Une tribune de Michel Piron, publiée dans Les Échos, reçoit l’aval de 60 députés : incroyable ! Et si l’on prenait les élus pour des irresponsables ?…
Article publié en collaboration avec l’aleps

Michel Piron est député UMP du Maine et Loire. Il passe pour réformateur et libéral. Il a même participé à un colloque organisé en 2003 par l’ALEPS. Nous n’en sommes que plus atterrés par la tribune parue dans Les Échos de lundi dernier sous le titre Et si l’on prenait les Français pour des gens responsables? D’ailleurs, ce titre et la première partie de ce papier sont excellents. Michel Piron rappelle que face à la crise la priorité est la réduction des dépenses publiques, qui ne peut se faire sans la “redéfinition de ce qui relève du champ public et de ce qui revient au secteur public”. Excellent.
Vient alors une affirmation péremptoire : la réduction des dépenses publiques ne suffira pas. Il paraît que c’est “la plupart des économistes” qui le disent. Sans doute s’agit-il des mauvais économistes, ceux dont Bastiat disait qu’ils s’arrêtent “à ce qui se voit”. Car les bons économistes s’accordent à penser que la hausse de la fiscalité est la façon la plus sûre de tuer la croissance, seule réponse à la crise. Ils prennent en compte “ce qui ne se voit pas”. La hausse de la fiscalité a un double effet. Le premier, amplifié par la progressivité de l’impôt qui ciblerait de surcroît l’épargne et les “revenus financiers” – comme le souhaite Michel Piron – conduit les contribuables concernés, parmi lesquels “les plus aisés”, à freiner leur activité. Pourquoi entreprendre, embaucher et développer son affaire? Pourquoi gagner davantage et épargner puisque le patrimoine sera confisqué ? Même si on le nie en France “l’effet Laffer” existe : c’est en diminuant l’impôt, sa progressivité, que l’on accroît les recettes fiscales ? Les bienfaits des réformes Reagan et de la flat tax n’ont-ils pas été prouvés ? Le deuxième effet d’une hausse des impôts est l’incitation à la dépense publique. L’État gaspille tout ce qu’il touche, et non seulement il perdra des recettes, mais il prendra argument des prévisions de plus-value fiscale pour se lancer dans quelque promesse démagogique.
“Et si l’on prenait les élus pour des irresponsables ?” C’est le titre que nous pourrions donner à cette tribune. Colporter des slogans politiquement corrects comme “rapprocher l’impôt sur les revenus du capital de celui sur les revenus du capital” (Piketty!) ou “faire payer les riches” augure mal des chances de reconduite de cette majorité “libérale”.
—-
Sur le web
Reproduit avec l’aimable autorisation de Jacques Garello, Président de l’aleps.
tres bon article mais ce ne sont pas les plus aisés qui seront les plus touchés mais les plus faibles.et parmis eux les indépendants,les meilleurs contributeurs aux recettes fiscales
J’ai un peu honte d’avoir fait partie de cette équipe de “libéraux” que l’on a appelé “Réformateurs”. Si réformer signifie taxer, alors ce sera sans moi. Et si l’on cessait de prendre les Français pour des jambons ?
Et si alter-comprenants économiques commençaient par se taxer eux-mêmes… il serait quand même bien temps que ces privilégiés à la façon ancien régime se regardent dans une glace : ils font partie de ceux qui gagnent le plus mais sont les premiers à refuser toute remise en question de leurs petits avantages! (cf. le vote des sénateurs l’année dernière concernant leur retraite) A force de botter en touche, ils finiront par nous faire sombrer, un peu à la manière de l’ancienne URSS!
“Le gouvernement français envisage, dans le cadre d’un nouveau plan d’austérité, de créer une deuxième «journée de solidarité», où les salariés travailleraient au bénéfice du budget de l’Etat”
TRAVAILLER POUR QUELQU UN (fut il l’etat) CELA S APPELLE DE
l’ESCLAVAGE
et cela est interdit dans toutes les civilisations dites “avancées” les démocraties, les états de droit, les constitutions, les déclarations des droits de l’homme, et dans tout ce que nous avons pu inventer et ce pourquoi nous avons lutté au cours des siècles, au prix de millions de victimes et de souffrances inouïes, pour nous protéger de la tyrannie qui nous obligerait à travailler pour qui que ce soit sans rémunération de notre travail,
toutes les façons, c’est NON!!
Le jour où nombres de gens arrêteront d’appeler “libéraux” le guignols socialistes de l’UMP, on aura fait un grand pas.
L’UMP, c’est des néocons, des socialistes, mais certainement pas de libéraux. Le libéralisme y est autant le bienvenu qu’au PS, FDG ou FN.
Amusant de voir que cet article est partagé allègrement tandis que l’article original ne l’est pas du tout.