Hollande en Algérie : qu’en attendre ?

François Hollande s’exprime ce matin devant les deux chambres du parlement algérien. Un discours qui sera sans doute très écouté.

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Hollande en Algérie : qu’en attendre ?

Publié le 20 décembre 2012
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François Hollande s’exprime ce matin devant les deux chambres du parlement algérien. Un discours qui sera sans doute très écouté.

Par Kaci Bensaid, depuis l’Algérie.
Publié en collaboration avec Libre Afrique.

Le président français François Hollande est accueilli depuis hier en Algérie pour une visite officielle de deux jours. Cette visite d’État est perçue différemment par les divers acteurs de la classe politique du pays. Qu’en attendre ?

Alors que les deux chambres du Parlement algérien se sont réunies le lundi 17 décembre en session extraordinaire à la convocation du Président Abdelaziz Bouteflika, à l’effet de préparer les modalités relatives à cet important événement, les partis islamistes ont brandi la menace de boycotter le discours de François Hollande devant le parlement aujourd’hui – un discours qu’ils considèrent déjà « vide de sens ». Ils mettent en avant les crimes commis durant la « longue nuit coloniale » qui nécessitent « réparation » et des « excuses officielles » au nom du peuple français. L’Alliance verte, confédération politique regroupant plusieurs formations islamistes (Mouvement de la société pour la paix, El Islah et Ennahda), a vu le jour quelques mois seulement avant les élections législatives du 29 mai 2012 pour constituer un front commun dans le Parlement et fait le forcing pour faire passer un projet de loi criminalisant le colonialisme.

Avec cette insistance à faire plier le chef de l’État français devant leur exigence aux visées politiques lointaines, l’alliance verte cherche certainement l’augmentation de sa cote auprès de la population à travers ce buzz médiatique. Pourtant cette stratégie semble quelque peu paradoxale, eu égard par exemple aux ambitions des jeunes Algériens qui attendent une augmentation du nombre de visas octroyés par la France. Ensuite, le boycott de François Hollande paraît presqu’incongru puisque le Président français a déjà franchi un pas en tenant à reconnaitre, au nom de l’État français, les crimes du 17 Octobre 1961 à Paris – un geste loin d’être anodin sur l’échiquier relationnel entre les deux pays qui restent liés par une histoire douloureuse.

En revanche, cette position « dure » ne semble pas partagée par les partis au pouvoir, à savoir le front de libération national (FLN) et le rassemblement national démocratique (RND) qui ont préféré garder le silence et opté pour la politique du wait and see. Même positionnement chez le plus vieux parti d’opposition, le front des forces socialistes (FFS), duquel n’émane aucune lecture.

Pour les deux premiers, la balance penche largement du côté des dividendes que la partie algérienne doit tirer de cette visite – afin de mieux assurer une embellie économique. Les Français étudieront bien sûr les moyens de préserver leur place sur le marché algérien, histoire de ne pas se laisser distancer par la Chine. Mais pour l’Algérie, la France reste le premier partenaire, avec 11 milliards de dollars d’échanges commerciaux et elle est le premier investisseur hors hydrocarbures, avec près de 400 entreprises. Ces dernières ont créé près de 30.000 emplois directs et plus de 100.000 emplois indirects.

La déclaration de partenariat qui est au programme d’action des cinq années à venir, explique largement le « silence » des deux partis du pouvoir sur le volet de la colonisation. Plusieurs autres dossiers importants comme les contrats commerciaux dans l’agroalimentaire, l’agriculture et l’industrie sont à l’étude. Idem pour celui relatif à l’installation d’une usine de montage de véhicules Renault à Oran qui est aussi au menu des débats entre les responsables des deux pays. Cette future usine implantée à Oran sera détenue à 51% par l’État algérien – via la Société nationale des véhicules industriels (SNVI) et le Fonds national d’investissement, Renault possédant les 49% restants. Elle devrait disposer, à partir de mi-2014, d’une capacité de production annuelle initiale de 25 000 véhicules, avant d’atteindre les 75 000 exemplaires. Une aubaine pour des centaines de sans-emplois algériens.

Le discours du chef de l’État français est ainsi très attendu par l’opinion publique en général et les parlementaires en particulier. Il revêt une dimension toute spéciale puisque jamais un président français n’a eu l’opportunité de discourir devant les parlementaires algériens. Nombreux sont ceux qui souhaitent que ce discours soit de nature à répondre aux attentes des Algériens qui aspirent à plus d’ouverture et de souplesse notamment dans le mouvement des personnes et des biens entre les deux rives de la méditerranée. « C’est une visite décisive pour l’avenir des deux peuples liés les uns aux autres. Elle sera certainement de nature à aplanir les différends qui ont tendance à encombrer les relations entres les deux pays » nous fait remarquer un ancien député qui a souhaité garder l’anonymat.

