Des Rafales Made In Partout

La signature récentes des Rafales indiens est le prétexte à une fierté nationale et des propositions un tantinet dépassées.

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Des Rafales Made In Partout

Publié le 9 février 2012
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On apprend, il y a quelques jours, que Dassault remporte l’appel d’offre indien pour des avions de chasse, avec son Rafale. Youpi ! Joie et balance commerciale positive, on va enfin pouvoir vendre ces zincs à un autre client que l’acheteur captif français, l’Armée de l’Air. Enfin, je dis « balance commerciale positive », mais je vais un peu vite en besogne…

Passés les premières heures de satisfaction légitime qui remplissent tout patriote vibrant dans l’âme, mon confrère l’Hérétique est bien vite retombé sur terre lorsqu’il a découvert la nouvelle stupéfiante : si, effectivement, Dassault à réussi à fourguer 126 Rafales aux Indiens, seuls seize d’entre eux seront assemblés et produits en France. Ce qui veut dire qu’une centaine de ces appareils seront donc assemblés directement en Inde.

Pour l’Hérétique, cette situation, si elle consacrerait bien les qualités de l’avion, montrerait surtout l’impératif besoin pour Bayrou (son candidat) de refaire de l’armement industriel et d’augmenter nos capacités de productions locales. Sans doute pour fournir au reste de la planète impatient de voler sur nos beaux coucous les milliers de Rafales qu’on vend à droite et à gauche, non ?

(Au passage, on pourra lire l’article produit par l’agence officielle chinoise à la suite des communiqués de presse relatant la victoire dans l’appel d’offre, c’est particulièrement succulent, notamment la description, ma foi fort juste, de l’extase qui s’est emparée des journaux français lorsqu’on a appris l’ébouriffante nouvelle.)

Et voilà donc une illustration magnifique du Made In France.

Ou presque, comme on l’a vu, puisque finalement la majeure partie de ces engins sera construite en Inde, on peut se demander exactement comment la France va en profiter.

Certes, il semble évident qu’il va y avoir des milliards d’euros qui vont rentrer dans les caisses de Dassault. C’est la partie visible. Ce qu’on voit. Ce qu’on voit aussi, ce sont les sous-traitants de pièces spécialisées et les fabricants d’avionique de pointe, les entreprises, normalement françaises, d’armement et d’équipements spécifiques qui vont bénéficier directement de cette vente.

À ce sujet, on versera (peut-être) une petite larme émue sur le sort des comptables qui seront, à Bercy, en charge de déterminer si l’avion est Made In France, Made In India ou plutôt Made In Partout : leur tâche s’annonce ardue, et c’est, finalement, tant mieux pour eux : après tout, ils sont payés avec nos impôts pour faire un calcul dont au final tout le monde se fiche ; autant qu’ils en bavent.

Maintenant, comme le mentionne Alain Mathieu dans Le Cri, il y a ce qu’on ne voit pas.

Il semble qu’il y ait une différence notable de prix entre les avions qui seront livrés à l’Inde (en incluant ceux fabriqués en France, avec des salariés français, donc) et ceux qui sont livrés à l’Armée. Cette différence s’explique-t-elle exclusivement par le différentiel d’équipement des avions indiens ? Si on en doute, il serait alors logique que le prix payé par l’armée française soit gentiment aligné… Rappelons que pour le moment, 104 Rafales ont été livrés sur les 286 appareils commandés pour la France. Une petite diminution de prix permettrait donc mécaniquement d’alléger substantiellement la facture finale.

Mais ce qu’on oublie aussi, c’est que le contrat de vente à l’État français prévoit qu’il doit acheter chaque année les Rafale que Dassault n’a pas pu vendre à l’exportation. Combien d’avions la France a-t-elle ainsi acheté pour combler les déficits de vente ? Comment s’appliquera cette clause pour les avions vendus en Inde mais construits là-bas ?

landing a plane : you're doing it wrong

Plus chafouinesquement, je me pose moi-même la question, toujours dans le chapitre de ce qu’on ne voit pas : et les rétro-commissions, elles se montent à combien, dans ce contrat-là ? Combien de dizaines de millions d’euros vont, subitement, disparaître des caisses publiques françaises ? En effet, une aussi jolie vente d’armement juste au début d’une campagne électorale majeure, ce n’est pas sans rappeler une autre vente d’armement, pour un autre pays, juste à l’orée d’une autre campagne présidentielle. Et le fait que le nom du candidat putatif actuel se retrouve mêlé avec la précédente occurrence de ce bien furieux hasard n’est que ça, bien sûr : du pur hasard.

Enfin, si l’on écarte les histoires de mallettes discrètes ou les clauses tordues de contrats sous stéroïdes, on ne peut s’empêcher de remarquer qu’au final, faire construire ces Rafales en Inde, c’est un gros transfert technologique. Et comme dans tout transfert, on peut s’interroger sur sa pertinence et sa profondeur

En effet, si on part du principe qu’on doit absolument viser un Made In France (aussi creuse soit cette devise), ce transfert est sacrilège. Et si l’on ne fait pas ce transfert, il y a gros à parier que le contrat n’aurait jamais été conclu (et là, le Rafale, de Made In France, passait à Made In Nulle Part).

En outre, cette histoire d’avions en kit montre à l’envi que la désindustrialisation française est maintenant suffisamment avancée pour qu’il me paraisse invraisemblablement compliqué de faire marche arrière.

D’une part, on peut se demander ce qui pousse à vouloir, quasiment à tout prix, réindustrialiser un pays qui a fonctionnarisé son agriculture et posé moult cathéters publics de subventions sur son industrie ; retirer les produits dopants, hallucinogènes et les opiacées fulgurantes du malade va inévitablement provoquer des crises de manque, et on n’a pas de mal à imaginer que la désintoxication prendra des décennies (au moins autant de temps qu’il aura fallu pour intoxiquer le secteur).

D’autre part, réindustrialiser péniblement semble une vision délicieusement passéiste alors que tout montre que l’avenir sera à la robotisation, les nouvelles technologies de l’information, la bio-électronique et le génie génétique. La construction des avions, des voitures et des lave-vaisselles sera, au final, une tâche reléguée à des robots qui pourront être localisés où bon semble à l’entrepreneur, les coûts de la main-d’œuvre (humaine) n’étant plus un facteur géographique pertinent. À cette aune, vouloir réindustrialiser fleure bon l’acier, le charbon et les années 70…

En définitive, si l’on peut se réjouir rapidement d’une victoire dans cet appel d’offre, on doit bien vite retomber sur terre. L’histoire française récente a largement prouvé que les gros contrats d’armements cachaient bien des turpitudes, et que le contribuable français se faisait régulièrement rouler dans la farine de la fierté nationale, surtout lorsque ces contrats deviennent le prétexte de propositions électoralistes aux jolies couleurs sépia.
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  • Bonjour,

    Pardonnez-moi d’intervenir sous votre article mais je suis un passionné d’aéronautique et je trouve que votre analyse de ce contrat en Inde mérite quelques précisions. En effet certaines de vos affirmations me semblent inexactes et certaines de vos opinions me semblent franchement injustes.

    Tout d’abord, on ne découvre pas que 18 avions doivent être fabriqués en France c’est une obligation connue depuis le lancement de l’appel d’offre il y a plus de quatre ans. Il n’y a que les gens qui ne se sont pas intéressés au sujet (les trois quarts des journalistes français, j’en conviens) qui semblent le découvrir. Cette exigence est la même que celles de tous les grands pays en développement pour ce type d’appel d’offre. La France en son temps a bénéficié de transferts massifs de technologies venant de pays tiers (le nucléaire ou les porte-avions venus des US par exemple) les américains ne s’en sont jamais plaints, nous non plus.

    Une nuance vous a échappée également : il ne s’agit principalement que de l’assemblage du Rafale qui sera effectué en Inde. En effet, les indiens ne maîtriseront pas les technologies transférée avant 2020 au mieux. La plupart des pièces et des systèmes à haute valeur ajoutée resteront produits en France pour de nombreuses années. D’ailleurs si ce contrat était si épouvantablement négatif pour notre pays, on comprend mal pourquoi la terre entière s’est battue pour le remporter (déplacements d’Obama, Cameron, Merkel, lettres ouvertes etc…). L’énorme somme d’argent gagnée par ce contrat est une excellente nouvelle, non seulement pour Dassault, (qui n’a que 30% du programme) mais également pour Thales, Safran et d’autres sous-traitants comme vous le mentionnez vous-même. Cela permet à nos industries de continuer à investir pour conserver une avance technologique bénéfique non seulement en matière militaire mais également civile. Je ne vois pas ce que l’on peut faire d’autre que de se réjouir.

    Sur le prix du Rafale en France et en Inde. La France a payé les coûts de développement de l’avion (la R&D) étalée sur 30 ans, c’est donc normal que le prix de reviens unitaire soit plus important qu’à l’occasion de l’achat d’une plateforme déjà développée. De plus une partie des avions sera assemblée en Inde, ce qui coûte moins cher en main d’œuvre. Mais ce sont surtout les réductions et reports de commandes des gouvernements successifs qui ont augmenté le prix de l’avion en France. C’est pour cela que Dassault a demandé à l’Etat de garantir un minimum de production annuelle, il n’était pas possible de produire un tel avion sur des échelles de production plus faibles. Dassault, Thales et Safran sont des entreprises privées qui n’ont pas vocation à se suicider financièrement pour les beaux yeux d’hommes politiques versatiles ou inconséquents. Pour information, le développement d’un avion de chasse prend 15 à 20 ans et sa durée de vie est de 20 à 40 ans suivant les modèles. A coté de ça la durée de vie d’un ministre de la défense est en moyenne de 2 ans. Vous comprenez l’intérêt vital pour les industriels d’obtenir des garanties. Ces garanties existent à ma connaissance également aux US, en Russie et en Suède.

    Sur la réindustrialisation, je vous ne comprends pas non plus. Vous dites « l’avenir sera à la robotisation, les nouvelles technologies de l’information, la bio-électronique et le génie génétique » Mais enfin, les robots, les nouvelles technologies, la bio-électronique sont des industries! Et la France est un des pays les mieux placé au monde dans ces domaines… On ne fabrique plus de lave-vaisselle en France. En revanche c’est le cas en Allemagne et ça marche plutôt bien. Votre propos est donc un peu confus et somme toute mal renseigné.

    Sur les rétro-com, vous semblez sûr de votre fait en insinuant que cette affaire est sans doute marquée par la corruption, ces propos vous appartiennent et vous avez peut-être des informations dont je ne dispose pas. Tout ce que je peux vous dire c’est que depuis que les rétro-coms sont interdites en France (contrairement à de nombreux autres pays) nous n’avons quasiment plus vendu un seul avion. Il se trouve que le processus indien a été très observé là-bas car c’est un pays qui a eu d’énormes problèmes de corruption sur des contrats précédents (sur le sujet l’ambiance est désormais quasi-paranoïaque en Inde). Les politiques ont donc été très largement écartés du processus de sélection. Le choix du Rafale est avant tout un choix technique faisant suite à une évaluation minutieuse menée par l’Indian Air Force. C’est plutôt bon signe pour la qualité d’un produit qui a été jugé technologiquement supérieur à tous ses concurrents (F-16 et F-18 américains, Mig-35 russe, Gripen Suédois et Eurofighter Typhoon anglo-allemand).

    Cordialement,

    Tolomei

    • Ah mais moi, je ne m’étonne pas. C’est l’Hérétique (comme expliqué dans l’article) qui s’étonne que seulement 16 avions seraient construits localement. A vrai dire, moi, je m’en fiche un peu et ça ne m’étonne pas plus que ça.

      Pour les lave-vaisselles, vous vous trompez : la France en fabrique encore (si si). Et elle n’est pas si bien placée que ça en matière de robotisation (on a une ou deux génération de retard), en technos de l’information et en génie génétique. Ou disons qu’on a de bonnes têtes, mais qu’elles s’en vont pour aller bosser ailleurs (sans parler que certains sont même chassés du pays).

      Enfin, pour les rétrocommissions, nous verrons. Un contrat d’armement qui est parfaitement clair et net, ce serait une première. Mondiale.

  • L’auteur semble méconnaître la situation française vis-à-vis de Dassault et du MMRCA en général.

    D’abord le transfert de technologie et l’assemblage en Inde était une condition de l’appel d’offre depuis 2001: s’en étonner maintenant est plutôt incongru. Il semble que l’armée de l’air et Dassault n’aient pas jugé cela problématique. (ce l’aurait été probablement plus sur le nEUROn)
    Ensuite « assemblage en Inde » ne veut pas dire « toute la production de toutes les pièces en Inde ». J’imagine que ces détails sont encore en négociation, mais il y aura de la production en France (ou d’autres usines Dassault ailleurs dans le monde qui sait)

    L’état français s’est engagé à faire tourner les lignes de prod’ Dassault pour au moins 11 avions par an. Il est probable que les premiers Rafales vers l’Inde vont décaler les livraisons. (et l’armée va en profiter pour réallouer ce budget.)

    Pour les accusations de corruptions ce contrats est jugé comme le plus clean jamais passé. Dans le contexte indien cela paraît naturel : l’état indien se sent en danger et veut des avions pour faire la guerre (à la Chine, au Pakistan), pas la parade.

    Pour la réindustrialisation, je suis bien d’accord avec l’article.

  • « Cela permet à nos industries de continuer à investir pour conserver une avance technologique bénéfique non seulement en matière militaire mais également civile. Je ne vois pas ce que l’on peut faire d’autre que de se réjouir. »

    —————–

    Il ne s’agit pas de se réjouir ou de pleurer mais de rester objectif. Camouflée sous le prétexte de l’intérêt général, cette vente arrive à point nommé pour servir l’intérêt strictement privé de quelques politiciens, fonctionnaires, syndicats et pseudo-capitalistes copains du pouvoir.

    Malheureusement, elle ne compensera jamais les milliers d’entreprises détruites par ailleurs, sous l’effet des montagnes de taxes nécessaires au financement des subventions que les copains du pouvoir aspirent goulûment.

    A moins d’être aveugle, il est indubitable que nos industries dans leur ensemble n’ont pas pu investir, ces dernières années, pour conserver leur avance technologique. Pour investir, il faut beaucoup de cash libre, notamment dans le secteur industriel. Lorsque les taxes et les réglementations détruisent la quasi-totalité du cash disponible, il n’y a plus d’investissement. Pour être précis, l’investissement se fait ailleurs. La France ne souffre pas de délocalisation mais de non-localisation : plutôt que de se faire spolier pour faire voler le Rafale, les investisseurs restent sagement hors de portée du fusil du fisc français.

    C’est ce qu’on pourrait appeler l’effet « Rafale » qui souffle sur l’économie française : parmi d’autres causes, il explique notre taux de chômage stratosphérique, notre dette publique inouïe et, finalement, notre démocratie de plus en plus vacillante.

    • Tout à fait d’accord avec Bubulle lorsqu’il écrit que « La France ne souffre pas de délocalisation mais de non-localisation ».
      Cette manie française de vouloir fabriquer de l’armement tellement sophistiqué qu’aucun autre pays veut acheter est bien le reflet de l’egocentrisme de nos politiques qui croient que la France est toujours aussi puissante et rayonnante qu’elle l’était au XIXème siècle. Pourquoi ce pays, qui n’a plus aucun poids au niveau international, s’obstine à produire des équipements militaires à rentabilité négative (donc aux frais du contribuable) ? la seule réponse : cela permet aux apparatchiks de vivre très confortablement aux frais de ceux qui génèrent la valeur ajoutée nécessaire à financer ces lubies.

      • Que propose-vous?
        Supprimer la chasse?
        Acheter américain?

      • N’oubliez pas que le Rafale a été voulu, conçu à la demande des armées françaises qui ont défini les caractéristiques principales. Sa sophistication comme vous dites lui permet de remplacer 7 types d’avions en service dans les forces et faire passer le nombre d’avions de combat français de près de 700 à moins de 300. D’où des économies d’echelles importantes et une rationalisation du parc. Les Indiens ont choisi le Rafale parce qu’il offre le meilleur rapport qualité prix au monde. Son succès commerciale prochain viendra contredire vos propos. Par ailleurs, les contribuables britanniques paient leurs Eurofighter deux fois plus cher que nous nos Rafale (rapports des Cours des comptes). Et ils vont devoir en plus payer des F35 américains.

  • Dans cette affaire de Rafales, on retient surtout que rien n’est signé, et que tant que rien n’est signé l’Inde peut décider de ne défibitivement rien signer. Donc, jusqu’à nouvel ordre : esbroufe et enfumage des propos euphoriques tenus ici et là.

    • Le ministre la défense indien vient quand même de fermer la porte à toute contre proposition du consortium européen. C’est un signe assez fort de la volonté politique de boucler le dossier.

  • Il me semble important d’apporter quelques éclairages à cet article souffrant de quelques approximations et supputations gratuites :
    1) Dassault Aviation n’a jamais été ni condamné ni même soupçonné de corruption contrairement à son concurrent britannique BAE en Autriche et surtout Arabie Saoudite. Dassault serait-il plus malin ? Non. Simplement, la transposition dans le droit français des volets OCDE sur le commerce a été bien plus rigoureuse qu’en Grande Bretagne ou en Allemagne. Ensuite les autorités indiennes ont choisi le Rafale au terme d’un processus d’une grande rigueur qui correspond à la volonté du pays de montrer à la face du monde que ce qu’il appelle « The mother of the deal » est le symbole d’une Inde d’un Inde moderne. Croyez bien que les Américains dont les avions ont été évincés de la compétition ont mis tous leurs moyens de renseignement pour surveiller ce contrat.
    2) Les Indiens ont déjà produit chez eux le Jaguar. Mais la sophistication d’un avion de combat contemporain est telle qu’il serait illusoire de croire que 100% du Rafale sera produit en Inde. Il va y être assemblé. C’est totalement différent.
    3) Selon l’Institut of Sciences américain, un avion comme le Rafale concentre 17 des 22 technologies les plus stratégiques pour l’avenir de nos nations. Or la quasi totalité des PME françaises qui travaillent sur le Rafale consacrent moins de la moitié de leur activité globale à cet avion. Elles utilisent en revanche cette activité comme moteur économique.

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