La compétitivité n’est pas ce dilemme où l’on doit faire un choix entre l’intérêt de nos industries et celui de leurs salariés.
Par l’auteur du site Bobo libéral.
Nos industries françaises manquent de compétitivité, on nous le répète sans cesse, et c’est malheureusement exact. Inutile de revenir sur ce constat alarmant. Ce qui me dérange est la façon dont on nous présente le problème. Car pour gagner en compétitivité, il faudrait baisser le coût du travail en réduisant les charges sociales qui pèsent sur nos entreprises. Le manque à gagner serait compensé par un accroissement de la TVA. Peu importe la méthode utilisée, dans les discours transpirent l’exigence d’un sacrifice qui doit être consenti par nos salariés pour sauver nos industries et in fine notre nation hexagonale.
Mais cette vision d’un marché mondialisé, perçu comme une arène, où seuls les plus forts survivraient, les entreprises dans ce cas précis, et dont le succès dépendrait du degré d’abnégation des salariés, n’a rien d’enthousiasmant. On renoue avec cette idée que les gains des uns se font aux dépens des autres. Sauver nos industries exigent de sacrifier les intérêts des travailleurs. On ne cesse de prendre en exemple la politique de modération salariale des Allemands. Ils auraient consentis à des efforts insupportables, voire obscènes aux yeux des français, pour le salut de leur industrie.
C’est assez déprimant au fond.
Je ne vais pas revenir sur la nécessité de baisser le coût du travail pour que nos entreprises soient compétitives. Je ne vais pas non plus défendre les mesures préconisées par Hollande ; elles sont trop insuffisantes, et même contre-productives (comme la hausse de la TVA). Toutefois je vais tenter de démontrer en quoi la compétitivité d’une entreprise est bénéfique pour la société sans l’être au détriment des salariés. En fait c’est l’exact opposé. Elle contribue réellement à l’accroissement des salaires.
Mais avant tout, comment considère-t-on qu’une entreprise est compétitive ? À quel aune mesure-t-on cette compétitivité ? La réponse est assez simple : une entreprise est compétitive quand elle gagne des parts de marché. Et comment réalise-t-elle ces gains de part de marché ? Quand elle satisfait la demande de ses clients.
Cette satisfaction du consommateur est la raison même de la production. On ne produit des choses que pour satisfaire la demande de ces consommateurs. Et les entreprises les plus compétitives sont celles qui parviennent aux mieux à réaliser cet objectif. Ce n’est que par ce processus d’amélioration de la production et donc de la satisfaction de la demande, que le niveau de vie peut progresser. Il n’y pas d’autres alternatives. Cela a permis de rendre disponibles au plus grand nombre des biens destinés auparavant à une minorité.
Ainsi les entreprises sont en concurrences les unes avec les autres pour notre plus grand bien. On peut oser affirmer que les moins performantes sont éliminées car elles ne sont pas en mesure d’améliorer le niveau de vie des consommateurs. Et comme les salariés des entreprises sont aussi des consommateurs, ils en bénéficient pleinement. Et cela même si leur salaire n’augmente pas nominalement. La diminution du prix des services produits suffit à accroître leur pouvoir d’achat. L’exemple le plus frappant pour illustrer au mieux ce mécanisme est celui de la téléphonie mobile. Aujourd’hui pour 10 euros par mois vous bénéficiez d’un service qui en valait 100 deux ans auparavant, et cela sans augmentation de salaire nominale.
Ainsi assurer la compétitivité d’une entreprise pour un salarié, ce n’est pas gager son propre salaire et niveau de vie, mais c’est au contraire l’améliorer. Attention je ne prétends pas justifier une baisse des salaires à tout bout de champ, celui-ci est fixé par l’offre et la demande et d’ailleurs dépend de cette compétitivité. Mais comme l’expliquait Mises quand il décrivait l’extraordinaire progrès qu’a connu notre civilisation aux 19e siècle :
Le fait saillant à retenir de la révolution industrielle est qu’elle a ouvert l’époque de la production massive pour les besoins de la multitude. Les salariés ne sont plus désormais des gens qui ne peinent que pour le bien-être de quelques autres ; ils sont eux-mêmes les principaux consommateurs des produits qui sortent des usines. Les grandes affaires dépendent de la consommation de masse. […] Aveuglés par leurs préjugés, beaucoup d’historiens et d’écrivains sont passés sans le voir à côté de ce fait fondamental. D’après eux, les salariés se fatiguent pour le bénéfice de quelqu’un d’autre. Ils ne se demandent jamais qui sont ces « quelqu’un d’autre ».
Maintenant vous avez compris qui sont ces « quelqu’un d’autres ».
La compétitivité n’est pas ce dilemme où l’on doit faire un choix entre l’intérêt de nos industries et celui de leurs salariés. Cette compétitivité concourt aussi bien aux succès de nos entreprises qu’au niveau de vie des travailleurs (et des employeurs).
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Sur le web.
RT @Contrepoints: Mais au fond, qu’est-ce que la compétitivité ? La compétitivité n’est pas ce dilemme où l’on doit faire… http://t.c …
RT @Contrepoints: Mais au fond, qu’est-ce que la compétitivité ? La compétitivité n’est pas ce dilemme où l’on doit faire… http://t.c …
Il va pas tres loin et fait de sacré raccourci cette article…
Satisfaire la demande des consommateur = leurs attentes ou leurs besoins?
Les deux
Je ne pense pas que dans une usine produisant des tracteurs, une baisse du coût du travail leur fournisse une augmentation du pouvoir d achat.
Ok les deux sauf que l un passe par une baisse des prix/coût, l autre par l innovation c est sensiblelent différent quand meme, non? Meme si faut des sous pour innover c est sur , donc une baisse des cout peut aider…
L’article n’est pa
L’article n’est pas de justifier telle ou telle politique économique. Il explique juste en quoi le principe de concurrence entre les entreprises dans le cadre d’un marché libre est un bienfait pour la société dans son ensemble. Une entreprise est compétitive parce qu’elle sert au mieux les intérêts de ses clients (ou leurs demandes).
Quand aux fameux « coût du travail » ou salaires, il est fixé, toujours dans un marché libre, par l’offre et la demande. Mais ce n’est pas l’objet de l’article, même si c’est un sujet connexe.
L article ne le di pas très clairement, c est ce que je lui reproche (d ailleurs c est
quoi ce dessin a la ***??!!)
L’auteur à simplement oublié de préciser que les centres d’appels pour les services en téléphonie ont été délocalisés. Ce qui résume les limites de son raisonnement simpliste.
Mais le consommateur Français en payant moins cher sa facture telephonique peut dépenser cet argent non dépensé dans d’autres services et en conséquences créer d’autres emplois.
Le problème de la délocalisation n’est pas le problème soulevé par cet article(qui n’est un problème que pour les politiques socialistes et étatiques)
@nico , désolé de pas avoir été plus clair, le probléme des articles en géneral et de ceux sur internet en particulier est que pour qu’ils ne soient pas rébarbartif ils doivent être court et synthétique, ne s’attachant qu’à développer une seule idée, sans quoi on se perd dans toute une série de digression et on perd en clarté.
@Kafka
Le problème de la délocalisation n’est pas le problème soulevé par cet article(qui n’est un problème que pour les politiques socialistes et étatiques)
Voilà une réponse par l’absurde, comment peut-on parler de compététivité sans intégrer la mondialisation ???
très simplement, la compétitivité est une facteur de production, elle existe dès lors qu’un marché libre existe, la taille du marché n’est pas un facteur déterminant.
@ Laurent
Dans compétitivité, il y a compétition, jouer au niveau départemental n’a rien à voir avec le niveau national et encore moins avec l’international; désolé d’être dans l’évidence navrante !
@CITOYEN,
Dans compétition, il y a progression, amélioration, performance. Vous raisonnez de manière statique sur une notion dynamique, pas étonnant que vous êtes toujours aussi à côté de la plaque.
@miniTAX
Quand vous saurez lire sans œillères, vous aurez des commentaires pertinents.
Pour info mon boulot est justement de chiffrer face à une concurrence permanente, vous êtes assurément à coté de la plaque.
Alors, pour ceux qui comprennent vites mais il faut leur…, et pour en revenir à notre sujet, l’exigence de compétitivité dépend bien évidement de l’environnement concurrentiel, si il est local, régional, national c’est très différend, et c’est pour cela que certains prônes le protectionnisme aux frontières. Je suis à nouveau désolé d’être dans des évidences aussi navrantes.
@CITOYEN : Au risque d’être lourd : pourquoi justifier des barrières au niveau européen ou national, et pas au niveau régional, départemental, communal ?
En effet, si le Vatican peut mettre en place un protectionnisme, pourquoi pas la belle ville de Colmar, véritable métropole en comparaison ?
A plus forte raison, si vous estimer qu’un étranger doit être pénaliser si il veut vous rendre service, pourquoi avoir recourt au commerce ? Si l’on est jamais mieux servi que par soit même, autant tout faire tout seul non ? Après, j’aurais peut être un peu de mal à me fabriquer mon MacBook si je dois cultiver mon champ de Bigmac … Vous voyez le problème ?
Vous allez me dire : oui, mais cela dépend de l’échelle. J’ai bien compris, mais alors pourquoi l’échelle nationale est elle la bonne ? Qu’est ce qui change à cette échelle ? LA protection sociale peut-être ? Mais dans ce cas, ce que vous dites c’est « Acheter des produits aux pays pauvres, c’est mal, il ne faut pas qu’ils travaillent à pas cher, faisons leur l’aumône plutôt ». On retrouve là la question de base du socialisme : « Pourquoi laisser les gens employer quelqu’un avec 100€ alors que je peux les taxer et verser l’argent aux chômeurs ? »
De fait, les villes avaient des barrières douanières dans le passé.
Fergunil: « Pourquoi laisser les gens employer quelqu’un avec 100€ alors que je peux les taxer et verser l’argent aux chômeurs ? »
En prenant au passage une moitié pour les frais…