La nouvelle Evita de la Casa Rosada

Si certains se demandent encore à quoi est dû la débâcle de l’Argentine, Cristina Fernández de Kirchner vient de leur donner une bonne leçon

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La nouvelle Evita de la Casa Rosada

Publié le 17 avril 2012
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Cela fait des décennies que l’Argentine vit sous le joug du socialisme, enveloppé sous le manteau qu’étendit Perón et sa femme Evita. Une politique quasi fasciste qui a fini par condamner le pays à la catégorie des économies en voie de développement. Si certains se demandent encore à quoi est dû la débâcle de l’Argentine, Cristina Fernández de Kirchner vient de leur donner une bonne leçon.

Par Manuel Llamas

C’était joué d’avance. Dès la fin de l’année dernière, la nouvelle mandataire argentine, Cristina Fernández de Kirchner, s’était proposé de nationaliser la compagnie pétrolière YPF, filiale de la compagnie espagnole Repsol, lançant au préalable tout un arsenal de menaces afin de faire chuter la valeur de la compagnie en bourse et rendre ainsi meilleur marché sa future expropriation. Ce lundi 16 avril, elle a consommé l’outrage en envoyant au congrès le projet de loi avec lequel elle s’emparera de 51% des actions de YPF, faisant en sorte que l’État récupère le contrôle de la compagnie pétrolière.

 

Cet acte est, simplement, un vol, institutionnel (au travers de la loi) il est vrai, mais pas seulement à l’encontre des actionnaires – légitimes propriétaires – mais aussi des Argentins eux-mêmes. Rien de nouveau et, de fait, il est très possible que ce ne soit pas la dernière spoliation conduite par la dynastie Kirchner. Ce n’est pas en vain que, profitant de l’éclatement de la crise financière internationale en 2008, leur gouvernement s’appropria des fonds de pensions privés qui opéraient dans le pays, condamnant ainsi des milliers d’épargnants à goûter les délices du particulier socialisme argentin, dont les effets sont identiques à celui de n’importe quel autre pays qui emprunte cette voie, celui de la pauvreté et de la misère généralisées.

À l’époque, l’excuse fut la crise, aujourd’hui, c’est la souveraineté du peuple ou, ce qui revient au même, l’« intérêt public général » pour garantir l’« autosuffisance » en pétrole. Cristina choisit maintenant d’étatiser le secteur des hydrocarbures, dans un mouvement très similaire à celui effectué par le président du Venezuela, Hugo Chávez, après être arrivé au pouvoir, et qui est en train d’être imité par d’autres leaders du socialisme latino-américain, tels que Evo Morales en Bolivie, Rafael Correa en Équateur ou Daniel Ortega au Nicaragua.

L’impact de la nationalisation se fera sentir plus tôt que tard, comme cela se passe déjà au Venezuela, où celle qui fut un jour une puissante industrie pétrolière s’est transformée en un mastodonte public qui fait eau de toutes parts, ou comme ce qui se passa il y a des décennies avec la puissante industrie minière bolivienne. La gestion étatique des dénommés « secteurs stratégiques » – aussi stratégiques que beaucoup d’autres – s’est toujours terminé de la même manière : production moindre, infime qualité du service et, finalement, faillite ou non viabilité financière.

Et ça, dans le meilleur des cas. La collectivisation de la terre et des récoltes, d’où proviennent les aliments, a provoqué la famine et la mort. Ainsi, par exemple, la nationalisation des cultures en Ukraine – grenier de l’ancienne URSS – par Staline provoqua la mort de 6 à 9 millions de personnes ; le communisme éthiopien provoqua la famine qui eût tant de répercussion en Occident au milieu des années ’80 ; Zimbabwe était connu comme le « grenier de l’Afrique » avant l’arrivée au pouvoir de Robert Mugabe, qui se chargea d’exproprier tout terrain cultivable.

Cela fait des décennies que l’Argentine vit sous le joug du socialisme, enveloppé sous le manteau qu’étendit Perón et sa femme (Evita). Une politique quasi fasciste qui a fini par condamner le pays à la catégorie des économies en voie de développement. En 1930, grâce à la libéralisation et à l’attraction massive de capital, l’Argentine était la 7e économie la plus riche du monde, devant le Canada et l’Australie. Si certains se demandent encore à quoi est dû cette débâcle, Cristina Fernández de Kirchner vient de leur donner une bonne leçon. Assurément, Hong Kong n’a pas de pétrole et, cependant, est un des pays les plus prospères de la planète… Comment, Cristina, comment est-ce possible ?


Article publié par Libre mercado. Traduit de l’espagnol.

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