Un coupable vivant dans le luxe à 29 000 francs suisses par mois et une victime laissée pour compte par la justice, un cas isolé ?
Par Stéphane Montabert, depuis Renens, Suisse.
Le Blick a lancé un pavé dans la mare (relayé par Le Matin en Suisse romande) en révélant la situation de « Carlos », un jeune bien connu de la police zurichoise qui le qualifie de véritable bombe à retardement.
Notre individu se fait connaître de façon remarquable en juin 2011, lorsqu’il poignarde un jeune Turc de 17 ans à Zurich. Carlos a alors quinze ans. Un an et demi après les faits, il est reconnu coupable d’une ribambelle de chefs d’accusation : menaces, résistances à agents, voies de fait, infraction à la loi sur les stupéfiants et à la loi sur les armes.
Mais Carlos est mineur. Sa peine est commuée en « hébergement ouvert sous surveillance constante » par le Tribunal des Mineurs du canton de Zurich. Et quand le Tribunal des Mineurs du canton de Zurich inflige l’hébergement ouvert sous surveillance constante à un mineur, il ne plaisante pas. Tenez-vous le pour dit, la justice ne fait pas les choses à moitié.
Notre jeune criminel aura donc ainsi le loisir de profiter d’un appartement tous frais payés de quatre pièces et demi à Reinach dans le demi-canton de Bâle-Campagne, « avec services de nettoyage, de buanderie et de cuisine » précise le quotidien. Pour parfaire son instruction, il a droit à un enseignement privé. Et à un avocat, naturellement.
L’équipe aux bons soins du condamné totalise une dizaine de personnes pour des coûts mensuels de 29 000 francs. Depuis le début de l’exécution de la « peine », la facture dépasserait déjà le million.
Carlos subira ce traitement inhumain jusqu’en 2018. Il aura alors 22 ans et, libéré du terrible châtiment de la justice, pourra enfin chercher à se reconstruire. Gageons que les cours de boxe thaïlandaise qu’il reçoit entre-temps du multiple champion du monde de la discipline Shemsi Beqiri, là encore aux frais du contribuable, l’aideront à traverser cette douloureuse période de son existence.
Comme on s’y attend, la situation de Carlos suscite quelques réactions, mais finalement pas grand-chose. La conseillère nationale UDC zurichoise Natalie Rickli estime que « toute cette histoire est un scandale », mais que vaut la voix d’une élue UDC ? L’appartenance même à ce parti suffit à prouver qu’elle ne comprend rien à rien. La notion de réinsertion la dépasse, par exemple. Les UDC ne sont bons qu’à enfermer les gens et jeter la clef. D’ailleurs, le porte-parole du Tribunal des mineurs explique doctement au Tages Anzeiger que dans le Canton de Zurich, le coût moyen des mesures d’accompagnement d’un mineur condamné s’élève à 330 francs par jour, soit 10 000 francs par mois.
Au triple de cette somme Carlos se situe évidemment au-dessus, mais son cas n’a finalement rien d’exceptionnel. Si 29 000 francs mensuels payent un appartement de quatre pièces et une équipe de dix personnes (et des cours d’arts martiaux donnés par un champion du monde) que permet le tiers de ce montant ? Une situation moins confortable, mais probablement assez coquette. Un grand studio et seulement trois personnes, peut-être. Je ne sais pas pour vous, mais avec 10 000 francs par mois net d’impôt je pense qu’il y a de quoi s’assurer un certain train de vie.
Le bon juge pour enfant Hansueli Gürber, directement mis en cause par ces révélations, pourra compter sur le soutien sans faille de tout l’establishment. Mais Carlos n’est pas, ne peut pas être un accident. Des cas comme Carlos existent évidemment depuis des années, couverts sous le sceau de la connivence entre les différents intervenants de la « chaîne d’incarcération », du juge à l’armée d’éducateurs chargés de s’assurer de l’exécution de la sentence. Le confort de Carlos est aussi leur confort à eux. Ils vivent grassement de ces budgets.
Si l’histoire de Carlos a bien quelque chose de singulier, c’est d’être parvenue jusqu’aux journaux.
