L’économie du bon sens (1) : L’économie ou la mort

Comprendre l’économie est indispensable pour comprendre la marche du monde, que l’on vive en économie libre, semi-libre, planifiée

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
échange

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

L’économie du bon sens (1) : L’économie ou la mort

Publié le 24 avril 2012
- A +

Il est de bon ton de dénoncer, en toute occasion, la dictature de l’économie sur le débat politique. Aussi n’est-il pas inutile de rappeler pourquoi l’économie est absolument impossible à éluder et ce indépendamment du type de régime politique en place.

Par Vincent Bénard

Une nouvelle série initiée par Vincent Bénard : il est fréquent de constater que les principes de base de l’économie ne sont plus compris par nombre d’interlocuteurs et que les politiciens en profitent pour nous vendre des discours incroyablement ineptes. Aujourd’hui, j’entame une série d’articles courts de vulgarisation économique pour rappeler quelques évidences en termes aussi simples que possible et en évitant tout jargon visant à faire croire que l’économie est une science compliquée.

Je serai parfois non conventionnel dans les concepts car souvent l’économie officielle veut compliquer des choses qui ne devraient pas l’être. Mais à d’autres moments, elle opère des simplifications démenties par l’expérience.

Enfin, cette série ne sera pas forcément très structurée. Contrairement à un livre qui doit avoir un début, une fin et un cheminement, Internet permet un certain désordre dans le traitement des sujets. J’en profiterai allègrement !

Il est de bon ton de dénoncer, en toute occasion, la dictature de l’économie sur le débat politique. Même si ce qui suit paraîtra basique aux personnes un tant soit peu expertes, il n’est pas inutile de rappeler pourquoi l’économie est absolument impossible à éluder et ce indépendamment du type de régime politique en place.

 

Transformer pour vivre

Qu’il soit faible ou élevé, le niveau de vie de tout individu découle d’abord de la capacité de la société de transformer des ressources inutilisables sous leur forme brute (du blé, du minerai de fer, une vache) en ressources consommables : du pain et des pâtes, des automobiles, du lait ou de la viande ou du cuir pour un fauteuil, etc. Ensuite seulement se pose le problème de la capacité de chaque personne à capter une partie de ces ressources.

Sans cette capacité de transformation de l’inutilisable en consommable, nous serions morts. En effet, contrairement aux animaux, l’Homme est parfaitement incapable de consommer la plupart des produits bruts naturels, il doit les transformer pour les utiliser.

Mais évidemment, l’évolution aidant, notre consommation est allée bien au-delà de la seule satisfaction de nos besoins basiques. Elle s’est étendue à l’amélioration du quotidien et à l’allongement de la durée de vie. Situer la limite entre besoins et envies, indispensable et futile nous emmènerait trop loin. Retenons seulement que l’homme doit transformer pour vivre.

 

Transformer, c’est échanger

Pour qu’une ressource devienne un produit consommable, il faut qu’il soit conçu, fabriqué, distribué. Trop de gens, y compris des économistes, assimilent la création de valeur à la seule production. Mais la conception (qui peut être basique ou au contraire très évoluée) et la distribution contribuent également très fortement à la création de richesse.

Par conséquent, pour qu’une économie fonctionne il faut que soient rendues possibles la création et la diffusion de produits consommables à partir de ressources inutilisables à l’état brut. Ce n’est pas une question idéologique : ce besoin de transformation est le même pour tous les êtres humains qu’ils vivent dans un pays capitaliste, communiste, socialiste, oligarchiste ou que sais-je encore. Il est le même que le pays soit une démocratie ou une dictature qu’il soit ouvert à la mondialisation ou protectionniste, que la société soit primitive ou évoluée.

Tout système mettant en relation des êtres humains pour transformer de l’inutilisable en consommable engendre donc des échanges, qu’ils soient volontaires ou pas : échanges de marchandises, échanges de force de travail, échanges d’informations.

Sans ces échanges, répétons le, nous serions morts. Et quand ces échanges sont limités par la force de mauvaises lois, les vies sont misérables.

 

L’économie descend de l’Homme

L’économie, c’est l’ensemble de ces échanges et par extension le nom donné à la science qui étudie ces échanges. L’existence d’une économie est indépendante du système politique ou légal qui régit ces échanges. Les politiciens qui vomissent l’horreur économique sont inconséquents : en dénonçant la dictature de l’économie ils oublient seulement qu’avant d’être capitaliste ou socialiste l’économie est d’abord une manifestation inévitable de l’existence de relations humaines.

Comprendre l’économie est indispensable pour comprendre la marche du monde, que l’on vive en économie libre, semi-libre, planifiée. On ne peut s’en laver les mains pour convenances politiciennes.

—-
Sur le web.

Voir les commentaires (5)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (5)

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Par Art Carden.

 

Quelle est la valeur de votre temps ?

Si vous êtes adolescent, une bonne réponse est "pas grand-chose". Je compatis : je gagnais 5 dollars de l'heure à l'âge de 14 ans, en 1993. Cela représente environ 11 ou 12 dollars de l'heure après correction de l'inflation, mais ce n'était pas grand-chose à l'époque et ça ne l'est toujours pas aujourd'hui. Pourquoi n'ai-je pas gagné plus ? C'est simple : je n'avais pas de compétences utiles et comme la plupart des adolescents, j'étais notoirement peu fiable.Poursuivre la lecture

Visite à l'intérieur de la Cité de l'Economie
3
Sauvegarder cet article

Un article de l'Iref-Europe

 

Nous nous sommes rendus à la Cité de l’Économie à Paris pour voir comment l’économie est présentée au public. Si l’on peut y trouver un remarquable exemple de reconversion architecturale, et si la collection de pièces de monnaie exposée dans la salle des coffres vaut le détour, le parcours scénographique d’initiation à l’économie laisse quelque peu perplexe. Explications.

Située dans l’hôtel Gaillard au cœur de la plaine Monceau à Paris – un immense édifice néo-Renaissance, dont la const... Poursuivre la lecture

choix en économie Argent - Pièces de monnaie - Euro (domaine public)
4
Sauvegarder cet article

Je constate avec plaisir qu’après quelques années de travaux citoyens sur la réforme des retraites la capitalisation fait une percée que j’oserai qualifier d’inespérée. Des sénateurs du parti LR ont demandé qu’on fasse une place à la capitalisation dans le débat qui vient de s’ouvrir dans la Haute Assemblée. Progressivement on pourrait abandonner l’opinion selon laquelle la retraite par répartition serait un « trésor national ». On apprend aussi que Jean Jaurès et les socialistes avaient plaidé pour la capitalisation en 1910.

Je consta... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles