Mondialisation : consommateur ou acteur ?

D’un côté, Jacques Cossart, le membre d’ATTAC qui critique la mondialisation « néolibérale ». De l’autre, Lucas Léger, chercheur à l’IREF et défenseur de la mondialisation. Au milieu, les envolées lyriques du médiateur.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
Mondialisation : consommateur ou acteur ?, par Lucas Léger (Crédits Le Muscadier, tous droits réservés)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Mondialisation : consommateur ou acteur ?

Publié le 4 juillet 2013
- A +

D’un côté, Jacques Cossart, le membre d’ATTAC qui critique la mondialisation « néolibérale ». De l’autre, Lucas Léger, chercheur à l’IREF et défenseur de la mondialisation. Au milieu, les envolées lyriques du médiateur.

Par Bogdan Calinescu.
Un article de l’aleps.

Comme dans une partie de ping-pong, on échange les idées et les faits, on apporte des clarifications et des contradictions. Lorsqu’on met face à face un membre de l’association ATTAC et un représentant de l’IREF, le scénario peut paraître prévisible. En réalité, le débat n’est pas aussi tranché. Oui, Jacques Cossart s’inquiète des « dérives néolibérales » de la mondialisation. Mais, en même temps, il accepte le phénomène mondialiste (ce qui n’était pas le cas il y a une quinzaine d’années). D’ailleurs, d’antimondialistes, les associations comme ATTAC sont devenues altermondialistes. Ce qui les préoccupe – et c’est une belle astuce – c’est l’environnement et les « bien publics mondiaux ». Oui à la mondialisation, non au libéralisme qu’elle véhicule.

Le membre d’ATTAC est conscient que le repli sur soi n’est pas la solution. Il veut donc trouver des solutions, pardon, des alternatives, aux ravages de l’économie libérale sur la planète. Car il conteste, bien entendu, cette libéralisation des économies comme étant à l’origine de l’extraordinaire croissance dans des pays comme la Chine, l’Inde ou d’autres pays qui sont sortis, au moins partiellement, de la pauvreté. C’est là que Lucas Léger apporte des preuves irréfutables. Il rappelle d’abord que, contrairement aux idées reçues, la mondialisation est un phénomène très ancien. Athènes, ville ouverte, a survécu à Sparte, ville fermée. La Renaissance n’aurait jamais existé sans les échanges entre la France, l’Italie et les pays flamands. Ni le marché de l’art français sans le marché… américain. Et les exemples sont inépuisables.

Mais la mondialisation économique est une réalité incontestable. Malgré la crise, le monde ne s’est jamais autant enrichi. Il reste des pays fermés comme la Corée du Nord et Cuba. Le reste du monde s’ouvre (à des degrés divers) parce qu’il a compris les bienfaits de la mondialisation. Lucas Léger apporte d’ailleurs les preuves des terribles conséquences de la fermeture des frontières. Ce serait catastrophique pour les entreprises et pour les États (les exemples du passé le prouvent). Le protectionnisme a souvent été fauteur de guerre alors qu’il n’y a jamais eu de guerre entre deux pays qui ont signé un traité de libre-échange.

Le chercheur de l’IREF tord aussi le cou à plusieurs idées reçues comme le « dumping social », les délocalisations et la pauvreté conséquences de la mondialisation : ce sont les réglementations et la fiscalité qui poussent les entreprises à délocaliser. Par ailleurs, la mondialisation a sorti de la pauvreté des dizaines de millions de personnes.

L’argumentation de Lucas Léger est bien construite s’appuyant toujours sur des chiffres implacables. Sa démonstration est aussi agrémentée de petites histoires qui ont façonné la mondialisation comme celle de l’inventeur du conteneur dans les années 1930, du blocus de Jefferson au début du XIXe siècle ou bien celle de l’entreprise française Chauvin & Arnoux qui n’aurait jamais pu être à la pointe de la technologie sans les échanges mondiaux. Tout cela pour le plus grand bonheur des lecteurs.

Mondialisation : consommateur ou acteur, paru aux éditions Le Muscadier en 2013.

Sur le web.

Lire aussi :

Voir les commentaires (5)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (5)
  • Compte rendu ordurier.

  • toujours les même procédé chez les gauchistes: des dizaines de preuves sont avancées, mais vous refusez l’argumentation.

  • La mondialisation n’est pas récente.

    Les arabes boivent du thé qui ne pousse pas chez eux.

    Le thé anglais ne provient pas de Grande Bretagne.

    L’expresso italien n’est pas italien

    Le zéro est parvenu en Europe en provenance de l’Inde en passant pas le moyen orient arabe.

  • Pour être bien de chez nous et combattre la mondialisation il faut consommer de la Blanquette de Limoux, la blanquette de veau, l’andouille de Vire, la Bêtise de Cambrai, les bourgeois de Calais, le bourreau de Béthune, le clair de lune à Maubeuge, la braderie de Lille, Rouget de Lisle, la bouillabaisse au savon de Marseille, le Bouchon de Liège, l’aisselle de Guérande, l’eau de Cologne, les accords d’Evian, les vaches de Salers, les culottes de Pau, l’œuf de Pâques, le jambon de Bayonne, le 22 à Asnières, le piquet de Grève, le gel d’Houches, Madame Bellepaire de Loches, Monsieur Legrand d’Angers, le pâté d’alouette, le festival d’Avignon, le melon de Cavaillon, la cerise de Montmorency, le pâté de Foix, les pelures d’Orange, le tonnerre de Brest, la fourme d’Ambert, Cyrano de Bergerac, les disques d’Ur, les ouvertures de Vannes, le fromage de Hollande

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Stéphane Guggino est le délégué général du comité pour la Transalpine, association réunissant les défenseurs du projet de liaison ferroviaire Lyon-Turin. Aux premières loges d'un chantier qui bouleversera les relations commerciales entre la France et l'Italie et le quotidien de millions d'individus sur les deux versants des Alpes, il a accepté de répondre aux questions de Contrepoints.

 

"En France, nous sommes très en retard par rapport à l'Italie"

Loup Viallet, rédacteur en chef de Contrepoints – Le projet de ligne ferrov... Poursuivre la lecture

Une traduction d'un article du Risk-Monger.

Pour lire les parties précédentes : partie 1, partie 2, partie 3, partie 4, partie 5, partie 6, partie 7.

Au cours de ma vie, les sociétés occidentales ont bénéficié d'innovations qui ont immensément amélioré la santé publique et la qualité de la vie ainsi que le progrès économique et social, la sécurité alimentaire et énergétique ; et aussi de technologies qui ont assuré une aisance bien au-delà de celle dont nos grands-parents auraient jamais rêvé. Et en dehors de l'Occident, le comm... Poursuivre la lecture

Par Johan Rivalland.

Le penchant de l'homme à chercher des boucs émissaires responsables de ses malheurs était l’objet du célèbre ouvrage de René Girard intitulé Le bouc émissaire. Il semble bien qu’en ces temps troublés, un néologisme déjà très en vogue depuis un certain temps occupe plus que jamais ce rôle bien commode et rédempteur.

Plus un journal, un magazine, une émission radiophonique ou télévisuelle, un ouvrage à la mode, un discours public ou privé, qui ne nous servent à l’heure actuelle des analyses très vagues et très... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles