Euro : pas d’autre choix que l’union politique ?

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Euro : pas d’autre choix que l’union politique ?

Publié le 10 août 2012
- A +

Pour ceux qui lisent l’Allemand, ce billet d’opinion de Berthold Kohler, l’un des rédacteurs en chef du Frankfurter Allgemeine Zeitung, vaut absolument la peine d’être lu. Nous avons traduit des passages clés ci-dessous.

Sans tomber dans le populisme, Kohler enfonce le clou sur le problème posé par la version des choses poussée par certains politiciens, selon laquelle « le seul choix possible pour les européens est de chercher refuge dans une union politique ». Cependant, comme l’explique Kohler, c’est une fausse dichotomie.

« Parmi les supposées certitudes, il y en a une qui est que l’organisation de l’Europe n’a jamais cru que dans ses heures de crises. Cependant, bien des contradictions, différences, et conflits d’intérêts qui nous ont amené à la précédente escalade de crises, étaient simplement mis de côté, passés sous silence et balayés sous le tapis, à l’aide d’un tas d’argent (allemand). Ces squelettes dans le placard de la maison européenne ont joué un rôle essentiel pour assurer que le surendettement des états évolue en la mère de toutes les crises de l’UE.

De toutes façons personne ne discute plus sérieusement le fait que c’était une erreur d’établir une union monétaire sans poser d’abord les fondations d’un budget commun et d’une politique fiscale et sociale commune. Les états participants n’étaient pas prêts à accepter d’abandonner de la souveraineté comme il l’aurait fallu. De nombreux états membres de l’euro n’y sont toujours pas prêts. Les avertissements des experts ont, au mieux, été ignorés. L’euro a été décrit comme un soigneur miracle de et par lui même. Cette bulle de croyance a, comme les spéculations similaires du même type, a éclaté. Cependant, les débris des anciens axiomes politiques européens se sont déjà coagulés pour former un nouveau dogme. Il n’y a qu’un seul choix : abandonner l’euro et revenir aux monnaies nationales -régulièrement associé à un « échec » de l’Europe et à un retour au moyen-âge ou un grand bond dans une Union Politique qui seule peut sauver l’euro.

De cette façon, on dit aux Européens qu’ils n’ont en vérité aucun choix, qu’il n’y a qu’une solution pour sortir de la crise, celle dont n’ont déjà pas voulu la majorité d’entre eux par le passé. Pour cette raison, les descriptions de l’union politique sont faites de façon largement vague. Ce qui est imprimé en petits caractères n’est pas très populaire. Toute forme de standardisation est associée à une perte de diversité et d’autonomie. »

Kohler conclue que :

« Non seulement les conditions économiques et nationales dans les pays participants, mais aussi leurs toiles de fond politique et leurs utopies idéales, sont toujours trop disparates pour être capables d’être accommodées au sein d’une union politique. Croire que cette variabilité peut être réduite à un commun dénominateur par un coup unique de génie constitutionnel et politique, qui aura l’accord enthousiaste de tous les peuples de l’Europe contre toutes les expériences précédentes, c’est sous-estimer la force de leurs cultures, de leurs méthodes collectives, de leurs mythes et mentalités, la diversité même qui appartient à l’essence de l’Europe. »

Dans le mille.

Ecrivant dans Die Welt, le correspondant politique Alan Posener, avance un point de vue similaire:

« La crise en Europe n’est pas qu’une question d’argent, mais aussi des limites de « l’union toujours plus poussée ». Le modèle  de Jean Monnet d’intégration par voie d’une commission [européenne] supranationale est dépassé … C’est une bonne chose … L’heure est venue de la vraie démocratie en Europe. »

Dépassé, en effet.

—-
Sur le web.

Voir les commentaires (3)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (3)
  • Décidément, le côté « rentre dans le lard » des allemands me surprendra toujours.
    Qui pour donner des leçons de non-langue de bois à nos politicards douillets?

    • Avoir les yeux ouvert est un des secret pour avancer dans la bonne direction. Les anglais sont aussi pas mal dans le genre.

      Ceux qui garantissent à tout coup des crises de fou-rire, de larmes ou d’incrédulité paroxysmique sont bien les médias français. Complètement à l’ouest dans la majorité des cas quand ils abordent encore les bon sujets.

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
4
Sauvegarder cet article

On s’habitue sans se résigner, ni peut-être comprendre.

Jadis qualifiées de séisme suscitant la sidération, les victoires de partis qualifiés de populiste, ou d’extrême droite (nationaliste-conservateur serait plus exact) par analystes et commentateurs deviennent habituels en Europe. Une tendance inquiétante, vu la faible appétence de la plupart d’entre eux pour les libertés, ou leur complaisance envers le Kremlin. Mais qui devrait surtout pousser dirigeants et relais d’opinion, au lieu d’évoquer rituellement le « retour aux heures les... Poursuivre la lecture

Début novembre, le Conseil et le Parlement européen sont parvenus à un accord provisoire sur un nouveau cadre pour une identité numérique européenne (eID).

Le règlement vise à créer un « portefeuille européen d’identité numérique » qui centralise la quasi intégralité des documents d’identité des citoyens de l’Union européenne. L’ensemble de leurs données privées serait alors regroupé dans un outil géré et contrôlé par les institutions européennes. Cela leur permettrait d’accéder à des services de l’État, mais aussi du secteur privé : ... Poursuivre la lecture

Ah... l’Union européenne... C’est une chose subtile qui a bien du mal à gérer des afflux d’immigrants clandestins mais qui prétend, sans sourciller, règlementer les boîtes de camembert et qui, pour faire bonne mesure, entend construire la prochaine prison numérique à ciel ouvert sur tout le territoire européen.

Une prison numérique à ciel ouvert ? Diable, n’est-ce pas un peu exagéré ?

Il suffit en réalité de constater le niveau de frétillance élevé du commissaire Breton pour comprendre que non : ce dernier a tout récemment annon... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles