Le Droit Animalier et la Singularité Biologique

Imposer notre propre code de valeur humaine au reste de la vie ne pourrait conduire qu’à une tyrannie de l’humanité sur le reste du vivant.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
singe_02_m

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Le Droit Animalier et la Singularité Biologique

Publié le 5 avril 2013
- A +

Imposer notre propre code de valeur humaine au reste de la vie ne pourrait conduire qu’à une tyrannie de l’humanité sur le reste du vivant.

Par Emmanuel Brunet Bommert.

Le droit animalier est, dans la pensée libérale, l’un des points les plus complexes et le plus régulièrement débattu. Le plus souvent inutilement et plus souvent encore régressivement. Pourtant, de tous les droits, celui qui codifie notre rapport à la vie est l’un des plus aisés à structurer, puisqu’il est celui qui se trouve le plus évidemment dépendant du principe de Droit de Nature. Mais une telle dépendance n’est-elle pas évidente ? Le Droit issu de la Nature s’applique beaucoup plus évidemment à la Nature qu’à toutes autres choses.

De la Nature

Tout d’abord et avant même de parler de la vie animale, il convient de revenir quelque peu sur les définitions. Qu’est-ce que la nature ? Selon son sens original, Nature est synonyme d’univers. Le mot « Physique » est dérivé de l’équivalent grec du latin « Nature ». Pourtant, si la physique ne s’intéresse, dans le langage courant, qu’aux lois qui déterminent le monde « physique » (qui dans ce sens précis signifie alors tangible, palpable et connaissable), la Nature est presque exclusivement utilisée dans son sens le plus récent : ce qui a trait au reste de la vie et à son organisation.

À l’origine, Nature signifiait exactement la même chose que Physique : ce qui existe, qui est tangible et fondamental. Métaphysique est ce qui se trouve au-delà de ce qui est tangible et qui le détermine, autrement dit, la métaphysique s’intéresse à la réalité du monde et à son contenant, là où Nature comme Physique ne s’intéressent qu’aux contenus, aux choses et aux faits.

Cette définition n’est pas vaine, la définition de la vie elle-même est entièrement basée sur la définition du monde physique : la Vie est basée sur des fondamentaux, elle est tangible, elle est palpable et connaissable. Dans notre cas spécifiquement humain, la vie est ce que nous sommes. Nous faisons partie intégrante de la vie dans son ensemble pour une raison simple : nous sommes tous à son image et nous fonctionnons de manière semblable à elle ; nous avons ses aspirations et ses buts.

L’être humain est un avatar de la vie terrestre, comme chaque autre créature vivante ; l’être humain est bel et bien égal au reste de la vie sur au moins deux points :

  1. Il est vivant, comme toutes les autres formes de vie. Avec toutes les qualités et les défauts que cela implique.
  2. Il a une nature propre à son espèce, comme toutes les autres créatures ont une nature propre à leur espèce respective.

Mais il n’est égal qu’en définition, pas en droits.

Le Droit à la Vie de ses Avatars

Les principaux arguments que l’on peut entendre pour défendre le Droit Animalier se divisent en quatre catégories :

1. La souffrance de toute créature est intolérable peu en importe la raison. Il revient à l’humanité d’éviter la souffrance pour les animaux qui sont, si l’on accepte le point n°2 suivant plutôt que les points n°3 et n°4, forcément plus faibles que l’être humain.

2. L’humanité serait évidemment supérieure au reste de la nature ; de ce fait, elle se trouve contrainte d’un triple devoir envers elle :

a. Ne pas abuser de son pouvoir sur des créatures plus faibles qu’elle, soit l’ensemble du règne vivant.

b. Civiliser la nature par son action, que ce soit par le biais d’une modélisation de l’écosystème ou de l’animal à son profit propre ou pas.

c. Puisque l’humain dispose d’une conscience ; il doit être la « conscience morale » de la nature et la rendre meilleure.

Bien que le second point puisse apparaître étrange aux défenseurs du Droit Animalier, il est nécessaire et même je dirais presque indispensable de leur rappeler que toutes ces réserves naturelles, ces zones de pêches et de chasses interdites, sont totalement sous contrôle de l’humanité. De ce fait, nous disposons d’un pouvoir total et absolu sur toutes les formes de vies qui se trouvent sous notre protection et nous avons beaucoup trop souvent tendance à vouloir imposer le code moral humain au reste de la vie terrestre ; qui n’a cure de ce genre de sentimentalisme béat.

3. L’être humain n’est pas l’être supérieur de la vie terrestre et, en tant que tel, il se doit de faire preuve d’humilité et de respect pour ce qui l’entoure s’il entend survivre et prospérer.

Certaines variantes existent à ce dernier cas :

a. L’humanité est une espèce invasive et il convient alors de limiter son pouvoir de nuisance sur le monde.

b. La vie humaine participe à un système d’harmonie qu’il importe de ne pas briser.

c. La vision anthropomorphique de l’être humain sur le reste de la nature est nuisible à la vie.

4. L’être humain est une forme de vie comme une autre, en cela, il devrait être égal à chacune d’elles en tout point, surtout du point de vue du droit.

Ces arguments sont des sophismes auxquels j’entends répondre.

La Liberté de la Nature

1. La souffrance de toute créature est intolérable peu en importe la raison.

Nous savons, en tant qu’humains et par expérience, que la douleur n’est ni désirable ni souhaitable. Néanmoins, la souffrance n’est pas qu’une invention gratuite que nous devrions à quelque démon de l’enfer ; elle a une fonction, qui est indispensable à la vie et nécessaire à sa croissance : elle permet d’informer les créatures d’un danger. Il s’agit de la principale information qui conditionne notre survie, comme celle de chaque autre être vivant.

Nous ne souhaitons pas la douleur, nous ne la désirons pas, car nous savons que souffrance signifie danger. Faire souffrir, c’est envoyer une information qui signifie clairement : celui qui me fait souffrir « est dangereux, c’est une menace ». Faire souffrir est un moyen d’imposer une décision. La souffrance est une arme efficace dans les conditions de l’usage de la force. La souffrance est une facette du pouvoir, car elle oblige la créature à faire des choses qu’elle n’aurait pas faite autrement : elle la réduit à agir selon les volontés du tortionnaire.

La souffrance n’est ni tolérable, ni intolérable. C’est une information, elle sert à la vie, son absence l’annihilerait en quelques générations à peine, faute de comprendre où se situe le danger. Nos sociétés sont sources de souffrance parce qu’elles sont dangereuses ; elles sont dangereuses car elles nient notre nature et nous mettent en danger de mort.

Cette souffrance infligée est aussi pour nous un indicateur qui nous permet de découvrir la moralité d’une personne et sa place dans la société. Faire souffrir gratuitement un animal, ou pour des raisons liées à une perversion quelconque du comportement est une étape préliminaire au sadisme envers l’être humain. Ce genre de personne présente toujours naturellement plus de risques pour les autres que n’importe quoi. C’est donc par l’instruction que nous avons tout intérêt à prévenir ce genre d’attitude.

Laissé impuni, un tortionnaire deviendrait rapidement une menace pour la société et pour l’individu. C’est par l’ostracisme, le boycott et autres actions de refus que nous devons contraindre ces individus, quelle que soit la méthode, à, sinon supprimer ce comportement, au moins le réprimer, au même titre que, durant des générations, la sexualité humaine fut sous contrôle des églises. Ces types de conduites déviantes doivent rester sous contrôle des parents, des enseignants et des institutions morales.

Ce sont ces agissements qui nous conduisent à rechercher le pouvoir, envers et contre tout ; c’est aussi ce qui nous transforme, nous incite à non seulement apprécier la souffrance, mais à savoir nous en servir. Ce sont les mœurs de tortionnaires qui, non seulement nous conduisent sur la dangereuse voie de la perte de l’empathie (psychopathie) ; mais aussi sur la voie de la soif du pouvoir et du contrôle. À apprécier le pouvoir que la souffrance nous donne sur une autre créature. Cette attitude nous change en ce que nous pouvons être de pire. Cette unique raison est largement suffisante pour justifier une éducation, afin de réprimer ce comportement par l’éthique et non par le droit dont ce n’est ni l’objet ni la fonction.

2. « L’humanité serait évidemment supérieure au reste de la nature » ou ses contraires : « l’être humain n’est pas l’être supérieur de la vie terrestre » et « l’humain est une forme de vie comme une autre, en cela, il devrait être égal à chacune d’elles ».

Parce que nous sommes nous-mêmes, en tant qu’êtres humains, nous ne pouvons nous considérer inférieur, supérieur ni même égaux aux autres créatures terrestres, juste différents : nous n’avons pas la même nature que les autres créatures vivantes. La volonté d’égaliser, même en droit, l’homme à tout animal est un désir égalitariste qui est une forme de relativisme.

L’homme n’est pas supérieur, il est différent et ne peut juger le reste de l’univers que par rapport à des valeurs qui lui sont connaissables, c’est-à-dire les siennes : L’anthropocentrisme est un axiome s’il est utilisé par un humain.

L’être humain est doué de raison, de compréhension de lui-même, de la faculté de conceptualisation et de la faculté de modifier son environnement à l’aide de son esprit. C’est ce qui fait de nous un sujet de droit, même le pire criminel ne perd pas ces quatre éléments en même temps sous peine de devenir un légume. Pour le moment, aucune créature sur terre ne s’est révélée capable d’exprimer les quatre. Si tel vient à être le cas un jour, par exemple pour les dauphins ou les singes, cela ne voudra pas dire que nous sommes les égaux des animaux, mais que les dauphins et les singes sont sujets aux Droits et donc nos égaux en droit, puisqu’ils auront alors la même nature que nous.

Si l’humain est effectivement égal à toutes les autres formes de vie, alors il faut pousser le raisonnement au bout, et l’homme n’a alors pas plus de droits qu’une bactérie. Le fait de se soigner pour une maladie deviendrait alors une extermination de créatures vivantes qui disposaient autant du droit d’exister que nous. Maintenant, nous allons devoir expliquer le principe de non-agression aux souches infectieuses d’Escherichia coli…

Si je pousse plus loin encore ces idées, jusqu’au fond du possible, non seulement il faut égaliser l’homme à l’animal, mais tous les êtres vivants entre eux. Ce qui implique de créer des tribunaux pour juger les prédateurs qui attaquent les pauvres victimes que sont leurs proies. Ce qui nous oblige aussi à pousser jusqu’aux plantes qui sont aussi des formes de vie douées de sensations. En d’autres termes, le but ultime de cette vision du monde conduit à l’extermination totale de toute vie humaine, animale et bactérienne sur terre, ne laissant la planète qu’aux plantes et aux algues.

Le désir d’imposer notre propre code humain de valeurs, notre moralité, n’a aucun intérêt pour la nature. L’imposer au reste de la vie ne pourrait conduire qu’à une tyrannie de l’humanité sur le reste du vivant, qui ne mènerait qu’à l’anéantissement final de toute diversité et de toute vie. Notre nature humaine est notre nature, pas celle des autres créatures de ce monde.

Ma pensée est simple : seul l’être humain est sujet au droit humain. Sauf si un animal (ou toutes autres créatures) parvient un jour à présenter toutes nos caractéristiques, auquel cas il deviendrait de facto sujet au droit humain, puisqu’il aurait alors une nature humaine.

La véritable défense de la vie

1. L’humanité est destinée à l’extinction.

La chose la plus terrifiante que la science moderne nous aura apprise sur la vie, c’est qu’elle change. L’humanité n’est qu’une étape dans l’évolution du vivant. Une étape réussie, qui plus est, puisque nous sommes maintenant capables d’étendre la vie dans l’espace ; l’extension étant l’un des buts primordiaux de la vie. Il est fort probable, sinon quasiment certain, que d’ici à quelques centaines de milliers d’années, une quantité importante de nouvelles espèces naîtront, toutes basées sur la structure intellectuelle de l’homme.

Ces espèces auront toutes, dans leur fondement, une nature humaine ou du moins compréhensible à l’humain moderne ; puisque notre propre nature est basée sur des points communs avec celle du reste de règne vivant (la territorialité, pour ne citer qu’elle), celle des espèces futures sera probablement basée sur la nôtre. L’humain fait partie de la vie terrestre et il n’est pas éternel sous sa forme actuelle, il est sujet au changement : l’humanité, telle que nous la connaissons, est inévitablement destinée à l’extinction. Notre fin est déjà programmée depuis longtemps.

