Qui est John Karamazov ?

Lutter pour la Liberté et pour la Vie, voilà deux valeurs défendues par Fédor Dostoïevski et Ayn Rand. Comparaison de l’univers romanesque de deux écrivains.

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Qui est John Karamazov ?

Publié le 4 avril 2014
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Par Charles Castet.

« – Vous étiez incapable de tuer vous-même, mais vous souhaitiez qu’un autre le fît. (Smerdiakov) »
Fédor Dostoïevski, Les Frères Karamazov.

« Car je ne sais pas ce que je fais : je ne fais pas ce que je veux, et je fais ce que je hais. »
Saint-Paul, Épitre aux Romains, 7-15.

« La seule chose qui compte, ce sont les convictions » peut-on lire dans les carnets de Fédor Dostoïevski alors qu’il travaillait sur Crime et châtiment1. Dans sa jeunesse, l’écrivain russe a été socialiste, conspirateur et bagnard pour raisons politiques. De cette expérience, il garda une fascination mêlée à une répulsion pour ce vide philosophique et moral dans lequel ses personnages (et ses anciens camarades de lutte) évoluent à partir du moment où ils posent ce principe cardinal : l’idée permet, exige même, que l’on tue. C’est pendant la rédaction de Crime et châtiment que retentit le coup de revolver de Karakozov, premier russe à attenter à la vie d’un Tsar. C’était en 1866. Quelques années plus tard, Karakozov deviendra Karamazov, et engendrera dans la littérature la célèbre famille de transgresseurs et de parricides…

Illustration 1 Frères karamazov
De gauche à droite : le Starets Zosime, Ivan Karamazov, Dimitri Karamazov, Fyodor Pavlovitch (le père) et Smerdiakov (en arrière-plan). »
Adaptation théâtrale mis en scène par Cécile Maudet, Olivier Fenoy (elle vaut le détour. La représentation se déroule actuellement au théâtre de l’épée de bois).

 

Albert Camus écrivait à propos de Fédor Dostoïevski qu’il était l’écrivain de la maladie de l’âme. Comment ne pas voir d’ailleurs dépeintes, dans les fameux « quatre » frères Karamazov, les quatre humeurs ou tempéraments2 au principe de la médecine des Anciens : Dimitri le colérique, Ivan le flegmatique, Aliocha le sanguin, et Smerdiakov le mélancolique. Car certains personnages des Frères Karamazov3 illustrent les propos de Saint-Paul selon qui le péché n’est pas un choix moral mais une maladie de l’esprit. Il existe certains modèles de conduite, qui sont cohérents avec la foi ou avec l’amour. Le péché, lui, est une rupture envers Dieu. Avec toutes les conséquences que cela peut entraîner. Refuser Dieu c’est accepter le crime : telle est l’idée que développent certains personnages de Dostoïevski4.

Un ennemi sans nom ni visage

Ayn Rand, auteur de La Grève (Atlas Shrugged)5, raconte dans son roman l’histoire « d’une guerre contre un ennemi qui n’a ni nom, ni visage ».

Dostoïevski comme Rand ont connu le socialisme pendant leur jeunesse. Rand est née en URSS et, à la fin de sa jeunesse, a exprimé avec ses pieds (à l’époque le seul moyen possible) ce qu’elle pensait de la patrie du « socialisme réel » avant d’émigrer aux États-Unis. Elle ne faisait pas partie des (faux) dupes qui pensaient que les crimes du communisme n’étaient que le fait d’errements de tirs et de circonstances historiques défavorables. Beaucoup le pensent encore. Les antagonistes (le Grand Inquisiteur, Robert Stadler) ont une conscience approfondie de la faiblesse humaine, qui les conduit au mépris du commun des mortels.

Ces esprits supérieurs méprisent viscéralement le troupeau qu’est devenue l’humanité. Sans pouvoir imaginer une vie en dehors de celui-ci, tant pour eux-mêmes que pour ceux qu’ils ont rejoint. Ils ne manquent pas de s’assurer une confortable jouissance qui les avilira jusqu’à les réduire et à n’être plus que des bêtes consentantes, détruisant en eux jusqu’au désir d’éprouver le désir de la liberté. Ils ont renoncé.

Faire renoncer l’homme

« Elle s’exprimait sur un ton plat et monocorde, comme si elle récitait ses pensées pour elle-même, animée par le propos de placer l’identité consistante des mots sur les éclats de chaos aux formes tortueuses qui se tordaient depuis longtemps dans son esprit.

— Vous tous, les prêcheurs de « bien-être social »… ce n’est pas après l’argent que vous courez. Vous voulez des aumônes pour les nécessiteux en effet, mais d’un genre différent. Je suis une « chercheuse d’or de l’esprit », tu as dit, parce que je suis à la recherche de valeurs. Alors vous autres, les prêcheurs de bien-être public… c’est l’esprit que vous voulez piller. Je n’y avais jamais pensé, et personne ne nous avait jamais dit comment on aurait pu se le représenter et ce que ça pourrait vouloir dire : le non-gagné de l’esprit. Mais c’est ce que tu veux. Tu veux de l’amour sans contrepartie. Tu veux de l’admiration inconditionnelle. Tu veux de la grandeur inconditionnelle. Tu voudrais être un homme comme Hank Rearden sans avoir à être ce qu’il est. Sans la nécessité d’être quoique ce soit. Sans la… nécessité… de tout simplement être.

— Ta gueule ! hurla-t-il. »

Ayn Rand, La Grève.

Les édificateurs de la « seconde Babel » ont pris le pouvoir dans les romans de Rand. Dans La Source Vive6, ils ont commencé par occuper les journaux, se sont auto-proclamés les détenteurs de l’intelligence. Dans La Grève, ils occupent maintenant l’administration et la politique. Terrain idéal pour ceux qui veulent faire courber l’échine aux hommes et ainsi les modeler comme de la pâte. Pour que cet enfer terrestre puisse exister, il faut bien réduire la résistance du dernier homme (John Galt) qui, une fois vaincu, actera la renonciation absolue.

Dostoïevski représentait des êtres déchirés, à un tournant historique. Un cycle commençait, que La Grève achève. Les deux univers romanesques se placent sous le signe de la terreur intellectuelle : l’homme déraciné du réel, intoxiqué par l’idée, ne connaît plus de bornes ; il divague dans une nature seconde et folle abreuvé des idées de ce XVIIIe siècle « qui nous a beaucoup désappris » comme l’écrivait Guizot7.

Les antagonistes de La Grève, au fur et à mesure que l’économie américaine s’effondre et qu’ils voient leur pouvoir se renforcer, proposent la mise à mort d’une partie de la population pour répondre au désastre économique qu’ils ont eux-mêmes provoqué. Le propos est absurde ? Mais n’est-ce pas l’aboutissement de la logique profonde de l’État-providence ? Un système décrit comme indispensable (à ce qu’il paraît) et se considère le seul à même de répondre à des problèmes « impérieux » et « fondamentaux » qui ne se posent que dans le cadre de sa propre existence. Existence qui est elle-même issue de réflexions sur la manière de rationaliser les activités individuelles à l’aune d’un optimum économique ni possible ni souhaitable. À partir d’un prétexte narratif que sont le meurtre du père Karamazov chez Dostoïevski, et l’effondrement de l’économie américaine chez Rand, les deux romans dépeignent la genèse et les effets des deux idées mortifères que l’Europe des deux derniers siècles a produites : l’homme « fort » et son corollaire qui est l’État « providence ». Dostoïevski insiste surtout sur le premier, Rand sur le second.

Au fond ces deux écrivains n’ont écrit qu’un seul roman et n’ont créé qu’un seul type de héros, qu’ils déclinent un peu différemment dans leurs œuvres. Et concernant l’univers littéraire et la structure diégétique, Rand se place profondément dans le sillage de Dostoïevski. Il est fascinant qu’elle ait choisi l’art romanesque. Elle y excelle et ouvre des voies plus intéressantes que l’essai théorique pour lequel elle est moins convaincante. Le choix du roman permet d’accuser des traits, de condenser des caractères, de donner forme à une vision puissante qui suggère le réel (et le dépasse) plus qu’elle ne le démontre. On ne peut pas oublier la parabole du Grand Inquisiteur pas plus que les dialogues randiens, longs monologues ou dialogues courts et percutants qui s’inspirent du cinéma (elle a travaillé comme scénariste à Hollywood). Le roman donne à saisir les puissances ténébreuses qui s’agitent à travers les multiples actes et rêves des personnages. L’écriture romanesque fait surgir, au-delà de l’implacable description des mécanismes modernes d’asservissement, un fragment de l’énigmatique volonté de puissance qui tenaille chacun. Ce monstre « sans nom ni visage » qui hante les personnages randiens fait entendre son murmure et nous aide à poursuivre cette interminable lutte contre nous-mêmes. Avec le choix final : renoncer (mourir) ou lutter (vivre). Rand suggère comment ce choix se trouve lié à notre finitude et à nos faiblesses individuelles.

On peut voir La Grève comme une lointaine suite des Frères Karamazov. Que dépeint La Grève ? Le fonctionnement d’une ingénierie sociale. La volonté d’une minorité socialiste (paradoxalement, ou faussement paradoxalement administrativo-bancaire) greffée sur le système économique et financier lui permettant de vivre très bien sur le dos des autres en se transformant en une élite très prospère. Est-ce un hasard que le chef d’État « qui n’aime pas les riches » le soit et beaucoup ? C’est la prédation de la (grande) bourgeoisie à col rose, classe dominante des social-démocraties. La richesse de James Taggart ne « vaut » pas celle de Hank Rearden. Si Rand ne fait pas explicitement la distinction, le lecteur la ressent. Le premier, ce capitaliste de copinage « altruiste » est bien plus riche que le second « l’égoïste asocial8« . Incapable d’accepter une morale qui ne le placerait pas au sommet et ne pouvant vivre que par ignorance consciente des conséquences d’une telle morale, James Taggart finit dans le même état qu’Ivan lorsqu’il comprend.

Les écrivains russes n’ont décidément pas leur équivalent dans la littérature quand ils se lancent dans la description des dépressions nerveuses.

Illustration 2 Taggart transcontinental
Le Taggart Transcontinental.

 

Contre l’idéal de violence et de coercition

Ivan refuse d’admettre que son idéal est un idéal de violence. En assassinant le père Karamazov qui est aussi le sien (ils sont demi-frères), Smerdiakov montre à Ivan les conséquences du « tout est permis ». S’il y avait quelque chose de noble dans la révolte d’Ivan contre l’injustice, la haine de Smerdiakov est le sentiment définitif qui s’exprime à travers les idées d’Ivan. L’arbitraire devient possible, nécessaire même, au nom de l’homme futur qui a posteriori justifiera tout. Qu’est-ce que le socialisme, selon ces deux écrivains, si l’on retranche l’ordre symbolique composée d’invocations rhétoriques, d’effets de manche et de réquisitions morales ? Une religion séculière. Un arbitraire (présenté comme une libération) et une coercition (présentée comme un consentement volontaire), justifiés par l’harmonie universelle qui justifie tout, et le remplacement de l’idéal de coopération, par un système de prédation. L’égalité est et sera toujours impossible si elle n’est pas garantie par un régime totalitaire, seul apte à instaurer l’égalité des opprimés.

« A est A »

« La relativité du Vrai et du Beau » c’est ce que proclament les sophistes de La Grève, non sans faire de leur médiocrité une mesure universelle, jugeant toute connaissance impossible et toute création superflue.

Toute connaissance est impossible parce qu’il n’y a plus rien pour l’exprimer. Tout se vicie chez Dostoïevski et Rand. Notre connaissance, notre langage, notre perception.

Ne pas désigner les choses par leur véritable nom, euphémiser pour désamorcer la perception de ce qui se passe réellement : on met ainsi tout le monde à distance de l’événement. Il ne faut pas s’y tromper les social-démocraties sont des régimes bâtards hésitant entre la liberté et la coercition, mais tentés par le second. Ils ont autant recours à la novlangue que les totalitarismes nazis et communistes. « Civisme républicain », « capitaliste voyou », « conscience humaine », « vigilance citoyenne », « cohésion sociale », « altruisme », « responsabilité sociale », telles sont les formules en vigueur. Chez Rand, la langue de bois est là avec ses formules toutes faites,  interchangeables et répétées jusqu’à la nausée. Détourner les mots et les concepts, c’est anticiper une éventuelle objection et empêcher qu’une opposition se formule. Ces objections, Rearden apprend à les formuler au cours du roman. À défendre sa liberté d’être et donc de posséder. Et à travers son parcours l’État dit « démocratique » se dévoile pour ce qu’il est devenu : une instance de répression tenant les individus « at the point of a gun » comme le souligne Rand. Armes sans lesquelles cet édifice ne tiendrait pas.

« A est A » répondra Rand avec de longs développements inspirés d’Aristote9. Les contradictions n’existent pas ou alors si vous pensez qu’elles existent c’est « qu’il faut revoir vos prémisses » dit Dagny Taggart dans La Grève. Le Diable fait entendre à Ivan que ses contradictions ne sont au fond qu’une manifestation de son incapacité à choisir ce qu’il veut et en accepter les conséquences. Ivan n’assume pas. James Taggart et Robert Stadler non plus. Smerdiakov assume. Floyd Ferris et Wesley Mouch assument aussi. Très bien même. Les premiers craquent et les seconds tuent. Ou font tuer. Avant de mourir eux-mêmes. Car l’esprit de la destruction se retourne finalement contre ceux qui l’incarnent et le portent en eux.

Contrairement à Dostoïevski, Rand n’est pas croyante, elle a même des mots très durs envers le christianisme pourtant jamais explicitement visé. Mais cela importe peu au fond, elle aime la liberté de la même manière que Dostoïevski, et sa défense de la liberté se place sur le terrain politique. Et les deux se battent pour ces deux valeurs cardinales humaines, spirituelles et politiques : la Liberté et la Vie.

– Mes enfants, mes chers amis, ne craignez pas la vie ! Elle est si belle lorsqu’on pratique le bien et le vrai ! (Aliocha)
Fédor Dostoïevski, Les Frères Karamazov.

La route est dégagée. dit Galt, « Nous allons revenir au monde. »
Ayn Rand, La Grève.

  1. Fédor Dostoïevski, Crime et châtiment, Folio Classique, 1995.
  2. Présente dans les Écrits hippocratiques, la théorie des humeurs était une des bases de la médecine antique. Selon cette théorie, la santé du corps et de l’esprit varie en fonction de l’équilibre des humeurs dans le corps. Selon la prédominance d’une des quatre humeurs fondamentales, quatre tempéraments universels se dessinent.
  3. Fédor Dostoïevski, Les Frères Karamazov, Folio Classique. Les Frères Karamazov racontent les trajectoires de trois frères que tout opposent. Entre eux se dresse la figure repoussante de leur riche père, Fyodor Pavlovich. Ce père est assassiné. À travers ce meurtre, l’auteur dresse un portrait spirituel de la Russie du XIXe siècle.
  4. Le meilleur argument pour lire Les Frères Karamazov consiste à lire la dizaine de pages consacrées au roman par Camus dans L’Homme Révolté.
  5. Ayn Rand, La Grève, 1957, Disponible ici en version numérique.
  6. Ayn Rand, La Source Vive, 1999, Plon.
  7. François Guizot (1787-1874), écrivain et homme politique. Ministre sous la Monarchie de Juillet.
  8. « Asocial », « autocentré » sont les expressions récurrentes utilisées par la femme de Hank Rearden (Lilian) à l’adresse de son mari. Mais dans un sens plus intime. Lilian, personnage infect, n’est que l’image que l’on se fait d’elle. Rearden finira par s’émanciper de sa tutelle, la trompera avec Dagny Taggart avant de divorcer. Dans leur dernier dialogue, Lilian apparaît pour ce qu’elle est : un néant humain.
  9. Notamment de La Métaphysique qui est cité de manière directe par John Galt.
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  • « cela importe peu au fond »

    Pardon ? La foi de Dostoïevski importe peu pour comprendre son œuvre ?

    Ah, bien sûr, en glissant cette foi sous le tapis, vous parvenez à comparer Dostoïevski à Rand. Mais c’est un procédé fort imprudent. Car le christianisme est inséparable de Dostoïevski, de sa trajectoire, de sa métaphysique, de ses récits. Faire l’impasse sur cette dimension de l’auteur, c’est passer à côté de l’œuvre.

    Que Ayn rand se soit inspirée de Dostoïevski, c’est possible. Mais cela ne doit pas vous autoriser à prétendre que ces deux écrivains défendent les mêmes idéaux. Ni la liberté, ni la vie, ne sont pas des valeurs indépassables dans l’esprit de Dostoïevski, pour la simple raison qu’il ne place rien au-dessus de son Christ si particulier, si émotif, énigmatique et apocalyptique.

    Pour nous démontrer que Rand est bien le successeur de Dostoïevski, il faudrait nous démontrer qu’elle a métamorphosé un christianisme sacrificiel en libéralisme quasi-nietzschéen. Ce n’est pas impossible, mais la tâche est rude. Il faudra vous armer de théologie ; un attirail qui ne semble pas encore vous intéresser.

  • Moi j’ai apprécié cet article, merci!
    @ pascal: je ne connais pas assez Dostoïvski pour tenter quoique ce soir sur sa religion, mais « importe peu » ne voudrait-il pas signifier ici que les valeurs, qu’elles viennent d’une croyance religieuse, de l’individu ou autre, au fond elles restent les mêmes (dans la manière d’être pensée).

    • Non, car les valeurs de Dostoïevski ne sont en aucune manière celles d’Ayn Rand.

      Dostoïevski hait les athées : on ne peut pas faire l’impasse là-dessus, et encore moins dans le but de le juxtaposer à Rand, comme si leur visions du monde étaient à peu près semblables.

      Les fans de Rand sont prêts à n’importe quoi pour donner raison à Rand, voir Rand en tout ce qui la précède, considérer Rand comme le point de fuite de la civilisation. C’est d’un pénible…

      • C’est à dire? Moi je ne trouve pas que les valeurs du christianisme sont farouchement opposées à celles de Rand. Après je ne connaissais pas personnellement dostoïevsky et son contexte de vie pour opposer ou fusionner sa vision avec celle de Rand.
        Je vous rejoins, c’est pénible 😉

        • « Moi je ne trouve pas que les valeurs du christianisme sont farouchement opposées à celles de Rand. »

          Mais alors, qu’est-ce que vous ne connaissez pas ? Le christianisme, ou Ayn Rand ?

          • Les 2 mon capitaine! Surtout le christianisme sacrificiel et le libéralisme nietzschéen! ( mon expérience nietzschéenne n’est pas, pour l’instant, des plus agréable, trop vieux pur moi…)
            En quoi le Christ est si particulier pour Dostoïevsky? Émotif?

            • Disons, pour faire vite, que Dostoïevski est empêtré dans les encens de l’orthodoxie russe, qui propose du monde une vision éplorée et apocalyptique, où le sacrifice de soi et le martyre sont des notions centrales. Pas très gai, ni très lucide. Mais pas du tout randien, surtout.

              (Si le sujet vous intéresse, offrez-vous « Sainte Russie », d’Alain Besançon.)

              Quand à Nietzsche, le parallèle avec Rand s’impose, pour le coup, et de manière autrement plus justifiée qu’avec Dostoïevski.

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