Éducation Nationale : 40 000 recrutements bâclés

Pour remplir les quota, l’Education Nationale envisage de donner le Capes aux candidats ayant échoué si leur niveau est jugé satisfaisant.

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Éducation Nationale : 40 000 recrutements bâclés

Publié le 21 septembre 2012
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Alors que le gouvernement peine à boucler le budget, les rangs de l’Éducation Nationale vont gonfler de 22 000 professeurs supplémentaires, soit 40 000 recrutements avec les départs à la retraite.

Article publié en collaboration avec Le Cri.

Alors que le gouvernement peine à boucler le budget, les rangs du ministère de l’Éducation vont donc s’élargir à  22 000 professeurs supplémentaires afin de compenser les départs à la retraite, et à 18 000 emplois d’avenir réservés aux futurs enseignants, afin de blinder les effectifs d’une administration employant déjà plus d’un million de personnes.

Ces mesures s’ajoutent à celle déjà engagées en 2012.

Le « plan d’urgence » lancé par le gouvernement Ayrault, s’était alors traduit par 1000 postes de plus pour le primaire et 6000 postes débloqués dans le secondaire : montant de la facture : 89,5 millions d’euros.

Dans l’attente des nouveaux recrutements, des bataillons de futurs fonctionnaires se forment du côté de la rue de Grenelle. Le nombre d’inscrits aux concours externes du second degré a progressé de + 7,4 % en 2012. Pour l’agrégation et le Capes, la hausse  dépasse les 10 %, dont 12 % pour les Lettres. 2013 devrait être encore meilleur.

Selon les chiffres du ministère de l’Éducation, le nombre d’enseignants en France est de 852 000, dont 712 000 pour le public. Lors de son intervention sur France Culture, Vincent Peillon n’a pas précisé si les nouveaux postes profiteront aussi au privé. Les détails seront fournis avec le projet de loi de Finances 2013.

 

Recrutements bâclés

Outre l’impact budgétaire de ces mesures, on ne peut que s’étonner de la précipitation avec laquelle elles sont prises : l’objectif est de tenir coûte que coûte les promesses du candidat Hollande. Quitte à bâcler les recrutements.

Le ministère envisagerait en effet de transformer les candidats ayant échoué à l’agrégation 2012 en capétien (titulaire du Capes) si leur niveau est jugé satisfaisant afin de remplir les quota.

Dans les semaines qui viennent, les jurys vont donc recycler une partie de leurs recalés sur la base de critères indécis. À un autre niveau, ce type de méthode a déjà été utilisé pour les 1000 recrutements supplémentaires menés dans le primaire à la rentrée 2012. Pour le secondaire, cela revient purement et simplement à brader les concours.

 

Formation sur le tas

Les nouveaux enseignants n’auront pas même à remplir le nombre d’heures dû à l’Éducation nationale. Ils bénéficieront d’une journée de formation par semaine. Elle viendra s’imputer sur leur temps de travail. Le coût de cette formation sur le tas représente l’équivalent de 1500 postes.

Tous ces cadeaux sont-ils de nature à satisfaire les syndicats d’enseignants ? Même pas !

Pour le SNES, le gouvernement aurait dû distribuer des aides aux étudiants se destinant au professorat dès le niveau du master pour renforcer les vocations.

Et, pourquoi pas dès le brevet des collèges ?


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  • On va rigoler quand tout ce beau monde touchera la moitié de son salaire après la faillite du pays

    • Il est possible au contraire que les salaires seront aussi élevés après la faillite, du fait de la libéralisation de l’enseignement.
      Ainsi, de nombreux établissement de formation auront des demandes forte en enseignants.

      Qu’en penser?

  • Nous sommes vraiment gouvernés par une bande de bras cassés, fiers d’eux mêmes, mais idiots et incompétents. Ce que les marchés ne perçoivent pas encore, c’est que la nouvelle Grèce, c’est la France, à cause d’un gouvernement qui préfère la démagogie à l’esprit d’entreprise et à l’intelligence.

  • Mais bien sur, la France c’est la Grèce… La 5e économie du monde va se retrouver au niveau de l’ex 137e économie de monde… Mais oui !!! Évidement ! Au moins, on voit que votre esprit est éclairé…

    • Et oui ! Que vous lez-vous ! La France est en train de se déclasser dans tous les classements internationaux. Par tête d’habitant, la France ne cesse de s’appauvrir, alors qu’elle continue a tuer avec soin ses industries et ses services, par des lois stupides et démagogiques pour faire plaisir à des gens comme vous, qui vivent aux crochets de l’Etat. Plus de 2000 milliards d’Euros de dette : nous sommes tout bonnement insolvables. Et Porcinet prévoit d’en rajouter une couche, en tuant davantage l’économie par une ponction fiscale toujours plus forte et en jetant l’argent par les fenêtres en recrutant plus de 40000 profs l’an prochain. Bientôt, la troïka sera à Paris. Je n’ose pas imaginer la tête des franchouillards dans votre genre quand ils comprendront que la France n’est plus qu’une petite puissance de rien du tout, préférant la décadence des mœurs et la fainéantise à la rigueur et à l’effort collectif.

  • Bref à quand le chèque éducation?Le jour ou les Français auront assez de ressembler aux ex-soviétiques!Sur un air de perestroïka qui n’en finit plus!Ou peut-être de sirtaki?

  • Une pensée émue pour Philippe Nemo, obligé de se fader tous ces cons.

  • je suis sure que si l’on fait des economies la ou il faut, notament les avantages ficaux aux grosses entreprises ou les renumeration indecentes de la classe politique dans son ensemble, on peut doubler le nombre de fonctionnaires sans depenser un centime de plus !

  • Les commentaires sont fermés.

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Les auteurs : Nathalie Sayac est Professeure des universités en didactique des mathématiques, directrice de l’Inspe de Normandie Rouen-Le Havre, Université de Rouen Normandie. Eric Mounier est Maitre de Conférences en didactique des mathématiques, Université Paris-Est Créteil Val de Marne (UPEC).

 

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