Une personne en particulier vit mal le confort du condamné – sa victime. Selon le 20 Minutes, le jeune Turc n’a toujours reçu aucun dédommagement et ressent quotidiennement des douleurs :
« Il est choyé alors que moi je souffrirai toute ma vie des séquelles de son acte. Que ce soit mes collègues ou ma famille, personne ne comprend qu’on en fasse plus pour l’agresseur que pour la victime. »
Quelle pauvreté dans le raisonnement ! Mais la récidive, y as-tu seulement pensé, jeune homme? N’estimes-tu pas que tout doive être fait pour empêcher qu’il ne replonge, sans calculs mesquins sur le coût de ceci ou cela ? Crois-tu que le pauvre Carlos ne se morfond pas de son crime et ne lutte pas de toutes ses forces, lui aussi, pour effacer le traumatisme ? Au vu des priorités budgétaires de la justice zurichoise, la conclusion, implacable, doit s’imposer : il a beaucoup plus souffert que toi.
La finalité d’une réinsertion réussie comme celle de Carlos est incompréhensible pour le commun des mortels. Heureusement, de tels individus sont rares dans les hautes sphères de la justice. Les gens normaux, eux, ne comprennent pas – et c’est précisément ce qui en fait des gens normaux. La femme de ménage de Carlos, par exemple, chargée de nettoyer un appartement qu’elle n’aura jamais les moyens de se payer. Mais, trimant comme une esclave pour s’acquitter d’impôts dont une partie sert à offrir une vie de confort à de jeunes criminels, a-t-elle seulement le temps d’y penser ?
Mise à jour (30 août): toujours par le Blick, et toujours repris dans Le Matin, on en apprend davantage sur « Carlos ». L’adolescent turbulent aurait tenté de tuer sa mère après l’avoir menacée et frappée à plusieurs reprises. D’après lui, il n’aurait plus supporté qu’elle se prostitue pour subvenir à ses (fort modestes) besoins.
Devant le Tribunal des mineurs, Carlos aurait émis le souhait de suivre des cours d’arts martiaux, estimant qu’il serait ainsi plus à même de renoncer à la violence envers sa mère. Je laisse à d’autres le soin d’établir le lien de cause à effet. L’instance aurait alors donné son accord et organisé pour lui une formation aux frais du contribuable !
Alors que par un hasard du calendrier ces nouvelles tombent en même temps que le rapport très attendu sur l’affaire Marie, la Suisse semble plus malade que jamais de sa justice et des idéologues pusillanimes qui y officient.
Monsieur Montabert, pourriez-vous me communiquer les coordonnées du juge d’application des peines de la région de Zermatt ? En effet, j’adore le ski que je pourrais pratiquer 6 mois de l’année au moins, mais aussi les grandes virées en skidoo mais 150 bourrins minimum, il faudrait aussi que je puisse basculer sur Cervinia, mais c’est en Italie, peut-être quelques difficultés à envisager ! Donc pour résumer, je voudrais savoir qui poignarder pour être condamné à tout ça !
Malheureusement, la Suisse n’est pas parfaite, et une infâme discrimination réserve ce traitement à des mineurs au moment des faits. il est bien sûr prévu de mettre fin à cette injustice, mais le peuple (inculte et rétrograde) semble résister au progrès social.
Et si au final il ne récidivait pas ? Il est possible que l’éducation qu’il reçoit lui permette de sortir de son milieu social originel plutôt sordide (personne ne rêve d’une mère prostituée, le fusse t’elle pour de nobles raisons) et qu’il ne reproduise pas son schémas sur ses enfants. Il est possible que les sports de combat l’aident à canaliser son agressivité. Je suppose qu’il n’y à pas besoin de tous le confort dont il dispose, mais ça me parait être un projet plus réfléchi que 5 ans de taule « standard » ou le seul enseignement qu’il recevra lui permettra de mieux y retourner peu après sa sortie.
Il est aussi possible que ça ne marche pas du tout. Pour ma part, je pense que chacun à le droit à une seconde chance. Que ça soit l’homme de 50 ans obèse tabagique qui fait un infarctus et à qui on pose un stent avec l’instauration d’un traitement adapté, ou un jeune à la dérive. Je parle de seconde chance, pas de 3ème, de 4ème ou de énième chance. La prison ayant un tel taux d’échec aujourd’hui, si on ne croit pas en l’humain et en sa « rémission », autant avoir la main un peu plus lourde sur les injections de potassium.
Je suis contre la prison telle qu’elle est actuellement pensée, et je pense que les programmes tels qu’énoncés dans cet articles sont plus utiles, on plus de chances d’aboutir à quelque chose de bon. La ou je ne sais pas vraiment ou me placer, c’est sur le financement par le contribuable.
« La ou je ne sais pas vraiment ou me placer, c’est sur le financement par le contribuable. » Et s’il travaillait pour payer sa rééducation ? A raison de 14 heures par jour à repeindre sa cellule, biner le potager ou élever des cochons pour se nourrir, le coupable n’aurait matériellement plus le temps de faire des victimes et le contribuable se trouverait épargné de frais indus. L’économie réalisée permettrait en outre d’indemniser la victime car, s’il y a eu victime, c’est que l’Etat disposant du monopole de la violence a échoué dans sa mission. Le problème de la prison telle qu’elle est conçue dans nos contrées n’est pas la récidive, c’est l’oisiveté, mère de tous les vices, ainsi que chaque honnête citoyen correctement éduqué le sait.
Oh, j’ai la larme à l’oeil en vous lisant.
Vous avez raison : il faut récompenser les criminels pour leurs actes aux frais des victimes, cela les découragera de cette violence…
Finalement, ce n’est que la transposition foireuse de cette pseudo théorie de la paix sociale…
La « théorie de la seconde chance » fournit malheureusement une inespérée seconde chance de tuer violer torturer, dans ce cas…
C’est cher payer pour les beaux principes, surtout que c’est une seule personne qui paye le prix, un prix que même le plus riche d’entre nous refuserait de payer.
La théorie de la seconde chance est déjà appliquée, puisque tout le monde sort un jour de prison. Je préfère qu’un criminel qui sort de prison ait reçu une éducation autre que « repeindre sa cellule » et « donner à manger aux cochons qui vont le nourrir », quelque chose de plus abouti qui l’élèvera intellectuellement et socialement, et lui permettra d’envisager sa vie autrement que par la violence. Si la prison ne permet pas ça, et fait ressortir les criminels dans le même état qu’à l’entrée, et qu’on est dont quasi surs d’une récidive, autant éliminer le problème en éliminant le criminel. Mais éthiquement, humainement, n’est-ce pas un pas en arrière?
Voilà ! Tout est avoué dans le précédent commentaire : « une éducation autre ». Nous savons désormais que les peintres en bâtiments et les agriculteurs sont des sous-hommes qui ne méritent que le mépris des élites intellectuelles socialistes, élevées très loin, là-haut, au-dessus de la masse grouillante de la population des victimes. Et leurs amis les criminels doivent évidemment recevoir la même éducation élitiste qu’eux, et payée par les victimes si possible.
Vous savez, des gens pauvres qui vivent dans un environnement malsain, il y en a beaucoup, vraiment beaucoup, qui ne deviennent pas des criminels.
Pourquoi ces gens qui respectent autrui n’auraient pas droit à un tel traitement de faveur ?
Quelqu’un qui commet un crime doit payer, point barre.
Réfléchissons à la manière de faire pour éviter qu’il s’enfonce après avoir payé, mais qu’il paye bordel !
Je rejoins totalement Cavaignac. Il devrait bosser pour payer tout ça et à la fin de la « peine », il devrait avoir une dette.
Ainsi pourrions-nous imaginer qu’un condamné doive choisir la firme privé qui l’aide à se bâtir un avenir et dont il devra payer la facture.
Cavaignac, ce dernier commentaire est une déformation éhontée de mes propos. Lancez-vous dans la politique, vous avez de bonnes bases.
Je ne dénigre pas le métier d’agriculteur, mais si pour vous il consiste à « nourrir les cochons qu’ (ils) mangent », je vous invite à sortir du 19ème siècle. Si vous voulez apprendre à un criminel à réfléchir « seul » ne vous étonnez pas qu’à sa sortie il ne pense pas « société » et qu’il aille vers les activités les plus lucratives pour lui. Besoin d’un dessin ?
Quand au fait qu’il doive payer, bien sur que oui ! Par la prison et la perte de droits d’une part, puis financièrement. Est-il inimaginable de le former correctement à un métier (et pas en le faisant nourrir 3 poules, repeindre 4 murs et peler 5 patates) afin qu’il soit aussi rentable et compétitif sur le marché de l’emploi qu’un « non-criminel », et de payer sa dette via des retenues sur salaire ?
15 lignes de V et pas un mot pour la victime. Un turc… ceci expique peut être cela.
Why not mais ce qui n’est pas normal c’est que le mineur honnête est dans une situation pire que si il avait un comportement délictueux.
Oui, l’état ne se mobilisera que sur ce qui fait désordre dans le paysage… Une victime résignée ne mobilisera pas son attention.
C’est abuser cet article. On y voit le conte feux de l’UDC pour cacher la foret de M.Legris.
En gros si la guère d’irak 3 mia, les irakien on gagné 3 mia. Bravo M.Montablard
Je pense que ce garçon a sa place en centre de rééducation suivant les dispositions du Code pénal Japonais.Jusqu’ l’age de 25 ans au maximum…Je rappelle que cela a été proposé par JM le Pen en 2007 pour faire face efficacement à la délinquance et la criminalité juvénile.Notamment dans les affaires de violence.
Commant ça marche, un « centre de rééducation suivant les dispositions du Code pénal Japonais » ?
Il s’agit d’un centre sécurisé ou le jeune délinquant ou criminel est pris en charge par des personnes formé au maintien d’une saine discipline souvent d’anciens policiers( il n’y a pas officiellement d’armée au Japon) et dans le quel les enfants qui y sont placés en raison de leur crimes ou délits reçoivent une éducation morale ,scolaire et professionnelle appropriée. Au Japon un mineur entre 14 et 20 peut y être retenu sur décision du tribunal de la famille jusqu’à l’age de 26 ans en principe.Pour les responsabiliser il est souhaitable qu’ils travaillent pour couvrir une partie des fais occasionnés par leur conduite.L’autre partie des frais étant a la charge des responsables de l’enfant.
Il faudrait lui présenter Dexter Morgan. Just for ze fun.
C’est choquant en effet, mais on ne pratique plus le bannissement…et, si vous et moi, avons la trouille d’aller en prison, je pense que ce carlos n’en a rien à faire …
Quelle serait la solution à adopter selon l’auteur?
On a cru progresser en supprimant les culs de basse fosse …
Il me reste deux trois balles de .40 à la maison…
Et reste d’envoyer cette crapule précoce chez le veto.
Faudrait pas trop que ça se sache. C’est un coup a ce que tous les « jeunes » de 17 ans qui n’ont pas les moyens de se payer le permis de conduire, volent une voiture et blessent quelques piétons qui n’avaient rien demandés pour pouvoir avoir leur permis payé par l’état en plaidant que si ils avaient pu contrôler leur voiture il n’y aurait pas eu de blessé.
Et si on tentait de prendre les choses à l’envers : plutôt que de tout le temps se demander comment punir au mieux les coupables de délits, pourquoi ne pas imaginer de baisser leur nombre en incitant les « bonnes conduites » par un système de récompense ?! (Ex : Je ne roule jamais au dessus des limitations de vitesse, je gagne un bon de réduction sur mon assurance auto. Je suis honnête et intègre pendant un an, je reçois une prime de « x » euros à Noël…) Pourquoi pas ? On ne l’envisage JAMAIS, mais ça mériterait réflexion, je trouve.
Reflexion intéressante…
Mais, de fait, ça ne changerait rien à terme.
Si tous ceux qui roulent à la bonne vitesse ont un bonus d’assurance : qui le paie ? Probablement une bonne partie de ceux qui justement respectent la loi (vu que dans votre système on ne punit plus celui qui faute).
Une fois de plus, je ne critique pas l’idée. Mais celle-ci fonctionne bien mieux dans un cadre « scolaire » où il est nécessaire d’apprendre les bonnes manières que dans un cadre différent où la sanction pour les mauvaises manière est immédiate (ostracisme, mise au ban, etc… même si ça devient légalement difficile).
Envoyez la facture à tous les généreux humanistes de gauche qui approuvent cette folie.