Obama a 50 ans

Barack Obama obtient un taux d’approbation de 50% le jour de ses 50 ans. Ce score est le plus bas depuis son accession au pouvoir

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Obama a 50 ans

Publié le 5 août 2011
- A +

Par Guy Sorman

Par coïncidence, Barack Obama obtient un taux d’approbation de 50% le jour de ses cinquante ans. Ce score par sondage est le plus bas depuis son accession au pouvoir, pas assez bas cependant pour menacer sa réélection dans un an et demi. 50%? Nicolas Sarkozy en rêverait. Obama, il est vrai, n’a pas encore d’adversaire crédible. Sa très relative impopularité sanctionne l’accord passé avec son opposition Républicaine pour éviter une faillite théorique de l’État américain. Au terme d’un mélodrame de quelques semaines qui laissa les marchés financiers indifférents (les Bons du Trésor américains sont restés immuables et sans concurrent crédible), Obama s’engage à réduire les dépenses, à ne pas augmenter les impôts et obtient en échange un relèvement du plafond de la dette. Qu’il aurait obtenu en tout état de cause. La Gauche Démocrate est déçue par cet accord qui ne relève pas les impôts sur les riches ; la Droite Républicaine intoxiquée au thé aurait souhaité une faillite de l’État, fut-elle symbolique.

Passée cette anicroche électorale, le front politique s’est déjà déplacé vers un conflit plus sérieux qui oppose les Gouverneurs Républicains à leurs fonctionnaires. Le pionnier en cette affaire est Scott Walker du Wisconsin qui a licencié en masse, surtout des enseignants, en refusant toute négociation avec les syndicats et en proclamant qu’il n’y avait rien à négocier. Walker fait école dans tous les États Républicains qui  ne parviennent plus à équilibrer leurs budgets en raison des dépenses sociales (considérables, contrairement à ce que l’on imagine en Europe) et de leurs effectifs publics. Ces Gouverneurs se réclament tous du précédent illustre de Ronald Reagan : le 3 août 1981, autre anniversaire, le Président Reagan menaça les contrôleurs aériens en grève de les licencier s’ils ne reprenaient pas le travail sous 48 heures. Cette grève dura, les contrôleurs furent licenciés et remplacés. Mais à la différence d’un Scott Walker, Ronald Reagan (ancien leader syndical lui-même) avait négocié avec les syndicats de contrôleurs, avait proposé une augmentation des salaires que ceux-ci trouvèrent insuffisante. Leur grève était illégale car la loi américaine interdit aux fonctionnaires d’interrompre le service public.

Dans son allocution du 3 août, Ronald Reagan menaçait les grévistes de licenciement parce qu’ils ne respectaient pas la loi. Ce qui, par la suite, fut présenté comme un coup de force – Reagan brisant les syndicats – fut en réalité une défense de l’état de droit. La nouvelle Droite Républicaine s’avère donc plus radicale que ne fut jamais Reagan, en refusant par avance toute discussion avec les syndicats. La rhétorique est plus brutale aussi puisque cette Droite Républicaine prétend arracher les États-Unis aux griffes du Socialisme, incarné par Obama.

Valéry Giscard d’Estaing avait naguère déclaré qu’un pays où les prélèvements publics dépassaient un tiers, devenait automatiquement socialiste : lui-même dépassa ce tiers au cours de son mandat et nous en sommes à 52%, dans le même club que la Suède. Les États-Unis  à leur tour approchent de ce tiers fatidique : franchiront-ils le seuil ? Les Démocrates ne s’en offusqueraient pas, les Républicains se battront sur cette ligne comme les Texans à Fort Alamo. À Fort Alamo, tous sont morts.

—-
Sur le web.

Voir les commentaires (2)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (2)
  • Comme souvent ces temps-ci, Guy Sorman déçoit. Il en arrive à soutenir les neo-cons contre les libéraux. A-t-il encore sa place sur un site affichant son libéralisme? Ne serait-il pas mieux chez Atlantico?

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Un changement significatif s'est opéré en France il y a 50 ans  dans le domaine de la gestion publique. Nos hommes politiques ont abandonné  les idées de Jacques Rueff recommandant que les dépenses publiques et sociales ne dépassent pas 30% du PIB, pour adopter celles de Keynes qui donnaient une justification théorique aux déficits publics. Depuis, la prospérité relative de notre pays n'a cessé de décroître.

Regardons les chiffres du PIB par tête de la Suisse et de la France : ils  étaient à peu près les mêmes à la mort du président Po... Poursuivre la lecture

pouvoir d'achat
4
Sauvegarder cet article

Pour se faire une idée de l'état d'une économie, la plupart des économistes s'appuient sur une statistique commune, le produit intérieur brut (PIB). Le PIB représente la valeur des biens et services finaux produits au cours d'une période donnée, généralement un trimestre ou une année.

L'utilisation de cette mesure statistique suppose que le moteur de l'économie n'est pas la production de biens et de services, mais plutôt la consommation. Dans le PIB, ce qui compte, c'est la demande de biens et de services finaux. Étant donné que les dé... Poursuivre la lecture

Voulant rassurer un électorat féminin qui lui fait défaut, le républicain s’est mué en « pro-choice ». Une stratégie sur laquelle il est vite revenu après avoir été vertement critiqué par les évangéliques, prouvant la difficulté pour la droite populiste américaine de trouver un équilibre sur le sujet.

Par Alexandre Mendel

L’arithmétique électorale américaine est une science de laboratoire. Un mauvais dosage de promesses, un mélange de stratégies non miscibles entre elles, et vous voilà à devoir refaire le retard que vous pensiez... Poursuivre la lecture

Voir plus d'articles