Par Victor Cossec.
Les Municipales Parisiennes se sont terminées voilà quelques mois, après une campagne axée comme toujours sur les problématiques de logement et de transports. Ces sujets sont systématiquement remis au goût du jour : est-ce bien normal ? N’est-ce pas, finalement, la preuve qu’il faut rechercher des solutions nouvelles ? On ne résoudra pas le cas parisien en traitant les symptômes, en multipliant les aides publiques au logement, en doublant les rames de RER. Il faut, au contraire, élargir le champ pour envisager une solution viable à long terme.
Rares sont les capitales aussi centrées que la métropole francilienne. Ses principaux axes de communication convergent vers un centre asphyxié, dont le prix au mètre carré explose. Rueil, La Défense, Étoile, Bercy… Nombreuses sont les entreprises contraintes de s’implanter sur la colonne vertébrale parisienne que constitue le RER A pour être accessibles à leurs employés. Les habitants s’étant installés dans les quartiers avoisinants sont progressivement repoussés vers des zones plus périphériques et les transports suivent toujours la même logique : connecter le centre, les entreprises, avec les zones d’habitation. Jusque là rien d’anormal, sauf que cette structure en étoile ne peut s’étendre indéfiniment.
À pousser trop loin cette logique, on en est venu à une situation aberrante où les franciliens passent plusieurs heures par jour dans les transports ! C’est que cette organisation de l’île-de-France est encouragée par de nombreuses interventions publiques. En apportant des aides au logement dans Paris et en bradant les transports depuis la banlieue, les pouvoirs publics ne défendent pas de solution alternative : pis, ils participent au cercle vicieux qui congestionne la capitale et retarde sans cesse le franchissement du seuil que connaissent toutes les grandes villes.
Il faudra bien un jour que Paris connaisse la transition de ses semblables du monde entier. Il arrive un moment où une ville ne peut continuer sa croissance en étoile et doit faire émerger de nouveaux pôles. Alors seulement, elle peut poursuivre sa croissance. Ce n’est qu’en développant de nouvelles zones dynamiques rapprochant habitation et activité que les grandes villes peuvent mettre un terme à l’engorgement. Ainsi, au lieu d’étendre les zones d’activité centrales et repousser les zones d’habitations, il faut développer des zones d’activité en périphérie, vers lesquelles les populations d’habitants pourront s’orienter, créant ainsi des flux bi-directionnels, vers les zones d’activités du centre et les pôles périphériques, et non plus à sens unique vers le cœur de Paris.
Cette évolution serait le phénomène naturel consécutif à la hausse du prix des transports et du logement. Mais en multipliant les subventions et en refusant de réellement connecter les banlieues distantes, les pouvoirs publics ne font qu’alimenter la machine infernale à dépenses publiques. Le Grand Paris est trop timide. Ses axes périphériques desserviront des villes dont le dynamisme est déjà frappant, telles que Rueil-Malmaison, quasi-annexe de La Défense tant la zone de bureaux de Rueil 2000 y est importante. Il faudrait, au contraire, encourager le développement des banlieues éloignées en les connectant réellement entre elles, aux extrémités des lignes existantes. Tout le monde serait gagnant. Entreprises et habitants réduiraient ensemble leurs coûts de transport et de logement et l’Île-de-France adopterait enfin une organisation cohérente et de long terme.
À défaut d’un réseau de transport géré par les acteurs privés, il serait souhaitable que ce dernier se développe comme ceux-ci l’auraient fait, à l’image de ces grandes capitales que Paris souhaite concurrencer.
Le développement du télétravail est aussi une alternative.
L’autre nécessité, c’est la décentralisation avec transfert des centres de décision et suppression des administrations centrale ( cela en libérerait des m² )
Par exemple le ministère de la mer et de la pêche à Brest
Celui de l’agriculture à Clermont ferrants
Celui des sports au quatar 😉
Celui de la santé directement dans les locaux de sanofi
Le télétravail est très fréquemment un échec. La grande majorité des individus n’est pas faite pour la liberté.
J’ai tenté l’expérience : « Vous avez l’indépendance, je vous offre en plus la liberté » et plouf foiré !
« Le télétravail est très fréquemment un échec. La grande majorité des individus n’est pas faite pour la liberté. »
Qu’est-ce qu’il ne faut pas lire comme conneries ! Sachez que les patrons qui font le pari de la liberté contre le contrôle ont des entreprises ultra-performantes. Ces entreprises traitent leurs employés en adultes responsables, considèrent qu’ils sont rationnels et intelligents, et très majoritairement honnêtes et travailleurs. Bref, l’inverse de la majorité de nos entreprises socialisantes qui maternent les employés à coups de CE, planifient tout de manière centralisée, déresponsabilisent les employés et foirent tout.
Si votre expérience a raté il faut peut-être en analyser les causes plutôt que d’en tirer une généralité…
http://www.amazon.fr/Libert%C3%A9-Cie-libert%C3%A9-salari%C3%A9s-entreprises/dp/2081290987/ref=sr_1_1?ie=UTF8&qid=1401921084&sr=8-1&keywords=libert%C3%A9+%26+cies
Des m2 libres à Paris ou ailleurs, au vu du dynamisme de la croissance, il va y en avoir de plus en plus. La crise, ça fluidifie la circulation…
Le grand plannificateur échouera toujours au bout du compte.
On ne sait pas à quoi aboutirait un libre marché du logement, la construction et l’aménagement libre basés sur la propriété privée, le développement de l’offre privée de transports et de routes, etc. Cet ensemble est l’apanage des entrepreneurs qui peuvent nous surprendre par l’ingéniosité de leurs offres et de leurs paris. En étoile ou pas, multi-pôles ou pas, chemins de fer entre telle ou telle zone ou pas, expansion de Rueil Malmaison ou pas… Peu importe, la leçon à retenir est que l’on ne peut absolument pas savoir ce qu’il se serait entrepris et les innovations sélectionnées par les individus en interactions (salariés, entrepreneurs, commerçants, transporteurs, producteurs d’énergie, financeurs, etc.).
Et c’est précisément cela que redoute le grand planificateur et ses sbires rentiers.
Hier, le quotidien l’Opinion a lancé une pétition : un Pacte de Prospérité.
Dans le titre 6 Réparer la cohésion sociale par l’activité pour tous, figure le thème Réduire le coût du logement :
– baisser les droits de mutation pour favoriser la mobilité géographique
– créer une Bourse du logement social sur internet
– assouplir les règles de changement d’affectation des locaux
Aller y voir
http://www.signezlepacte.lopinion.fr/
Pourquoi compliquer les choses , le transport est la cause de tous les maux d’une ville , supprimez les transports de masses sur rail ou en couloir de bus et la ville s’organisera d’elle même . Au lieu de planifier des logements ou des bureaux, élargissons les voies d’accès construisons des parkings , reconstruisons la ville pour la voiture et la liberté
+1
Paris manque massivement de parking, et cela se traduit dans le prix délirant de la moindre place (25 à 50 k€ selon le quartier) .
A de pareil prix c’est pas les investisseurs qui manquent pour en créer, c’est juste la ville qui fait tout pour les empêcher.
Cela étant la voiture automatique va résoudre pas mal de problèmes.
Les villes nouvelles de Cergy-Pontoise, Marne-la-Vallée, Evry-Sénart et Saint Quentin furent créées pour relever ce défi de la marche en étoile.
Malheureusement elles sont sous-développées bien qu’on y ait forcé les implantations et déporté des populations modestes arrachées à la ceinture rouge.
L’alternative était de développer trois ou quatre métropoles existant à 100km de Paris, comme Orléans, Rouen, Châlons. Mais quand l’activité industrielle périclite partout, il est difficile d’ancrer de nouveaux centres de gravité avec seulement des « services ».
L’autre idée serait de déplacer la capitale politique du pays pour désengorger Paris. D’autres pays ont osé. Le choix est alors entre le centre (St Amand-Montrond 🙂 dans un complexe défensif, ou au bord de la mer dans un complexe offensif, comme les thalassocraties anglo-saxonnes. M’est avis que nous choisirions le centre derrière les barbelés de l’exception culturelle et gastronomique ! On ne refait pas, même avec le second plus grand domaine maritime du monde.
Le Grand Paris se limite à recréer l’ancien département de la Seine avec des infrastructures non encore prouvées. Il n’aboutira pas faute d’argent.