La route de Colombie

La Colombie a atteint le deuxième rang en taille économique parmi les nations sud-américaines, atteignant un PIB de $362 milliards, dépassant l’Argentine

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La route de Colombie

Publié le 11 septembre 2012
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Dans les prochaines années, les experts en économie auront des sujets d’étude très intéressants en comparant comment le Venezuela et l’Argentine furent dépassés par la Colombie sur la route vers le développement, car les différences entre les modèles et les politiques publiques sont notoires.

Par Oscar Ortiz Antelo [*]

 

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La Colombie a atteint le deuxième rang en taille économique parmi les nations sud-américaines, atteignant un PIB de $362 milliards, dépassant l’Argentine qui reste avec un PIB de $347 milliards. Au-delà des discussions sur les chiffres, il est indiscutable que, ces dernières dénennies, la Colombie a parcouru du chemin sur la route du progrès économique et social, ce qui en fait un exemple pour nous qui rêvons de vaincre la pauvreté et de nous diriger vers le développement.

Le succès colombien n’est pas rien. Il implique d’avoir dépassé le Venezuela et ses vastes ressources en hydrocarbures, ainsi que l’Argentine et ses grandes extensions territoriales et son industrie agroalimentaire. Dans les prochaines années, les experts en économie auront des sujets d’étude très intéressants en comparant comment le Venezuela et l’Argentine furent dépassés par la Colombie sur la route du développement, car les différences entre les modèles et les politiques publiques sont notoires. Les premiers, plus riches en ressources naturelles, ont suivi des modèles populistes, tandis que la Colombie a misé sur la consolidation de l’institution démocratique et sur une économie intégrée de manière compétitive à la globalisation.

Selon mon opinion, sa grande force se trouve dans un fort respect des institutions. La Colombie a une démocratie consolidée. L’alternance démocratique est une réalité et les résultats des élections sont respectés. Son système juridique est un des plus avancés d’Amérique latine et son pouvoir judiciaire jouit du respect et de la crédibilité, en protégeant les droits des citoyens et en offrant la sécurité juridique aux entreprises et aux investisseurs.

Dans le domaine économique, elle a une économie compétitive et forte, orientée vers l’exportation, en ayant diversifié sa production et amélioré la qualité de ses produits manufacturés. Son secteur public, lié à la promotion internationale du pays et de ses exportations, est reconnu pour son grand professionnalisme, sa grande capacité de négociation et des campagnes de marketing international très efficaces. Même son entreprise d’État de pétrole, Ecopetrol, est devenue un rare modèle d’efficacité face aux autres entreprises publiques de la région, généralement désastreuses.

Dans le domaine social, les niveaux de pauvreté ont chuté considérablement et la classe moyenne a augmenté en quantité et en qualité de bien-être grâce à la combinaison de la croissance économique avec de volontaires politiques d’aide aux familles les plus pauvres.

Tous ces succès ont été obtenus malgré le fait de vivre pendant plus d’un demi siècle en pleine guerre civile contre la guérilla et les narcotrafiquants,  heureusement en passe d’être surmontée dans ce qui semble être une victoire finale de la démocratie sur la violence. Sûrement, on pourra trouver beaucoup de déficiences, mais les réussites de la Colombie ne peuvent être mises en doute et sont un exemple de ce que le respect des institutions, la stabilité et la continuité de politiques publiques sérieuses et responsables tracent la voie vers le développement social et économique.

___
[*] Oscar Ortiz Antelo a été président du sénat bolivien.

Traduit de l’espagnol.

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