Quelles sont les motivations politiques qui ont guidé Anders Behring Breivik, accusé des deux attaques qui ont fait plus de 90 morts en Norvège ?
Par David Boaz (*), depuis Washington, D.C., États-Unis
Les motivations politiques qui ont guidé Anders Behring Breivik, accusé des deux attaques qui ont fait plus de 90 morts en Norvège, ont-elles une importance ? Dans un certain sens non ; c’est un meurtrier de masse et il mérite la punition la plus sévère, correspondant à 21 ans de prison en Norvège, soit environ trois mois par meurtre. Cependant, comme à chaque fois lors de telles attaques, tout le monde se précipite pour blâmer telle ou telle idéologie. Comme de coutume à notre époque, certains auteurs ne se sont même pas embarrassés à attendre des preuves avant de supposer que le responsable était islamiste et de condamner ceux qui voudraient réduire le budget de l’armée américaine ou réduire la voilure de l’engagement militaire en Afghanistan 10 ans après le début des opérations.
Mais c’est assurément NPR (radio publique américaine) qui mérite la palme des accusations les plus ridicules. Ce matin 24 juillet, Linda Wertheimer, avec 40 ans d’expérience journalistique à NPR, interviewait Goran Skaalmo (Norwegian Business Daily) et lui demandait (à 3’20 de l’entretien) :
Cela me fait penser à l’auteur américaine Ann [sic] Rand, en cela qu’il dit dans son manifeste que le gouvernement est trop mou, en quelque sorte trop peureux politiquement pour prendre les mesures nationalistes qu’il souhaite.
Pardon ? Quand Ayn Rand a-t-elle jamais demandé un gouvernement nationaliste ? Ayn Rand était une immigrée alors que Breivik était grandement motivé par des idées anti-immigration. Elle était farouchement individualiste, une doctrine à l’exact opposé du nationalisme et souhaitait un gouvernement strictement cantonné à la protection des droits individuels. Wertheimer tombe encore plus bas avec des références stupides à Ayn Rand.
L’article d’un journal norvégien comprend cette citation révélatrice (traduction Google) :
Dans un de ses messages, il écrit que la politique aujourd’hui ne tourne plus autour de l’opposition entre socialisme et capitalisme mais que le combat actuel est entre le nationalisme et l’internationalisme.
Ses messages sur Internet ainsi que son livre de 1500 pages semblent être une défense nationaliste, anti-immigration, anti-Islam et culturellement conservatrice de la « culture judéo-chrétienne » de l’Europe. Dans le même temps, des bloggers norvégiens ont découvert qu’il avait copié de larges passages du manifeste du terroriste anticapitaliste Unabomber, Theodore Kaczynski.
Un article du Cato Institute, traduit par Contrepoints avec l’aimable autorisation du Cato Institute.
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(*) David Boaz est le vice-président exécutif du Cato Institute. Il est l’auteur de Libertarianism: A Primer, décrit par le Los Angeles Times comme « un manifeste bien documenté des idées libertariennes ». Il joue un rôle clé dans le développement du mouvement libertarien : il publie régulièrement des articles dans les plus grands quotidiens et magazines américains et est fréquemment invité à débattre dans les émissions de télévision et de radio.
Il est peut-être un mécanisme universel qui veut que toute action entraîne une réaction et que tout excès engendre un effet équivalent et contraire en retour.
Tout ce qui n’est pas régulé vers l’équilibre est voué à l’échec et génère de la révolution et du chaos plus que de l’évolution organisatrice.
Et comme le dit si bien la Table d’Emeraude :
« Tout ce qui est en haut est comme ce qui est en bas » et inversement.
Ce qui est vécu au niveau individuel construit l’image de ce qui se passe au niveau collectif.
Bien entendu. C’est la raison pour laquelle, si l’on veut améliorer l’Humanité, il faut commencer par s’améliorer soi-même. C’est même le seul travail à entreprendre.
Peu importe les motivations politiques. C’est en effet un mass murder, et à ce titre il développe un pathologie.
« Dans un de ses messages, il écrit que la politique aujourd’hui ne tourne plus autour de l’opposition entre socialisme et capitalisme mais que le combat actuel est entre le nationalisme et l’internationalisme. »
Cela me rappelle une interview de Marine Le Pen dans laquelle elle dit :
« aujourd’hui, la vraie division s’opère entre les mondialistes et les patriotes »
Source : http://www.lexpress.fr/actualites/1/politique/marine-le-pen-chevenement-a-une-analyse-similaire-a-la-notre_1011006.html
L’emprisonnement maximal en Norvège n’est pas de 21 ans, vous venez de reprendre une pignouferie de presse. 😉
En réalité après 21 ans, ça se fait par pas de 5 ans renouvelables tant que le sujet est considéré comme dangereux. Ca peut donc aller à la perpétuité, dans un cas comme celui-ci.