Créer de l’emploi pour les jeunes en Afrique ?

L’Afrique a besoin de davantage que de déclarations. Les compétences entrepreneuriales doivent être inculquées à la jeunesse africaine.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Créer de l’emploi pour les jeunes en Afrique ?

Publié le 1 octobre 2013
- A +

L’Afrique a besoin de davantage que de déclarations. Les compétences entrepreneuriales doivent être inculquées à la jeunesse africaine.

Par Chofor Che.
Un article de Libre Afrique.

Une déclaration d’intention a été signée au siège de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba, en Éthiopie, au début du mois de septembre, entre la Commission économique des Nations unies pour l’Afrique (UNECA), la Commission de l’Union africaine (CUA), l’Organisation internationale du Travail (OIT) et la Banque africaine de développement (BAD).

Dans un article publié le 14 septembre 2013 sur BizTechAfrica, un réseau social spécialisé dans les affaires africaines, en particulier dans le secteur des TIC, la cérémonie de signature a commencé avec un mot du Commissaire de l’UA des affaires sociales Dr. Mustapha S. Kaloko, qui a insisté sur l’importance de cet accord à fournir une plate-forme unifiée par le biais de laquelle l’emploi des jeunes en Afrique peut être promu.

La déclaration impute à chacune des organisations internationales ci-dessus la responsabilité de créer des opportunités d’emploi pour stimuler le développement et l’autonomisation de la jeunesse en Afrique. Selon BizTechAfrica, cette initiative commune pour l’emploi des jeunes en Afrique exige que les quatre organisations internationales susmentionnées se concentrent sur la production de connaissances, sur l’intervention au niveau des politiques et sur des interventions directes.

Selon la déclaration, l’Union africaine est obligée de « défendre, promouvoir et surveiller la mise en œuvre de la Déclaration sur la promotion de l’emploi et de lutte contre la pauvreté qui a été adoptée lors du sommet extraordinaire des chefs d’État et de gouvernement africains au Burkina Faso en septembre 2004 ».

Voilà encore une énième déclaration peu convaincante qui s’ajoute à de nombreuses autres déclarations signées par des organisations internationales, et qui ont échoué. Au lieu de stimuler les marchés et les petites et moyennes entreprises sur le continent, des organisations internationales comme la BAD et l’ONU ont décidé de continuer à signer des déclarations creuses. Ces déclarations n’ont pas de sens si les gouvernements d’Afrique centrale n’y adhèrent pas. En fait, la tenue de ces réunions et la signature de telles déclarations constitue un gaspillage de temps et d’argent des contribuables.

L’Afrique a besoin de davantage que de déclarations. Le fondement du capital humain des Africains, en particulier les jeunes, doit être orienté vers la production – et non la consommation, en particulier des produits occidentaux. Les jeunes africains ont besoin d’être frottés à des initiatives entrepreneuriales qui s’intègrent davantage dans la coopération Sud-Sud. Les compétences entrepreneuriales doivent être inculquées à la jeunesse africaine.

Le secteur privé en Afrique demeure poreux. Au lieu de signer de tels accords et de donner une aide financière aux pays africains, aide qui finit par se retrouver sur des comptes bancaires à l’étranger, les organisations comme la BAD, l’OIT et l’ONU devraient repenser leur stratégie en veillant à ce que la jeunesse africaine fasse partie intégrante de la renaissance de l’Afrique.

La création d’entreprise et de partenariats commerciaux entre les jeunes d’Afrique et ceux de la diaspora pourrait être une voie à suivre. Encourager les jeunes à participer au gouvernement local est une autre avenue qui n’a pas été exploitée.

Cela amène à s’interroger sur le rôle de collaboration de l’État en Afrique dans le fait de veiller à ce que de telles déclarations axées sur l’emploi des jeunes portent ses fruits. Les États africains doivent enfin voir leur jeunesse comme l’avenir et travailler en collaboration avec elle pour s’assurer que l’Afrique atteigne son plein potentiel.

Il faut en outre se débarrasser du vieux système éducatif obsolète hérité des anciens maîtres coloniaux, et adopter un système éducatif fondé sur le développement des entreprises et la croissance.

Voilà des moyens qui, s’ils sont bien pensés et mis en œuvre, peuvent être bénéfiques à la jeunesse africaine.


Cet article a paru initialement en anglais sur AfricanLiberty.org. Traduction : Libre Afrique.

Voir les commentaires (4)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (4)
  •  » L’Afrique a besoin de davantage que de déclarations. Le fondement du capital humain des Africains, en particulier les jeunes, doit être orienté vers la production – et non la consommation, en particulier des produits occidentaux. (…) Il faut en outre se débarrasser du vieux système éducatif obsolète hérité des anciens maîtres coloniaux, et adopter un système éducatif fondé sur le développement des entreprises et la croissance.  »
    Il faut… pourquoi cette forme neutre qui semble faire porter la responsabilité de ce qu’il y aurait à faire en Afrique sur d’autres que les africains eux-mêmes ?
    Intervenez auprès des responsables politiques africains au lieu d’exhorter les organismes internationaux à agir autrement.

  • Drôle de texte !
    C’est paradoxale de demander à des personnes de devenir des entrepreneurs…

    • Clair, mais ils doit être surement plus facile de devenir entrepreneur en Afrique avec 3 fois rien qu’en France ou il demande des tonnes de justificatifs.
      Je me rappel une fois, deux amis voulaient ouvrir une société et m’avaient demandé d’être gérant. On commence la paperasse administratives et ils nous disent texto : « Pour nous c’est bon. Si la banque est OK, la société peut être formée ».
      Comment peut-on commencer un business si c’est la banque au final qui fait la pluie et le beau temps?!

  • Tout ceci me semble écrit dans un bureau à Paris ou ailleurs !

    Le jeune africain est souvent un entrepreneur né, et n’a pas de leçons à recevoir de fonctionnaires !

    Mais son marché intérieur étant plutôt pauvre, il a besoin de débouchés extérieurs.

    Certaines initiatives sont remarquables, comme celle du CDI (Centre de Développement Industriel) issu de l’UE, qui met en oeuvre les conventions de Lomé en favorisant des joints ventures directes entre PME européennes et des pays ACP. De remarquables réussites grâce à des fonctionnaires qui connaissent les processus industriels, les PME et le terrain africain comme leur poche. Mais ces actions sont des collections de cas isolés, et si elles modifient les mentalités, elles ne vont pas tout résoudre.

    Il faut en fait cesser toutes subventions, sauf aides éventuelles à des infrastructures, payées à la réception après contrôles de nos ingénieurs, pour éviter les coulages.

    Il faut développer les conventions de Lomé, et ouvrir nos frontières aux productions africaines pour encourager leurs exportations.

    et bien entendu, il faut continuer à « les exploiter » (comme disent les gauchos décérébrés) en achetant un maximum de leurs industries extractives et de leurs ressources agricoles pour permettre aux Etats, qui ne peuvent guère compter sur les impôts, d’alimenter leurs caisses en royalties.

    Mais cessons de jouer les directeurs de conscience, les esprits supérieurs, les colonialistes repentants, cela devient obscène.

    Sachons simplement que rien ne permettra de résoudre l’emploi des jeunes, comme dans tout pays exposé à la sur-natalité.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Les auteurs : Miruna Radu-Lefebvre est Professeur en Entrepreneuriat à Audencia. Raina Homai est Research Analyst à Audencia.

 

Au travers des interactions entre entreprise et territoire, un ancrage se construit dans le temps. Celui-ci apparaît particulièrement fort pour les entreprises familiales qui restent sur le même territoire pendant des années, parfois des générations. Le territoire donne une certaine couleur à l’identité d’une entreprise comme à l’identité des individus qui la composent. L’ancrage territorial s’expr... Poursuivre la lecture

Le monde du management est noyé sous les mots-valises, les expressions à la mode et les concepts creux. C’est un problème parce que mal nommer un phénomène, c’est s’empêcher de pouvoir l’appréhender correctement, et donc de pouvoir le gérer.

Un bon exemple est celui de l’expression technologie de rupture, très trompeur.

Je discutais récemment avec le responsable innovation d’une grande institution, qui me confiait : « La grande difficulté que nous avons est d’identifier parmi toutes les technologies nouvelles celles qui sont vra... Poursuivre la lecture

C’est la question que tout le monde se pose :

les associations de consommateurs qui soupçonnent les producteurs, mais aussi les grandes surfaces de s’enrichir en période de crise ; les producteurs, intermédiaires et distributeurs qui ne cessent de se réunir au moins mensuellement pour ajuster le taux ; la classe politique qui se partage entre ceux qui pensent que le pouvoir fait tout pour sauvegarder le pouvoir d’achat (par exemple en contrôlant les prix des produits de première nécessité) ; ceux qui se révoltent contre les politiques fi... Poursuivre la lecture
Voir plus d'articles