otages.
Ca complique la riposte des forces de sécurité. Bref. Bof.
Totalement inefficace contre un mec qui se fait exploser, ou qui arrose a la kalachnikov au pif, le terroriste arrose vers l’endroit ou il entend du bruit, des cris des mecs qui se cachent.
C’est rigolo mais la valeur sécuritaire est quasi nulle. Si il suffisait d’éteindre la lumière pour être en sécurité…
C’est une bonne idée qui aurait pu être efficace en le couplant avec un sas blindé, lecteurs de badges et caméra.