L’ouverture de la France à l’égard du peuple algérien ne doit cependant pas être vue comme une planche de salut. L’ouverture majeure dont a besoin le peuple algérien demeure encore celle de son propre régime, en matière de promotion des libertés économiques et de lutte contre la corruption notamment : faire en sorte de mettre fin à « l’apartheid économique » algérien entre ceux qui sont proches du pouvoir et les autres. Si le Président français décide de faire des excuses pour la colonisation, espérons qu’il aura la bonne idée de faire aussi passer cet autre message nettement plus crucial pour l’avenir des Algériens, et ce, de manière subtile et diplomatique bien sûr, à ses hôtes.

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Sur le web.

(*) Kaci Bensaid est le nom de plume d’un observateur de la vie politique algérienne.

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  • 1) S’excuser : la France, à mon sens, s’est largement acquittée de sa dette envers l’Algérie en permettant notamment à un nombre considérable d’algériens de vivre sur son sol et d’obtenir la nationalité française. Ce qui me sidère, c’est qu’ils veulent être français, mais aussi des excuses.Après tout si la France ne s’excuse pas, pourquoi vouloir rester français ? Ils devraient en tirer les conséquences.Je ne parle évidemment pas des Harkis qui sont français par choix; ils ont préféré la liberté à l’oppression et nous leur devons des excuses de les avoir trahis et de les laisser se faire traiter de traîtres par des franco-algériens ( c’est l’hôpital qui se fout de la charité), et toute la gauche ( qui ferait bien de se rappeler que la gauche et Mitterand, portent aussi une lourde responsabilité dans ce désastre.)
    2) Espérer comme le fait l’auteur de l’article que dans le discours de ce président, il y ait un petit encouragement à mettre fin à la dictature du FLN, c’est ne pas avoir compris la faiblesse de cet individu qui ne parvient même pas à se faire respecter par les siens.
    Non, Monsieur, Hollande est trop couard pour tenir un discours de fermeté, il promettra des visas ( encouragement pour que ce pays reste un désert économique et nous envoyer leurs jeunes sous-qualifiés, à charge pour la France de les former, ce qui n’est pas une mince affaire) car c’est ce qui est attendu.( Je viens d’entendre à la radio que c’est fait !!!)
    3)Développer le partenariat économique avec l’Algérie, et je vois que l’Etat algérien figure à 51% dans le capital de Renault. J’avoue que je suis perplexe ici. Nos industries à l’étranger sont-elles pour une part propriété de l’Etat d’accueil, ou est- ce une exception algérienne ? ( là j’attends vos lumières en matière d’économie)
    4)Rétablir la vérité historique pour que ces immigrés algériens comprennent enfin pourquoi ils sont là et pour cela inviter sur les plateaux de télévision, des historiens de la colonistion et de la guerre d’Algérie qui ne se résume pas à l’historien officiel ( troskiste) Benjamin Stora.

    Sur Atlantico un sondage faisait apparaître que 74% des français n’aimaient pas l’Algérie, je dois avouer que j’en fais partie.

  • Je suis entièrement CONTRE ce dialogue euro-arabe…. C’est une vaste fumisterie où il n’y aura toujours qu’un gagnant : l’Afrique. Non seulement nous les aidons financièrement chez eux, mais encore nous les assistons totalement chez nous ! C’est un marché de dupes et hollande n’est qu’un traître à notre pays.

  • On est censuré même en donnant notre avis ????? C’est le premier commentaire que je fais, ce ne peut pas être un doublon. Qu’est-ce qui dérange WordPress ? Que je dise qu’Eurabia est une fumisterie ? Que les africains et les arabes surtout nous prennent tout chez eux et chez nous ? Que Hollande est un traître à notre pays ?

  • « Hollande en Algérie : qu’en attendre ? » Qu’il y reste, définitivement ?

  • Président de m… !
    Moi français me désolidarise de tout propos sorti de la bouche de Flamby !!! Et de sa… chose valérie-ferme-la-un-peu…

  • La colonisation ! de quoi ? l’Algérie était un département français. Il s’excuse de quoi ? du fait qui Mitterrand y ait envoyé les CRS ?

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