La réussite la plus étonnante du président Obama

Pourquoi le président Obama pourrait être qualifié de « libéral de l’année ».

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La réussite la plus étonnante du président Obama

Les points de vue exprimés dans les articles d’opinion sont strictement ceux de l'auteur et ne reflètent pas forcément ceux de la rédaction.
Publié le 24 décembre 2013
- A +

Par Daniel J. Mitchell, depuis les États-Unis.

Voilà près de cinq ans qu’Obama est président des États-Unis. Quelle est sa réalisation la plus importante ? Il s’agit d’une question grave, donc pas de blagues sur le prix Nobel qu’il a reçu du simple fait de ne pas être Bush. Et aucune réponse partisane républicaine sur l’élection de 2010, non.

Mettez-vous à la place d’un futur historien et réfléchissez à ce que vous pourriez indiquer dans un ouvrage pour décrire la plus grande réalisation d’Obama.

Je ne pense pas que quiconque, quelles que soient ses idées politiques, penserait à la soi-disant relance. Les partisans d’une réduction de la taille de l’État diront qu’il s’agit d’un gaspillage d’argent fondé sur une application de la théorie keynésienne profondément viciée. De leur côté, les partisans de l’étatisme ne sont pas non plus de grands fans de la relance d’Obama : ils sont mécontents parce qu’ils considèrent qu’Obama devrait dépenser encore davantage d’argent.

relance américaine

Une autre réponse possible pourrait être l’Obamacare. Les libéraux et les conservateurs, inutile de le rappeler, diraient qu’il s’agit d’une réalisation importante comme ils pensent que le Titanic a réalisé un voyage inaugural important. Les gauchistes, quant à eux, ne peuvent évidemment pas être satisfaits de la façon dont l’Obamacare est en train d’imploser dans l’immédiat, même s’ils peuvent néanmoins penser que cela en vaudra la chandelle à moyen terme dans la mesure où davantage de gens seront pris en charge par l’État (bien qu’ils pourraient regretter leur choix sur le long terme).

La mort d’Oussama ben Laden pourrait probablement être une bonne réponse. Mais si le terrorisme et les conflits avec le monde islamique demeurent une question centrale à l’avenir, alors je pense que ce succès du SEAL Team 6 ne sera plus considéré comme un événement faisant toute la différence.

Mon point de vue est que les évolutions de l’opinion publique pourraient bien être la réalisation du Président la plus significative et la plus durable. Jetez un œil sur ces résultats remarquables qui viennent d’être publiés par Gallup. Une proportion record de la population dit maintenant qu’un État de taille importante est la plus grande menace pour l’avenir de la nation.

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Eh bien ! J’aurais envie dire que cela prouve l’efficacité du Cato Institute (et il y a des données indépendantes pour soutenir cette position), mais je suis bien obligé d’admettre qu’une bonne partie du mérite revient à Obama.

Plus étonnant encore, le président Obama a produit une chose hors de portée des capacités du Cato Institute. Il est parvenu à convaincre les militants démocrates que l’étatisme constitue une menace sérieuse. Regardez l’évolution radicale des pourcentages depuis 2008.

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Ce qui est particulièrement étonnant dans cette évolution concernant les démocrates n’est pas qu’ils soient 56% à voir désormais l’étatisme comme la principale menace d’aujourd’hui, comparativement à 32% il y a environ cinq ans. Ce qui est surprenant, c’est que ce changement se soit produit avec un démocrate à la Maison-Blanche. C’est digne d’intérêt parce que les militants républicains ou démocrates ont tendance à déclarer que les choses sont bonnes ou mauvaises selon que « leur équipe » est aux affaires ou non.

Bien que ces chiffres soient remarquables, je suppose qu’il est trop tôt pour dire que l’inquiétude croissante à l’égard de l’étatisme est la réussite la plus importante de la présidence d’Obama.

Cela étant dit, l’anxiété vis-à-vis d’un État de taille trop importante est susceptible de déboucher sur de grands changements politiques en 2014 et 2016, et ces changements politiques pourraient ensuite conduire à d’importantes réformes politiques telles que des réformes sociales ou des réformes fiscales.

Et si cela arrive, alors l’évolution de l’opinion publique durant les années Obama pourrait se révéler extrêmement importante. En d’autres termes, Obama pourrait bien être un nouvel Herbert Hoover – un politicien dont la politique étatiste ouvre la voie à des changements impressionnants dans la politique publique.

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Les dépenses publiques avaient augmenté de 47% au cours de la présidence de Hoover.

 

Et si cela devait arriver, Obama mériterait vraiment d’être nommé « libéral de l’année ».

Remarque : Alors qu’un État obèse constitue la plus grande menace pour l’avenir du pays, les grandes entreprises de même que les grands syndicats peuvent être très dangereux pour la liberté quand ils copinent avec l’État.


Sur le web.
Traduction : Raphaël Marfaux pour Contrepoints.

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  • La réussite libérale d’Obama est, à mes yeux, le libre-échange : Sous Bush les démocrates s’y opposaient, les Républicains étaient pour. Sous Obama il y a un fort consensus bipartisan : les traités avec la Colombie, le Panama et la Corée du Sud ont pu être signés, le Trans-Pacific Partnership (un traité de libre-échange hyper ambitieux qui réunit 12 pays du Pacifique et ouverts à tous ceux qui le souhaiteraient, même la Chine) sera terminé et ratifié très bientôt et enfin les discussions pour un accord de libre-échange entre USA et Union Européenne a été initié par lui(et ce serait historique vu le poids des 2 économies).
    Non seulement il aura permis aux USA d’être plus ouverts aux exportations et investissements d’une grande partie du monde, mais aussi à cette grande partie du monde d’être plus ouverte, plus efficace…En particulier le Japon, connu pour être plutôt fermé à la compétition étrangère et au monde en général.

    C’est ce qui fait que même si Obama aura été décevant au final, surtout en politique intérieur, je ne peux pas le détester.

    Pour l’état providence c’est beau à voir.
    C’est une excellente chose au final, et c’est très rassurant pour l’avenir des Etats-Unis.
    Du coup même si Hillary Clinton gagne en 2016 elle pourrait quand même réformer l’Etat providence, comme Bill Clinton l’avait fait.
    Si c’est un Républicain, sans doute Christie, la tâche n’en serait que plus facile.

  • Il y a quelques mois, Time magazine avait fait un article assez fouillé, vantant l’Etat à minima du Texas comme une application au terrain des thèses républicaines. C’est un bon complément au billet ci-dessus, fort intéressant en lui-même :
    http://content.time.com/time/magazine/article/0,9171,2154995,00.html

    • Le Texas est un Etat absolument extraordinaire, au moins du point de vue économique.
      -Une croissance de 4,8% en 2012
      -un gros excédent budgétaire de 8 milliards de $
      -près de 16 milliards de $ dans un fond d’urgence,
      -impôts très bas
      -faire des affaires y est très facile et rentable
      -350 000 emplois créés en 2012, et dans un Etat de 26 millions d’habitants c’est hallucinant, ça représenterait 850 000 emplois en France si on proportionnait.
      -Près de 450 000 habitants gagnés, ce qui est gigantesque pour un Etat de 26 millions d’habitants
      -L’Etat attire des travailleurs de tout le pays mais aussi de plus en plus d’immigrés internationaux
      -Le Texas est le plus grand Etat exportateur du pays et de loin, avec forte croissance d’ailleurs.
      …etc…

      Donc oui c’est vraiment du lourd. D’ailleurs des Etats américains cherchent à s’en inspirer en facilitant leur paperasserie, baissant leurs impôts..etc..et ça marche !

  • Hollande, à sa manière, est en train de réaliser en France un exploit similaire à celui d’Obama. Chez nous aussi, les changements politiques vont être impressionnants.

    Cette crise est bien la dernière de la social-démocratie en déroute, pas seulement pour des raisons financières. C’est toute l’idéologie mortifère des socialistes qui va morfler.

  • vous oubliez qu’il a aussi booste les ventes d’armes comme jamais…

  • Obama restera comme celui qui a fait du libéralisme sans le savoir, comme M. Jourdain !

    En fait, sa seule réussite sera d’avoir démontré que n’importe qui, sans expérience aucune, avec juste une pigmentation alternative, un profil de médaille, et quelques bons mots, peut décrocher la Maison Blanche

    Quand les gens sont pauvres, ils adorent des lieux riches : on voit les pays d’Amérique latine aligner les églises dégoulinant d’ors, parce que mieux vaut un faste partagé que rien du tout.

    Aux USA obamesques, ces mêmes populations pauvres se sentent plus riche parce que les fillettes d’Obama vont dans un collège hors de Prix, partent en vacances dans une immense Boeing pour elles toutes seules, et que quand leur papa se sent à l’étroit pour méditer dans le pavillon de banlieue présidentiel, il embarque dans Hélico One pour le simple plaisir de compatir en altitude.

    Pourquoi lui en demander d’avantage, alors que son Prix Nobel à titre spéculatif doit trôner sur la cheminée du salon ? 🙂

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