Aéroport Bâle-Mulhouse – Episode IV : A New Joke

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Aéroport (Crédits : Francois Maillot, licence Creative Commons)

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Aéroport Bâle-Mulhouse – Episode IV : A New Joke

Publié le 11 décembre 2014
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La Galaxie est à nouveau en conflit social. L’Empire, toujours aux abois financièrement, s’est rendu compte qu’un petit aéroport en Alsace, bénéficiant d’un statut international, avait un traitement fiscal particulier. Le trouble dans le Monopole de la Force est trop grand, il faut donc agir.

Au sein de cet aéroport travaillent des entreprises de l’Alliance Libérale et, surtout, des compagnies suisses, réputées pour leur absence de scrupules fiscaux et leur opposition à l’Empire. En outre, la région, fort proche des forces obscures teutonnes, n’est pas du goût de l’Empire qui entend ramener l’ordre fiscal partout dans la Galaxie, par l’emploi de la Force s’il le faut. Positionnant à proximité de l’aéroport son arme redoutable, Le Bercy Noir, l’Empire s’apprête à utiliser son arme de destruction fiscale massive afin de réduire l’Alliance au silence en massacrant 6000 emplois. Et alors que se rapprochent les terribles Collecteurs d’Impôts, qui, alignés vers le petit aéroport, pourront le détruire d’un seul trait de plume, la fuite de l’Alliance s’organise.

star wars a new joke

C’est ainsi qu’on apprend que la compagnie aérienne suisse Swiss, une filiale de la compagnie allemande Lufthansa, a confirmé lundi 8 décembre dans un communiqué publié à Zurich qu’elle supprimera, à partir de fin mai 2015, ses vols au départ de Bâle-Mulhouse. Les explications de la société liées à cette annonce ne laissent planer aucun doute :

« Les mutations intervenues sur le marché et la conjoncture politique défavorable n’offrent à une compagnie premium telle que Swiss aucune perspective d’opérer de façon rentable à Bâle/Mulhouse. (…) L’incertitude juridique concernant l’introduction de la législation fiscale en France a également pesé dans la décision. »

Saprizut, le Consentement à l’Impôt n’est pas passé par la Swiss !

sapin et le consentement à l'impôt

Pourtant, tout avait bien commencé : depuis 1949, l’aéroport de Bâle-Mulhouse bénéficiait d’une fiscalité largement aménagée et favorable aux entreprises suisses qui, employant des salariés français, ne se retrouvait pas soumises aux exactions habituelles sur le territoire et pouvaient donc développer une activité normale avec de vraies perspectives de croissance. Perspectives d’ailleurs optimistes, le trafic étant passé de 2,5 millions de passagers en 2003 à près de 6 millions l’an dernier.

Mais voilà : en juillet, avec la finesse qui caractérise autant Bercy que son actuel patron, Michel Sapin (et probablement devant le manque criant de sous-sous dans la po-poche de l’État), la France avait informé la Confédération qu’elle allait appliquer la fiscalité française sur la zone suisse de l’aéroport de Bâle à partir de 2015. Ceci n’avait pas manqué de déclencher des réactions ulcérées, tant des entreprises implantées sur place que des élus locaux qui ont rapidement senti la catastrophe (notamment sociale) se dessiner. Et c’est donc logiquement que, suite à l’échec de la renégociation de cet accord fiscal favorable et qui devait se boucler au courant du mois de novembre, les entreprises suisses ont commencé à marquer leur grande méfiance sur l’avenir de l’aéroport depuis qu’il est revenu au centre des préoccupations fiscales de Bercy.

Si l’annonce du départ de Swiss peut s’expliquer par des raisons économiques en partie indépendantes de cet échec (la compagnie n’est pas low-cost et doit subir des coûts que la petite infrastructure de l’EuroAirport n’est pas en mesure de réduire significativement), l’explication fournie insiste bien sur l’insécurité fiscale qui règne en France. Encore une fois, les changements incessants de politique économique et fiscale française vont coûter emplois et richesse au pays.

Parce que la suite est connue : ou bien Bercy recule finalement dans ses caprices ridicules, et l’aéroport peut continuer à croître tranquillement, en conservant l’emploi de milliers d’Alsaciens (6000 ici). Ou bien le gouvernement estime que le traitement fiscal particulier a assez duré et décide de tuer, une fois de plus, la poule aux œufs d’or. Cela pourrait paraître incroyable si cela ne s’était pas déjà produit, à différentes échelles, dans tout le pays, à chaque fois qu’il s’est agi de récupérer rapidement de l’argent sur le dos du contribuable.

Il y a aussi, malheureusement, une question de principe : l’aéroport Bâle-Mulhouse est une démonstration flagrante de l’efficacité des recettes libérales, basées sur un impôt faible, des règles simples et un droit du travail souple (comme le suisse en l’occurrence). C’est un camouflet dans la face du socialisme triomphant qui veut s’installer partout en France, et entend montrer à la face du monde combien il est efficace pour égaliser la misère pour tous en édictant des multitudes de règles, des myriades de taxes, des monceaux de codes et de droits spécifiques. Du point de vue de Bercy et des politiciens dogmatiques, l’EuroAirport est la « preuve par opposition » que leurs techniques et leurs méthodes ne marchent pas, font fuir les bonnes volontés, détruisent de la richesse et de l’emploi. On comprend alors la nécessité de la disparition d’un tel chancre libéral dans la Socialie triomphante…

stanley

La fin d’année sera rude. Du côté de l’État, boucler le mois de décembre et payer ceux qui doivent l’être ne sera pas simple : les caisses sont vides. Et parce que ces caisses peinent tant à se remplir, le Léviathan n’hésitera pas à aller chercher la richesse où elle se trouve, c’est-à-dire partout en dehors de lui. Du côté de l’aéroport Bâle-Mulhouse, les agitations fiscales de l’État se traduiront mécaniquement pour certains salariés par une perte d’emploi, l’inscription chez Paul Emploi.

Eh oui : cet État que tous, vous avez appelé de vos vœux, ardemment, qui devait être la Maman ultime, protectrice contre tous les bobos de la vie, est maintenant là et bien là. Il a grand appétit et ne peut se contenter des miettes de plus en plus copieuses que vous lui donnez partout, tout le temps, en tous lieux. Il parasite vos activités, il parasite les relations entre vous et tous les autres (depuis votre famille jusqu’à vos relations commerciales). Et comme tout parasite, il tuera son hôte plutôt qu’abandonner ses caprices. Il préférera vous voir couler, vous jeter dans l’insécurité (économique, sociale, juridique, fiscale) plutôt que réduire sa taille et se mettre, vraiment, au régime.

Ô ironie : cet État qui devait vous protéger de tout va maintenant vous étouffer dans une tendresse sans pitié.
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  • A la première lecture de l’article, j’ai sursauté en voyant la photo d’Ali Bongo, le président du Gabon, ou alors de son parfait sosie. Je me suis demandé: Mais qu’est-ce que le Bien-Aimé Président-Fondateur a à voir avec cette histoire d’aéroport-là ! d’autant plus que H16 ne parle presque jamais de l’Afrique dans ses article (ceci n’est en rien un reproche) !
    Et puis j’ai réfléchi et je déduis que le sourire et l’acquiescement moqueur de Bongo en dit long. On lui reproche (à juste titre) de gérer le Gabon comme une république bananière. Quand il voit la gestion du gouvernement Hollande, il ne peut dissimuler sa satisfaction moqueuse: « Ces petits Blancs-là qui passent leur temps à me critiquer, pourquoi ils ne regardent pas d’abord leur propre république bananière française. Vraiment, il y a des gens qui ont des problèmes d’occupation ! »
    L’autre jour, quand j’ai entendu parler du projet Macron sur la libéralisation du transport routier interurbain, j’en ai été franchement scandalisé. Je ne pouvais pas imaginer que des restrictions abracadabrantes existaient en France.
    Au Cameroun, si tu veux créer ta compagnie de transport, tu achète ton bus, tu fais un tour au ministère du transport et au service des impôts, et te voilà libre d’aller où tu veux. On ne t’impose même pas les tarifs à pratiquer. Ici, c’est vraiment le marché libre qui joue. Si l’administration t’embête trop avec la paperasserie, tu passes outre et tu commences à fonctionner. Mais tu devras alors verser de nombreux peaux de vin aux policiers. On appelle cela du laxisme, ce qui entraîne la corruption. Mais à y bien réfléchir, mieux vaut cela que pas de marché du tout.
    Il est vrai que la France est dans une meilleure situation économique que nous. Mais quand je regarde l’atteinte incessante à la liberté d’entreprendre chez vous, je préfère rester au Cameroun malgré la gabegie et la corruption qui y règnent.

  • Le gouvernement se contrefiche de l’aéroport de Bâle-Mulhouse et des emplois afférents, il s’agit d’emplois alsaciens, et l’Alsace ne vote pas pour eux. Pour cette raison il faut appliquer à cette région la recette qui avait fait merveille quand il avait fallu mettre au pas la République indépendante de Mulhouse à la du du 18e siècle : faire un blocus et l’étouffer. Si ça ne passe plus par des douanes, on passera par la réglementation. Et quand l’Alsace sera réduite au même niveau de misère que d’autres régions, on verra bien si ces alsaciens feront encore autant les malins !

    ou alors, peut-être qu’à ce moment là de vrais indépendantistes se lèveront… et ça sera très douloureux !

  • Mais, le repas de noël sera festif cette année à l’Elysée.
    Fruit d’une ponction fiscale magnifique durant ces 4 dernières années:

    Cette année, nous aurons fois gras, caviar à la louche, langouste, gros cigares, Monica, champagne Crystal….

    A que c’est bon de vivre en France. Surtout du bon côté de la force.

    Dans toute force, il y a des déséquilibres….à force de tuer des enfants Jedi, j’ai bien peur qu’il y ait des coups de sabre laser qui se perdent…..dans des têtes !

    Zzzzzz, Luc, tu es notre dernier espoir.

  • Réjouissez-vous jeunes padwan, ce n’est encore que Dark Vallsdor et ses stormstrooctionnaires qui occupent le terrain, mais attendez de voir la puissance (de l’usage) de la Force si par malheur les jar jar binks s’en vont voter par millions pour Palpmarine et qu’elle fait définitivement basculer la république du côté obscur.

    Foutu ce pays est.

  •  » Si les sans-dent me donne encore du pouvoir je ferai qu’il n’y aura point de politicien en mon Royaume qui n’ait moyen d’avoir une poule aux œufs d’or dans son pot.  » – Normal Ier, lui président.

  • Excellent billet plein d’ironie 🙂

  • « Comme nous devons faire le bonheur de tous, nous devont contrôler ce que chacun fait »

    Les voyage de Jonathan Gullible

  • Episode V:
    La mairie maintient son budget apres la restructuration, en empruntant a Vador 5 trillions a taux 0.2% (variable). Ses recettes sont divisées par 2
    Elle fait de grandes promesses et se fait réélire
    Episode VI.
    Elle maintient tout ça au chaud, vers la fin du mandat, quelques remarques anodines sur l’ampleur du déficit. Elle ne fait pas beaucoup d’effort pour se faire réélire.
    Le PIB de la ville depend maintenant a 80% du publique (état, région)
    Episode VII
    La nouvelle équipe, enthousiaste, prend l’ampleur du désastre et passe 3 mois a l’expliquer, en détails.
    Courageuse, elle décide de ne rien faire. Elle ne fera désormais aucune communication sur le sujet, tout comme l’ancienne équipe.
    En effet, réduire la manne publique a ce stade ferait sans aucun doute crouler les 20% restant.
    Elle revient voir Darth. Il commence a faire un peu la tronche, mais pas trop, c’est d’ailleurs surprenant.

    Ca ne peut pas durer?
    Si?

  • « Le trouble dans le Monopole de la Force est trop grand »

    La France, en 2014 : on ressent une bonne grosse vergence monter hors de l’Obèse…

  • The Equalizer est notre dernier espoir !

    Ils voulaient de l’équité, de l’égalité, alors allons y !!!!!!!

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