Assurance-vie : collecte désespérément négative

Les chiffres de juin de l’assurance-vie sont récemment tomber. Le miracle n’a pas eu lieu, la collecte nette est négative de 1,1Md€. Et les perspectives ne sont pas à une relance de l’assurance-vie pour l’instant.

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
imgscan contrepoints499 assurance vie

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Assurance-vie : collecte désespérément négative

Publié le 30 juillet 2012
- A +

Les chiffres de juin de l’assurance-vie sont récemment tombés. Le miracle n’a pas eu lieu, la collecte nette est négative de 1,1Md€. Et les perspectives ne sont pas à une relance de l’assurance-vie pour l’instant.

Par Thibault Doidy de Kerguelen.

Les chiffres de juin de l’assurance-vie sont récemment tombés. Rien de nouveau sous le soleil, le miracle n’a pas eu lieu, la collecte nette est négative de 1,1Md€. Cela nous fait sur les six premiers mois de l’année une décollecte de 4,7Md€. Les versements mensuels se stabilisent juste en dessous des 10Md€ (9,5 pour juin, 9,75 en moyenne sur les 6 premiers de l’année), tandis que les retraits, rachats et prestations, se situent au niveau de 10,5Md€/mois (10,6 pour juin, 10,57 sur les 6 premiers mois de l’année).

Les raisons de cette situation sont nombreuses et nous les avons déjà fréquemment citées lors des résultats de ces derniers mois.

  • Vieillissement des épargnants. Les générations actuellement en retraite ou âgées ont pu et su épargner plus que ne peuvent le faire les générations actives. Elles sont dans des phases de rachats personnels (compléments de retraite, prestations médicales ou maisons de retraite), voire de rachats dans un but d’aide intergénérationnelle. La part de décès chez les assurés s’accroît et les bénéficiaires ne replacent plus aujourd’hui comme c’était presque toujours le cas précédemment.
  • Insécurité financière. Le contexte socio-économique n’encourage pas à investir dans ce qui reste un placement financier. Après s’être désengagés des Unités de Compte et des Fonds Commun de Placement, mouvement qui a pris de l’ampleur ces derniers mois, c’est un certain scepticisme et une certaine méfiance à l’égard des établissements eux-mêmes que nous rencontrons.
  • Insécurité fiscale. La sacro-sainte loi de l’assurance-vie qui voulait que toute modification la concernant n’avait pas d’effet rétroactif et ne concernait que les contrats souscrits postérieurement à sa promulgation n’est plus respectée par l’État qui change régulièrement les règles. Prélèvements sociaux, d’abord sur les contrats en fonds euro, puis sur tous les fonds euro, puis sur tous les avoirs, suppression des plf et réintégration obligatoire des plus values dans le revenu, modification des règles de conservation des contrats, modification des règles de gestion des fonds collectés… Bien malin l’épargnant qui sait aujourd’hui ce à quoi il souscrit et quel sera le régime de son contrat dans un, deux, et encore plus sept ou dix ans…
  • Baisse des rendements des fonds Euro. Avec un rendement moyen de 3% l’an dernier, 3% dont il faut déduire CSG/CRDS et fiscalité, les contrats d’assurance-vie en fonds Euro deviennent de moins en moins intéressants en terme de rendement.
  • Concurrence du livret A. Avec ses intérêts net-net, sa disponibilité immédiate, le livret A devient un vrai concurrent pour l’assurance-vie. Surtout qu’un certain taux de multi-équipement a existé ces derniers mois et que de toute manière, un livret par membre de la famille est légal, ce qui représente, en fonction de la taille de la famille, une possibilité d’épargne disponible supérieure à la moyenne des foyers français. La promesse électorale du candidat Hollande de doubler le plafond du livret A, si elle était suivie des faits, accroîtrait encore ce phénomène.

Les perspectives ne sont pas à une relance de l’assurance-vie pour l’instant. Les raisons que nous venons d’énumérer restent toutes d’actualité et il n’y a donc pas lieu de penser que l’attitude des épargnants va changer. C’est pour cela que depuis quelques temps déjà, mais avec une forte accentuation ces derniers mois, les compagnies d’assurance se tournent de plus en plus vers les activités de prévoyance ou proposent des produits « garantissant » (attention il faut souvent bien lire et bien comprendre la nature de la garantie) le capital à terme.

—-
Sur le web.

Voir les commentaires (0)

Laisser un commentaire

Créer un compte

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

C’est un débat qui enflamme les dîners de famille et sur lequel chacun a des idées bien arrêtées. D’un point de vue économique, faut-il louer ou acheter sa maison ? Éléments de réponses, chiffres à l’appui.

 

Préliminaires

Nous n’abordons ici la question que sous l’angle économique. D’un strict point de vue du coût, est-il préférable d’acheter ou de louer ?

Certains préféreront acheter une maison parce qu’ils aiment bricoler et qu’ils veulent passer du temps à la restaurer. C’est un choix de plaisir et de loisir, qui... Poursuivre la lecture

Alors qu’en termes d’innovation, l’Europe accuse un important retard sur la Chine et les États-Unis, l’épargne des ménages européens pourrait, d’après Michel Cicurel, fondateur du fonds La Maison, être mise à contribution pour financer la santé, les nouvelles technologies ou encore la lutte contre le changement climatique.

 

35 000 milliards d’euros d’épargne : c’est le montant de l’épargne dont disposeraient les ménages européens. Un véritable trésor, qui dort tranquillement sur des comptes et livrets aux rendements tout aussi tr... Poursuivre la lecture

Décidément, ce n’est pas simple à comprendre, la Macronie ! Plus on étudie ce qui se dit, ce qui se prépare, ce qui se promet et ce qui se discute, plus on observe en face ce qui se passe réellement, et moins les paroles se rapprochent des actes. Que c’est compliqué !

Ainsi, alors que la France traverse quelques petites difficultés budgétaires et la découverte inopinée et désagréable de quelques trous dans les finances publiques, et ce malgré les bons soins de l’inénarrable Bruno, il semblait jusqu’à présent assez clair que la rente ne... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles