Par Alain Goetzmann.
Le dernier observatoire de la Banque Palatine sur les PME-ETI vient d’être publié. L’étude, qui porte sur l’opinion de 309 dirigeants d’entreprises dont le chiffre d’affaires est compris entre 15 et 500 millions d’euros surprend, c’est le moins qu’on puisse dire.
En effet, si 63% des chefs d’entreprises interrogés jugent les pouvoir publics trop interventionnistes dans l’économie, 58% considèrent que l’État doit les soutenir financièrement et 34% souhaitent, au contraire, plus d’interventionnisme. Tout aussi surprenant, ils sont 56% à considérer que l’État doit avoir un droit de regard sur l’acquisition des entreprises françaises par des groupes ou des investisseurs étrangers. Il y en a même 18% qui veulent fermer les frontières pour protéger les entreprises françaises de la concurrence internationale.
On croit rêver ! Décidément, le “modèle-social-français-que-le-monde-entier-nous-envie” séduit jusque dans les rangs de ceux qui devraient pourtant réclamer avec vigueur la liberté économique, le droit d’entreprendre, la pleine responsabilité de leur action.
Car, de quoi ont besoin les entreprises pour prospérer ?
- De compétitivité, synonyme de moins d’État, moins de charges sociales, moins de taxes,
- De liberté dans la gestion et l’adaptation à la conjoncture de leurs effectifs, d’un droit du travail cohérent,
- De financement, grâce à des marchés fluides capables d’irriguer les PME au même titre que les grandes entreprises.
Bref, tout le contraire de ce que semblent appeler de leurs vœux les chefs d’entreprise, sélectionnés pour ce panel qui préfèrent s’en remettre à l’État pour régler leurs problèmes.
Et pourquoi pas un RSA pour les entreprises qui ne trouvent pas de clients ou une allocation “siège social” pour celles qui ont du mal à payer leur loyer ?
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Sur le web.
Excellentissime point de vue. Mille fois bravo.
Ou encore sauvons les vilains petits canards en coulant ceux qui flottent encore ❗
égalitude 🙁
un avocat d’affaire ma bien expliqué “que la concurrence nuisait aux entreprises” …
… sans me préciser lesquelles …
Ahahahahahah ! Il fallait lui répondre : “On devrait vous nationaliser.”
Ou lui demander : les monpoles ❓

monopoles !
Je comprends parfaitement cet état d’esprit. Je le subit en ce moment dans ma boite : PSE en place car l’Etat nous doit 3.5 millions d’euros.
Et la vérité : beaucoup de PME TPI ont un CA qui dépend fortement de l’état ou des collectivités publiques !!! Donc elles attendent plus de présence de l’état… Ce qui est assez paradoxal !!!
CURIEUX!
vous êtes sur d’avoir interviewez des chefs d’entreprises?
et bé!!!
chaud devant..la France est définitivement foutue.
En fait rien de bien étonnant. Ce n’est pas la traduction d’un état d’esprit, d’une croyance philosophique ou d’une analyse économique. C’est le reflet des rapports de force dans la société actuelle.
Ces chefs d’entreprise sont les chefs d’entreprises qui continuent d’exister en France, et sont donc de plus en plus tributaires des normes étatiques en place.
Les entreprises ont besoin de compétitivité: certes. Mais que vaut-elle, selon les secteurs, comparée à une bonne relation avec les syndicats et un entregent efficace au niveaux bureaucratique et politique?
La liberté et la sécurité juridique? Que valent-elles à l’aune de business models de connivence?
C’est donc moins leur credo que le reflet de leur contraintes environnementales que décrivent ces résultats à mon sens.
Excellente analyse de cet article, je vous rejoins totalement. Cela rappelle l’état d’esprit des entrepreneurs qui restaient aux US dans La Grève d’Ayn Rand.. Capitalisme de connivence, quand tu nous tiens!
Exactement, il faut expliquer ça à certains qui ne cessent de repeter comme un mantra, que “les français sont socialistes”, “les entrepreneurs sont socialistes”, etc.
Il ne sont pas socialistes, ils disent et font ce qui leur parait nécessaire de dire et de faire pour survivre dans un environnement politique sur lequel ils n’ont aucune prise et leur impose des normes socialistes (celles du monde politique et de l’administration emprunte par essence d’autoritarisme et de violence).