L’absence de règles mène-t-elle au chaos ?

Plus de prudence et moins de règles sont souhaitables pour la circulation routière… comme pour le secteur financier.

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Poynton

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L’absence de règles mène-t-elle au chaos ?

Publié le 11 juin 2013
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Plus de prudence et moins de règles sont souhaitables pour la circulation routière… comme pour le secteur financier.

Par Dalibor Rohac.
Un article du Cato Institute.

« Espace partagé » à Poynton.

La ville de Poynton dans le Cheshire, en Angleterre, à environ 18 kilomètres de Manchester, n’est connue pour rien d’autre que pour sa foire agricole annuelle et son musée de moteurs historiques. Cependant, en 2010, cette ville de banlieue de quelques 14.000 habitants s’est embarquée dans un projet ambitieux de revitalisation urbaine. Le projet incluait la transformation du carrefour le plus fréquenté de la ville en un « espace partagé » – un concept développé par un ingénieur de la circulation allemand, Hans Monderman, et appliqué dans plusieurs quartiers en Europe continentale, notamment à Bohmte en Allemagne. Un « espace partagé » consiste en l’élimination des frontières entre voitures et piétons, généralement en supprimant les éléments de voiries telles que les bordures, marquages au sol, panneaux de signalisation et feux de circulation. En conséquence, les conducteurs, cyclistes et piétons font plus attention et les accidents se font rares et moins catastrophiques.

À Poynton, les résultats ont été remarquables. Ce qui était auparavant un carrefour désagréable et dangereux séparant la ville en deux zones distinctes est devenu un endroit calme, paisible et fluide. Parce que Poynton est située sur un axe très fréquenté reliant Manchester et Stroke-on-Trent, le volume de trafic est beaucoup plus important que celui des endroits qui ont déjà fait l’expérience des espaces partagés. Pourtant, suite à ce changement, les accidents de la route et les embouteillages ont diminué, la circulation est fluidifiée et plus sûre. Ce résultat n’aurait pas surpris Monderman, qui avait dit de la philosophie qui sous-tend les espaces partagés que « plus on les guide, plus la responsabilité personnelle des gens s’amenuise. »

Inutile de dire que les libéraux pourraient être réceptifs à de tels arguments. Mais il y a un aspect plus profond ici, au-delà de Poynton ou du design urbain. Face à des situations sociales complexes, les humains utilisent une combinaison de prudence et de respect des règles préexistantes, qui peuvent être le résultat de la législation, de précédents juridiques, ou de sagesse proverbiale.

Notez qu’il existe un compromis entre les deux. Dans la circulation, suivre les règles vous soulage d’un peu du fardeau d’avoir à surveiller les autres conducteurs, cyclistes et piétons. Cela vous permet d’adopter ce que Paul Seabright, économiste à l’université de Toulouse a qualifié de « vision-tunnel », limitant la connaissance et l’attention nécessaires pour fonctionner correctement dans des environnements complexes. Néanmoins, la « vision-tunnel » crée des risques dans les situations qui ne sont pas prévues par les règles suivies. Même si l’on suit le code de la route sans faillir on peut avoir des accidents – peut-être même mortels.

Le compromis entre le suivi des règles et la prudence s’étend à d’autres domaines de la vie économique et sociale. Le secteur financier est un des secteurs les plus régulés de l’économie. Il est difficile d’imaginer comment les grandes institutions financières pourraient systématiquement sortir impunies après avoir ignoré ou violé les règles – telles que celles d’adéquation des fonds.

Pourtant, les banques font faillite – même si elles suivent les règles et même si elles ont eu de bons résultats lors des « stress tests » officiels. Se pourrait-il que, pour la finance comme pour la circulation, le recours à des règles explicites soit un substitut à la prudence ? Si c’est effectivement le cas, alors il est plausible que le recours à des règles explicites ait diminué l’utilisation de la prudence en dessous du niveau optimal. Après tout, il existe des preuves que les banques ayant fait montre de prudence avant la crise de 2008 – comme en s’éloignant des outils financiers qu’elles ne comprenaient pas complètement par exemple – ont relativement bien résisté à la crise.

Si c’est effectivement exact que plus de prudence et moins de règles sont souhaitables dans le secteur financier, comment pouvons-nous apporter un tel changement ? Dans la circulation routière, éviter les accidents est dans l’intérêt de chacun. En créant un « espace partagé », le risque de collision augmente, incitant paradoxalement chacun à faire plus attention. Hélas, ce même principe ne se transpose pas facilement dans le monde financier, parce que – comme nous l’avons vu à la fois en Europe et aux États-Unis – les institutions financières sont capables d’imposer leurs pertes à tout le monde.

Bien que la notion de « too big to fail » (trop gros pour faire faillite) ne soit pas prête de disparaître, il pourrait y avoir de la place pour l’encouragement à la prudence, au lieu du simple recours à des règles explicites. La résolution décentralisée du problème de la mauvaise dette, en tant que solution de rechange aux renflouements, est un bon exemple. Pendant la crise, en Lettonie, la part de prêts toxiques a augmenté de seulement 2,1% en juin 2008 à 14,5% en septembre 2009. En réponse à ce problème, l’État a partiellement recapitalisé les banques. Mais plus important encore, la Lettonie – avec d’autres États des Pays Baltes – a modifié le code des impôts pour encourager la liquidation des prêts toxiques et a adopté d’autres mécanismes pour une résolution décentralisée de la mauvaise dette. Cela peut aider à expliquer pourquoi la reprise économique dans les Pays Baltes a été beaucoup plus rapide que partout ailleurs en Europe.

Une conséquence inattendue de l’instauration de l’ »espace partagé » à Poynton est que les gens ont commencé à être plus gentils les uns envers les autres, parce qu’ils sont obligés d’interagir entre-eux. Tout à coup, les conducteurs et les piétons se regardent, et on observe des gestes de remerciements et autres petites politesses que l’on ne voyait pas avant sur le carrefour hyper-régulé. Réciproquement, il n’est pas difficile d’imaginer que la mauvaise réputation des banquiers doit avoir quelque chose à voir avec leur « vision-tunnel » et la surveillance à coup de lourdes réglementations de ce secteur.


Sur le web. Publié par The Umlaut le 05.06.2013. Traduction : Laurett pour Contrepoints.

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  • Quel joli exemple ! Bien entendu que toute règle dé-responsabilise.

    – en matière de roulage, souvenons-nous de l’ancien code qui disait simplement « tout conducteur doit être maître de sa vitesse ». Mine de rien, c’était incroyablement exigeant puisque le dit conducteur devait prendre en compte l’état de sa voiture, son chargement qui modifie ses comportements, l’état de la route, de la météo, de ses compétences à un moment déterminé.
    Avec la rage des limitations de vitesse, souvent absurdes (zone 30 à 2 heures du matin par exemple), le « bon conducteur » regarde plus son compteur que par ses vitres, avec les conséquences que l’on devine.

    J’ai vu pareil dans une institution où on a instauré la pointeuse. Ni le personnel ni les chefs ne se sont pus intéressés au travail à fournir, se focalisant sur le respect de l’horaire ! On a vu se multiplier les jeux de cartes ou d’échecs dans les bureaux, histoire de pouvoir ensuite « récupérer des heures supplémentaires » . Super !

    Une visite de médecin est désormais un part-time : moitié pour établir un diagnostic, moitié pour remplir des papiers, attestations, etc. Autrement dit, 8 ou 9 ans d’études rigoureuses, pour une restitution utile à mi-temps.

    Quant au système bancaire, cadré de manière aussi étouffante que nos belles corsetées de 1900, il passe plus de temps à se pâmer et à respirer des sels qu’à jouer son rôle dans l’économie réelle.

    Idem qu’il s’agisse d’urbanisme ou d’emploi : les règles byzantines découragent toute extension ou nouvelle implantation, et les entraves monstrueuses aux licenciements se répercutent évidemment sur les embauches.

    Donnez-nous de l’oxygène, Eugène 🙂

  • La responsabilité est certainement, dé lors que l’on peu la faire jouer, bien meilleure que la réglementation. L’erreur gravissime est je réglementer là ou faire jouer la responsabilité est parfaitement possible.

    http://www.libreafrique.org/Madrolle_responsabilite_311011

  • Il y a confusion sur la notion d’ « absence » de règles. Les conducteurs appliquent la règle « je ne roule pas sur les piétons ». C’est une règle.

    • Exact. On pourrait écrire « absence de règles imposées »

      • Je pense que ne pas rouler sur un piéton est en fait une règle imposée, mais tellement évidente qu’elle n’a pas besoin d’être explicitée. Il y a sans doute un certain nombre de règles implicites sur la circulation routière… et il faudrait voir comment il est possible de mettre en place un certain nombre de règles implicites rien qu’avec l’urbanisme (la photo de cet article en est un bel exemple… après elle n’est peut-être pas représentative, il faudrait vérifier).
        Aussi il faudrait avoir une idée du champs de règles implicites auxquelles pourraient être soumises les banques, les différentes articulations avec son milieu, pour voir s’il n’y aurait pas des évidences du même type.
        Dans de nombreux pays la circulation n’est pas soumise à un système explicite de règles très complexe comme dans le notre. Si cela se passe bien dans cette ville d’Angleterre il n’en est pas de même partout dans le monde, ainsi il y a sans doute d’autres facteurs à prendre en compte, non ?

        Il faudrait savoir si il n’y aurait pas plutôt un mode d’expression des règles plus efficaces que la simple écriture de textes des loi. Sommes-nous ici bel et bien dans une absence de règles ou dans quelque chose de type « Nudge » ?

    • sauf s’il y a écrit « CGT » dessus !

  • Notons quand même que pour l’exemple de Poynton, les espaces sont avant tout fréquentés par des conducteurs aguerris, ayant donc intériorisé les règles qui régissaient auparavant cet espace.
    Probable qu’ils en suivent encore un certain nombre.

    Notons aussi que Poynton ne représente qu’un type précis d’environnement de circulation. Cela serait mal avisé d’étendre les conclusions à son sujet à tous les environnements quels qu’ils soient, sans avoir pris la peine d’expérimenter à leur sujet.

  • Attention: Pas mal de rénovation aussi (nid de poule, élargissement des voies…) La grosse différence c’est l’abandon des feux pour des ronds points. Comme il s’agit d’une agglomération, donc vitesse limitée, leur ilot central a été supprimé. Rien que du très classique avec les faux virages comme ralentisseur…

    Je pense que le résultat aurait été le même sans l’utilisation de grés rose ou de bloc de granit, même si effectivement, l’espace est mieux partagé entre piétons et véhicules.

    Personnellement, je hais les feux : Avez vous remarqué que les centres commerciaux préfèrent les ronds points aux feux ? Ces derniers ont été conçu dans une logique typiquement répressive…

  • Toutes ces »règles » ont pour but soit de faire des travaux publics (avec les menus avantages habituels) soit de taxer et/ou verbaliser. En aucun cas l’efficacité des transports et déplacements, y compris économiques, n’entre en jeu.

    • Les régles du Code de la route sont nombreuses et je vois mal comment supprimer ces règles en leur substituant le simple bon sens du conducteur.
      – dans le domaine du stationnement , d’abord
      supprimer les panneaux de stationnement interdit et laisser les conducteurs décider par eux-mêmes .Ce serait du n’importe quoi, Chacun faisant usage de mauvaise foi, pour démontrer que son véhicule ne gène pas.

      – supprimer les sens interdits.et laissez les conducteurs emprunter les itinéraires qui leur paraissent les plus appropriés et les plus logiques en fonction du trajet qu’ils doivent effectuer. Un beau bordel en perspective !

      – ne plus obliger d’indiquer un changement de direction en mettant en action son clignotant. Certains trouveraient ça normal car ils n’ont pas à indiquer au voisin où il veulent aller et le font quand ils en ont envie. Une belle cause d’accidents en perspective.

      – Ne plus avoir à mettre une attestation d’assurance sur son pare-prise. car l’automobiliste n’a pas à faire savoir à n’importe qui s’il est assuré et dans quelle compagnie. Tant qu’il n’ a pas d’accident ça ne regarde personne.

      On voit très vite que la conduite automobile « à la bonne franquette » sans règles hyper-rigides ça ne fonctionne pas.

      • Sauf que le concept de responsabilité, corollaire au moins de celui de liberté, vient donner des « règles implicites » qui marcheraient sans doute pas mal.

        – Pour le stationnement. Si je gêne vraiment, je peux m’attendre à ce que quelqu’un appelle la fourrière, accroche ma voiture et la raye en passant, ou tout autre truc du même genre… Donc une fois je me gare mal. Après je fais attention. Sauf si urgence…

        -Suprimer les sens interdits. Ben oui, si c’est trop étroit pour que des voitures se croisent, à priori celle là moins engagée repart en marche arrière. Sinon ça finit par aller encore moins vite. Et s’il n’y a personne pourquoi vouloir qu’on n’y passe que dans un seul sens ?

        – Ne pas mettre son clignottant. Pas de problèmes, sauf que vous vous faites rentrer dedans, ou au moins accrocher assez souvent. Procès à l’appui. Très vite vous y ferez attention. Plus qu’avec la simple crainte du gendarme, je pense. Et puis surtout vous comme les autres ferez très attention aux autres véhicules, donc peu de problèmes réels.

        – Assurance. Ben on s’en moque, non ? Vous payez si vous êtes jugés responsables dans une collision. Vous avez une assurance, elle vous rembourse (au moins en partie). Vous n’en n’avez pas, vous payez tout, quitte à vous endetter pour ça. Vous avez le choix d’être votre propre assureur ou pas… Et vous assumez derrière.

        On voit très vite que la liberté sans aucune règle rigides ça marche mieux et surtout ça rends les gens « adultes ». Personne ne décide pour eux qu’ici c’est 30km/h. Ils le font comme des grands. Mais personne ne vient les câliner s’ils se plantent après avoir choisi de rouler à 140 en montagne la nuit sur glace vive.

        C’est sûr qu’un peuple d’adultes responsables c’est moins simple à traire à volonté. D’où le maintien de règles hyper-rigides qui causent souvent autant de mal que de bien (mon seul accident de la route : en respectant à la lettre le code !)

        • En théorie c’est le top. Maintenant des pays où il n’y a pas de règle de circulation ça existe et ça ne marche pas bien. Un « peuple d’adultes responsables » c’est super, mais ça n’existe pas et même de manière utopique il faut compter sur une hétérogénéité des comportements et des références rédhibitoire (on a bien inventer la politesse : ça ne fait pas une loi pour autant, mais même si j’essaye le plus souvent de ne pas la suivre pour lui préférer le respect de l’autre, ce qui n’est pas la même chose, c’est quand même bien pratique quand on ne connait pas les gens).
          Pour ce qui est de l’assurance : que se passe-t-il si j’ai un accident de voiture qui provoque des millions de dégâts ? Je veux bien assumer, mais les millions en question je ne les ai tout simplement pas. Alors je peux aller en prison, du style « c’est très très mal ! », mais ça ne répare pas grand chose. Le fait que l’assurance soit obligatoire est une des choses qui font que nous ne sommes en réalité pas tout à fait propriétaires de nos voitures… maintenant il y a tout un tas de faits qui nous obligent à considérer la voiture comme un transport en commun.
          Bon, vous avez eu un accident en respectant à la lettre le code… êtes-vous bien certain de n’avoir systématiquement suivi aucune règle du code de la route en dehors ? parce que ce n’est pas facile quand même.

          Il y a donc une éducation de la population qui diffuse des repères voire des comportements communs et une structuration des voies de circulation et de l’espace urbain (comme on le voit sur la photo) qui sont sans doute plus efficaces que des lois rigides qui sont parfois en contradiction avec la réalité. Il me semble que parler d’absence de règle, dans le cas de cet article en tous cas, ne serait pas tout à fait juste.

  • « L’absence de règles mène-t-elle au chaos ? » Sans la notion d’intérêt collectif oui.

    • la notion d’intérêt collectif (qui est un mythe, une fable, un truc pour tromper les esprits faibles) peut-elle conduire à autre chose qu’à la tyrannie ou au chaos ?

      C’est qui le « collectif » d’abord ? Et qui décide où est son intérêt ? Si c’est moi, tout ira bien, c’est sûr 😉

      • Franz, je sais bien que la notion d’intérêt collectif dépasse l’entendement des libéraux, c’est comme parler de mélodies à un non- entendant

        • Citoyen : « Franz, je sais bien que la notion d’intérêt collectif dépasse l’entendement des libéraux »

          Effectivement, cette idée de fourrer tous le monde dans la même boite en vrac en pensant qu’ils ont tous les mêmes intérêts, comportements, apport, interaction, rêves, aspiration, ça nous dépasse complètement parce que c’est une idée de gamin.

  • @ Citoyen

    Définissez-le, ce fameux « intérêt collectif », au lieu de faire de la morale à deux balles.

    • Rien de plus simple et que le plus grand nombre comprend aisément; c’est l’intérêt d’une action désintéréssée au sens qu’elle ne profite pas directement à l’individu mais aux autres.
      C’est la raison de l’abnégation et du sacrifice du joueur de rugby pour son équipe, c’est une raison que l’égocentré ne peut comprendre.

      • Il ne faudrait surtout pas oublier que le joueur de rugby est libre de jouer avec son équipe et que son engagement pour le collectif est sublimé par son choix volontaire.

        Bien évidemment, si le joueur est contraint de jouer, il n’est plus qu’un esclave et l’intérêt collectif se résume à justifier le profit personnel des idéologues.

        Pourquoi le mot « volontaire » est-il si difficile à comprendre pour les faux « citoyens » vrais mafieux ?

        • @ Citoyen et Cavaignac

          le vrai égocentré, c’est Citoyen, qui veut forcer les autres à prendre part à son intérêt collectif. Rien de plus égoïste qu’un socialiste: « tu vas me donner ton argent, sinon tu es un vilain! » non mais tu te prends pour qui, Citoyen?

          Tu crois qu’on va gober ta prétendue morale qui fait passer pour de l’altruisme (le sens de « l’intérêt collectiiiiiiiiiiiif ! » allez tire-nous une larme) ce qui n’est que de l’égoïsme (je veux ton argent, je veux ton argent, je veux ton argent! aboule le fric, mec!) ?

          • Socrate et Jésus se sont laissés juger, condamner et mourir au nom de quoi ?

            Et Confucius avant eux disait « L’honnête homme envisage les choses du point de vue de la justice, l’homme vulgaire, du point de vue de son intérêt »

          • @ Citoyen

            Socrate et Jésus se sont laissés volontairement juger, condamner et mourir, oui; et leurs souffrances et leur mort n’ont affecté que eux; ils n’ont obligé personne à les accompagner dans ce sacrifice.

            L’homme vulgaire qui envisage tout du point de vue de son intérêt c’est vous, puisque vous voulez OBLIGER les autres à satisfaire votre intérêt; au contraire, l’homme épris de justice c’est celui qui respecte la liberté de son prochain.
            Citoyen on devrait l’appeler le mec qui veut nous faire prendre des vessies pour des lanternes.

          • La question de départ étant « l’intéret général ou collectif existe-t-il ? » répondre uniquement sur le volontariat est donc un hors-sujet qui donne tout juste droit au rattrapage.

          • l’intérêt général, mon cher Citoyen philosophe, est une notion obscure; on peut parler d’un intérêt de chacun, à savoir que chacun a intérêt à ce que sa liberté et sa propriété privée soient respectées par autrui, mais un intérêt « général » c’est du verbiage.
            et pour faire respecter cet intérêt de chacun, pourquoi pas un sacrifice est légitime; mais se sacrifier pour les idéaux socialistes, ça jamais!

          • « chacun a intérêt à ce que sa liberté et sa propriété privée soient respectées par autrui, mais un intérêt « général » c’est du verbiage »

            A travers 2500 ans Confucius vous voit comme un homme vulgaire, mais telle est votre volonté.

            • Citoyen: « A travers 2500 ans Confucius vous voit comme un homme vulgaire, mais telle est votre volonté. »

              Il est un peu puéril de citer des noms de types illustre dont tu as lu deux citations en pensant qu’ils vont donner une consistance à ton argumentation totalement vide.

              Citoyen: « c’est l’intérêt d’une action désintéréssée au sens qu’elle ne profite pas directement à l’individu mais aux autres. »

              Rien à voir avec la question de « L’intérêt collectif » que tu n’arrives visiblement pas à définir clairement.

          • @ Citoyen

            J’emmerde Confucius; c’est un vieux con moralisateur. Et je baise sa femme, non je déconne.

            Connaissez-vous Zhuangzi? Ecoutez sa sage parole:

            « Votre amour universel (celui de Confucius) est par trop alambiqué. Au demeurant l’altruisme ne peut mener qu’à l’égoïsme. Vous voulez que l’empire ne soit pas privé de guide ? Mais regardez : le ciel et la terre perdurent, le soleil et la lune éclairent, étoiles et planètes suivent leurs orbites, les quadrupèdes s’assemblent en troupeaux et les arbres poussent droit ; contentez-vous de laisser agir la vertu de chacun (son principe égoïste d’accomplissement, par exemple la fleur pousse) et de vous conformer au fonctionnement des choses. Pourquoi vous cramponnez-vous à toute force à la charité et à la justice ? On dirait un général battant le rappel de ses troupes en fuite ! Vous ne faites que semer le trouble dans la nature humaine.  »

            A bon entendeur, mec!

          • Cher SVK, Confucius est le penseur référent qui a donné naissance aux civilisations asiatiques représentant aujourd’hui plus d’un tiers de l’humanité.
            Il a été suivi de Socrate pour l’occident et Zhuangzi dans sa vulgarité il est à l’origine de quoi ?

          • Zhuangzi est un penseur asiatique de premier ordre.
            http://www.wikiberal.org/wiki/Zhuangzi

          • @ Citoyen
            tu connais Milton Friedman?

            “Well first of all, tell me: Is there some society you know that doesn’t run on greed? You think Russia (l’URSS) doesn’t run on greed? You think China (la Chine communiste) doesn’t run on greed? What is greed? Of course, none of us are greedy, it’s only the other fellow who’s greedy. The world runs on individuals pursuing their separate interests. The great achievements of civilization have not come from government bureaus. Einstein didn’t construct his theory under order from a bureaucrat. Henry Ford didn’t revolutionize the automobile industry that way. In the only cases in which the masses have escaped from the kind of grinding poverty you’re talking about, the only cases in recorded history, are where they have had capitalism and largely free trade. If you want to know where the masses are worse off, worst off, it’s exactly in the kinds of societies that depart from that. So that the record of history is absolutely crystal clear, that there is no alternative way so far discovered of improving the lot of the ordinary people that can hold a candle to the productive activities that are unleashed by the free-enterprise system.”

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