Par Stéphane Montabert.
Le second tour des municipales françaises a donc eu lieu ce dimanche, concluant temporairement la foire d’empoigne politique avant la prochaine échéance des élections européennes.
La démocratie française est un miroir déformant ; ce n’est rarement plus vrai qu’au second tour d’une élection municipale. Les mécanismes de retrait ou de maintien de liste au second tour permettent l’établissement de politiques de nuisance visant plus à couler un adversaire qu’à mettre en Å“uvre un programme politique. La formation gagnante se voit créditée de la moitié des sièges du Conseil Municipal, le reste étant acquis à tous les partis au prorata de leur score.
Sur le plateau de TF1 dimanche soir, Jean-François Copé avait le triomphe modeste : le demi-président de l’UMP savait mieux que personne comme une victoire sortie des urnes n’est pas la marque d’une légitimité invincible…
La France a pris une teinte bleue dans la soirée, mais la vague est loin d’être aussi déferlante que d’aucuns prétendent. Dans les villes de plus de 1.000 habitants, la droite se situe à 45%, la gauche à 43%, le FN à 7%. Raz-de-marée de la droite, avez-vous dit ?
La droite contrôle désormais 22 des villes de 100.000 habitants, contre… 19 à la gauche. Certes, il y a du progrès comparé à 2008 où à l’issue d’une impopularité crasse du gouvernement – déjà ! – l’opposition socialiste d’alors contrôlait 29 de ces villes, mais parler d’un retour à l’équilibre serait plus conforme à la réalité.
En élargissant les calculs à toutes les communes de plus de 30.000 habitants, selon France Télévisions 171 communes sont passées de gauche à la droite, mais là encore, 6 villes de droite ont basculé à gauche. Pas si mal pour un parti dont les représentants à la tête de l’État français battent des records d’impopularité !
Peu de gens ont réellement changé d’opinion politique en France. La gauche a bien plus perdu le scrutin toute seule, par la désaffection de ses troupes.
On compare souvent la politique à un balancier ; ce n’est pas forcément vrai. Le temps que François Hollande termine son mandat, il aura dégoûté une génération entière à gauche, encore plus fort que Mitterrand. Quant à l’UMP, elle est condamnée à ne pas décevoir, au risque de voir ses électeurs se tourner vers le Front National ou bouder les urnes.
L’émergence du FN donne enfin une échappatoire à un système qui se complaisait dans l’alternance : la droite française pourrait être amenée à devoir faire une vraie politique et non plus du socialisme light. Ne serait-ce pas enfin une bonne nouvelle ?
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Sur le web.
Je partage cette analyse lucide et prudente.
D’autant que beaucoup de listes de droite se sont bien gardées de s’afficher UMP … Sûrement par soucis de transparence et d’honnêteté vis a vis de leurs électeurs.
en effet , ce n’est qu’une vaguelette et c’est dramatique pour la France si l’incompétence d’un gvt la laisse de marbre .
“L’émergence du FN donne enfin une échappatoire à un système qui se complaisait dans l’alternance : la droite française pourrait être amenée à devoir faire une vraie politique et non plus du socialisme light. Ne serait-ce pas enfin une bonne nouvelle ?”
Pour moi ce n’est pas “enfin” une bonne nouvelle, la bonne nouvelle sera quand la France aura un parti libéral. Et ça c’est pas demain la veille. Le FN ne propose que d’autres folies : la fermeture des frontières, quitter l’Europe et l’Euro pour pouvoir dévaluer la nouvelle monnaie. La ruine quoi, encore plus vite qu’avec les autres partis. Et au passage il prendra sa part du gâteau, du moins ce qu’il en reste, comme les autres.
Rêvons un peu. Coincée entre la gauche anti-mondialisation et un FN ultra étatiste, la Droite classique, pour proposer une alternative, va peut-être devoir se convertir au libéralisme…
Rêvons ai-je dit.
Se convertir ne veut pas dire obligatoirement adhérer : combien de gens dans l’histoire de l’humanité se sont convertis par opportunisme, peur, ruse ? De surcroît, à eux comme aux autres, je ne leur accorde aucun crédit quant à leur sincérité.
Désolée de vous gâcher votre rêve…
Vous ne gâchez rien – j’y crois peu. 🙂
Celà étant que les gens soient convertis par opportunisme ou par conviction sincère, je m’en fous.
Du moment que des réformes libérales ont lieu…
Et à la limite, je préfère des pragmatiques opportunistes à des idéologues.
Encore faudrait-il que la droite française fût un jour un chouillat libérale.
La droite française est étatiste, elle l’a toujours été et le restera
Le FN c’est le programme de Mélenchon mélangé à une partie d’extrême droite plus classique…
Sur l’injonction sévère que lui a adressée le peuple de France le petit prof de Science Po Hollande a été contraint de renvoyer d’un bloc la bande de joyeux copains qui a mené la France au fond du gouffre. Il a gardé le moins dévalué d’entre eux comme futur chef. Il est dommage que, lors de l’aveu de cet échec qui lui incombe intégralement, Hollande n’ait pas cru devoir s’abstenir de prendre un ton des plus professoral et déplacé pour affirmer très sûr de lui aux gamins que nous sommes, qu’il savait heureusement très bien comment arranger ses sottises en un tour de mains. Il continue à nous prendre pour ce que nous ne sommes pas. Dans la situation où il se trouve, il a gaspillé un pouvoir hégémonique rarissime et ne peut plus continuer à se conduire en chef d’un parti devenu largement minoritaire pour devenir enfin un vrai Président de la République obligé de dissoudre l’Assemblée pour légitimer son maintien au pouvoir. Il ne parait pas en avoir pris conscience, contrairement à ses prédécesseurs Mitterrand et Chirac qui ont accepté de gré ou de force une cohabitation. Cerise sur le gâteau, il y trouvera l’occasion de se débarrasser des verts qui ne jurent que par la décroissance humaine tout à fait hors de saison. ! En 2006 l’Enfumeur avait juré de « Démissionner en cas de crise profonde au lieu de se contenter de changer de Premier ministre ? » Mais ça, c’était avant…
et pourquoi personne a droite ne proposait de faire un front republicain contre le front de gauche et le PC?
Parce que l’extrême gauche tient les médias, la kulture, les syndicats, les partenaires dit sociaux ( toute la société civile financée par subventions en gros), l ‘UMP n’aura pas leur coopération dans cette opération. L’UMP et le PS se partagent le pouvoir décisionnel, mais c’est bien l’extrême-gauche étatiste et constructiviste qui tire les ficelles idéologiques.
L’auteur regarde manifestement dans sa lorgnette par le mauvais bout.
La droite a gagné par défaut et sans effort. Le PS a fait suffisamment de cocus qu’au sein du parti ils n’ont qu’ à s’enprendre qu’à eux même d’être aussi nuls.
Parler de vague bleue quand près de la moitié des gens ne votent plus, faut avoir beaucoup de merde dans les yeux.
“Dans les villes de plus de 1.000 habitants, la droite se situe à 45%, la gauche à 43%, le FN à 7%. Raz-de-marée de la droite, avez-vous dit ?”
Cher ami, vous oubliez que ces élections concernaient également les groupements de communes.
Et là …
Paris Métropole sera vraisemblablement à droite, de même que Marseille Provence Méditerranée, le Grand Lyon, la Communauté Urbaine de Bordeaux (tête hilare de Juppé) ou encore Lille Métropole (tête d’enterrement d’Aubry), etc…
Ce qui amplifie la victoire de la Droite et va vraisemblablement faire re basculer le Sénat.
Cependant, d’accord avec vous sur le point que c’est plus la gauche qui a perdu que la droite qui a gagné.
http://observatoiredumensonge.com/2014/03/28/en-route-pour-2017/
http://www.lemonde.fr/municipales/article/2014/03/31/le-ps-defait-par-la-vague-bleue-de-l-ump-et-la-poussee-du-fn_4392490_1828682.html
la droite a 572 villes de plus de 10000 hab contre 349 pour la gauche (en comptant l’extreme gauche 56), 13 pour l’extreme droite (10 fn). oké il y a eu bcp d’exagération mais comme meme vous minimisez…..
heureusement qu’il y a bayrou…
bayrou ! mein liebling fuhrer
Et son pas de deux avec Juppé va valoir son pesant de cacahouettes.
La “droite” sans idées sans convictions et sans testicules dans toute sa splendeur !!!
Socialiste “light”??, quelle différence existe t il entre le PS et l’UMP au pouvoir? aucune…