Après des années d’expansion et d’endettement incontrôlable, nous assistons à une pièce inédite où les acteurs qui nous gouvernent tentent d’amender avec des mesures multiples les irresponsabilités commises jusqu’à aujourd’hui. Dans cette tentative se mêlent des réformes contradictoires entre elles avec l’espoir que la culture de jeunes pousses offrira une moisson abondante qui pourra satisfaire l’appétit du monstre.
Par Miquel Rosselló Arrom (*), depuis l’Espagne.
Maintenant que nous, citoyens européens, étions en train de jouir de la troisième génération de droits acquis et que nous cheminions d’un pas décidé à la conquête de la quatrième génération, il a fallu que surgissent les Marchés pour réclamer ce que nous leur devions et nous gâcher la fête. Il n’est pas étrange que les marchés soient l’ennemi n°1 du peuple, ils sont les troubles-fêtes qui ne prêtent plus l’argent pour maintenir le pain et les jeux 2.0 auxquels ils nous avaient habitués. Sans argent, on ne peut pas faire de politique, à tout le moins celle qui dépend de subventions pour toute activité et de promesses pour tous les citoyens, depuis l’électricité bon marché à n’importe quel endroit du pays jusqu’à garantir le droit au paysage.
Les faits ont balayé les illusions sociales – et non pas les droits – et suivant un instinct primaire de survie, l’État lui-même essaie de rationaliser ses comptes en coupant par-ci, par-là sans arriver à rien régler en profondeur. L’objectif des réformes n’est pas de changer la forme politique mais de garantir sa viabilité. En tant que parasite vivant de l’activité privée, il augmente les impôts espérant collecter davantage sans faire attention au fait que la poule aux œufs d’or qu’est le capitalisme cessera de pondre quand elle se sentira coincée comme un rat, et il ne restera plus de richesse à spolier. Et quand l’activité économique cessera de produire et que, par conséquent, il n’y aura plus d’impôt à collecter, il ne restera plus qu’à plumer la poule et la manger.
Néanmoins, quand l’économie réelle supporte un excès de charges sous forme d’impôts, l’intelligence trouve d’autres chemins à la picaresque. Il n’existe pas de secteur sur-réglementé où l’on ne trouverait des formes alternatives d’affaires qualifiées de marché noir. La réalité tend à quitter les rails posés par les bureaucrates et nous trouvons des exemples d’alternatives non prévues au sein de la loi ou hors de celle-ci, qui permettent de dépasser les limites imposées. Ce sont les externalités négatives des régulations qui faussent les comptes simplets des politiciens, incapables de prévoir les actions complexes des individus.
Si ce n’était pas à cause du drame dont souffrent beaucoup de gens, nous pourrions nous amuser du genre de politique pratique que nous sommes en train de vivre. Après des années d’expansion et d’endettement incontrôlable, nous assistons à une pièce inédite où les acteurs qui nous gouvernent tentent d’amender avec des mesures multiples les irresponsabilités commises jusqu’à aujourd’hui. Dans cette tentative se mêlent des réformes contradictoires entre elles avec l’espoir que la culture de jeunes pousses offrira une moisson abondante qui pourra satisfaire l’appétit du monstre. Le combat du Léviathan étatique pour sa survie ne fait que commencer ; prenez place ou préparez vos valises, c’est vous qui décidez.
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(*) Miquel Rosselló Arrom est rédacteur chez Libertad digital et collaborateur de l’Instituto Juan de Mariana. Traduit de l’espagnol.
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