Afghanistan, triste leurre

La bataille pour la démocratie n’a pas lieu en Afghanistan, en Irak ou en d’autres lieux lointains

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Afghanistan, triste leurre

Publié le 23 juillet 2011
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Pendant que les politiques font semblant de défendre la démocratie au loin, en Afghanistan (c’est loin et puis ça n’est pas leur sang), les mêmes politiques attaquent tous les jours, sournoisement mais à coups redoublés, la démocratie ici même, en France.

La France n’a plus beaucoup d’argent, mais quand il s’agit de berner la population en prenant des postures de démocrate de pacotille, on trouve toujours de quoi. L’opération en Afghanistan est et sera forcément un échec puisque, basiquement, ce n’est qu’une opération de diversion interne, un leurre à l’usage de nos propres populations occidentales. On peut détailler toutes les raisons techniques réelles qui expliquent l’échec, elles ne sont elles-mêmes que des effets de ce vice fondamental.

En France par contre, il ne s’agit pas d’une bagarre pour du beurre. C’est du concret. Là, toute feutrée et sournoise qu’elle soit, la guerre contre la démocratie est bien réelle et quotidienne. Ce sont tous les privilèges de la caste politique qui sont en jeu, son existence même, les postes pour leurs affidés et leurs rejetons.

La population ne doit pas se tromper de bataille. La bataille pour la démocratie n’a pas lieu en Afghanistan, en Irak ou en d’autres lieux lointains. Les principales batailles pour et contre la démocratie ont lieu en ce moment même, en Occident.

Certains croient naïvement que la caste politique ne comprend rien à l’internet. C’est faux. La caste politique a très bien compris, avant la population, tout le danger qu’internet représente pour elle. Internet est le support technique possible de la démocratie directe. C’est-à-dire la démocratie sans intermédiaires.

Une telle horreur n’est évidemment pas envisageable pour une caste qui ne vit (très grassement) que de la fiction de servir de relais à l’intérêt général. L’internet sous sa forme actuelle doit donc mourir. Bien sûr, on ne va pas couper l’internet comme en Tunisie ou en Corée du Nord, il faut, comme d’habitude sauvegarder les apparences (ce à quoi nos hommes politiques sont les plus forts). Tous les efforts de nos hommes politiques actuels (tous partis confondus) visent à lobotomiser l’internet pour le ramener à l’état de notre bon vieux minitel. Un machin propre à faire un peu de fric mais surtout absolument inapte à quoi que ce soit d’utile pour la démocratie.

Ne nous trompons pas de guerre, ne nous trompons pas d’ennemis. Les ennemis de la démocratie, ce sont nos propres hommes politiques, et pour défendre leurs privilèges d’un autre âge, derrière les masques de leurs cravates et chemises repassées, ils sont tout aussi primaires et « sans honneur » que les Talibans.

—-
Article publié originellement sur La Route de la Fourmilière, repris avec l’aimable autorisation de son auteur.

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  • D’habitude, les articles sur ce site sont plus argumentés. Celui-ci affirme que le combat pour Internet est un combat pour la démocratie directe, donc pour la démocratie.

    Pour que cela soit vraiment probant, on aurait aimé savoir :
    – en quoi la démocratie directe peut-elle s’identifier à la démocratie tout court ? Et ce problème est d’autant moins évitable pour un questionnement libéral, que la démocratie directe relève plutôt de la pensée rousseauiste, et que l’on voit bien la manière dont elle risque fort de rogner sur les droits individuels par effet de groupe. Le parlementarisme, ce n’est pas mal du tout, et en tous cas, si l’on pense le contraire, il faut expliquer pourquoi.

    – D’autre part, l’article suppose que, même si l’on accorde quelque valeur que ce soit à la démocratie directe, l’internet en est le seul vecteur possible.

    Bref, ce n’est pas très probant. Et on ne comprend vraiment pas ce que vient faire ici l’Afghanistan.

    • Pour ce qui est des arguments, les attaques gouvernementales contre internet étant quasi quotidiennes, je ne me suis en effet pas reétendu dessus. Ca me paraissait trop évident.
      S’il faut les rappeler : décret LCEN, hadopi, LOPPSI, ACTA (le plus dangereux), neutralité du net, etc.

      En vrac, quelques faits divers concernant internet dans les dernières 48h de mon fil twitter :
      Lettre à Mme Aubry, qui entame des procédures judiciaires contre des sites internet: http://t.co/Sup6jBe
      Quand l’Hadopi n’assume plus d’avoir essayé d’acheter des opposants http://t.co/PbuDRVf
      Inde : des sites d’hébergement bloqués à cause d’un film … http://bit.ly/ojKTPj
      Twitter et Facebook dans le viseur du Pentagone Lexpress.fr http://t.co/cVuNxgo
      Interview sur la licence globale http://libreacces.org/sp
      Un avocat de SOS Hadopi assistera le prof convoqué par la #Hadopi http://ppfr.it/3po
      Le filtrage généralisé et centralisé d’internet se met en place en Turquie http://j.mp/qnPC7Z #ACTA

      Pour ceux qui douteraient que internet soit attaqué, je renvoie à des sites plus spécialisés dans cette bataille :
      http://www.laquadrature.net/fr
      http://www.eff.org/
      http://partipirate.org/blog/
      http://www.numerama.com/

      sur mon propre blog http://rdlf.fr il y a quelques billets consacrés à la question (et un nombre énorme de twits et de brèves).

      >Le parlementarisme, ce n’est pas mal du tout, et en tous cas, si l’on pense le contraire, il faut >expliquer pourquoi.

      – avec 30 ans de dettes, un endettement > 2000 Md€, pour ma part je considère que non, le parlementarisme ça ne marche pas bien du tout.
      – et les derniers et tous récents faits divers concernant le sénat me semblent parfaitement illustrer en quoi cette soit-disant démocratie « représentative » ne représente plus qu’elle-même et les lobbys des combinats qui les financent.

      > l’internet en est le seul vecteur possible.
      ce n’est pas ce que j’ai écrit. J’ai écrit « Internet est le support technique possible ».
      *possible*. Et je ne vais pas contre-argumenter pour défendre des choses que je n’ai pas écrit.
      Ceci dit, si vous avez connaissance d’un autre vecteur, de commodité équivalente, dites-nous ?

      > Bref, ce n’est pas très probant. Et on ne comprend vraiment pas ce que vient faire ici l’Afghanistan

      J’ai essayé de faire passer, de façon compacte, un simple message :
      que la guerre pour la démocratie ne se passe pas en Afghanistan, Irak, ou ailleurs, mais bel et bien chez nous, et que ces soit-disant « combats pour la démocratie » ont surtout pour effet de détourner les regards du véritable théâtre des combats, qui est l’occident lui-même.
      Mais vous avez évidemment parfaitement le droit de ne pas être d’accord.

      Pour ma part, j’ai décidé de ne pas attendre que l’internet soit à l’état de minitel pour me bouger.
      Après, il sera trop tard.

      Je suis bien d’accord que le débat sur la démocratie directe mérite des articles plus développés que celui-ci, mais je souhaitais ici me focaliser sur un message : dire que la bagarre pour la démocratie se passe chez nous et pas ailleurs.
      (Il y a des articles plus complets sur la démocratie directe sur mon blog et ici même sauf erreur).
      Si j’ai l’occasion et le temps je pondrais peut-être un article plus développé sur ce sujet.
      En tous les cas, il me semble évident que la spécialisation et la professionnalisation de l’ensemble de la caste politique se fait désormais au détriment de la population et que, puisque nous disposons désormais d’un outil pour cela, il faut se débarrasser de cette caste d’intermédiaires qui nous ruine et attaque nos libertés.

  • D’un point de vue strictement militaire, ces interventions ne sont pas complètement inutiles. Il est bon d’avoir une armée qui sache faire autre chose que défiler le 14 juillet et briller dans les salons. Le matériel et les tactiques doivent être confrontées à la réalité. Il vaut mieux que ce soit sur des théâtres d’opération secondaires que lorsque nous aurons réellement besoin de la défense nationale. Il ne faut pas oublier que notre raclée mémorable de 1940 vient surtout du fait que les allemands avaient peaufiner leurs tactiques et matériels en Espagne puis en Pologne. En Pologne avec une plus grande supériorité et bien que nettement victorieux, ils ont été incapable de percer décisivement les lignes polonaises conformément à leurs plans comme ils le feront ensuite à Sedan. Mieux vaut 10 morts a Uzbeen dans une embuscade que perdre des régiments entiers à le première confrontation sérieuse.

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