Mais ce n’est ni à craindre, ni à espérer. Notre disparition viendra lorsque l’humanité aura évolué vers une nouvelle étape, qu’on ne pourra plus la nommer humaine ; qui sera notre héritière et pour qui nous serons nous mêmes des animaux vus du futur. Nous savons que cette étape est possible, car sinon des concepts tels que la singularité technologique, n’auraient jamais eu autant d’impact sur la science moderne.

Mais s’il existe une possible singularité technologique, la singularité biologique est-elle parfaitement concrète et inévitable ? La vie est toujours capable de concevoir mieux que la génération précédente : la vie s’est construite pour se transcender elle-même.

2. La vie entière évolue par la contrainte.

Cette inévitable évolution est suivie d’un corollaire, tout aussi inévitable : le plus grand destructeur d’espèces vivantes sur terre, c’est la vie. Cet apparent paradoxe n’en est pas un, c’est une condition préalable à la vie. Tout ce qui existe doit s’adapter ou disparaître.

Quels que soient nos bons sentiments, notre moralité remplie de convictions naïves, la vie est ce qu’elle est. Il suffit pour cela de lâcher une souris devant un chat, même le plus adorable du monde, pour se rendre compte que la vie est destruction et chaos.

La vie n’existe que dans un équilibre entre la création de nouvelles options adaptées (ou mieux adaptées) à de nouvelles contraintes et l’extermination totale (ou partielle, parfois) des options inadaptées. Que ce soit par la destruction des créatures les moins adaptables où la modélisation de l’environnement. Mais la vie n’est pas la seule contrainte de la vie : l’univers en est une.

Les milliards d’années de la terre sont jalonnés de périodes où l’espace et la planète elle-même furent les pires menaces de la vie. Mais celle-ci s’est adaptée et nous en sommes le résultat.

Si ce cas de figure est arrivé, la manie qu’a la vie de progresser (qui est aussi bien implantée dans notre esprit, ce qui prouve que la Nature Humaine est à l’image de la Nature de la Vie [1]) l’a sauvée plus d’une fois de l’extinction totale. La vie et la nature dans son ensemble sont le fruit d’imperfections qui se sont emboîtées en harmonie les unes avec les autres.

3. L’inévitable harmonie entre l’homme et la nature.

Passons à la conclusion : l’être humain et la vie, dans son ensemble, existent effectivement en harmonie. Une harmonie que notre moralité, issue de siècles d’une éducation arrogante a contribué à nous occulter. La réalité est que l’homme évolue, lui aussi, comme le reste du monde vivant et qu’il est pour ce monde le plus grand et le meilleur outil donné à la vie pour contraindre son évolution.

L’être humain modifie son environnement, à un point tel qu’il en devient méconnaissable mais pourtant parfaitement en accord avec les habitudes du vivant (plus vite, plus loin, plus fort, plus résistant, moins cher). L’être humain modifie son esprit, au point qu’il s’est forgé une éthique propre, éthique qui est semblable à celle de la vie elle-même et qui consiste à ne préférer que ce qui est bon et fait plaisir à ce qui est mauvais et fait souffrir. Puis à appliquer ce code éthique et moral au reste du vivant, contraignant ainsi son évolution pour l’intelligence.

Mais c’est ici que se situe le risque réel, car de cette contrainte morale peut naître le dogme moral imposé comme naturel, sous prétexte qu’il renforce ce qui nous apparaît subjectivement comme bon.

Nous devons nous garder de ce genre de considérations : la vie n’a pas besoin de notre moralité, elle a besoin de nos actions. Nous participons activement à la mutation du monde qui nous entoure car nous sommes le pouvoir de mutation de la vie ; c’est ce pouvoir qui s’est matérialisé, après des millions d’années de permutations génétiques.

Notre moralité est juste, car elle implique que nous ne fassions pas le mal ; que nous ne laissions pas le mal agir. Notre devoir moral d’être humain envers la vie est de lui permettre de croître et de s’étendre. Tout ce qui l’empêche ou la contraint est contre-nature, puisque notre nature est de vivre.

Cela n’implique pas qu’il soit mauvais ou néfaste que nous détruisions dans notre marche vers l’extension d’autres formes de vies sur notre chemin. Nous l’avons déjà fait ; les fourmis le font, les termites le font, les singes le font et même les bactéries le font.

C’est ce que nous appelons la sélection naturelle et toute la moralité du monde est démoniaque sur ce sujet… du point de vue de la vie.

Empêcher la sélection revient à la même chose que d’empêcher la vie de choisir une bonne direction parce qu’elle est bonne, sous le seul prétexte qu’elle a un prix. La disparition d’espèces prouve uniquement que ces espèces n’étaient pas adaptées.

Si l’humanité venait à dépasser les limites et à éradiquer la vie au point que sa propre existence en soit menacée, nous verrions alors notre espèce s’éteindre à mesure que nous persisterions dans l’erreur. Car le prix de la rupture de l’harmonie, qui est au monde vivant ce que l’ordre spontané est à l’économie (une autre forme de l’étude du vivant), n’est rien de moins que l’effondrement total.

Mais nous devons nous garder de l’autre extrême de ce cheminement : nous ne sommes pas un agent sélecteur de vie, notre présence sur terre n’est pas motivée par la seule sélection naturelle ; mais par la volonté programmée qu’a la vie de faire des expériences. Dont l’ultime finalité est l’extension et le chaos mutagène.

La vie personnalise le changement ; si nous sommes les avatars de la vie ; la vie est un avatar du changement de l’univers. Notre seul devoir envers elle est de respecter notre nature propre, c’est elle qui sert à la vie, rien d’autre. Nous ne devons, sous aucun prétexte, imposer notre nature humaine à d’autres créatures qui ne sauraient en avoir de semblable à la nôtre.

Il viendra un temps où il sera plus rentable – donc ce sera un progrès pour nous – de cultiver la viande comme nous cultivons nos légumes. Il viendra aussi un temps où nous fabriquerons des machines qui se substitueront totalement aux animaux que nous utilisons actuellement pour travailler (ce qui a déjà commencé depuis un siècle et demi, maintenant). Notre nature nous conduit au progrès, puisque la vie ne recherche que la progression.

La seule chose que nous pouvons faire pour que la vie qui nous entoure souffre moins de notre progrès, c’est de l’accélérer à tel point que nous finirons par ne plus avoir le moindre impact négatif sur elle ; puisqu’elle aura évolué en suivant nos habitudes et nos besoins. De même qu’à mesure que nous évoluerons, nous n’aurons plus autant besoin d’elle qu’avant.

De ce fait, nous aurons donné naissance à notre successeur et l’humanité s’éteindra silencieusement comme si elle n’avait jamais existé. L’espèce que nous aurons enfantée reprendra le cycle vers la grandeur là où nous l’aurons laissée. Tel est le Droit Naturel personnifié : une Singularité Biologique inévitable.


Note :

  1. La vie a créé l’être humain à son image, avec une nature semblable à la sienne, capable de transcender ses propres limitations. Si l’on s’en réfère à certaines de nos références culturelles, notamment bibliques, cette définition fait de la vie elle-même Dieu, puisque rien ne prouve que la vie ne s’est pas créé elle-même, qu’elle l’ait fait consciemment n’a pas la moindre importance, mais j’y reviendrai dans un autre article.
Voir les commentaires (19)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (19)
  • Il y a un livre qui peut peut être élargir le débat : http://en.wikipedia.org/wiki/The_Grand_Design_(book)
    Nous sommes Dieu, car il y a peu d’observateurs connu dans l’univers. Cela nous donne donc une place de créateur. Moi je dirais découvreur de l’existant. L’animal peut avoir une conscience ! Pourquoi pas ? Son système nerveux peu développé limite son expression. L’humain a donc la responsabilité et le devoir d’un créateur : cette toute puissance doit être utilisée pour le développement harmonieux de lui même en même temps que son environnements de vie. Si l’humain disparait, peut on dire que c’est la fin du monde ou la perte de la conscience ? Non, la conscience est, nous avons juste un décodeur un peu plus performant que les autres annimaux. D’où l’idée du libéralisme, cela modère l’animal qui dors dans l’humain en le mettant en concurrence avec ses homologues. On est finalement des singes un peu plus évolués socialement et techniquement que nos ancêtres.

    • Merci pour cet article abordant un sujet très sensible.

