Alan Greenspan, existe-t-il ?

La,politique de Greenspan a été plus proche des idées de Keynes que celles de, par exemple, Milton Friedman

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Alan Greenspan, existe-t-il ?

Publié le 12 octobre 2011
- A +

Bien que Greenspan soit, sans doute, un libéral, sa manière de gérer la politique monétaire nord-américaine a été plus proche des idées de Keynes que celles de, par exemple, Milton Friedman.

Par Francisco Cabrillo, de Madrid, Espagne

Quand éclata la dernière crise financière, beaucoup de regards se tournèrent vers Alan Greenspan qui, entre 1987 et 2006, avait été le président de la Réserve fédérale des États-Unis. Il ne fait aucun doute que Greenspan diriga la banque centrale américaine avec succès pendant beaucoup de temps ; et contribua à résoudre des situations difficiles, dont la principale fut celle d’après l’attentat des Tours jumelles de New York le 11 septembre 2001. Son habileté pour naviguer en eaux dangereuses le fit connaître comme le « maestro » ; et quand éclata l’actuelle crise, certains se demandèrent : les choses n’auraient pas mieux été si, en 2007-2008, Greenspan avait continué à la tête de la Réserve fédérale ? Mais d’autres pensèrent, au contraire : cet homme n’est-il pas un des principaux responsables du désastre qu’a souffert le marché financier ?

Bien que Greenspan soit, sans doute, un libéral, sa manière de gérer la politique monétaire nord-américaine a été plus proche des idées de Keynes que celles de, par exemple, Milton Friedman. Et il le fut dans le sens qu’il appliqua une politique discrétionnaire en fonction de la conjoncture de chaque moment, confiant dans le fait qu’un gestionnaire intelligent – c’est-à-dire lui-même – pourrait obtenir les meilleurs résultats de la manipulation des variables monétaires sans règles établies préalablement. Certes, quelques crises furent évitées grâce à cette stratégie. Mais le résultat final fut, comme on l’a dit de nombreuses fois, une politique trop expansive pendant trop longtemps, qui créa de fortes distorsions dans les marchés financiers qui finirent comme tout le monde sait.

Notre personnage aimait enrober sa politique dans un message qui, souvent, était peu compréhensible. Qu’est-ce qu’a voulu dire Greenspan ? C’était la question que se posait beaucoup de gens après nombre de ses interventions publiques sur la situation de l’économie nord-américaine et la stratégie de la Réserve fédérale. Sûrement, à certaines moments, il cherchait à propos cette obscurité. Mais il semble que dans celle-ci il y avait autre chose, car le brillant économiste n’était pas très clair non plus dans d’autres circonstances. Et l’on connaît l’anecdote qui raconte comment il dût faire par trois fois sa déclaration à celle qui est aujourd’hui sa femme, non parce que celle-ci la rejetait au début, mais, simplement, parce que les deux premières fois, la future Madame Greenspan n’avait pas compris ce qu’il disait.

Mais avant d’occuper la charge qui le rendra célèbre, Greenspan eût une vie aussi intéressante que complexe. Né à New York en 1926, il étudia l’économie dans les universités de New York et de Columbia ; activité qu’il partagea pendant un certain temps avec la pratique du saxophone au sein d’un orchestre dans un club de Times Square. De fait, avec tant de succès qu’il pensa sérieusement devenir musicien professionnel. Par ailleurs, durant ces années, il fit partie du groupe de jeunes libéraux constitué autour d’Ayn rand, la romancière et essayiste russo-américaine, auteur d’oeuvres à succès comme la Source vive ou La grève. À l’époque, Greenspan n’était pas un homme particulièrement optimiste. Et le surnom qu’il reçut au sein de ce cercle ne fût rien moins que « pompes funèbres ».

Il semble que, un jour, Greenspan commença à méditer sur lui-même. Et l’on sait bien que ce genre de chose peut être assez compliqué et avoir des effets imprévisibles. De fait, le jeune économiste, philosophe et saxophoniste arriva à la conclusion qu’il ne savait pas s’il existait ou non. Y avait-il une preuve quelconque de ce qu’il était réellement là et n’était pas, par exemple, une création de l’esprit des autres ?

Questions sérieuses, sans aucun doute, qui n’avaient pas de réponse aisées pour lui. Mais, à la fin, on ne sait pas trop bien comment ni pourquoi, il décida qu’Alan Greenspan était un être réel. « Les pompes funèbres existent ! » dit un jour à Ayn Rand Nathaniel Branden, qui pendant ces années partageait les rôles de secrétaire et d’amant de l’illustre écrivain.

Résolue, donc la dure question, le sujet tomba dans l’oubli pendant beaucoup de temps. Mais la dernière crise économique la remit à l’ordre du jour ; cette fois avec quelques nuances particulières. Et quelque mauvais esprit commenta : fichtre, si Greenspan avait décidé qu’il n’existait pas, il n’aurait jamais présidé la Réserve fédérale, et, si ça se trouve, on se serait épargné une crise. Pourquoi, diable, n’est-il pas arrivé à la conclusion contraire ?


Article originellement publié par Libre Mercado.

Voir les commentaires (2)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (2)
  • Le simple fait de rechercher la présidence de la Fed, qui a pour mission explicite de soutenir la croissance, est incompatible avec les opinions d’Ayn Rand. Greenspan a été renouvelé à ce poste, car il faisait la politique voulue par la présidence US ainsi que le Congrès. Du pur keynésianisme. Il y a une grande contradiction entre les opinions affichées de Greenspan et ses actes. Peut-être cherchait-il simplement le pouvoir.

  • La politique monétaire de Greenspan proche de celle de Keynes? C’est une évidence! Seul les démagos et les ignorants peuvent soutenir le contraire!

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

À l'heure où notre État se trouve empêtré dans les déficits et une dette devenue difficilement soutenable, et que la campagne des législatives s'articule autour d'une surenchère de promesses plus dépensières les unes que les autres, il est utile de se remémorer dans quelle situation s'est trouvé notre pays lors de la dernière grande crise financière qu'il a connue, celle de 1789.

Le prince n’est plus le même, mais la coexistence d’une dette énorme, fruit des règnes de Louis XIV et de ses successeurs Louis XV et Louis XVI, et de déficit... Poursuivre la lecture

De nombreux commentateurs économiques pensent que l'augmentation de la quantité de monnaie peut relancer une économie. Ils se fondent sur l'idée qu'avec plus d'argent en poche, les gens dépenseront davantage, et les autres suivront, car ils considèrent que la monnaie est un simple moyen de paiement.

Article original paru sur Mises Institute.

Or, la monnaie n'est pas un moyen de paiement, mais un moyen d'échange. Elle permet seulement à un producteur d'échanger son produit contre le produit d'un autre producteur.

Selon Mur... Poursuivre la lecture

La plateforme Spotify annonce le licenciement de 1500 employés, soit le sixième du total. Twilio, la plateforme d’hébergement de sites web, annonce le licenciement de 5 % de ses salariés. En plus de baisses des cours depuis deux ans, les entreprises perdent l’accès à des financements pour les pertes sur les opérations. Les levées de fonds, à travers le monde, baissent de 100 milliards de dollars par rapport aux niveaux de 2021.

Ainsi, les entreprises ont moins de moyens à disposition. Les gérants gagnent moins de primes. Les actionnaires ... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles