Crise des Subprimes, le remake

Pour ceux qui n’ont pas bien compris le premier épisode de la “crise de subprimes”, Obama a décidé de réaliser une nouvelle version.

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Crise des Subprimes, le remake

Publié le 10 avril 2013
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Pour ceux qui n’ont pas bien compris le premier épisode de la “crise de subprimes”, Obama a décidé de réaliser une nouvelle version.

Par Guillaume Nicoulaud.

Il semble qu’un nombre substantiel de commentateurs de ce qu’il est convenu d’appeler la « crise des subprimes » aient malencontreusement raté le premier épisode. Fort heureusement, l’administration du Président Obama semble décidée à nous offrir une rediffusion en direct. En effet, dans le but tout à fait honorable d’aider les pauvres et de soutenir la croissance (du secteur immobilier), cette dernière est manifestement décidée à encourager – inciter ? – les banques à accorder des crédits immobiliers aux emprunteurs les plus fragiles (lire Zachary A. Goldfarb, Obama administration pushes banks to make home loans to people with weaker credit in The Washington Post, 3 avril 2013).

Nous avons donc : (i) une politique monétaire de la Federal Reserve qui est – vous me l’accorderez – particulière accommodante, (ii) les créanciers des banques qui continuent, plus que jamais, à bénéficier de la garantie implicite du contribuable et (iii) cerise sur le gâteau, le gouvernement des États-Unis qui pousse explicitement les ménages les moins fortunés à s’endetter pour devenir propriétaires de leur logement.

Certains d’entre nous peuvent avoir le sentiment d’avoir déjà vu ce film. Pourtant, cette fois-ci, c’est différent : ce deuxième épisode, réalisé par M. Obama, comporte quelques variations par rapport au premier qui était l’œuvre de MM. Clinton et Bush junior.

En effet, il semble que les prêts en question ne seront pas garantis par Freddie Mac et Fannie Mae mais par leur grande sœur, la Federal Housing Administration, c’est-à-dire par les contribuables américain – comme la première fois mais cette fois-ci, c’est officiel. Par ailleurs, les banques commerciales semblent avoir compris l’intrigue du premier épisode et demandent désormais des garanties du ministère de la justice : en d’autres termes, en cas de catastrophes, le gouvernement des États-Unis est prié de prendre ses responsabilités.

La folie, disait Einstein, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent.


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  • Stupéfiant… Cette crise n’est pourtant pas si difficile à comprendre…
    Tiens, je vais essayer de l’expliquer à ma fille de 9 ans, ce Week-end, pour voir si elle comprend… 😉

  • Sauf que la crise des subprimes c’était avant tout du à la fluctuation des taux, pas au fait d’avoir fait des crédits à des pauvres.

  • Il faudrait voir… peut-être qu’aucun résultat différent n’est vraiment attendu.

  • “La folie, disait Einstein, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent.”

    Tres bon résumé.

  • On comprend mieux, en lisant ces quelques lignes, l'(heureuse) émergence d’un Ron Paul aux présidentielles US. Si je comprends, on va vers une seconde catastrophe. Cela signifie-t-il que le $ va encore chuter et l’€ s’apprécier handicapant nos exportations, donc l’Allemagne ? Ou je vais trop loin ? Merci de répondre “collègue” phb

  • Incroyable. Est-ce qu’ils veulent que ça recommence pour un ultime but obscure ou bien sont-ils aussi ignorants des mécanismes de ruine ?

  • Critique du film : scénario inspiré de faits réels, mise en scène convenue, distribution redondante, récit empreint de déjà-vu, traitement visuel accrocheur, dialogues manquant de naturel, réalisation maladroite, jeu machinal d’Obama, construction dramatique assurée, ensemble peu convaincant.

  • De mon temps, c’était simple et systématique : vous vouliez emprunter pour acheter un logement ? vos remboursements ne devaient pas dépasser 25% de vos revenus.
    Oui, mais les démocrates US sont plus forts : prêtez aux pauvres (quels que soient leurs revenus) et l’état vous cautionne. Ça commence sous Jimmy Carter (1977) avec le Community Reinvestment Act.
    Comme les banquiers gardent un peu leurs réflexes, il faut attendre Clinton pour qu’on fasse pression sur les banquiers et qu’ils accordent des prêts subprime (de catégorie risquée). Avec tous les risques pour FM et FM.
    Les banques jouent alors le jeu que l’état démocrate veut les voir jouer et font mumuse avec les crédits subprime qu’elles re-fourguent à d’autres banques dans des produits qui mélangent des produits prime et subprime…Jusqu’au jour où la bulle immobilière ainsi créée grâce à l’intervention de l’état US crève.
    Le reste, on le connaît. Et surtout, les commentateurs hurlent que ça provient d’un manque de régulation, alors que tout ceci est provoqué par l’intervention étatique !

  • super synthèse dans la vidéo

  • bon, OK, c’est une connerie. Reste à savoir quelle ampleur ils ont prévu de lui donner. Parce que, heureusement pour une fois, ce ne serait pas la première fois qu’un politicien fait des promesses qui ne se révèlent que poudre aux yeux

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