      Cependant, quelle attitude adopter face à des souffrance inouies infligées non pas par plaisir, mais par facilité ? Par exemple, le fait de retirer la peau des furet vivants, puis de laisser ces animaux agoniser dans des conditions pour le moins horrible, sans peau ? Rien ne nous dicte d’épargner leur souffrance puisque cela coûterait moins cher. Rien sauf d’avoir un minimum d’empathie.

      • L’empathie est aussi une chose qui nous permet de juger d’autrui. Une compagnie qui n’est pas capable de ce minimum d’empathie n’est pas digne de confiance dans ses autres activités. S’ils ne sont pas capables de ça, qu’est ce qui me prouve que leurs relations avec moi, humain, seront meilleures ? Au moindre litige, il est préférable de se méfier.

        • Je parle de personnes n’agissant pas en leur nom mais pour des sociétés, vestimentaires par exemple. Tuer proprement le furet leur fera perdre du temps et diminuera la marge, il est donc plus efficace d’enlever la peau à vif, la souffrance ne coûtant rien à l’entreprise.

          • Je ne veux pas dire de conneries, je crois que la peau s’enlève mieux lorsque l’animal est vivant. Cela n’est pas une question de cout ou de temps, hélas….! En tout cas je partage votre point de vue, c’est juste ignoble de faire cela. Surtout qu’il existe des sociétés comme Patagonia pour ne citer qu’eux qui agissent sur l’environnement et vendent du bon matériel. La petite dame de Paris ne va pas être très contente de troquer son furet contre une laine polaire….bon, il faut de tout pour faire un monde !

          • Fondamentalement, qu’est ce qui différencie une personne sociale d’une personne physique ? Nos agissement par rapport à un collectif tout comme par rapport à un individu sont finalement les mêmes. Ce type d’entreprise existe, je ne traite pas avec elles (ou le moins possible) parce que je n’ai pas confiance en eux. Leurs méthodes m’en disent long sur leurs « valeurs ». Ces valeurs sont celles qui font que je serais considéré comme un client ou comme un « consommateur » à qui on vend de la merde parce que c’est plus rentable. La souffrance animale est aussi un indicateur pour cela.

            C’est une forme de responsabilité que d’adapter ses actions en conséquence de ce qu’on observe chez autrui. Une entreprise qui inflige volontairement de la souffrance, pour gagner du temps ou quoi que ce soit peut avoir ses raisons, il n’empêche qu’il n’est pas illégitime de s’en méfier. C’est aussi l’un des sens de cet article : il importe d’apprendre à juger les groupes comme les gens. Précisément parce que les « valeurs communes » aussi, existent ; pas seulement les valeurs individuelles et qu’elles nous renseignent sur les principes d’une entité tout aussi bien qu’un article de presse.

            C’est ce que ça coûte à l’entreprise : la confiance du client.

        • Mais, et il s’agit certes d’un autre débat, dans une société libérale, qu’est-ce qui pousserait une entreprise à faire part de ce genre de choses ?

          • @Max

            Cela dépend du point de vue sur lequel on se place, mais dans une société libérale, les journalistes continuent d’exister normalement et continuent d’effectuer un travail de collecte et d’analyse de l’information.

            On peut donc résolument penser que ce seront les journalistes, les indépendants et les militants engagés dans certains combats moraux qui s’occuperont d’informer le public comme c’est le cas actuellement. Après c’est au public, par rapport aux valeurs qui sont siennes, de juger de ce qu’il doit faire ou pas des informations qu’il obtient.

            Mais je suis un homme optimiste, aussi j’imagine que dans un monde futuriste, entre deux entreprises d’identique efficacité. Celle qui ne fait pas souffrir les animaux gagnera probablement la clientèle de celle qui le fait. Il s’agit là, évidemment, d’un avis purement personnel qui n’a pas d’autres fondements que « mon sentiment ».

    • Ce n’est pas tout à fait ce que j’avais en tête, mais je prépare justement un article sur ce sujet, qui apportera je l’espère un peu plus d’eau au moulin.

  • A propos de la note : « cette définition fait de la vie elle-même Dieu, puisque rien ne prouve que la vie ne s’est pas créé elle-même ». Il est très hasardeux de tirer une conclusion à partir d’une hypothèse non prouvée.

    On pourra affirmer que la vie est elle-même Dieu le jour où on prouvera sans contestation possible qu’elle s’est créée elle-même. Pas avant. En attendant (n’attendez pas trop longtemps), l’hypothèse de Dieu créant la vie est la plus probable, la seule réellement cohérente non seulement avec la raison, la logique, avec ce que nous sommes capables de percevoir de l’univers, mais aussi avec la foi (ce qui est très fort, n’est-ce pas).

    Ceci dit, pour les chrétiens, Dieu est bien présent dans la nature. En effet, l’essentiel de la vie est à l’image de Dieu : l’homme. C’est la part divine de l’homme qui rend l’humanité supérieure aux autres formes de vies et à tout ce qui existe et qui fait que nous en sommes les propriétaires. Seule cette propriété nous donne des devoirs envers le reste de la création. Sans la propriété, il n’y a aucune responsabilité qui puisse nous être légitimement opposée. Sans la propriété qui légitime, il ne reste que la force la plus brutale, le mal absolu, y compris envers nous-mêmes et l’univers comme la vie deviennent sans cause.

    Malgré toutes les singularités technologiques que nous pouvons envisager, jamais une technologie ne pourra dépasser l’absolu que l’homme constitue dans l’univers. Jamais une IA, même la plus complexe, ne possèdera une âme immortelle. Parvenue au degré de complexité nécessaire pour comprendre cette impossibilité, l’IA devrait logiquement décider de s’autodétruire.

    • @Cavaignac

      Des arguments intéressants, j’y répondraient si je le peux dans un article. Notez que même si je « crois » en l’existence de l’âme ; je ne m’en servirais pas. Il s’agit d’un concept à mes yeux, un concept religieux et non philosophique. Auquel je n’ai pas les moyens de répondre, faute d’en avoir mise une en bouteille pour l’étudier. Je ne peux parler que de ce que je peux observer et analyser.

      Comprenez donc que je ne peux malheureusement pas donner de suite à votre réflexion sur ce sujet là autrement que par un : « Jugez-en, par vos propres moyens. »

  • Cet article est une un galimatias New-age plein d’absurdité. Contrepoints devrait quand même faire un minimum de tri avant de publier n’importe quoi.

    • J’en perds même mon français !

      • Mais je suis ravis qu’il vous ait plu au point de me faire un si charmant commentaire ! Tiens, comme je vous sens vraiment enthousiaste, j’en ai même envoyé d’autres !

        Bien évidemment, la rédaction de Contrepoints étant seule et unique à pouvoir juger de ce qui sort et quand, ce sera à eux d’en décider. Je suis profondément navré pour toute cette terrible attente, que cela ne vous chagrine pas trop, surtout !

        Ps : c’est fou ce que les gens s’attardent aux commentaires en bas de pages. Attendez au moins que l’article en question sorte avant de me crucifier. On en rediscutera après.

  • Oula, mon bullshitomètre s’affole. Droits naturels ne signifie pas droits venant de la nature mais droits qu’il est naturellement évident de donner aux individus dans une société libre.

    • Les droits ne « se donnent pas », sinon ce ne sont plus des droits issus de la nature de l’homme, mais des droits construits. Relisez John Locke, son « second traité du gouvernement civil » pour être précis. Si vous préférez la version avec analyse, prenez « l’éthique de la liberté » de Murray N. Rothbard, la première partie suffira largement. Vous pouvez aussi tenter Pierre Lemieux, je suis sur qu’il sera ravi d’avoir un autre lecteur.

      Vous pouvez tenter aussi, si vous avez vraiment du temps, l’origine de ma propre réflexion : Saint Thomas d’Aquin, « Somme théologique ». Prenez votre année, on ne lit pas dix mille pages comme ça, je ne l’ai moi-même jamais fini. Il reste néanmoins fort instructif.

      Bien à vous,

  • « Notre disparition viendra lorsque l’humanité aura évolué vers une nouvelle étape, qu’on ne pourra plus la nommer humaine ; qui sera notre héritière et pour qui nous serons nous mêmes des animaux vus du futur. Nous savons que cette étape est possible, car sinon des concepts tels que la singularité technologique, n’auraient jamais eu autant d’impact sur la science moderne. »

    Votre article est passionnant, mais la phrase ci-dessus relève de la grosse blague. Depuis quand connaissez-vous le futur ? Et depuis quand est-il inévitable ? Fournir l’impact d’un concept pour seule preuve de votre prédiction renforce son caractère complètent improvisé.

