L’économie israélienne est sortie de la crise mondiale de 2008-09 dans un état relativement bon, mais elle souffre aujourd’hui comme d’autres des effets persistants du regain de crise au niveau international, et les tensions géopolitiques se sont exacerbées. Le taux annualisé de croissance du PIB réel en glissement trimestriel s’est établi à 4,7% au premier trimestre, avant de refluer à 3,4% au troisième. Ce ralentissement était en grande partie imputable à une baisse de régime de la croissance des exportations, sur fond de net ralentissement des échanges mondiaux. L’OCDE prévoit une croissance du PIB réel de 4,7% en 2011, mais de moins de 3% en 2012. Toutes les composantes des dépenses privées, tant nationales qu’étrangères, devraient contribuer à ce ralentissement.
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Les premiers signes de faiblesse observés présagent peut-être une baisse des prix imminente, plus brutale qu’on ne le souhaiterait. En ce qui concerne la politique monétaire les interventions sur le marché des changes ont perdu quelque peu de leur pertinence ces derniers temps, puisque la dégradation des perspectives de croissance et le reflux de l’inflation ont conduit la Banque à laisser son taux directeur inchangé de juin à septembre, puis à l’abaisser en octobre. Jusqu’ici, le secteur financier n’a connu aucune grave défaillance, mais les marchés d’obligations de sociétés demeurent le principal motif de préoccupation.
Israël a évité la situation budgétaire difficile à laquelle est confronté un certain nombre d’autres économies de l’OCDE. Néanmoins, un équilibre difficile reste à trouver en termes d’objectifs de la politique budgétaire entre réduction de la dette, maîtrise des dépenses et réforme de la fiscalité, sachant que les pressions découlant de la récente vague de manifestations ont rendu ces arbitrages encore plus délicats. La réduction de la dette devrait demeurer hautement prioritaire, mais aussi l’accélération de la croissance des dépenses résultant de la nouvelle règle budgétaire est bienvenue. Par conséquent, maintenir les recettes sur la trajectoire voulue à long terme demeure un enjeu essential. Cela dit il y a un changement innovant : l’adoption d’un cycle budgétaire biennal, et aussi une amélioration sensible du régime fiscal des ressources en hydrocarbures.
La faiblesse persistante de la croissance du revenu par habitant et le taux élevé de pauvreté, en particulier dans certaines communautés, demeurent des enjeux essentiels des politiques éducatives et sociales à long terme. En outre, les inquiétudes de la classe moyenne se sont exprimées récemment sous la forme de la « révolte des tentes », des campements dressés par des manifestants qui déploraient principalement le niveau élevé du coût du logement et des prix dans d’autres secteurs. Il y a de bonnes nouvelles dans les derniers résultats de l’enquête PISA et des progrès raisonnables en matière de réforme de l’enseignement. Dans le secteur du logement, le système d’imposition favorise de manière excessive les propriétaires occupants et les dispositifs d’aide au logement vont bien au delà de l’assistance aux ménages à bas revenu.
La « révolte des tentes » est liée au débat concernant le jeu de la concurrence dans l’économie et la place des grands groupes familiaux, qui jouent un rôle considérable dans le secteur financier ainsi que dans de nombreuses autres branches d’activité. Aussi, dans le domaine de l’énergie, la réforme du secteur de l’électricité traîne en longueur et le secteur du gaz naturel pose des problèmes de concurrence.
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