Toutes ces fessées qui se perdent

Une étude sur la fessée relayée n’importe comment par des journalistes avides de causalités bidons, c’est possible.

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Toutes ces fessées qui se perdent

Publié le 5 juillet 2012
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Et la nouvelle enfle, enfle, enfle ! Et le petit monde de la santé bruisse, bruisse, bruisse de l’incroyable nouvelle ! Et les journalistes avides de papiers croustillants relaient, relaient, relaient ! Ça y est ! Enfin, une étude sérieuse montre que mettre une claque ou administrer une fessée à un gamin provoque des lésions mentales ! Alléluia, on a maintenant une base solide pour faire passer une loi pour interdire tout ça.

Tout débute avec une volée d’articles parus dans la presse spécialisée « Santé » : une récente étude canadienne prouve enfin le lien direct entre les châtiments corporels (comme la fessée) et les troubles mentaux durables.

Pour bien marquer les esprits, ces articles titrent alors rageusement « Les châtiments corporels augmentent le risque de développer des troubles mentaux » ou encore « Fessée : c’est (vraiment) mauvais pour les enfants », ce qui ne laisse aucun doute sur l’étude et ses résultats. C’est du pain béni pour une presse friande de ce genre de nouvelles dans leur cœur de métier (la « santé », vaste domaine allant des bains de pieds aux techniques alternatives pour soigner les furoncles en passant par le cancer, la ménopause et le kamasutra) et qui permet aussi d’introduire le débat évident : doit-on interdire la fessée une bonne fois pour toutes, sous-entendu « oui bien sûr et avec des peines de prison ferme pour les abominables perpétrateurs ».

Fessée, s'il vous plait ?

La suite est connue d’avance : du domaine faussement restreint et spécialisé de la santé, on déborde rapidement vers les nouvelles générales et, poum, sans attendre, voilà que déboulent les cohortes de petits articulets écrits à la va-vite entre deux delirium tremens par des pigistes sous-payés : « La fessée peut laisser des traces », « La fessée peut entraîner des problèmes mentaux chez les enfants », « Le libéralisme et la fessée sont responsables du réchauffement climatique », etc…

Ami lecteur, un intrus grossier s'est glissé dans l'un des titres ci-dessus. Souligne le mot "libéralisme" et accuse ton voisin.

Au passage, on notera que toute prudence disparaît dans la titraille : une étude avec des chiffres et des intervalles de confiance (i.e. c’est du sérieux) indique que la fessée, c’est vraiment mal, et que les enfants qui en ont reçu sont devenus des débiles légers ou des psychopathes ; on peut donc défourailler du titre qui cogne.

Et plus l’article est court, plus il contient de conneries sidérales ; un paquet d’entre eux a manifestement été écrit sous extasie, puisque même les chiffres — échantillon de 653 individus au lieu de 34.653, excusez du peu (même Le Monde a fait l’erreur, avant d’aller voir et corriger) — sont faux et les pourcentages sortis d’on ne sait où.

On peut même y lire des trucs comme « Les résultats montrent que les personnes ayant reçu des fessées ont entre 2% et 7% de risques supplémentaires de présenter des pathologies mentales une fois adultes. », ce qui donne une mesure assez exacte de la densité de purée qui voyage d’une oreille à l’autre de l’auteur de ces lignes (fut-il de l’AFP, dont le niveau habituellement abyssal ne cesse pourtant d’étonner).

(En effet, une augmentation de 2 à 7% — valeur du simple au triple, admirez la précision diabolique — d’un risque dont on ne connaît pas la probabilité initiale ne donne finalement aucune information pertinente : si le risque est de 1 pour 10.000, cela veut dire qu’après fessée, il passe à 1,045 pour 10.000 en moyenne, ce qui est proprement ridicule.)

Eh oui, pas de doute, nous sommes en présence d’une magnifique …

Et c’est vraiment de la pignouferie de beau calibre car l’étude est disponible assez facilement. On peut la lire en entier ici. On y découvre par exemple que l’échantillon de base n’est donc pas de 653 adultes, mais de 34.653, et que sur cet échantillon, seules 19.359 personnes ont été retenues pour les calculs.

Cette dernière information, pourtant directement lisible, n’est disponible dans aucun (0, rien, zilch, nada, queud) article de presse ; c’est normal, puisqu’aller lire l’étude (en anglais, en plus, beurk), ce serait faire un vrai travail de journaliste et ce serait du délire total. Et lorsqu’on pousse ce délire plus loin, on se rend compte que l’écart est assez grand entre les « analyses » AFP et l’étude elle-même. Non, l’étude ne dit pas que La Fessée Entraîne Des Troubles Mentaux. Elle ne dit même pas qu’administrer des fessée augmente le risque de troubles mentaux. Même pas.

Elle dit qu’il y a un lien entre le nombre d’enfants qui ont eu des fessées et un surcroît de troubles mentaux chez ces enfants adultes. Ce lien n’est pas explicité. Il peut être : « plus de fessées => plus de troubles mentaux » , il peut être aussi « plus de troubles mentaux => plus de fessées » (ce qui, du reste, n’est pas le plus improbable) , il pourrait aussi être « plus de fessées => plus de problèmes familiaux => plus de troubles mentaux » ou n’importe quelle chaîne de causalité entre fessée et troubles mentaux que l’étude se garde bien d’évacuer.

Elle trouve une légère corrélation, mais ne va pas plus loin. Et les journalistes impliquent une causalité.

À présent, si l’on regarde plus précisément l’étude, on ne peut que se demander quel but cherchaient à atteindre les joyeux chercheurs qui l’ont réalisée. En effet, on est surpris par le flou dans lequel baigne finalement l’ensemble de la démarche. Ainsi, on y lit que les individus ont dû évaluer leurs punitions corporelles au moyen d’une échelle de Likert (à 5 degrés) : « jamais, presque jamais, de temps en temps, assez souvent, très souvent ».

Dans cette échelle, si la réponse « jamais » est très fiable pour la réponse à la question « Receviez-vous des fessées étant enfant ? », les autres réponses sont, pour le moins, imprécises. Un adulte jugera qu’une fois par mois sera « assez souvent » quand un autre évaluera ceci à « presque jamais ». Le souci d’une telle méthode est qu’elle va sur-représenter les individus qui ont reçu des fessées (dont la fréquence est difficilement évaluable) par rapport à ceux qui n’en ont jamais reçu (dont la fréquence, 0, est très fiable).

Le flou continue lorsqu’on essaie de savoir ce que l’étude camoufle derrière le terme vague de « harsh punishment », qui, en français, se traduirait par « punition sévère ». En effet, on trouve plus loin le terme de « severe physical abuse », qui, lui, se traduira par « graves sévices physiques ». Les premiers représentent alors la fessée, la claque, et les seconds sont les coups qui laissent des marques, des bleus ou des blessures. Or, la question clef est la suivante :

“As a child how often were you ever pushed, grabbed, shoved, slapped or hit by your parents or any adult living in your house?”

Se faire pousser, empoigner, bousculer, gifler, frapper, tout ceci est très vaste et n’a pas toujours à voir avec une fessée. Empoigner un enfant qui se roule par terre pour l’emmener dans sa chambre (grab) serait donc une « punition sévère » ? Pousser un enfant (shove) hors du passage lorsque, sous le coup d’un caprice, il refuse de céder, serait aussi à ranger dans la même catégorie qu’une fessée ? Ou envoyer valser un enfant à l’autre bout d’une pièce avec une gifle mémorable, est-ce encore comparable à une simple punition, même si l’enfant n’en aura pas d’autres séquelles ?

On voit qu’ici, l’étude ne porte pas sur la fessée ou la gifle, mais sur un comportement parental extrêmement flou, large et très mal défini. Aller réaliser des statistiques sur ce genre de définitions, hautement interprétables par celui qui va recevoir la question et y répondre, c’est plus que du calcul, c’est de l’art, de la dentelle, voire de l’improvisation. Et puis, soyons réalistes : si la fessée ou la gifle sont des châtiments corporels sévères, qu’est-ce qu’un châtiment corporel léger ou moins sévère ? Une agression acoustique avec un cri ? Tirer les oreilles ? Pincer le nez ? Faire des guilis ?

A la lecture de l’étude, chose que n’ont pas faite la peignée de journalistes pourtant payés pour, on ne peut s’empêcher de voir un agenda politique ou social, d’ailleurs confirmé par le background des chercheurs impliqués. Très manifestement, il ne s’agissait pas, pour nos scientifiques, de chercher un éventuel lien de cause à effet entre fessée et troubles mentaux, mais bien de trouver des raisons nécessaires et suffisantes pour interdire purement et simplement ce genre de punitions chez les parents.

On peut discuter du but, on peut aussi ouvrir un débat sur l’utilité de la fessée. On peut largement essayer de voir si l’administration de ce genre de punitions corporelles entraîne des séquelles psychologiques, et peut être remplacé par d’autres méthodes. Mais très clairement, l’étude proposée ne remplit aucun de ces rôles et tente de faire passer des vessies statistiques pour des lanternes comportementales : on peut être sûr qu’elle sera régulièrement ressortie pour justifier une intervention punitive de l’État dans le champ de la relation parents/enfants, et pour propulser une interdiction pure et simple de la fessée ou de la gifle dans le cadre familial.

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  • Toujours aussi bon mr H16

  • D’accord sur plusieurs points.
    Ceci dit, frapper quelqu’un est un malum in se.

    Je compte sur l’action de l’État pour protéger l’inviolabilité du corps. Pour une fois qu’il ferait une bonne chose.

    Que ce soit une relation parent/enfant ou voisin chiant/voisin chiant, l’État a quand même pour rôle minimal d’empêcher les agression physiques.

    • @ me liberal :

      tout à fait, et donc, mon enfant m’a agressé par ses cris stridents car il faisait un caprice, au lieu de l’éduquer en le grondant (punition mentale plus sévère que physique), j’ai appelé l’état et la police pour me protéger de cette agression.
      Un séjour en prison pour mon gosse de 4 ans sera parfait et montrera le haut niveau de civilisation de notre société que vous sous entendez libérale…

    • « l’État pour protéger l’inviolabilité du corps »
      Une petite tape sur les fesses remet les idées en place. Tout comme un bourre-pif est parfois largement mérité pour certains malotrus adultes, sans que la police, l’Etat et la société n’aient à se mêler de ça. Entre les écouillés qui se font marcher dessus et les parents laxistes qui servent de carpettes pour leurs mômes, la société (française notamment mais pas que) agonise de cette immixtion permanente de l’état dans toutes les relations interpersonnelles.

    • « frapper quelqu’un est un malum in se. »
      Ben non. Frapper quelqu’un, c’est montrer qu’une limite a été atteinte.
      Dans le cas des enfants, une baffe, un coup de pied au cul, ou une fessée sont des outils nécessaires. L’enfant cherche en permanence des limites, et parfois de façon également violente. Lui montrer qu’il n’est pas le roi du monde et que son entêtement ou sa propre violence peut amener à des conclusions douloureuses est un excellent service à lui rendre : Ça l’éduque.
      Ma gamine de 9 ans doit bien prendre une ou deux claques sur la main ou les fesses par semaine, une menace de fessée par an, et a dû y goûter 2 fois dans sa vie.
      Elle sait que la violence peut venir et c’est grâce à la violence passée que, bien souvent, elle se comporte correctement.

      • J’aimerais pas être votre postière, votre voisine ou la caissière du supermarché dans lequel vous faites vos courses. Si votre manière de fixer les limites est aussi raisonnable que celle dont vous traitez ceux qui les franchissent, ça doit être la foire d’empoigne tous les jours.
        Montrer à votre enfant qu’il n’est pas le roi du monde en lui faisant croire que c’est vous, ce n’est pas la meilleure façon de l’éduquer. « de façon également violente », « sa propre violence peut amener à des conclusions douloureuses ». Non mais z’avez pas honte ? Jouer à « c’est elle qu’a commencé » avec une petite de 9 ans !?

  • On peut effectivement en conclure que tout socialiste a été victime de fessées … comprenons donc leur démarche éventuelle lié aux troubles mentaux qui les possèdent… Un exorsocialisme des parlementaires semble s’ imposer…

  • Youpi, vive l’Etat qui s’immisce partout! Bientôt, on n’aura même plus le droit de hausser le ton pour remettre un gamin à sa place, parce que le pauvre risque de garder des séquelles (auditives et comportementales). Et ce sont les mêmes vieilles grues qui veulent interdire les fessées occasionnelles qui se plaignent de ces « sales-morveux-mal-éduqués-qui-ne-respectent-rien ».

    Dernièrement, en Suisse, un père a osé gifler son fils (ciel, le sacrilège). Ce dernier s’est plaint auprès des enseignants qui, tenez-vous bien, ont directement alerté le service de protection de la jeunesse sans convoquer le père pour entendre sa version des faits. L’histoire a paru dans la presse, mais, d’après ce que j’ai entendu, les journalistes semblaient se ranger du côté du père.

    Ceci écrit, excellent article. Tous les journalistes devraient prendre des cours chez vous, H16. Je me remettrais à lire les journaux.

    • Moi je suis une grue de 34 ans qui pense que taper sur un petit garçon ou une petite fille, quelle qu’en soit la raison, est grave. N’empêche que chez moi, haut lieu du laxisme, de l’hyperactivité et de l’effondrement des valeurs, on ne crie pas, on range ses chaussures en rentrant à la maison, on dîne en famille sereinement, les jouets sont rangés quand vient l’heure du coucher et personne n’a peur de personne. Le tout bilingue. Et papa et maman ont tous les deux un emploi prenant. L’horreur, quoi. Et Ph11, à la maison, il n’y a pas d’enfant roi, nous sommes tous des rois.

