Une voie réservée aux bus, taxis et covoiturage début 2015 ?

Cette mesure, loin de répondre aux problématiques des embouteillages, risque au contraire de les renforcer pour les automobilistes.

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Taxi parisien (Crédits : Taxidriving, creative Commons)

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Une voie réservée aux bus, taxis et covoiturage début 2015 ?

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 13 juin 2014
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Un billet d’opinion de l’association 40 Millions d’Automobilistes.

embouteillage-periphLe ministre des Transports Frédéric Cuvillier évoquait, il y a une semaine, la possibilité d’autoriser certains véhicules (bus, taxis et véhicules de covoiturage) à emprunter la voie d’arrêt d’urgence sur les rocades et les périphériques des grandes agglomérations, afin de réduire les embouteillages. L’association «40 millions d’automobilistes» salue la volonté du Ministre de s’attaquer au problème de la congestion des grands axes routiers. Mais pour l’association, cette mesure, loin de répondre aux problématiques des embouteillages, risque au contraire de les renforcer pour les automobilistes.

Aujourd’hui, vendredi 13 juin, la région Ile-de-France, le Stif (Syndicat des Transports d’Ile-de-France) et l’État annoncent la mise en service d’une voie réservée à ces véhicules sur l’A1 entre Paris et Lille pour début 2015.

Selon le STIF, cette voie réservée pourrait être la bande d’arrêt d’urgence, une voie classique ou bien une voie en plus réalisée sur le terre-plein central. Pour «40 millions d’automobilistes», aucune de ces solutions ne permettrait de traiter de façon satisfaisante la problématique de la congestion des routes.

La bande d’arrêt d’urgence doit garder sa fonction première, c’est-à-dire être réservée aux « urgences », par exemple lorsque les automobilistes rencontrent des problèmes sur la route (panne de voiture, malaise…), mais également pour les pompiers et les forces de l’ordre en cas d’accidents sur les réseaux.

Pour ce qui est de la réalisation d’une voie supplémentaire sur le terre-plein central séparant les deux sens de circulation, cela reviendrait à supprimer un dispositif de sécurité et l’association estime que cela générerait un risque supplémentaire de choc frontal (une des principales causes de décès sur les routes).

Enfin, il est évident que réserver une voie de circulation ordinaire à la seule circulation des bus, taxis et véhicules de covoiturage ne ferait qu’aggraver le phénomène d’embouteillage au lieu de le dissiper.

Ainsi, comme l’évoquait Daniel Quéro, président de l’association « 40 millions d’automobilistes », le 5 juin dernier,

« Il est indispensable d’investir dans de nouvelles infrastructures en créant des voies de circulation supplémentaires. Il est aussi nécessaire que la bande d’arrêt d’urgence reste réservée aux seules situations d’urgences. De plus, l’aménagement de cette voie aurait un coût financier très important au regard du peu de bénéfices que la mesure apporterait en termes de décongestion des routes et du nouveau risque créé. »

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  • Bullshit.

    La bande d’arrêt d’urgence comme voie de circulation, cela a été fait en Suisse sur l’A1 aux heures de pointes sur certaines parties entre Genève et Lausanne. Résultat : moins d’embouteillage, et aussi, moins de pollution !

    On se demande bien d’ailleurs comment ajouter une voie (même une créé pour les véhicules d’urgence) pourrait ne pas améliorer le problème de congestion.

    La vraie question c’est : empiéter sur un équipement de sécurité est-il une solution intelligente ?

    Et ensuite : puisqu’on propose de construire de nouvelles vraies voies routes, comment les financer ? [mais ceci est un autre sujet à lui tout seul].

    • Au prétexte de fluidifier la circulation des taxis et des bus, la caste veut se réserver une voie à son propre usage, comme du temps des voies réservées aux caciques du parti en URSS. Voilà un projet qui ne doit pas surprendre dans la petite URSS française !

      En ce qui concerne le financement les nouvelles routes, les taxes sur l’automobile financent déjà plusieurs fois le coût d’entretien des routes actuelles et des nouveaux aménagements. L’argent est déjà disponible pour ajouter de nombreux aménagements routiers en réponse à la demande. Mais encore faudrait-il que les taxes ne soient pas détournées de leur objet pour financer les projets farfelus des escrologistes et autres collectivistes (transports en commun inutiles ou obstacles sur les routes pour diminuer la vitesse).

      Les bouchons démontrent simplement que le service public ne répond pas à la demande, qu’il n’est en réalité plus au service du public. Le refus de servir remplacé par la volonté criminelle de soumettre la population est d’ailleurs tout à fait contenu dans la prétention exorbitante des politiciens de changer les comportements.

      Obtenir rapidement de nouvelles routes, ponts ou tunnels, n’est donc pas une question de moyens mais une question de bonne gestion des moyens et de réaffectation des taxes à leur objet initial, soit l’annulation de quelques décennies de politique socialiste.

      • « voies réservées aux caciques du parti en URSS »

        Vous avez remarqué, ce truc sort peu après que Hollande ait été bloqué dans un embouteillage en rentrant de Tulle.

    • Parce que, bien souvent, le problème n’est pas l’existence d’une voie de plus ou de moins sur l’autoroute, mais d’un resserrement en aval. Tu as trois voies qui se jettent dans une. En rajouter une quatrième renforcera le problème. Évidemment, ça doit se vérifier au cas par cas.
      Il y a aussi le problème des embouteillages provoqués pas des accidents. Si on ne peut plus accéder au site pour dégager la chaussée… on aura peut-être limité les bouchons quotidiens mais on aura créé un « big one » aux conséquences dramatiques.

    • http://www.unionroutiere.fr/wp-content/uploads/2013/12/URF-partie-5-BD.pdf

      page 114 : « Total fiscalité automobile spécifique = 37,5 milliards d’euros (2012) »
      page 115 : « APU DEPENSES TOTALES = 17,8 milliards d’euros (2012) »

      Le delta est donc de 19,7 milliards. En d’autres termes, les automobilistes sont délestés de 19,7 milliards d’euros par an.

      La question que je me pose, et que je vous pose maintenant : « Avec 19,7 milliards d’euros par an, on construit combien de km d’autoroute ? ».
      Sachant (http://www.senat.fr/questions/base/1998/qSEQ981212598.html) que le km d’autoroute (le plus cher vous en conviendrez) revient à 5 millions d’euros.
      19700/5=3940km. On pourrai construire 3,940 km d’autoroute par an. Sachant qu’on a un réseau autoroutier d’environ 12,000 km actuellement …

      Construire des routes c’est garantir la liberté de circulation des citoyens.

      • Chut, malheureux, le mot liberté est tabou …
        Il ne faudrait pas que l’usager des transports public couvre ses coûts, le billet gratuit est si agréable !

      • Excellent
        Mais en fait l’état déteste les voitures (sauf pour les taxer), car c’est une source de LIBERTE.

        • En 1974, j’avais développé cet argument (voitures et télécommunications) dans une rédaction de français. J’avais même poussé l’argumentaire en démontrant que cette liberté finirait par faire tomber même les dictatures de l’Est européen à l’aulne d’une quinzaine d’année.
          Bon, on était un peu dans la provocation pour cette malheureuse professeur de Français communiste. J’ai eu un zéro (même si elle a reconnu que c’était pas mal écrit et argumenté), la note dont je sois le plus fier. En 1989, j’exultais….

    • Transformer la BAU en voie de circulation serait effectivement une bonne mesure, à condition que cela puisse se faire de manière dynamique (repassage de la voie au rouge en cas d’urgence) et que tous les automobilistes indistinctement en bénéficient. Sinon, ça me paraît dangereux (véhicules rapides doublant par la droite, nécessité de la croiser pour sortir) et sans effet notable pour ceux qui n’ont pas le droit de l’emprunter.

    • Les bouchons témoignent de la rareté des espaces routiers face à une demande toujours croissante.
      Réserver une voie de circulation est une diminution de l’offre disponible ! c’est dire le ridicule de ce projet.

      Il faut aussi s’interroger sur l’origine de cette inadéquation entre offre d’espaces routiers et demande : en fait, le mécanisme de marché n’est tout simplement pas appliqué.

      La planification des axes routiers d’une part montre ses échecs et ses absurdités.
      D’autre part, la collectivisation a elle aussi démontré de façon éclatante la supercherie puisque les routes à accès gratuit attirent toujours plus de véhicules.

      Les routes vont-elles aussi littéralement s’effondrer sous leur propre poids de véhicules tout comme la France ?

  • Je pense qu’il faut aller plus loin : une voie pour les bus, une pour les taxis (interdite aux VTC, bien sûr), et une pour les vélos. Et là où il y a la place, une pour les voitures.

  • En tout cas chez nous à Nancy, c’est une catastrophe, les voies de bus/taxis ont provoqué des embouteillages énormes. Dans la mesure où le taxi n’est qu’un moyen de transport occasionnel, et sachant que la mairie à éradiquer l’activité économique de la ville, les gens travaillent à l’extérieur. Autant dire que 90% des cas, les bus sont totalement inutiles, et créer un système de bus qui satisfasse l’ensemble de la clientèle serait juste totalement inimaginable, horriblement cher, et en plus, surement moins écologique pour le coup.

    A partir de là, on bloque la moitié de la ville pour favoriser une solution que la plupart des travailleurs ne peuvent utiliser. Le gros des utilisateurs de ces services sont des étudiants et quelques personnes qui bossent dans les commerces du centre ville. Tout ça pour ça.

  • Et comment détermine-t-on le covoiturage ?
    Une vignette et une taxe appliquée à toute voiture qui transporte moins de 3 ou 4 personnes ?

  • Les commentaires sont fermés.

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