À quoi joue l’administration Obama en Syrie ?

Comment expliquer l’indécision de l’administration Obama dans la ges­tion de la crise syrienne ?

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À quoi joue l’administration Obama en Syrie ?

Publié le 11 juillet 2013
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Comment expliquer l’indécision de l’administration Obama dans la ges­tion de la crise syrienne ?

Par Victor Santos Rodriguez.

Le mer­credi 26 juin 2013, l’Obser­va­toire syrien des droits de l’homme a annoncé que la barre sym­bo­lique des 100.000 morts, depuis le début du sou­lè­ve­ment contre le régime de Bachar el-Assad en mars 2011, avait été fran­chie [1]. Des chiffres dif­fi­ci­le­ment véri­fiables, tant l’accès au ter­ri­toire syrien est limité, mais qui nous donnent néan­moins la pleine mesure de cette tra­gé­die huma­ni­taire. Dans un tel contexte, après vingt-sept mois d’affrontements san­glants, il convient de s’interroger sur les causes pro­fondes de l’enlisement de cette guerre civile.

L’impasse à laquelle nous assis­tons aujourd’hui en Syrie est la résul­tante d’une mul­ti­pli­cité de fac­teurs. L’intransigeance du régime d’Assad, l’opposition qui peine à par­ler d’une seule voix ou encore le fait que la révolte popu­laire ait été prise en otage par les inté­rêts géos­tra­té­giques contra­dic­toires des puis­sances régio­nales et inter­na­tio­nales [2] figurent parmi les rai­sons com­mu­né­ment avan­cées pour expli­quer le carac­tère inex­tri­cable du conflit qui déchire ce pays. Les ana­lystes évoquent ainsi sou­vent la rela­tive pas­si­vité des États-Unis, seuls capables de déblo­quer la situa­tion aux yeux de beau­coup. Une extrême pru­dence qui a de quoi sur­prendre quand on consi­dère les pen­chants inter­ven­tion­nistes des Amé­ri­cains dans la région…

Trau­ma­ti­sée par la guerre inter­mi­nable, très coû­teuse et en défi­ni­tive « inga­gnable » d’Afghanistan, mais sur­tout par le fiasco ira­kien, l’opinion publique amé­ri­caine semble plu­tôt hos­tile à un nou­vel enga­ge­ment mili­taire direct dans la poudrière moyen-orientale [3]. Par ailleurs, la pers­pec­tive de voir des groupes extré­mistes de l’opposition arri­ver au pou­voir dans l’après-Assad tem­père les « ardeurs huma­ni­taires » de nom­breux Amé­ri­cains. D’autres, en revanche, estiment que l’intervention en Syrie relève d’une impé­rieuse néces­sité. La bru­ta­lité indi­cible de la répres­sion doit ces­ser, et c’est aux États-Unis, dont le lea­der­ship mon­dial se doit d’être conti­nuel­le­ment réaf­firmé, de peser de tout leur poids pour en ter­mi­ner avec ce bain de sang et favo­ri­ser la mise en place d’un régime démo­cra­tique. Dans cet envi­ron­ne­ment empreint de doute et de conflic­tua­lité dis­cur­sive, moult obser­va­teurs expliquent l’indécision de l’administration Obama dans la ges­tion de la crise syrienne tant par son inca­pa­cité à faire des choix dif­fi­ciles en matière de poli­tique étran­gère que son manque de vision stratégique.

Tou­te­fois, cer­tains experts che­vron­nés, à l’instar de Daniel Drez­ner (Tufts Uni­ver­sity)et, quoique moins radi­caux, Alan Ber­ger (Bos­ton Globe) et Ste­phen Walt (Har­vard Uni­ver­sity) [4] , font une toute autre lec­ture de l’inaction rela­tive et l’indétermination appa­rente de Washing­ton. Pour eux, cette pru­dence répon­drait davan­tage à des cal­culs froids de real­po­li­tik. Les Amé­ri­cains épou­se­raient, en réa­lité, une stra­té­gie machia­vé­lienne – du nom du théo­ri­cien poli­tique de la Renais­sance Nico­las Machia­vel –, ration­nelle et déli­bé­rée, au ser­vice de leurs inté­rêts bruts. En fin de compte, ne serait-il pas bon, du point de vue des États-Unis, de faire per­du­rer le conflit, en appor­tant une aide dis­crète (non déci­sive) aux insur­gés ? La clé de voûte de cette ana­lyse est la posi­tion somme toute pri­vi­lé­giée des Amé­ri­cains aujourd’hui. Explications.

Tout d’abord, la pro­lon­ga­tion du conflit leur per­met d’affaiblir à bas coût deux de leurs prin­ci­paux enne­mis dans la région, l’Iran et le Hez­bol­lah, alliés chiites d’un régime syrien alaouite dont les doc­trines reli­gieuses trouvent pré­ci­sé­ment leur ori­gine dans le chiisme. En effet, la Répu­blique isla­mique d’Iran, dont la Syrie est le seul allié arabe, consacre de nom­breuses res­sources au sou­tien de la contre-révolution menée par le régime de Bachar el-Assad. Encore plus direc­te­ment impli­qué est le Hez­bol­lah qui lutte aux côtés des forces gou­ver­ne­men­tales syriennes. Les coûts sont bien évidem­ment écono­miques, voire humains en ce qui concerne le mou­ve­ment chiite liba­nais, mais pas seule­ment. L’image soi­gneu­se­ment culti­vée par l’Iran et le Hez­bol­lah de prin­ci­paux résis­tants régio­naux à l’impérialisme amé­ri­cain et israé­lien s’en voit égale­ment affec­tée. À tel point que même le Hamas, en la per­sonne d’un de ses chefs de file Kha­led Meshal, a décidé de se dis­tan­cer du Hez­bol­lah, mal­gré leur com­bat his­to­rique com­mun contre l’État hébreu. La popu­la­rité du Hez­bol­lah décline donc dans un monde arabo-musulman qui le per­çoit de plus en plus comme une simple marion­nette de l’Iran, et non plus comme un sym­bole de la résis­tance face à l’agresseur israélien.

Par ailleurs, l’image des deux alliés chiites de Damas n’est point la seule à être ter­nie. En blo­quant de façon sys­té­ma­tique toute réso­lu­tion du Conseil de sécu­rité condam­nant le régime san­gui­naire d’Assad, la Chine et la Rus­sie sont du « mau­vais côté de l’Histoire » [5] aux yeux d’une grande par­tie de la com­mu­nauté inter­na­tio­nale. À l’inverse, une fois n’est pas cou­tume, les États-Unis peuvent dif­fi­ci­le­ment être accu­sés de l’interventionnisme qui leur est si sou­vent repro­ché dans la région. Enfin, ce sont l’Arabie saou­dite et le Qatar qui portent l’essentiel du far­deau de l’aide appor­tée aux insur­gés syriens, per­met­tant ainsi aux Amé­ri­cains d’économiser de pré­cieuses res­sources finan­cières et mili­taires en temps de crise économique.

Vous avez dit immo­ral ? L’Histoire montre qu’en matière de poli­tique étran­gère, les scé­na­rios les plus cyniques sont tou­jours pos­sibles. Il suf­fit de se rap­pe­ler du rôle des États-Unis dans la guerre Iran-Irak des années quatre-vingt pour en avoir une triste illus­tra­tion. En outre, comme en témoigne la « guerre des drones » de l’administration Obama [6], le loca­taire actuel de la Mai­son Blanche s’est tou­jours dis­tin­gué par son impla­cable « prag­ma­tisme » dans la conduite des affaires du pays à l’international, et ce en dépit de ses dis­cours aux élans huma­nistes et idéalistes.

Tou­te­fois, au-delà du fait qu’il me soit impos­sible de sous­crire sans réserve à la per­ti­nence des argu­ments qui sous-tendent cette ana­lyse [7], et sans même entrer dans des consi­dé­ra­tions éthiques, je ne suis pas cer­tain que l’administration Obama ait déli­bé­ré­ment déve­loppé une telle stra­té­gie. Ber­ger et Walt semblent d’ailleurs être du même avis. À défaut de pou­voir connaître les inten­tions exactes des res­pon­sables poli­tiques amé­ri­cains, je serais plu­tôt tenté de croire qu’ils s’accommodent « sim­ple­ment » bien de la situa­tion. Pour eux, il s’agit de ne pas avoir à choi­sir entre « la peste et le cho­léra ». En d’autres termes, le main­tien du régime alaouite de Bachar el-Assad à la tête du pays, ren­for­çant par là même l’influence régio­nale de Téhé­ran et acces­soi­re­ment de Mos­cou, les hor­ri­fie tout autant que l’arrivée au pou­voir de fana­tiques reli­gieux poten­tiel­le­ment affi­liés à Al-Qaïda et fon­ciè­re­ment hos­tiles à l’Amérique.

Dans un tel contexte, « jouer la montre », main­te­nir le statu quo, lais­ser le conflit se per­pé­tuer, semble une approche sédui­sante pour les inté­rêts des États-Unis. C’est d’ailleurs la rai­son pour laquelle des intel­lec­tuels influents, tels que Daniel Pipes, n’hésitent pas à plai­der ver­te­ment pour que les Amé­ri­cains favo­risent la pro­lon­ga­tion de la guerre civile syrienne ! En ses propres termes : « les puis­sances occi­den­tales devraient gui­der les enne­mis vers un affron­te­ment inter­mi­nable en aidant le côté qui perd, quel qu’il soit, de manière à pro­lon­ger leur conflit » [8].

Pas­sons la teneur abjecte de ces pro­pos… car même d’un point de vue stra­té­gique, ils ne sau­raient faire sens. Sans doute com­mode à courte vue, cette stra­té­gie pour­rait en effet s’avérer désas­treuse sur le temps long ! Outre les risques d’embrasement de la région toute entière, négli­ger les dan­gers rela­tifs aux États en déli­ques­cence (fai­led states) serait une gros­sière erreur. Gare au retour de flamme ! Les États-Unis ne sont-ils pas encore en train de payer aujourd’hui leur dés­in­té­rêt pour l’Afghanistan après le retrait sovié­tique?

Pour en savoir plus à pro­pos de la situa­tion sur le ter­rain et les risques de pro­pa­ga­tion du conflit, je vous recom­mande vive­ment le der­nier rap­port publié par l’International Cri­sis Group datant du 27 juin 2013 et inti­tulé « Syria’s Metas­ta­si­sing Conflicts ».  À télé­char­ger ICI.


Sur le web.

Notes :

  1. Le 27 juin 2013, Navi Pillay, Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, parle d’au moins 93.000 morts.
  2. Karim Emile Bitar, « Guerres par pro­cu­ra­tion en Syrie, Une révo­lu­tion otage des enjeux régio­naux », La Monde Diplo­ma­tique, Nº 711 – 60ème année, Juin 2013.
  3. En ce qui me concerne, j’embrasse ici une concep­tion large du Moyen-Orient, qui, comme celle du Grea­ter Middle East de l’administration Bush, d’ailleurs tou­jours uti­li­sée par l’actuelle admi­nis­tra­tion (cf. Natio­nal Secu­rity Stra­tegy de la Mai­son Blanche), inclut notam­ment l’Afghanistan et le Pakis­tan, par­ties inté­grantes de l’équation stra­té­gique des Amé­ri­cains, en par­ti­cu­lier dans le cadre de leur lutte contre le ter­ro­risme d’Al-Qaïda.
  4. Pour connaître le point de vue de Ste­phen Walt s’agissant d’une poten­tielle inter­ven­tion amé­ri­caine en Syrie, regar­dez la vidéo sui­vante.
  5. Ter­mi­no­lo­gie uti­li­sée par la secré­taire d’État des États-Unis, Hil­lary Clin­ton elle-même.
  6. Un article, sous ma plume, sera pro­chai­ne­ment publié sur jetdencre.ch à ce sujet.
  7. Bien que cette ana­lyse soit à de mul­tiples égards sédui­sante, quelques ques­tions res­tent à mon sens ouvertes. Le Hez­bol­lah est-il réel­le­ment en train de s’affaiblir ? Son impli­ca­tion dans cette guerre civile ne faciliterait-elle pas son effort de recru­te­ment ? Est-ce que l’inaction rela­tive des Amé­ri­cains face à ce mas­sacre à ciel ouvert ne dété­rio­re­rait pas plu­tôt leur répu­ta­tion, leur cré­di­bi­lité, au niveau mon­dial ? N’y a-t-il pas un risque majeur d’embrasement du Moyen-Orient, zone éminem­ment stra­té­gique pour les inté­rêts amé­ri­cains ? Et si, par manque de sou­tien aux insur­gés, le régime d’Assad finis­sait par l’emporter, décu­plant ainsi l’influence de l’ennemi ira­nien dans la région ? Qu’en est-il des dji­ha­distes qui prennent une place de plus en plus impor­tante dans un front d’opposition aban­donné à sa dérive radicale ?
  8. Daniel Pipes : « Wes­tern powers should guide ene­mies to sta­le­mate by hel­ping whi­che­ver side is losing, so as to pro­long the conflict. »
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  • L’intransigeance de Assad ?
    La « contrerévolution » de Assad ?

    Un type qui tente désespérément de maintenir l’intégrité de son territoire, conformément à son serment démocratique, face à des envahisseurs destructeurs qui mettent son pays à feu et à sang ?

    Un type unanimement apprécié des chrétiens, des druzes, des alaouites, mais aussi de la majorité de ses musulmans ‘classiques », et qui demande désespérément un referendum que les « merveilleux révolutionnaires « refusent bien entendu ?

    Un type qui reste calme, ne pratique qu’un jeu défensif et subit de plein fouet l’affairisme « oxydental » en prime ?

    On ne construit pas une géopolitique crédible sur des prémices aussi fausses …

  • Il est certain qu’ Assad bafoue les droits de l’Homme. Ils le sont également chez nous (voir nos prisons).

    Il ne faudrait pas non plus tomber dans le piège de tous les montons gauchistes qui bêlent en cœur, alimenter par du journalisme à 2 francs (lui aussi complètement gauchiste) servi au 20h : les responsables sont les islamistes, soit disant insurgés, qui tentent de provoquer leur petit Printemps Arabe.

    Il faut se garder d’être manichéen ; oui, Assad réprime les Kurdes et zigouille probablement quelques centaine de personnes par an, ne faut-il pas préférer cela à une islamisation totale du pays avec ce que cela entraîne : extermination des Chrétiens et autres confessions non-musulmane, obscurantisme, terreau pour le terrorisme (la Syrie, c’est à la porte de l’Europe…), etc. Et il faut être naïf pour croire à cette pseudo révolution qui ne débouchera sur rien de bon (c’est pourtant curieux, nous avons sous les yeux l’exemple de l’Egypte, des pays du Maghreb).

    • On a aussi vu ce que cela a donné en son temps en Iran, et après, en Irak…
      Quelle réussite…

      C’est bien le problème, que choisir ?
      J’aurais tendance à préférer le dictateur laïc…!

      • L’erreur fondamentale c’est bien de croire que « nous » devrions choisir. Les gouvernement occidentaux devraient se contenter de ne pas intervenir.

    • En quoi bafoue-t-il les droits de l’homme, alors qu’il est clairement établi qu’il n’a pas utilisé de gaz sarin, et que son action est purement défensive ?
      En quoi est-il « un dictateur » alors qu’il est démocratiquement élu à la tête d’une coalition pluraliste, dans un pays qui a connu une paix de rêve depuis son avènement ?

      Tout cela ne sont que couinements de journalistes occidentaux, éventuellement manipulés. Moi, j’ai vécu 5 ans en Syrie, un pays paisible et charmant, toutes communautés mélangées gaiment.

      La « dictature », c’est en France qu’elle se trouve, pas en Syrie !

      • « En quoi est-il « un dictateur » alors qu’il est démocratiquement élu à la tête d’une coalition pluraliste, dans un pays qui a connu une paix de rêve depuis son avènement ? » Votre vision de la démocratie explique beaucoup de chose.

  • Comment J. Kerry, c’est à dire l’administration Obama, considère la situation Israëlienne…..
    Voilà à quoi joue l’administration Obama, et pas seulement en Syrie

    http://fr.danielpipes.org/12970/israel-pays-prospere

  • Les gouvernement ne devrait pas intervenir?
    Je suis d’accord car a le problème n’est pas un homme qui a été élu et qui ne veut pas rendre le pouvoir mais tout un système qui est mal conçue!
    Et aujourd’hui il en paye les frais…
    De plus les pays aidé ne parviennent pas a se redresser ,je pense notamment a l’Égypte.

    Le défaut de leur système :
    c’est que la religion a une place tellement importé pour eux qu’ils vont systématiquement élire quelqu’un d’un partie islamique ou musulman. (Comme les frère musulman en Égypte)
    Alors qu’un Europe les parties ne sont pas fondamentalement encrer dans la religion Et sont donc plus tourné dans le faite de satisfaire le peuple qu’un dieu

  • Pour le Kosovo ont parlé de génocide, de centaines de milliers de morts, résultats : vers les 10.000 morts reconnus aujourd’hui il me semble, pas de génocide, « simplement » des crimes de guerre comme il y en a toujours, et des deux côtés.

    Les gens perdent de vue que la propagande est partout quand il s’agit de guerre. De ce que je lis, je crois plus la presse « alternative » que la presse mainstream.

    D’ailleurs Kouchner a admis sur France info que les rapports officiels occidentaux disaient que 90% des rebelles sont islamistes, seulement 10% démocrates. Par ailleurs un rapport OTAN fait état d’un soutien massif de la population envers le gouvernement : 70% pour, 20% neutres, 10% pro-rebelles.

    il est temps d’admettre que les rebelles sont en grande majorité des islamistes plus ou moins extrémistes, financés par les pays du Golf. C’est Poutine qui a raison sur ce coup.

  • Pourquoi Obama n’intervient pas ?
    Pour deux raisons :
    1) C’est une guerre civile, si tu interviens tu te fera haïr par la moitié de la population que tu n’as pas aidé… Et bonjour les dégâts avec les terroristes.
    2) La Syrie est toujours soutenue par la Russie et surtout la Chine. Hors les USA ont besoin de l’argent chinois pour continuer de vivre à crédit !!!

  • Les commentaires sont fermés.

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