  • Et après, on s’étonnera d’avoir des enfants rois, des enfants hyper-actifs, que les valeurs s’effondreront…
    Très bon article.

    • L’hyperactivité est une pathologie, pas un problème d’éducation, bien que celle-dernière permette, dans une certaine mesure, d’en limiter quelques symptômes.

  • Vu comment h16 écrit ses articles, il m’arrive de me demander s’il a reçu assez de fessées étant enfant lololololol

  • La fessée n’est pas un outil éducatif. C’est juste le moyen que trouve l’adulte de se faire obéir quand il n’est pas foutu d’y parvenir par un dialogue intelligent et constructif. Certains parents confondent la peur et le respect parce que le résultat est le même en apparence : le petit bonhomme de 4 ans ne pousse pas de cris stridents. Alléluia ! Et après tout on s’en fout de savoir si c’est parce qu’il a compris qu’il faut respecter la tranquillité des autres ou si c’est parce qu’il meurt de trouille à l’idée que papa lui colle une beigne.

    • a/ le sujet de l’article n’est pas la pertinence de la fessée ou pas, mais sur le détournement d’études par les journalistes et sur l’étude elle-même, faite n’importe comment.

      b/ une fessée != une beigne. La plupart du temps, une tape sur les fesses (une) doit faire mal à l’égo et la chair ne doit pas garder trace de la main correctrice plus de cinq minutes. Ne mélangeons pas tout.

      • C’est pas très bisou-compatible tout ça! T’es vraiment pas un citoyen festif et solidaire!

      • c/ le dialogue intelligent et constructif nécessite, comme pour tout dialogue, deux individus capables de dialoguer, ce qui, à priori, est loin d’être trivial -disons avant l’âge de 8-10 ans pour l’enfant…

        • h16, une question. Si la trace de la main dure 6 minutes et 12 secondes, cela veut-il dire que nous sommes passés du stade de l’éducation raisonnable et bienveillante à celui de la maltraitance ? Parce que pour un enfant, qui n’est pas capable d’un « dialogue intelligent et constructif » (parce que parler avec la main de papa, c’est pas facile), cette notion de minutage de la trace de sa « fessée » n’est pas très facile à saisir. Pour les adultes dotés d’un minimum de bon sens non plus d’ailleurs.
          Alain Lib, on APPREND à dialoguer ; la capacité à dialoguer ce n’est pas comme une dent qui pousse. L’âge de 8-10 ans dont vous parlez n’est qu’un jugement de comptoir. C’est à l’adulte de mesurer jour après jour la capacité de communiquer avec son enfant et de s’y adapter. Même si ça lui demande un effort.

          • Voilà, tout à fait. A 6 minutes, c’est grave. A 5, c’est pas grave. Et 7, c’est ultra méchant.

            Intéressant comme vous vous attachez ici à un détail au demeurant parfaitement compréhensible pour tenter la diversion. Du reste, il y a une définition médicale : pas d’ecchymose. Simple, non ?

          • h16. C’est simple, oui. L’idée est de faire mal à l’enfant mais sans laisser de trace. Sinon, ce n’est plus éducatif.

          • A quoi ça tient quand même une éducation réussie !

    • L’explication c’est la phase 1 et la phase 3.
      La baffe, c’est en phase 2. Quand le gamin ne comprend pas (parce qu’il est trop jeune, parce qu’il oublie, parce qu’il aime transgresser l’interdit, même en comprenant ce que c’est…) c’est la sanction qui doit prendre place.
      Quand on a le temps, on peut se permettre, souvent, de punir. Mais dans l’urgence, ou face à des faits plus graves, il faut aussi savoir taper.
      D’ailleurs, il est inutile de taper fort. La valeur éducative n’est pas dans la douleur, mais dans l’humiliation (même racine qu’humilité, ce n’est pas un hasard). Ça permet de ramener le môme à sa place : Pas le roi du monde.

      Si vous voulez toujours tout expliquer, un jour, votre gamin passera sous un camion, se fera bouffer par un chien, ou, s’il échappe à ça, tâtera de la prison parce qu’un jour, il faut tout de même bien que la réalité frappe. Et elle, elle frappe fort.

      A noter également que tout expliquer est très mauvais : Ça donne à l’enfant le droit d’exiger que vous vous expliquiez – comprendre justifiiez – des interdits que vous placez.
      Ce n’est pas ça, l’autorité, au contraire, c’est de la soumission. Votre enfant n’est pas votre égal. C’est une petite chose bête, sauvage, et fragile, et il vous incombe de la transformer en adulte responsable. Avant ça, il doit y avoir un rapport de supériorité.
      Quant à votre laïus sur le respect qui n’est pas la peur, c’est à moitié faux : Il y a 2 façons de respecter. L’autre, c’est la façon qu’on a de respecter… la loi. Et ça, ça marche à la peur.

      • L’adulte doit être capable d’expliquer les interdits qu’il place. Parce que sa responsabilité est de permettre à l’enfant de trouver sa place dans une société qu’il comprend, elle même régie par des lois, et non dans le monde que le parent à lui seul organise comme ça lui chante et selon ses humeurs et le déroulement de sa journée de boulot. « Je ne fais pas cela parce que maman ne veut pas », ça n’est pas une leçon de vie. Le gendarme qui vous arrête parce que vous avez dépassé la limite autorisée ne le fait pas parce qu’il a décidé par lui-même de le faire. Et vous le savez, parce que vous connaissez la loi, que vous l’avez apprise dans le code de la route remis à tous les individus qui ambitionnent de conduire une voiture. Vous avez la responsabilité d’apprendre à votre enfant qu’il a des droits et des devoirs, même si cela revient à rogner sur votre toute puissance et à faire preuve de la sacrosainte humilité que vous craignez tant.

      • Humilité et Humilation, ça n’est pas tout à fait la même chose. Je veux bien croire que faire preuve d’humilité face à votre « petite chose bête et sauvage » de « môme » soit une source de frustration pour vous, mais ce n’est pas le cas pour ceux qui consentent de temps à autre à faire leur introspection.

  • Manzanar : Je vous invite à lire les recherches qui ont été faites sur le développement de l’enfant. On n’apprend pas à l’enfant comme on apprend à un adulte car il n’a pas encore les capacités cognitives pour saisir les enjeux. http://lecerveau.mcgill.ca/flash/i/i_09/i_09_p/i_09_p_dev/i_09_p_dev.html

    Je dis pas qu’il faut le cogner à chaque bêtise qu’il fait. Mais le dialogue et l’explication ne lui permet pas de comprendre son méfait. Il a besoin d’un référent qui le cadre et une gueulée paternelle ou une petite tape sur la joue sert à remettre en place ce cadre (car il n’a pas les capacités de se créer lui-même un cadre par rapport à ses valeurs et son expérience).

    J’ai été longtemps étatiste car je pensais que les adultes avaient les mêmes « carences »cognitives que les enfants. Mais même si on partait de ce principe… il faudrait que les gens qui gouvernent aient atteint une maturité plus élevée que la société. Mais rien n’est plus faux…

    • Frédéric Jollien, mais enfin vous l’avez lue l’étude dont vous postez le lien ? Je vous en cite un passage « Par conséquent, comme la culture au sens large qui entoure l’enfant est un facteur déterminant de son développement, considérer le développement de l’enfant isolé comme le fait Piaget ne traduit pas adéquatement le processus par lequel l’enfant acquiert effectivement de nouvelles connaissances.
      Le corollaire de ceci est que le langage constitue le moyen par excellence à la disposition des adultes pour transmettre des connaissances à l’enfant. À mesure que l’apprentissage progresse, le langage de l’enfant devient lui-même un outil de connaissance qu’il intériorise et utilise « dans sa tête » pour réfléchir sur le monde.
      Ces interactions avec les autres, essentielles pour le développement de l’enfant, nécessitent cependant un équilibre affectif et un estime de soi que d’autres chercheurs ont placé au centre de leur conception du développement de nos facultés. » Autrement dit, parler avec un enfant, lui apprendre à penser et bannir l’usage de la violence de son environnement.
      Avez-vous lu également d’autres études qui portent sur le développement physiologique du cerveau et la violence ? Avez-vous jamais entendu parler de la sécrétion de cortisol qui se produit lorsqu’un enfant est soumis à la violence et qui nuit au développement de son cerveau ? Avez-vous jamais eu l’idée de vous documenter véritablement. Utilisez Google Scholar, cherchez « fessée », entre autre, et quand vous tomberez sur des résultats en rapport avec notre sujet, ne vous contentez pas de recopier les liens bêtement.

  • Voilà une nouvelle qui va ravir les enfants. Faut-il arrêter la fessée ? La question peut se poser car des chercheurs en neurologie ont révélé que les fessées laissaient des traces au cerveau. Cette punition corporelle favoriserait les troubles mentaux. Les scientifiques se sont basés sur le souvenirs d’adultes ayant reçu des fessés dans leur enfance, et ils auraient 2 à 7% de risques supplémentaires de développer ces troubles.

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