C’est une véritable saga qui est racontée dans l’ouvrage de Lee Edwards. Celle du plus influent think tank américain et de celui qui l’a lancé, Ed Feulner. C’est l’histoire d’un combat contre l’étatisme et la socialisation de la société.
Par Bogdan Calinescu.
Un article de l’aleps.
Voici l’histoire du plus important et du plus influent think tank conservateur (libéral) américain. Fondé en 1973, Heritage Foundation n’a cessé de militer au nom de la société civile et pour que les principes de liberté s’imposent à Washington. Son fondateur, Ed Feulner, est un « intellectuel-entrepreneur ». Il s’est battu sans relâche pendant plus de 36 ans contre l’étatisme et la gauche américaine, a essayé (très souvent avec succès) de convaincre les élus républicains de la nécessité de baisser les dépenses publiques et les impôts tout en encourageant l’esprit d’entreprise. Son grand succès a été, bien entendu, la victoire de Ronald Reagan qui a été le plus réceptif aux propositions de Heritage Foundation. Mais le think tank peut se targuer d’avoir influencé aussi un président démocrate, Bill Clinton, qui n’a pas hésité à réformer l’État providence américain.
Feulner a été parmi les premiers à comprendre le rôle que pourraient jouer les think tanks en influençant les politiques publiques et la façon dont il faut agir. Dès le début, il a compris que pour convaincre, il ne suffisait pas d’avoir de bonnes idées mais qu’il fallait aussi les faire connaître : « Les idées peuvent avoir des conséquences mais seulement si elles font partie du débat public ». Pour cela il fallait avoir une stratégie marketing, une politique à l’égard des médias et des décideurs politiques afin de les intéresser à ces idées. D’ailleurs, l’une des principales actions de Heritage a été de créer un Département des relations avec les médias et d’en définir la stratégie. La première édition du Mandate for Leadership, lancée en 1980 avec 250 contributeurs non-issus du monde universitaire, a eu un gros impact dans les médias y compris dans le New York Times qui a écrit à l’époque : « une équipe de chercheurs et d’experts peu connus a produit un millier de pages de propositions et est devenue une force majeure dans la campagne de Ronald Reagan ».
Rapidement, Heritage Foundation est devenue une véritable machine à idées. Feulner embauche plusieurs personnes clefs comme un Directeur des études anciennement attaché parlementaire. Le but est la rédaction d’études chiffrées et factuelles à destination des élus. De même, il embauche un grand spécialiste des relations publiques et lance des campagnes de direct mail pour récolter des dons. À la fin des années 1980, Heritage comptait plus de 120 000 membres donateurs. Le think tank souhaite donc appliquer au niveau national des principes conservateurs pragmatiques, innovants, optimistes et réalistes.
Aujourd’hui, Heritage Foundation compte plusieurs centaines de milliers de membres et dispose d’un budget de plus de 75 millions de dollars. Ses publications célèbres – Mandate for leadership et le Heritage Foundation Freedom Index – sont toujours d’actualité. Ed Feulner prend maintenant sa retraite, mais son combat pour la liberté continue, notamment au sein de la Société du Mont Pèlerin qu’il a présidée et dont il est la cheville ouvrière depuis des années. Heritage, bien sûr, continuera sur la même voie.
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Sur le web.
Il est vrai que « heritage » est conservatrice sur tous les plans…Mais dans le domaine fiscal et de la concurrence leur idées me semblent être de bon sens.Parfois même ils ne vont pas assez loin notamment dans le domaine monétaire et de l’épargne retraite et santé.
La liberté est une.
Si vous comprenez la fondation de l’héritage en matière de liberté économique mais pas dans les autres domaines, c’est que vous n’êtes pas cohérent, car eux le sont (les socialistes aussi, qui veulent collectiviser l’économie ET la société civile).
Vous êtes probablement un socialiste résigné à un degré de libéralisme suffisant pour engendrer un minimum de prospérité.
Les libéraux quant à eux aiment la liberté pour elle-même.
Ils la veulent maximale, donc un État restreint au strict nécessaire pour la préservation de la société et de sa souveraineté.
Voici comment la fondation formule sa mission: » formulate and promote conservative public policies based on the principles of free enterprise, limited government, individual freedom, traditional American values, and a strong national defense. »
« conservative » se traduit bel et bien par « libéral » et « liberal » par « socialiste » (cf. J-F Revel). De toutes façon « conservateur » ne veut rien dire en soi, toutes les idées dominantes peuvent faire l’objet d’un effort de conservation, du communisme au libéralisme.
J’espère que les français se mettront de plus en plus à son écoute, car la qualité des conférences (toutes enregistrées et disponibles sur le site) ridiculise notre débat politique franco-français.
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