Rester se battre

Mourir au champ d’honneur ne devrait pas être un but, mais juste un effet indésirable d’un combat pour une grande cause.

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Rester se battre

Publié le 25 avril 2013
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Mourir au champ d’honneur ne devrait pas être un but, mais juste un effet indésirable d’un combat pour une grande cause.

Par DoM P.

À la suite de mon article que Contrepoints a publié le 18 avril dernier, j’ai assez souvent entendu dire que quitter la France pour les raisons mentionnées pouvait être lâche et qu’il fallait au contraire rester et se battre. Cette double affirmation m’a semblé doublement fallacieuse et voici pourquoi.

Tout d’abord quitter un pays en perdition n’a rien de lâche. Si l’on estime que rien de ce qui pourrait être fait de l’intérieur pour redresser la situation ne peut également l’être de l’extérieur, alors l’exil consiste simplement à se mettre à l’abri, et n’est pas moins lâche que de refuser de sauter du pont dès que quelqu’un vous lance « Chiche ! ». Tout le monde n’a pas la trempe du capitaine du Titanic ni, surtout, ne partage sa responsabilité dans le naufrage à venir.

Il faut bien comprendre que, depuis 40 ans, la situation empire régulièrement. Pire encore : Chaque président fut plus mauvais que le précédent :

Président

Déficit annuel moyen de l’État* en euro constant

Déficit annuel moyen de l’État en pourcentage de PIB

Pourcentage d’augmentation par rapport au Président précédent

Giscard

9,61 M€

1,91%

Mitterrand

29,88 M€

1,94%

210,77%

Chirac

37,27 M€

0,73%

24,73%

Sarkozy

101,42 M€

4,29%

172,15%

Données compilées à partir des chiffres INSEE
* L’État seul, hors collectivités

Pompidou a légué à Giscard des finances saines. Celui-ci, après avoir tout de même fait face à deux chocs pétroliers, a entamé la valse de la dette. Mitterrand, placé devant cette boîte de Pandore, s’y est jeté à corps perdu. Chirac a certes fait la fine bouche, mais poursuivit néanmoins sur le même chemin. Surtout, Sarkozy, qui avait annoncé qu’il ne serait pas le président de la république qui augmenterait les impôts, en a non seulement créé un nombre impressionnant en cinq ans, mais a également accru la dette comme personne ne l’avait fait auparavant. Et maintenant, Hollande le Simple, va normalement faire pire. En tout cas, il s’y prépare avec ardeur.

Derrière ces chiffres inquiétants se trouve une réalité encore plus dure : au fur et à mesure que la situation se dégrade, les moyens économiques des opposants se réduisent comme peau de chagrin.

Rester en France, dans cette perspective, c’est se garantir une situation économique – et –donc matérielle – qui empirera mois après mois. C’est, pour justement parler en termes économiques, un mauvais investissement…

… À moins que la seconde partie de la critique n’apporte quelque espoir de réussite. Il s’agirait alors de se battre. Mais c’est là que le bât blesse.

Tout d’abord, lorsqu’on me dit qu’il vaut mieux rester et se battre, on accepte généralement le diagnostic que j’ai posé dans mon article précédent, à savoir que la France va très mal, que la situation va empirer, et que l’on risque fort d’y voir les émeutes, les vols, et les violences prospérer à mesure que l’économie s’écroule. Il s’agit là de circonstances périlleuses, dont il faut mesurer l’ampleur avant de dire qu’il faut se battre. Je ne pense pas, en effet, qu’il suffise qu’une des issues d’un combat soit souhaitée pour qu’il vaille la peine d’être mené. Les coûts doivent être mis face aux gains et, bien sûr, à la mesure des moyens et des risques de chacun.

Or, mon article s’adresse à tout le monde. Les jeunes et les vieux, les vaillants et les faibles, les riches et les pauvres… Il va de soi qu’une partie non négligeable de la population courrait un grand risque à se battre, alors que sa plus-value au combat serait minime. Parmi ceux capables de se battre (sur place, s’entend), bon nombre ont par ailleurs la responsabilité d’une famille qui, elle, se doit d’être protégée. Charles Bronson est un célibataire endurci, au passé par ailleurs un peu louche… Une fois, donc, éliminée de la liste des combattants toute cette population par nature inadaptée – pour ne pas dire inapte au combat – il ne reste plus grand-monde.

Alors, rester et se battre, oui. Mais aux côtés de qui ? Des libéraux, bien sûr ! Ah ? Combien de divisions [1] ? Parce qu’en face, il va y avoir du grabuge : Les nostalgiques du Grand Soir vont très probablement se battre pour leur révolution d’octobre [2], les voyous des mauvais quartiers pour soutirer aux plus faibles tout ce qu’ils pourront ou tout simplement s’amuser à faire peur et à détruire (on se souviendra des émeutes de 2005, qui ne sont probablement qu’un avant-goût de ce qui nous attend), les nationalistes de tout poil, quant à eux, pour donner plus de pouvoir à l’État France au lieu de l’État Europe, des islamistes en profiteront peut-être aussi pour tenter d’y imposer leurs vues [3], et l’armée ira peut-être aussi se jeter dans la bataille pour ramener de l’ordre et un peu plus d’État à l’État. Parlons donc de notre combat, sur place. Les libéraux étant généralement des gens honnêtes, peu auront bafoué la loi en s’armant. Les communistes seront eux armés via les caches de la CGT ou autres syndicats, les voyous le sont déjà, tout comme les islamistes, et par les mêmes filières d’ailleurs, et les nationalistes, installés depuis des décennies dans leur rhétorique victimaire se sont probablement également armés voilà longtemps. Et puis l’armée, avec ses chars. Les libéraux ? Combien de divisions ?

Rester et se battre, oui. Mais pour quoi ? Quels sont les buts à atteindre, les jalons à franchir ? L’État est obèse, et va s’écrouler sous son propre poids. Que peuvent y faire les libéraux, concrètement ? Et surtout, puisque c’est ici l’objet de cet article, que peuvent-ils faire de l’intérieur qu’ils ne pourraient faire au moins aussi bien de l’étranger ? J’ai beau chercher, je ne vois pas… Les survivationnistes auront d’autant plus d’effet qu’ils seront hors du territoire, ceux qui tenteront d’étouffer l’État en faisant la grève du fisc auront une efficacité démultipliée depuis l’étranger, les propagandistes auront d’autant plus de moyens qu’ils seront mis hors de portée des doigts crochus du fisc… On peine à se trouver des buts atteignables, tandis que le destin d’une France moribonde se déroule péniblement devant nous.

Rester et se battre, oui. Mais comment ? Quels sont les outils à la disposition des libéraux ? J’entends par là des mesures ayant une chance raisonnable d’avoir un effet positif. Sachant que le libéralisme, déformé, caricaturé, falsifié, travesti à longueur d’article de journal et d’émission de télé ou de radio, ne peut servir d’étendard unificateur aux forces existantes favorables au droit et à la justice. Bien évidemment, il est hors de question pour des libéraux, non violents par nature, d’imaginer prendre les armes et mitrailler les membres de la classe politique. La capacité d’action des libéraux de France semble donc minime. Ils ne peuvent ni ne veulent bloquer les moyens de production ou de distribution comme le feront certainement les khmers de toutes couleurs [4], n’enflammeront pas des villes entières pour faire plier le gouvernement – les syndicalistes et les délinquants ne s’en priveront pas – ne saisiront pas les rênes de l’État par force pour imposer à tous leur propre vision de l’ordre, tel que le ferait l’armée… Que feront-ils donc, ces libéraux, de l’intérieur ? J’invite ceux qui auraient des idées concrétisables à les partager via les commentaires.

Rester et se battre, donc… Sans idée précise des moyens et des buts, ça ressemble à une lâcheté qui se déguise en courage. Parce que c’est dur, de partir. De quitter son emploi, sa maison, ses amis, sa famille, sa région, sa langue, ses habitudes, et sa culture. C’est tellement dur qu’on préfère la douce et lente agonie de la grenouille ébouillantée à l’effort de s’extirper des funestes bras d’une Morphée étatisée.

Et pourquoi ne pas, en revanche, partir – et – se battre ? C’est une autre approche, qui cumule de nombreux avantages, à commencer par celui de sauvegarder sa vie, qui est le principe premier dans une bataille. S’il est mort ou moribond, le libéral aura certes préservé son honneur, mais sans autre effet que celui-là.

Or, la bataille qui nous attend n’est pas conventionnelle. Elle risque fort d’allier la violence extrême des guerres civiles à quelque chose de complètement différent : l’interprétation des causes de la crise. Ce sera le domaine de la propagande à tout-va.

Mais les libéraux sont, historiquement, moins aptes que beaucoup d’autres, comme les marxistes, à faire valoir leurs points de vue. Ils rechignent à la violence tandis que leurs adversaires s’y complaisent, et expliquent pendant que les autres scandent. Il est tellement plus facile, en effet, de pointer du doigt le bouc émissaire que de tenter de comprendre la complexité de la réalité [5].

Cependant, ce sera, demain, d’une importance vitale que de faire comprendre aux gens que leur malheur ne vient pas d’un excès de libéralisme – comme ils l’entendent répéter depuis des années – mais d’un excès d’État. Malheureusement, comme le note Pascal Avot dans son article du 22 avril dernier, peu nombreuses seront les oreilles à la fois attentives et en état de comprendre le message.

Pour ces combats, la présence physique, sur place, n’est pas de grande utilité. Il est même plus aisé d’agir de l’étranger, à l’abri des effets délétères des mesures prises dans l’urgence par un gouvernement tentant de sauver les meubles.

Les réseaux de libéraux de par le monde se forment, petit à petit. Des contacts se prennent, des coups de main s’échangent. J’espère que nous seront prêts, lorsque le jour viendra, à reprendre le flambeau de la main agonisante de l’État pour le rendre à la Liberté.

Sera-ce suffisant ? Je ne sais. Mais je sais que mourir au champ d’honneur ne devrait pas être un but, mais juste un effet indésirable d’un combat pour une grande cause.


Notes :

  1. Référence à Staline à propos de la « force de frappe » du Vatican.
  2. Voici le discours des révolutionnaires de gauche d’aujourd’hui : « Le capitalisme n’a plus la marge pour, sous la pression de luttes déterminées, lâcher des améliorations durables des conditions de vie des travailleurs. Pour s’en prendre au pouvoir des capitalistes, ceux qui défendent le camp des travailleurs doivent se battre ensemble pour l’expropriation et la nationalisation des principaux secteurs de l’économie sous le contrôle des travailleurs. » À voir ici. Ce n’est pas une citation extraite d’un quelconque ouvrage de Karl Marx, et ce n’est pas non plus le programme politique de Lénine. C’est ici, aujourd’hui, en France. Ce genre de programme ne se met pas en place sans violences, naturellement, les propriétaires étant réticents à abandonner le fruit de leurs efforts…
  3. Si tous les musulmans n’ont certainement pas l’intention de transformer l’Europe en république islamique, certains exemples laissent songeur et font craindre qu’en période de troubles, les plus radicaux ne tentent de saisir l’opportunité d’imposer la charia sur les territoires les plus vastes possibles.
  4. Référence aux khmers rouges, et, par extension, à d’autres extrémistes pour qui tous les moyens sont envisageables.
  5. Pour Tocqueville, une idée simple, précise et fausse vaincra toujours dans l’esprit du public une idée vraie et complexe.
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  • « Well, we made a promise we swore we’d always remember
    No retreat, baby, no surrender
    Like soldiers in the winter’s night
    With a vow to defend
    No retreat, baby, no surrender »
    Bruce Springsteen

  • Vous avez totalement raison Monsieur P, merci.
    J’ai lu le précédent article.
    Je viens de lire celui-ci. Ma femme et moi nous interrogeons, commençons à nous renseigner. Ce n’est pas tant tout ce que nous allons quitter qui nous inquiète: la liberté de vivre ce que nous voulons vivre est bien trop forte. C’est de ne pas se tromper de destination. Vous parlez de la Suisse. Mais le ticket d’entrée, ne serait-ce que du côté du coût du logement est lourd ( location d’une maison : 2.000 FCH minimum). Nous sommes tous les 2 avec des professions libérales « non conventionnées ». Nous pouvons faire ce que nous faisons partout, mais comme vous le savez acquérir la crédibilité, se constituer une clientèle, sans réseau, brut de décoffrage peut prendre 2 ans , mais peut prendre aussi 5 ans.
    Nous avons toutefois décidé de finir de perdre du temps à analyser, commenter ce qui se passe en France. Hollande est nul: oui, mais ce sont les Français qui l’ont choisi en toute connaissance de cause.
    Ils recommenceront. Le problème ce n’est pas la France mais les Français. Le marxisme, la paresse sont partout.
    Run away.

    • Effectivement, l’exil volontaire semble la seule solution pour echapper a la catastrophe programmee, a moins d’avoir une propriete agricole autosuffisante.

      Visez un peu plus loin que la Suisse, tant que vous pouvez encore librement sortir les personnes et les biens de France : Canada (qui reduit tous les jours son deficit), Amerique du Sud, ou Australie, Nouvelle-Zelande,….. Quelques pays encore democratiques existent encore,….mais c’est hors Europe !

  • Monsieur P, Monsieur Avot.
    La question c’est : avons nous plus à perdre à partir que le contraire. Personnellement avec ma femme, nos enfants, en tenant compte de notre besoin de liberté, de vivre dans un environnement positif – et malgré notre situation (nous sommes en plein développement « raisonnable » de nos activités libérales (non dépendante financièrement de quelque structure d’État que ce soit) – nous avons plus à perdre de rester.
    Merci pour vos articles qui nous confirment dans ce que nous pressentons. La chute est inévitable: 6 mois, un an 2 ans… C’est là la question.
    La Suisse nous plait mais le ticket d’entrée est bien lourd ne serait-ce que pour loger une famille de 5 😉
    A suivre

    • elpasadena,
      Ma réponse à votre commentaire est allée se mettre un peu plus bas…
      Elle débute par : « Je ne connais ni votre métier, ni votre situation. Il serait donc bien présomptueux de ma part de vouloir vous conseiller. »

    • Bonjour,

      Je me permets de répondre à votre remarque, vu que je vis en Suisse. Je ne vous cacherai pas que les loyers dans l’Arc lémanique (région riche en entreprises, par contre) sont prohibitifs. Quand vous parlez de CHF 2’000.- pour la location d’une maison, vous pouvez facilement multiplier ceci par deux. La location d’un appartement de quatre pièces et demi coûte bien CHF 3’000.-. En revanche, si vous prospectez dans des régions un peu plus reculées (Broye, Jura, canton de Fribourg ou Valais), vous trouverez des logements à des prix nettement plus accessibles; en outre, l’offre existe, alors que sur l’axe Lausanne – Genève, il est très dur de trouver un appartement tant la demande est forte. J’ignore quelle est votre situation, ce que vous cherchez, mais il vaut parfois la peine de « délocaliser » son lieu de vie et prendre plus de temps pour se rendre à son travail. Comparez également bien la fiscalité des régions. Par exemple, le Valais est un canton aux impôts nettement plus bas que Vaud, les assurances maladies et voitures sont moins chères également, les loyers (je ne parle évidemment pas des stations huppées) sont plus bas aussi. En plus, leur système scolaire a subi peu de réformes et le niveau (soutenu) est meilleur que dans les cantons de Vaud ou Genève. Tout ceci peut faire pencher la balance favorablement.

      Avec toutes mes pensées pour vos démarches.

      • Merci Sandra.
        Précieuses informations.
        Ma femme prospecte déjà ;)..;
        Nos activités respectives ne nous obligent pas à vivre près de grandes (et riches agglomérations).
        Même si nous vivons avec le monde tel qu’il est, nous aspirons à plus de « vrai » bien être et sommes prêts aux sacrifices matériels correspondants.
        Merci encore à tous les 2 pour vos réponses.
        Peut être à bientôt !

        • Je vous en prie. Et tant mieux si vous pouvez envisager des régions plus « rurales ». Cherchez donc sur Fribourg, certaines régions du canton de Neuchâtel, le Jura, le Valais. Même certaines zones reculées du canton de Vaud sont accessibles financièrement (je pense notamment à la Vallée de Joux).

          Voici un site de petites annonces qui pourrait peut-être vous aider, car il y a beaucoup de particuliers, donc, parfois de propriétaires qui louent une partie de leur maison:

          http://www.anibis.ch/fr/immobilier-locations–410/advertlist.aspx?sf=dpo&so=d

          Je vous souhaite bonne chance et bon courage dans vos démarches. Et ça me ferait très plaisir d’apprendre via Contrepoints que vous avez trouvé quelque chose prochainement.

    • Qu’attendez-vous de la vie ? C’est la seule question qui vaille. Vos enfants s’adapteront, que vous restiez ou que vous partiez. Ce doit être votre décision, et elle doit être guidée par votre conscience la plus profonde. Si vous voulez la paix, partez, et nul n’y trouvera à redire, car la fuite est une forme d’intelligence. Ceux qui veulent la guerre resteront. J’espère même qu’il ne restera qu’eux, face au Léviathan. Faire de la France un Grozny libéral. 🙂

  • Accord sur la libre circulation des personnes Suisse-UE : la clause de sauvegarde est activée à l’égard des États de l’UE-8

    http://www.news.admin.ch/message/index.html?lang=fr&msg-id=44175

    • Oui, j’ai vu ça hier. Mon article était déjà parti…
      J’en avais annoncé la probabilité dans le précédent article, d’ailleurs…
      Les portes vont se fermer petit à petit…

  • Je partage à 100% votre point de vue. Voilà deux ans que j’essaie en vain de rejoindre la Suisse. J’ai pourtant un diplôme Suisse et je suis un bon polyglotte. Je ne comprends pas ou ça coince dans mes démarches.
    Vous avez raison, il faut beaucoup de courage pour quitter sa famille ses amis, et le pire de tout laisser derrière moi mes enfants dont leur mère à la garde. Simplement, je refuse la mort lente que nouspromet l’europe.

    • Alexis,
      Je suis de tout cœur avec vous. Croyez bien que je comprends votre déchirement.
      Je vous propose un coup de main : Communiquez-moi un moyen de vous joindre, et je vous aiderai dans la mesure de mes moyens.

  • Bonjour,
    J’ai lu vos deux articles et j’aimerais apporter une nuance: je crois qu’il faut a la fois des gens qui s’expatrient et d’autres qui restent « se battre ». Finalement, c’est au bon vouloir de chacun. Par ailleurs, cela depend aussi de la situation géographique de chacun: il y a des endroits qui traversent les ages et les guerres sans egratignures. Lorsque le conflit sera passé, il y aura des témoins, resistants de l’intérieur et des expat’, resistants de l’exterieur. Jamais je ne considèrerais un francais expat’ comme un lache lorsqu’il reviendra et même s’il ne revient pas. Chacun est libre mais je ne laisserais pas la terre de mes ancêtres à la pourriture.

  • VGE était le ministre des finances du président Pompidou. Les « finances saines » étaient donc un peu les siennes. De mémoire, et approximativement, VGE déclara en début de mandat : « Mai 68 n’était pas inéluctable mais on ne peut pas faire comme si il n’avait pas eu lieu »…Les 3/4 de mes camarades de fac se sont casés dans le secteur public ou para-public…les soixante-huitards furent pour la plupart des « anarcho-étatistes…

  • Dans un pays aussi viscéralement gauchisé que la France, le libéral n’a que deux perspectives :

    – voir le pays s’écrouler en se disant qu’il a eu raison

    – ou espérer que l’UE, moins gauchiste, impose aux gouvernements français ce que sa population n’oserait rêver (mais craint déjà, puisque tout se conjugue à la mettre en garde …)

    Le libéral doit donc nécessairement être européanniste, parce que même si l’espoir est ténu, c’est le seul.

    • Vous faites bien peu de cas de la liberté de chacun, et de l’efficacité de cette liberté…

      Qu’est-ce qu’un libéralisme qui demande à une superstructure étatique de le sauver ? L’Europe est moins socialiste que la France, certes, mais elle constitue aussi une terrifiante bureaucratie, laquelle participe allègrement à notre destin.

      Chacun aura à répondre à des problèmes moraux, à des questions graves, et nous verrons bien qui gardera la tête haute, qui trahira ses idéaux, qui se noiera dans l’eau tiède, qui finira fonctionnaire pour survivre. Les épreuves qui nous attendent vont nous montrer qui nous sommes, séparément et ensemble.

    • Il y en a une troisième: La démocratie directe.

