Décharger le Smic : Vite, très vite

Pour une reprise de l’emploi rapide, il faudra accepter de compresser le Smic.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Décharger le Smic : Vite, très vite

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 15 avril 2014
- A +

Par Jean-Luc Ginder.

smicPour lutter contre le fléau du chômage, il est impératif de réviser le coût du travail et dans cette idée, il faudra accepter de compresser le Smic sachant qu’il est populaire et cher pour chacun d’entre nous. Cette mesure n’est pas une provocation mais une attitude réaliste.

À l’heure d’aujourd’hui, tous les gouvernements, suivis par tous les syndicats ont accepté le concept de la baisse nécessaire des charges massives sur les salaires, y compris sur les salaires approchant le Smic. Cependant, la baisse ne concerne pas encore le Smic. Ces baisses de charges coûtent 22 milliards et il faut savoir que 10 milliards s’ajouteront prochainement. Personne ne conteste ces baisses et il est judicieux de se demander pourquoi aucune contestation.

La réponse évidente réside dans le fait que cela permet les petits emplois. Si on devait encore maintenir un Smic avec toutes ses charges, cela aurait un effet dissuasif sur l’emploi. Les économistes savent d’une manière très affirmée qu’une variation de 1 à 2% du Smic avec charges se traduit par 10.000 à 20.000 emplois supplémentaires. À l’heure actuelle, le Smic chargé est trop élevé avec pour base nette 1.128 euros et chargé 1.445,38 euros. Selon le périmètre, le coût réel du travail d’un employé au Smic en fourchette basse est de 120% du Smic et en fourchette haute de 150 à 180%. Pourtant, en aucun cas, il ne faudra toucher au Smic mais il faut s’attaquer bien au Smic chargé. Il faut baisser les charges qui sont appliquées au Smic pour inciter à la création d’emploi par le secteur privé.

rlh - decharger le smicIl n’y a pas de miracle, surtout en économie. Si nous voulons en France le travail non qualifié, il faudra baisser le coût du travail et donc le coût du Smic en le déchargeant. En effet, le réel problème du Smic chargé est la distinction entre l’emploi industriel et l’emploi de service. Dans le domaine de l’industrie, il ne pose pas problème car celle-ci est en mesure de supporter les charges. Dans le second domaine, celui de l’emploi de service, se trouvent les grands contingents de travail ainsi que la sensibilité importante au Smic chargé.

En France, par tradition, on ne peut pas toucher au Smic. Mais il existe deux leviers pour régler ce problème de niveau trop élevé. D’abord agir sur les charges qui pèsent sur lui et ensuite réviser périodiquement son taux.

Il est urgent pour la reprise de l’emploi rapide que le nouveau gouvernement intervienne avec détermination par ces deux moyens, car le Smic est un outil qui sert avant tout deux politiques sociales fondamentales : l’emploi et la lutte contre la pauvreté laborieuse. C’est pourquoi  le déchargement du Smic chargé est inévitable, incontournable, urgent pour redonner de l’espoir à une économie atone et cela dans l’attente d’une reprise fortement espérée de l’emploi en France.

Voir les commentaires (16)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (16)
  • Chacun peut se réjouir de toute baisse de charge, mais doit être bien conscient que ce que les cotisations ne financent pas, c’est le contribuable qui devra le faire.

    Et la perte de pouvoir d’achat des entreprises et des aprticuliers est tout aussi désastreuse.

    Qu’on privatise tout cela, et en vitesse …

  • 1% de baisse du smic chargé créeraient 10000 emplois, ça me semble aussi avéré que 10 km/h de baisse des limitations de vitesse qui sauveraient 500 vies.
    Qui paie pour employer des smicards ? Ceux-là, dont le pouvoir d’achat va être amputé de ce qu’il faut pour réduire les charges sur le smic, souvent plus que le 1%, vont-ils employer plus de smicards parce qu’ils coûteront 1% de moins ? Face à la concurrence du travail au noir et des produits et services étrangers ?

    Arrêtons de moduler les charges et leurs variations, baissons-les pour tous uniformément.

    • Tout à fait ! 10000 emplois n’est rien, c’est 100000 qu’il faur créer pour compenser (non pas réduire) le chomage. C’est l’ensemble de coûts salariaux qu’il faut réduire. Diminuer les coûts sur les bas salaires tire l’économie vers le bas en dévalorisant l’emploi qualifié. Les services coûtent visiblement bien trop cher en France mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg. On est tellement dépendant des produits fabriqués en Asie que cela biaise le calcul du pouvoir d’achat et masque la réalité des coûts de production français. A part pour le chomage qui croit inexorablement au fur et à mesure de la destruction de pans entiers de l’industrie.

    • Exactement, tout comme vous, je doute du nombre de smicards que cela permettra d’embaucher.
      Si c’est pour reprendre via de nouvelles charges dans une autre main, inutile.

  • Je trouve tres tres curieux dans les debats sur le Smic, qu’on occulte totalement le pendant qu’est le cout de la vie … Quiconque à séjourné en Allemagne, hors zone « particulieres » comme Hamburg, Munich ect , se rend compte que le coût de la vie y est notoirement plus faible qu’en France, à commencer par l’immobilier.

    J’ai bien du mal à comprendre pourquoi les debat sur le Smic et ses prétendues vertues anti pauvreté laborieuse ne s’interesse pas au coté cout de la vie qui est aussi important que le coté salaire …

    • Pas qu’en Allemagne … En cherchant des biens particuliers, je me suis déjà rendu compte que les prix peuvent être moins importants en Suisse qu’en France pour des biens similaires produits localement, et en tenant compte du transport ! Pourtant la Suisse est un pays cher mais le coût du travail dans le produit, beaucoup moins chargé et taxé, peut y être au final plus faible !

    • Se mettre à analyser le coût de la vie rappellerait à quel point l’Etat se gave lourdement sur la totalité du peuple et que si la vie est aussi chère, c’est parce que l’Etat en est responsable; liste non exhaustive : constructions BBC, normes handicapées pour tous les bâtiments, TVA, taxes sur les habitudes de consommations, comme la clope, l’alcool, taxes sur les carburants, taxes sur l’énergie (dont une contribution pour l’obligation d’achat d’électricité dite verte -loin de l’être en pratique), etc…

  • Dans le domaine de l’industrie, il ne pose pas problème car celle-ci est en mesure de supporter les charges.
    Mouais, et Peugeot, elle a bien supporté ?
    Et Nono Montebourdes qui pointait ces « salauds » de capitalistes (selon la philosophie EBBS) qui voulaient fermer une usine en France, alors que Renault ne fabriquait presque plus rien en France. :mrgreen:

  • Le SMIC a géométrie variable est l’exacte fausse bonne idée.
    Ce n’est pas le SMIC qu’il faut baisser, et encore moins seulement celui des jeunes ou seulement pendant 1 an. C’est les charges qu’il convient de supprimer. Que chacun devrai toucher la totalité du fruit de son labeur, et en faire ce que bon lui semble avec.

    Pourquoi ?
    1/ Si on baisse le SMIC seulement pour les jeunes ou pour les contrats de moins d’un an, on crée une distorsion de concurrence entre les demandeurs d’emplois. La concurrence libre et non faussée ne doit pas être sacrifié. De plus, cette distorsion ne fera que déplacer le problème : moins de chômage des jeunes (et encore, et encore, …) mais plus de chômage des âges moyens et des vieux.
    2/ Baisser le SMIC n’oblige pas l’état à faire les économies nécessaires. De plus, si on baisse le salaire versé au salarié mais qu’on garde constantes les charges versés à l’Etat, on donne encore plus de pouvoir (de manière relative) à ce dernier.

    Ce qu’il faut pour aider les entreprises :
    – supprimer les charges patronales et les charges salariales : chacun gèrera le fruit de son labeur de la manière qu’il entends,
    – supprimer la TVA (demande une grosse gestion de la part des entreprises) et supprimer l’impôt sur les sociétés,
    – baisser drastiquement les impôts pour inciter les gens à investir en France.
    Evidemment, tout cela va de paire avec une suppression de toutes les allocations diverses et variés (familiales, RSA, etc.) afin de maintenir un budget à l’équilibre. Une fois que tout cela sera fait, on pourra parfaitement supprimer le SMIC puisque de toute façon, celui-ci ne concernera plus personne. Et le remplacer par des accords de branches de type conventions collectives.

