« L’obsession antilibérale française », de Nicolas Lecaussin

Dans son nouvel ouvrage, le directeur de l’IREF et ancien directeur de l’iFRAP dresse un état des lieux de l’antilibéralisme français.

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L'obsession antilibérale française (Crédits : éditions libre-échange, tous droits réservés)

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« L’obsession antilibérale française », de Nicolas Lecaussin

Publié le 16 juillet 2014
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Dans son nouvel ouvrage, le directeur de l’IREF et ancien directeur de l’iFRAP dresse un état des lieux de l’antilibéralisme français. Nous donnons ici un aperçu de quelques uns des thèmes abordés par le livre.

Par Dominique d’Emploi-2017

Obsession antilibéraleDes étatistes et antilibéraux omniprésents

L’auteur rappelle tout d’abord la présence écrasante de fonctionnaires au Parlement et la quasi absence de chefs d’entreprises en son sein. Sur 577 députés, environ 250 (44%) font partie du secteur de l’État. On compte parmi eux des fonctionnaires nationaux et territoriaux, des enseignants, des employés du service public, des retraités du public, etc. L’Assemblée Nationale ne compte en revanche que 17 chefs d’entreprises, soit 3% du total des députés. Au Sénat, les proportions sont à peu près les mêmes : 43% de fonctionnaires et 6% de chefs d’entreprises. Par comparaison, seulement 9% des parlementaires britanniques proviennent du secteur public contre 25% de chefs d’entreprises. Aux États-Unis, la représentation du patronat est encore plus forte puisque environ 40% des parlementaire sont des chefs d’entreprise.

Dans les cabinets du gouvernement ou dans l’administration en France, le constat est à peine plus glorieux que pour le Parlement. Au début du quinquennat, 7,5% seulement des membres du cabinet de François Hollande sont issus de l’entreprise privée, et seulement 10% du cabinet de Jean-Marc Ayrault. Par ailleurs, seuls 25% de l’élite administrative en charge de l’économie et des finances ont déjà travaillé dans le secteur privé. Au vu de ces chiffres, il n’est pas étonnant que l’appareil législatif produise en grande majorité des mesures étatistes.

Cette idéologie malheureusement ne se retrouve pas qu’au Parlement et pas que chez les hommes de gauche. Par de nombreux exemples, l’auteur illustre à quel point l’épithète libéral est voué aux gémonies par tous les grands partis. Il rappelle que Nicolas Sarkozy s’est clairement démarqué de toute idéologie libérale et que même Alain Madelin, un des rares hommes politiques libéraux, mit beaucoup d’eau dans son vin lors de ses campagnes.

L’aversion à toute forme de libéralisme se retrouve tout particulièrement dans le système éducatif, les manuels scolaires parlant à peine – ou sinon en mal – des entrepreneurs et des chefs d’entreprise. Les sujets d’économie du baccalauréat 2013 en sont des exemples éloquents mais non surprenants au vu de la posture délibérément étatiste et anti-patronat qui règne à l’Éducation nationale. Lors de l’épreuve, les élèves se sont ainsi vu proposer de répondre à la question « Que devons-nous à l’État ? » ou encore de « montrer que les conflits sociaux pouvaient être un facteur de cohésion sociale ». La presse française contribue elle aussi à la propagation des idées étatistes, aucun média par exemple n’a dénoncé le biais du travail demandé aux élèves.

Résultats et paradoxes

La politique anti-libérale française pourtant n’a pas eu les résultats escomptés : les comparaisons internationales donnent un taux de chômage régulièrement plus élevé en France que chez ses principaux compétiteurs. Depuis 1980, le taux de chômage n’est jamais descendu en dessous de 7,6% de la population active et depuis 20 ans, le taux de chômage des jeunes se situe autour de 25%. À l’inverse et de manière inattendue, plusieurs pays dits libéraux bénéficient aujourd’hui de relocalisations d’entreprises grâce à leur fiscalité attractive. C’est le cas depuis 2008 en Grande-Bretagne et en Amérique du Nord (gain net de 300.000 emplois industriels en 2010).

L’auteur livre également quelques données sur le classement des pays en termes de baisse des inégalités, de protection des plus faibles, de reconnaissance et de récompense des talents, d’accès à la justice et d’égalité des chances. D’après l’Institut pour une nouvelle économie sociale de marché, l’Allemagne et les Pays-Bas arrivent en 7ème rang ex-æquo en moyenne sur ces critères alors que la France n’apparait qu’à la 14ème position. Cette médiocrité se retrouve dans notre système éducatif et notre système de santé ; l’auteur montre, en décrivant les modèles étrangers, que l’on peut faire bien mieux avec moins.

Des libéraux sans moyens et encore peu efficaces

Le peu de succès du libéralisme en France provient en grande partie d’un manque de moyens dont disposent les libéraux pour défendre leurs idées. À la différence des États-Unis où les think tanks disposent depuis des décennies de moyens importants et où la société civile est vue comme un contre-pouvoir nécessaire, de telles structures sont inexistantes en France. L’auteur remarque par ailleurs que beaucoup de libéraux français ont été et sont encore des universitaires, gardant des réflexes académiques, qui les rendent peu convaincants face à la presse ou aux hommes politiques.

À quand des think tanks puissants qui rendront enfin à l’entreprise, au travail et au talent leur juste place ?


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  • Les conflits sociaux facteurs de cohésion sociale,simple mensonge propagandiste de républicanisme de gauche qui 1°)veut faire croire à la cohésion et à l’harmonie sublime de la démocratie actuelle, 2°)ceci tout en étant en contradiction complète avec la théorie marxiste de la lutte des classes.
    Ainsi,les luttes sociales,le grèves etc.. qui ont pour but la destruction de la République bourgeoise selon la théorie de gauche,seraient (dialectiquement,cad en propagande) un facteur d’harmonie sociale !
    Donc,plus il y aura de contestations et de conflits,et mieux l’harmonie et le bonheur règneront dans la société française ???
    (A moins que l’on espère que les résultats en seront l’extension des droits du prolétariat,à l’aide de la dictature du prolétariat ???Ce serait ainsi tout à fait clair,hypocrisie à part!)

  • Quant à l’aversion anti-libérale,elle exprime la foi en la suprême efficacité de l’Etat et le refus de la liberté des entreprenants.Sans oublier le lien entre liberté et prospérité économique,donc avec le capitalisme libéral,auquel on préfère un autre capitalisme, le capitalisme étatique !

  • La désillusion dans l’économie planifiée a un montant officiel: Celui de la dette publique.
    En effet celle-ci n’existe que parce que la prospérité attendue par les politiques ne s’est pas produite.
    Au contraire.

    La dette publique fait 2000 millards, soit 250% du PIB marchand.
    Et la dépense publique annuelle, 150%.
    Sans compter le hors-bilan.
    Ni les ressources englouties en respect des réglementations, valorisées ou non dans le PIB marchand.
    Ni les dettes implicites.

    Il y a une chose qu’un haut fonctionnaire ne connaît pas, même la plupart de ceux passés par le privé.
    C’est l’indéterminisme de l’économie.
    S’y confronter, c’est être entrepreneur.

  • Optimiste je crois que Nous Citoyens et son Président Denis Payre vont changer la vision des français sur l’entreprise et l’Etat.

    http://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/0203644449599-redressement-mode-demploi-1025720.php

    On y retrouve des thèmes chers à l’IFRAP.

  • en tant que petit entrepreneur ,libéral , j’ai fermé mon entreprise (3 collaborateurs et 1 apprenti ,la dernière année ) cause ,carnet de commendes vide ( c’est simple ) ,j’ai continué de travailler avec les mêmes clients,
    seul et en tant que tâcheron ,beaucoup moins de charges , et droit au chômage , j’ ai réduit le nombre d’heures travaillées de moitié , du repos , des balades , la pêche . et davantage de droits ,que les anti libéraux refusent aux entrepreneurs .
    ce que j’ai fait en petit , on peut le faire en grand . les anti libéraux , seraient vite matés ,sans forcer ,je sent que nous sommes pas loin du but.

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