      Plusieurs facteurs gauchisent l’État beaucoup plus que le peuple.
      Notamment le fait que l’État attire les tempéraments illibéraux.
      Les ennemis des libertés sont naturellement agrégés autour de l’État et de notre représentation, de façon presque physique.

      Voyez comme la Suisse fascine: Dans ce pays, le peuple contrôle le législateur.

      Il faut faire connaître la démocratie directe pour que la crise politique qui monte puisse être mise à profit pour l’imposer à l’oligarchie – qui n’en veut évidemment pas : Il est toujours étonnant de constater à quel point les socialistes méprisent le peuple.

  • « Even though large tracts of Europe and many old and famous States have fallen or may fall into the grip of the Gestapo and all the odious apparatus of Nazi rule, we shall not flag or fail. We shall go on to the end. We shall fight in France, we shall fight on the seas and oceans, we shall fight with growing confidence and growing strength in the air, we shall defend our island, whatever the cost may be. We shall fight on the beaches, we shall fight on the landing grounds, we shall fight in the fields and in the streets, we shall fight in the hills; we shall never surrender »

    On en est plus très loin..

  • Se battre. Ce n’est pas s’agiter dans tous les sens en espérant qu’un coup porte. C’est viser le point faible et taper constamment au même endroit jusqu’à tuer l’adversaire. Aujourd’hui, le point faible, c’est la dette publique. Visez la dette. Frappez la dette. Crevez la dette. Si on fait sauter la dette, on fait sauter le système. Au boulot, les gars.

    • 😀
      Deux questions :
      1. Comment on tape sur une dette ?
      2. Une fois que la dette explose, on fait quoi ? (cf l’article ci-dessus)

    • La dette, ce sont les ravages du socialisme passé.
      Le mariage gay, c’est le triomphe du socialisme en ce moment: Une institution qui illustrait le bien commun dénaturée en une institution qui promeut l’égalitarisme.
      Alors même qu’il perd prise sur l’économie, le socialisme accroît son emprise sur la société et sur l’école.

      Se battre contre le socialisme, qu’on parte ou qu’on reste, c’est militer pour la démocratie directe.
      Le peuple français est bien moins socialiste que son État.
      L’État attire les socialistes et non les libéraux: Il sera toujours plus socialiste que le peuple.

  • Les États pourrissant par la tête comme les poissons, il est urgent de la couper avant que sa putréfaction ne mette un terme définitif à toute forme de vie dans le reste du pays.

    Ce qu’on peut faire ? Renouveler les équipes politiques l’assemblée et le sénat en divisant par quatre leur nombre d’élus, interdire tout cumul de mandat et ne leur permettre qu’un unique renouvellement (renouvellement pas que « spot » mais continu).

    Comment ? Le siège des palais, en tractant des millions de tracts, le jour, la nuit, devant la résidence des députés et des ministres, en mobilisant l’opinion (inerte mais débectée par ce clientélisme décadent), en s’appuyant sur les mouvements de révolte qui commencent à agiter le pays : il ne leur faut que des objectifs concrets, et en s’appuyant sur ceux qui agissent déjà en ce sens (comme le think tank Génération entreprise) et les quelques élus sincèrement honnêtes qui demeurent.

    • Employez plutôt cette énergie à promouvoir la démocratie directe !

      Avec notre système purement représentatif, rien ne peut empêcher une Martine Aubry au Ministère des Finances, une Christiane Taubira à la Justice, un Arnaud Montebourg à un Ministère du délire bureaucratique …

      Tôt ou tard les socialistes gagnent les élections en promettant la lune et font des dégâts irréversibles. Et le reste du temps, leur mainmise sur la fonction publique, l’enseignement, la presse leur permet de limiter les velléités libérales.

      La démocratie directe est le seul moyen (avec la dictature…) de stopper ce cycle infernal.

      • « La démocratie directe est le seul moyen (avec la dictature…) de stopper ce cycle infernal. »

        Ahahahahahah. L’énoncé le plus contre-productif de tous les temps.

        Va pour la dictature, alors ! Si le résultat est le même, pourquoi se prendre la tête à voter, hein.

        • Je m’explique mal ce rejet épidermique de la démocratie directe, de la part d’un libéral…

          • Ce sont vos arguments, que je rejette, cher ali. Votre monomanie. Votre « c’est la seule solution ». Votre « c’est ça ou la dictature » (a fortiori si le résultat est le même). Je ne vous confonds pas avec la démocratie directe.

        • Erratum. Cher AMI.

          • « c’est le seul moyen de stopper ce cycle infernal » n’équivaut pas à « c’est la seule solution ».

          • Pour moi, il n’existe pas « un moyen » de résoudre nos problèmes. Il faut une conjonction de facteurs, dont la démocratie directe n’est qu’un élément, pas plus. Il en faut d’autres. Plein d’autres. Dont votre liberté. Et la mienne. Et toutes les autres. Il n’y a pas « une » solution, pour la bonne raison que l’on ne peut pas prédire l’avenir. Voilà.

  • Et si vous n’inversiez pas les choses ? Est-ce que se sont les expatriés qui ont lâché la Fraônce, ou cette dernière qui les a quitté, surtout s’ils avaient la fibre  entrepreneuriale ?

  • http://www.rts.ch/info/monde/4852005-quatre-ministres-s-en-prennent-a-la-libre-circulation-au-sein-de-l-ue.html

    Apparemment quelques ministres de l’intérieur de l’UE veulent mettre à leur tour des barrières à la libre circulation.

  • Le seul combat perdu est celui qui n’a pas été engagé. Les libéraux sont hors combat en France depuis longtemps. Ils sont nombreux pourtant, ceux qui le savent et ceux qui s’ignorent. Des mouvements existent mais ils sont dispersés, donc groupusculaires. Premier des combats: réunir tous les libéraux, dans un seul mouvement politique. Il y avait eu une tentative avec Alternative Libérale (un tel rassemblement = révolution culturelle chez les libéraux?=. Sur internet le mouvement libéral a déjà commencé un regroupement en réseau. Des sites comme Contrepoints ou Atlantico, commencent a être connus. Il doit être possible de mieux utiliser la toile pour être plus présents sur les forums, les quotidiens, les cercles intellectuels. Pas de révolution libérale mais un travail de fonds, certainement long, mais je ne vois pas d’autre possibilités, pour les raisons éthiques évoqués par Dom P (à suivre ….)

    • La constitution d’un parti libéral fort, reconnu et qui pèse dans la vie politique ne pourra se faire, qu’après élimination des « boulets » que sont les anarchistes dont la présence et les idées « voyoucratiques » polluent et nuisent gravement aux courants libéraux.
      Sinon, autant rejoindre le courant de la Droite Forte au sein de l’UMP.

      • Ben tient!

        Certains d’entre nous n’ont pas la même confiance en l’état (fut-il minimal) que vous. La grande force du libéralisme est justement le nombre d’idées et de courants qu’il comporte. Si pour vous il s’agit de pointer l’ennemi du doigt dans votre propre courant, votre place est chez les communismes.

        Les idées des anarcaps polluent bien moins les courants libéraux que votre attitude. Vous croyez-vous le gardien du temple libéral pour aller dire aux gens ce qu’ils doivent défendre?

        Que ça vous plaise ou non, le liberalisme c’est la liberté. Il n’y a pas de place pour ce genre d’anathème.

        De toute façon je vois mal un anarcap rejoindre un parti politique, mais s’il est moins borné que vous, je suis sûr qu’il y aurait sa place.

  • Le problème en cas d’effondrement économique, c’est que la Suisse n’est autosuffisante d’un point de vue alimentaire qu’à 40%, le reste venant en quasi totalité de l’UE et surtout de France.
    De plus si l’Etat francais fait faillite, la BNS va perdre des centaines de milliard d’euros car la BNS pour faire baisser le CHF a acheté massivement des OAT française. Belle connerie.
    Au passage, c’est une des raisons poir lesquelles le taux des OAT est si faible.

  • Le problème en cas d’effondrement économique, c’est que la Suisse n’est autosuffisante d’un point de vue alimentaire qu’à 40%, le reste venant en quasi totalité de l’UE et surtout de France.
    De plus si l’Etat francais fait faillite, la BNS va perdre des centaines de milliard d’euros car la BNS pour faire baisser le CHF a acheté massivement des OAT française. Belle connerie.
    Au passage, c’est une des raisons poir lesquelles le taux des OAT est si faible.

  • Le problème en cas d’effondrement économique, c’est que la Suisse n’est autosuffisante d’un point de vue alimentaire qu’à 40%, le reste venant en quasi totalité de l’UE et surtout de France.

    De plus si l’Etat francais fait faillite, la BNS va perdre des centaines de milliard d’euros car la BNS pour faire baisser le CHF a acheté massivement des OAT française. Belle connerie.
    Au passage, c’est une des raisons poir lesquelles le taux des OAT est si faible.

  • Pour avoir discuté avec pas mal de jeunes, un nombre certains envisagent de faire leur vie (pas juste partir quelques temps) ailleurs : Suisse, Canada, Australie, Corée du Sud, Singapour, USA

  • L’enjeu se situe clairement au niveau de la diffusion de nos idées, à défaut de contributions directe, un petit don par ci pour Contrepoints, un petit don par là pour l’Institut Coppet sont de très bons moyens de participer à la lutte sans en être spécialiste.

    Il faut gagner les cerveaux un par un sur internet mais c’est une question d’années voir de générations avant que les libéraux atteignent la masse critique pour influencer durablement le pays.

    En attendant, et au-delà des grandes théories de philosophie politique ou d’économies, comment faire pour vivre librement dans un monde non libre? Unschooling, investissement, entrepreunariat, techniques survivalistes, immigration etc… en attendant le grand soir libertarien, comment la liberté peut nous aider de manière pratique à traverser les années de merde qui nous attendent?

    • Mon point est qu’on peu attirer de nouveaux adeptes de la liberté en expliquant comment adapter et améliorer sa vie plutôt que d’attendre un changement hypothétique dans la politique (voir le succès du premier article de DomP pour encourager les gens à se tailler)

  • l’amélioration ne pourra pas venir QUE du politique, meme si il a son lot de responsabilité.

    La france est gouvernée depuis 30 ans (tout partis confondus, conseillers techniques, directeurs de cabinets…) par des types du genre à prétendre t’apprendre à nager alors qu’ils n’ont jamais mis le cul dans une piscine.

    outre ce point noir, les français sont responsables de tout ça. Pas d’esprit patriotique, désincarnation du pays, pas de sentiment de faire partie d’un tout, multi-culturalisme imposé empêchant la fédération commune autour d’un projet, politiquement correct sur la base tentation-répression, illusion de liberté, politique éducative stérile et j’en passe.

    tout cela n’est que la volonté du peuple.

    On a le président qu’on mérite, on a le devenir qu’on mérite.

  • Moi je reste… Et je citerais bien Duff (Cooper ?), « we shall fight on the beaches, etc… » On a des armes, de la terre, de la force physique, ma bibliothèque… Pas question de laisser ça aux aliens… Je vais amener mes lames à l’aiguiseur et lorsque ça chiera qui entrera sur ma terre sera impitoyablement occis by all means sans sommation…

  • Entièrement d’accord avec cet article, et ce d’autant plus que les français sont totalement lobotomisés par la connerie socialiste.

  • Don’t Tread On Me. – Metallica

    « Liberty or death what we so proudly hail…

    Never begins it, never but once engage… NEVER SURRENDERS ! Showing the fangs of rage. »

  • si cela n’a pas été dit, lire Michel Audiard dit par Paul Frankeur dans « Archimède le clochard » :

    « Mieux vaut s’en aller la tête basse que les pieds devant ».

  • Chirac a été plus raisonnable au niveau des déficit uniquement car pour pouvoir entrer dans l’Euro, il fallait tenir les critères de Maastricht. Les années suivantes, l’euro a fait chuter les taux d’intérêt ce qui a relancé artificiellement la croissance et donc diminuer les déficits (la fameuse cagnotte de Jospin).

  • si chacun d entre ceux qui ne veulent pas partir et se battre s équipent et s arment, alors on pourra gagner

  • Vos explications ne mènent a rien monsieur ! partir pour où ? l’Europe est envahie d’étrangers appartenant a l’Islam ! Aller où ? Partout c’est pareil le chaos alors ? ne vaut-il pas mieux faire face ?

  • rester se battre pour une grande cause ,c’est quoi ,la grande cause ? c’est que la clique qui gouverne continue de faire la foire un peu plus longtemps ? sur notre dos ???

  • Les commentaires sont fermés.

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