    • La singularité, notamment technologique, repose sur un principe.
      Ce principe, c’est qu’il est possible, à un moment donné que les capacités de calcul d’une machine que nous aurons créé dépassent les notre ; faisant de la machine l’étape suivante du chemin de l’intelligence, nous rendant par là même obsolètes sur cette même voie. Cette même machine créera à son tour une autre machine, encore plus avancée. C’est aussi là, la définition même de l’évolution du vivant, une chose qui se dépasse elle-même en permanence.

      De même, le futur est assez prédictible dans les grandes lignes, surtout quand il ne s’agit que de prévoir le cheminement d’un système à l’évolution linéaire. La vie fabrique, elle modifie, elle détruit ce qui apparait dépassé par un processus de sélection. Vous ne vous dites pas qu’à un moment donné, nous serons nous aussi dépassés ? Nous ne sommes en rien un élément à part, supérieur, dans le monde vivant, nous en faisons partie et à un moment donné notre route s’arrêtera, certaines espèces restent longtemps adaptés. Mais, sur plusieurs millions d’années ? Peut-être, essayez maintenant avec des milliards.

      Nous donnerons naissance à nos héritiers, qui donneront naissance aux leurs. N’est-ce pas de la singularité ? Si ce concept à eut un impact sur les sciences, c’est bien parce qu’il s’avère possible. Il s’avère possible spécifiquement parce qu’il a déjà eut lieu : la vie est en permanente singularité. Pour la première fois, nous nous rendons finalement compte qu’elle est assez aisée. D’où cette phrase.

    • Je peux aussi résumer ma réflexion comme suit : « Je prédis qu’un jour, dans le futur, je vais mourir. » En disant ça, suis-je devenu un devin ?

      Ne me répondez pas que c’est une évidence, etc. Pensez au fond des choses : pourquoi notre mort est-elle évidente ? Pourquoi dire « Je vais mourir » est une prédiction absolument certaine ?

      Je vais vous aiguiller : Parce que c’est une loi de la réalité. Les choses changent et mutent en permanence. La mort n’est finalement qu’une forme de mutation. Prédire qu’une chose va muter, c’est un peu jouer les Captain Obvious ; forcément que ça va arriver, c’est une loi de la réalité !

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

La question devient de plus en plus fondamentale, face aux assauts de violence vécus ces derniers mois, ces dernières années, dans notre pays et ailleurs. Des conflits géopolitiques aux émeutes des banlieues, les incompréhensions semblent aller croissant. Le sentiment domine que tous ne parlons plus le même langage, ne partageons plus les mêmes valeurs, n’avons plus les mêmes aptitudes au dialogue. Constat d’autant plus inquiétant que, comme le remarque Philippe Nemo, de plus en plus de pays non-occidentaux (Russie, Chine, Turquie, parmi d’a... Poursuivre la lecture

Mario Vargas Llosa, dont nous avions récemment présenté l’un des derniers ouvrages, et qui a fait régulièrement l’objet de nombreuses chroniques sur Contrepoints depuis quelques années, est aussi le prix Nobel de littérature de 2010.

Les éditions Gallimard ont édité la conférence qu’il a donnée à cette occasion, véritable éloge de la lecture et de tout ce qu’elle recèle à la fois comme trésors, comme potentiel de résistance au conformisme et comme moyen de défendre les libertés.

 

« Ce qui m’est arrivé de plus important... Poursuivre la lecture
1
Sauvegarder cet article

Un récent article sur l’islam m’a valu quelques critiques, et cette question ironique, si j’avais d’autres articles aussi curieux à proposer. Hélas oui, la mine n’en est pas épuisée.

Un jour les Israéliens seront à nouveau en paix avec leurs voisins palestiniens. Ils auront, on l’espère, exercé dans les bornes les plus strictes leur droit à la légitime défense, et employé avec mesure le dangereux appareil de la guerre. Mais la paix est un idéal négatif, qui n’évoque qu’un monde sans violence. Ne peut-on pas au surplus se respecter, s’e... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles