Avec la loi Sinde-Rajoy, l’État espagnol s’apprête-t-il à prendre le contrôle d’Internet ?
Par le Partido de la libertad Individual, depuis l’Espagne
Après avoir approuvé au Conseil des ministres du 30 décembre la loi Sinde-Rajoy, le gouvernement quasi-socialiste du Parti Populaire a fini par parachever un coup contre la liberté d’utiliser Internet ce qui avait déjà été bien entamé, pendant la législature précédente, par la coalition du parti socialiste espagnol, du PP [Parti Populaire actuellement au pouvoir] et du CiU [Parti Nationaliste Catalan]. Le gouvernement espagnol s’éloigne ainsi du modèle hollandais ou suisse, et fait la sourde oreille au Conseil d’État, se refuse de dialoguer avec les organisations d’internautes et décide d’emprunter, pour le profit du lobby de l’oligarchie politique toute-puissante et de ses administrations (et, surtout, en vue de soutenir la croisade de ses propres administrations contre Internet), la voie la plus nuisible pour la liberté et la plus invasive pour la vie privée des citoyens et des entreprises. Le gouvernement se prémunie d’un ensemble d’autorisations exceptionnelles qui limitent considérablement tout recours et menacent gravement le secret des communications. Ainsi, le pouvoir exécutif peut déjà décider de fermer des sites privés de communication. La chasse aux sorcières commence.
Que personne ne se trompe: l’État utilise la propriété intellectuelle, la lutte contre divers délits sur Internet, comme autant d’excuses grossières et simplificatrices. Ce qui préoccupe l’État, c’est l’action humaine libre et non coordonnée qui génère un ordre spontané en marge de la vision étatique de la réalité. L’État s’inquiète de la dimension sociale et culturelle d’Internet qui échappe à l’ingénierie étatique et il se méfie des activités économiques qui ne sont pas soumises au contrôle centralisé de la monnaie fiduciaire et qui pourraient échapper aux prélèvements voraces de l’État. Internet est le lieu de la communication, des relations humaines et des transactions économiques qui n’avaient jamais atteint un tel niveau de liberté. Et c’est bien ce qui incommode, déplaît et effraie à juste titre les partisans de l’étatisme. Les réseaux sociaux distribués au travers d’une maille plurielle et changeante, qui ont émergé en conséquence des nouvelles technologies, constituent la plus grande menace contre l’establishment. Celui-ci s’agite contre Internet et réagit de la seule manière qui lui est familière: en réprimant notre action et en limitant notre liberté.
L’État essaie de prendre le contrôle d’Internet. Nous ne pouvons pas le permettre. Pour éviter d’encourir des problèmes légaux, le Parti de la Liberté Individuelle (P-LIB) n’effectue pas d’appel à la rébellion citoyenne légitime contre cette loi injuste, répressive et indigne d’un pays libre mais rend explicite son opposition indignée et absolue ainsi que sa volonté inébranlable d’union commune à la résistance, par tous les moyens légaux à sa portée, qui émergera sans doute spontanément de la société civile.
Le P-LIB réitère son soutien à la plate-forme #RedResiste et toutes les organisations, les médias, les blogueurs, les internautes et autres personnes physiques et morales qui ont courageusement exprimé leur opposition à la loi tyrannique Sinde-Rajoy. Le P-LIB s’est proposé de collaborer à la mobilisation citoyenne, à l’action judiciaire, aux stratégies de communication et autres initiatives qui sont contre la loi Sinde-Rajoy.
Aussi aux États-Unis, ces jours-ci, la menace plane sur la liberté avec la loi SOPA (Stop Online Piracy Act) (étroitement liée aux administrations internationales de gestion de réseau) qui est proposée par le vice-président Biden et qui rencontre l’opposition profonde des libertariens et en particulier du congressman Ron Paul. Le P-LIB espère un dénouement positif aux initiatives conjointes de Google, Facebook et Twitter contre la SOPA. Internet est global et sa défense doit l’être aussi parce que sans un Internet libre dans un monde hautement technologique, les citoyens seraient entièrement soumis à la volonté étatique.
Le P-LIB se méfie de l’annonce de Christóbal Montoro [ministre des finances et de l’administration publique] concernant la « compensation » qui remplacerait la redevance numérique (appelée digital canon) aux yeux des organismes de régulation. Souvenez-vous que la redevance fut abandonnée parce qu’elle était illégale, ce qui fait que la compensation n’est pas justifiée. D’un côté, l’augmentation des subventions à la SGAE et autres administrations légales pour qu’elles contrôlent l’usage possible que les acheteurs vont faire de leurs appareils est une aberration juridique qui revient au pillage de l’argent des contribuables. De l’autre, la nomination de Carmen Vela, qui brille par son soutien à la plate-forme de Zapatero (le « Sourcil »), et qui n’est rien moins qu’une Secrétaire d’État à la recherche, au développement et à l’innovation nous donne une idée de la continuité du gouvernement Rajoy par rapport au précédent sur toutes les questions liées à l’innovation et aux nouvelles technologies.
Le P-LIB invite ceux qui se considèrent libéraux et qui ont voté PP à réfléchir à deux fois.
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Sur le web
Traduction: JATW pour Contrepoints
Attention aux virgules mal placées qui rendent compliquée la lecture :
…le gouvernement quasi-socialiste du Parti Populaire a fini par parachever un coup contre la liberté d’utiliser Internet ce qui avait déjà été bien entamé, pendant la législature précédente, par la coalition du parti socialiste espagnol, du PP [Parti Populaire actuellement au pouvoir] et du CiU [Parti Nationaliste Catalan].
Devrait plutôt donner 🙂
…le gouvernement quasi-socialiste du Parti Populaire a fini par parachever un coup contre la liberté d’utiliser Internet, ce qui avait déjà été bien entamé pendant la législature précédente par la coalition du parti socialiste espagnol, par celles du PP [Parti Populaire actuellement au pouvoir] et du CiU [Parti Nationaliste Catalan].
L’État s’inquiète de la dimension sociale et culturelle d’Internet qui échappe à l’ingénierie étatique et il se méfie des activités économiques qui ne sont pas soumises au contrôle centralisé de la monnaie fiduciaire et qui pourraient échapper aux prélèvements voraces de l’État.
=> L’État s’inquiète de la dimension sociale et culturelle d’Internet qui échappe à son ingénierie et il se méfie des activités économiques qui ne sont pas soumises au contrôle centralisé de la monnaie fiduciaire et qui pourraient échapper à ses prélèvements voraces.