    • Pas de panique, on est en France : rien ne bougera 🙄

      Vous aurez le temps de vieillir et de comprendre, avec le temps, vous y arriverez, à 99.99% :mrgreen:

    • Ce que vous dites dans vos 2 premiers paragraphe me semble juste et plein de bon sens.
      Par contre, là où j’ai plus de mal à comprendre, c’est au niveau des charges salariales/patronales (qui sont au bout du compte la même chose). vous dites qu’il faudrait les supprimer (et que le salarié bénéficie de l’intégralité de son salaire). Mais dans ce cas le salaire super brut est identique ce qui ne change en rien l’employabilité du dit salarié, et donc comment faire en sorte que les personnes au chomage puissent trouver du travail avec un salaire qui soit décent (c’est à dire supérieur au montant du SMIC actuel)?

  • Je ne suis pas sûr que votre argument pour le salaire complet fasse mouche, mais c’est toujours satisfaisant de voir que l’idée fait son chemin.

  • « Qu’on arrête de parler de baisser le SMIC ou les salaires, qui sont déjà honteusement bas en France »

    Merci de m’avoir bien fait rire.

    Moi, ça ne me dérange pas qu’on en parle, et qu’il puisse (enfin) y avoir un débat dans ce pays sur ce SMIC.
    Un débat sur le SMIC, serait-il totalement prohibé dans notre pays (comme dans une dictature) ?

    De mon avis, Il faudrait qu’un salaire inférieur au SMIC pour des demandeurs d’emploi de longue durée, se fasse uniquement sur la base du volontariat de la dite personne. Pourquoi pas à travers un type de contrat particulier, où seulement les demandeurs d’emploi de plus de deux ans pourraient y entrer s’ils sont volontaires pour ça.

  • On fait dans la rude poésie urbaine écervelée ? 🙂

    Si vous supprimez les charges patronales, qui va payer les retraites, les soins médicaux, le chômage intempérie, etc, etc ? Vous ?

    Et si un tyhpe préférait ne gagner « que » 1.000 euros et ne pas devoir trop se fouler ?

    Vos yaka dictatoriaux et grossiers ne sont ps vraiment un apport au débat 🙂

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Le Maroc est un pays dynamique, son économie est diversifiée, son système politique présente une certaine stabilité dans une région en proie à des crises à répétition. Ce pays a fait montre d’une résilience étonnante face aux chocs exogènes. La gestion remarquée de la pandémie de covid et la bonne prise en main du séisme survenu dans les environs de Marrakech sont les exemples les plus éclatants.

 

Pays dynamique

Sa diplomatie n’est pas en reste. La question du Sahara occidental, « la mère des batailles », continue à engran... Poursuivre la lecture

Parmi les sujets de mécontentement de la population il en est un qui est récurrent : la faiblesse du pouvoir d’achat. C’est encore une fois ce qu’a montré le dernier sondage IPSOS pour le CESE, en date du 26 octobre 2023. Les Français interrogés sur ce que sont leurs préoccupations placent le problème du pouvoir d’achat en tête, avec 40 % des réponses, suivi par la santé.

Aussi, dans sa déclaration de politique générale à l’Assemblée, le Premier ministre a déclaré qu’il voulait « desmicardiser » les Français, c'est-à-dire augmenter le... Poursuivre la lecture

La rupture conventionnelle est un dispositif de rupture du contrat de travail d’un commun accord entre l’employeur et le salarié. Contrairement à la démission, elle permet au salarié de bénéficier des allocations chômage.

Voici 5 raisons de conserver tel quel ce dispositif.

 

Sa remise en cause serait un acte de défiance envers le dialogue social

La rupture conventionnelle est issue de la négociation entre partenaires sociaux : sa création a été prévue par l’accord national interprofessionnel de 2008 (signé par l’e... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles