A la suite des interrogatoires de Tristane Banon ou de sa mère, Anne Mansouret, menés par la police judiciaire après les accusations de tentative de viol contre Dominique Strauss-Kahn, des faits troublants se font jour. Selon Tristane Banon, une dizaine de personnalités auraient ainsi été averties de ses déboires avec DSK et auraient au final gardé le silence.
Au Parti Socialiste, Aurélie Filipetti a reconnu ainsi avoir été mise au courant de l’affaire et a déclaré avoir conseillé de porter plainte. Cependant, elle a fermement démenti certaines des accusations de Tristane Banon ou d’Anne Mansouret :
« J’ai effectivement entendu parler de cette affaire à l’époque par l’intermédiaire de l’avocat Emmanuel Pierrat, mais je n’ai jamais eu de contact direct avec Tristane Banon, affirme Mme Filippetti. J’ai dû dire à sa mère que si sa fille avait été victime, elle devait déposer plainte. Je ne crois pas avoir dit que DSK pouvait être dangereux pour les femmes, et je ne me souviens pas avoir adressé de mail à Mme Mansouret. »
François Hollande, candidat aux primaires socialistes, aurait lui aussi été au courant selon les dernières déclarations de Tristane Banon. L’écrivain de 32 ans a déclaré aux enquêteurs s’être confié à François Hollande, quand celui-ci l’avait appelé après avoir été mis au courant des agissements de DSK. Si François Hollande a reconnu qu’Anne Mansouret l’avait contacté pour parler de l’affaire, en mentionnant Dominique Strauss-Kahn, il soutient « n’avoir pas souvenir » d’avoir parlé à la jeune femme et déclare qu’il n’avait pas à se comporter en juge :
« Anne Mansouret, que je connaissais, avait souhaité me parler d’un sujet personnel, à savoir que sa fille avait eu un incident avec Dominique Strauss-Kahn, a déclaré M. Hollande au Monde. Elle ne m’avait donné aucun détail, ni demandé quoi que ce soit, et je lui avais répondu que la meilleure solution était que si sa fille avait eu un problème, le mieux était qu’elle en parle à la police. Elle avait souhaité que j’appelle sa fille pour la réconforter, mais je n’ai pas souvenir de l’avoir fait, j’étais même gêné qu’on vienne me parler de cette histoire. Le PS n’avait pas à se comporter en juge, et d’ailleurs, il n’y a eu aucune demande d’enquête interne. »
Auraient aussi été informés, à en croire Tristane Banon, Patrick Poivre d’Arvoir ou le journaliste Philippe Vandel dans les médias. Ce dernier a confirmé que la jeune femme lui avait révélé les faits et a fait état de « pressions terribles » sur son entourage pour que l’affaire soit étouffée:
« Tristane m’avait narré cette histoire début 2003, je pense deux semaines après les faits, explique M. Vandel. Elle était très convaincante. Je l’avais vue avec mon rédacteur en chef, nous lui avions dit que nous ferions un article en cas de dépôt de plainte. Je me souviens qu’ensuite, son avocate, qu’elle avait volontairement recrutée à droite, s’était désistée. Son éditeur avait aussi subi des pressions terribles, et c’en est resté là. »
L’enquête confirmera ce qui s’est réellement passé. Cependant, les bribes qui ont filtré à ce jour donnent à réfléchir sur la loi du silence qui semble régner au sommet de l’État, des partis politiques et dans la presse sur les abus sexuels de certains. Une loi du silence qui va bien au-delà de la simple protection de la vie privée que revendiquent les médias. La presse pouvait s’interdire de révéler que François Mitterrand avait une fille illégitime. Pas qu’il volait les contribuables en la logeant aux frais des français. Les journalistes pouvaient choisir de ne pas parler de relations extra-conjugales, pas d’accusations sérieuses de crimes.
Il est temps que la presse française quitte sa position servile vis-à-vis du pouvoir et remplisse enfin vraiment son rôle, en particulier sur ces questions. Comme l’écrivait le New York Times:
« Countless Franco-American differences of culture have been highlighted by the DSK case — in the judicial system, the press, attitudes to public figures’ private lives, sex and the gravity of a rape charge — but a very fundamental one lies in the relation to authority. French deference to power — with the accompanying conspiracy theories — has encountered the hard-knuckled application of US law as applied equally to anyone accused of a serious crime.
« There are plenty of facts, incidents and complaints — never fully investigated by the French press — to suggest that the serious charges against Strauss-Kahn are not ‘absurd’ and that a young African woman’s voice raised against violent abuse by the powerful should have its day in court. »
Que nos lecteurs se rassurent en tout cas, si la presse française reste dans sa soumission au pouvoir, nous ne tomberons pas dans ce travers et entendons bien les dépasser.
La seule chose qui en ressort de manière à peu près certaine: la réalité de cette affaire devient difficilement contestable. Les différents protagonistes évoqués dans cet article ne songent nullement à nier ni l’existence, ni la nature des faits. Autrement dit, un défense (de DSK) du type: Mlle Banon est une affabulatrice, (ou une « allumeuse » déçue ?) , une telle ligne de défense donc devient peu soutenable.
Si ça se trouve, l’affaire nex-yorkaise sera un flop mais…. DSK trovera fort utile de prolonger de son propre chéf son séjour aux USA. Sine die!
Ca devient plus palpitant que Dallas.
Je ne suis pas surpris de l’affaire DSK, non pas par la maniére dont la justice américaine s’est emparé du problème (ce qui a le merite de montrer cruement les faiblesses de notre systeme (et quand je dis « systeme », c’est tout les éléments mentionés par le journaliste du NY times.)
L’abus est consubstantiel de nos pratiques politiques qui, non seulement ne sont pas transparente, mais, plutôt, qui ne sont pas transparentes PARCE QU’ELLES revéleraient au grand jour leur ineptie, leur inadequation, leur contre-productivité et leur mauvaise foi. Les politiciens á la Francaise doivent se le dire, les choses ne vont pas aller en s’améliorant pour eux. Les citoyens ont plus de moyens d’information, des moyens de communication puissant et peu chére (malgrés les prix des abonnements des portables en France, ce n’est qu’un petit exemple) etc etc.
Ce qui est interessant dans le cas DSK, c’est l’homologie entre les situations criminelles et les pratiques « de clique » d’un certain microcosme politico-journalistique francais:
(1) comme les criminels, ils s’attaquent a des personnes plus faibles, plus jeunes, débutant dans une profession, ou dans une position subalterne (tristane demande des infos sur DSK a DSK (il est donc clef)). Donc, le crime est basé sur de l’abus de pouvoir. Je ne passe pas en revue les autres éléments qui composent le personnage.
(2) tout criminel opére á partir de son expérience « professionnelle », et dans le cas de DSK, le parti socialiste, c’est son terrain de jeux (et en depit des esquives du petit Hollande, on parle bien de la même crêmerie). Ce que je veux dire, c’est que le « type » de crime, est typique d’un mode operatoire. Dans le cas de crime particulierement horrible, le fait que certain criminel est été dans des conflits guerriers et appris des techniques déxtermination n’est pas étrangé á leur mode opératoire.
Ici, l’intérêt de l’affaire DSK c’est que le mode opératoire de l’abus de pouvoir est au coeur de bien des pratiques de la vie professionnelle, politique, juridique, journalistique, etc francaise. Et c’est pour cela que c’est TRES interessant.
(3) La complémentarité avec la vie criminelle est sa longuévité dans le temps. Si comme c’est le cas pour DSK, les institutions (justice, journalisme) sont perverti d’eux-même, la succession des cas est inscrit dans le parcours du criminel. En effet, le criminel se socialise á sa propre technique et semble être en pleine possession de ses instruments abusifs, qu’il (ou elle) a élaborés crimes aprés crimes (et qui prouvent leur efficacité jusquá ce que quelqu’un ou un groupe de professionels (police ou justice) se decide á y mettre fin. Les criminels en serie, en depit de se socialiser á leur propre pratique, montre aussi l’incurie du systeme judiciaire ou policier de leur pays. Si l’activité criminelle est saisi des le depart, le criminel lui-même est dans l’impossibilité de savoir quelles sont les éléments de sa pratique criminelle qui marche vraiment. Mais si la « police (et justice) á la papa » (qu’on a eu trop longtemps sevi) alors le criminel a le loisir de paufiner ses connaissances acquises sur le terrain.
Quand on voit qu’en France même les parents (la mére de Tristane elle-même) est prête á s’éclipser de ses responsabilité, que le charactere sexuel de l’agression est passé sous silence par une mére (qui doit être une femme si je ne m’abuse) je me demande quelle mascarade les socialistes se sont livrés pour défendre en rethorique seulement les idées de justice, de féminisme, d´égalité des droits pour tous et j’en passe et des meilleurs.
Ce n’est sûrement pas aux journalistes de « sortir » une affaire de ce type si aucune plainte n’est déposée, les journaux ne peuvent pas être l’arme d’éventuelles vengeances ou désirs de nuire.
Un journaliste se doit de vérifier ses sources et ne peut pas se baser sur un seul écho, quant aux élus, en quoi sont ils concernés? Tous ont fait la même réponse, logique en un Etat de droit: « qu’elle porte plainte ».
C’est quand même un peu gros que Mlle Banon raconte son histoire au tout-Paris et aille à la télé en parler, mais qu’elle soit intimidée par la police, non?
l’avocat qui s’est désisté? Peut être n’y avait il rien de solide au dossier? Que voulez vous prouver dans ce genre d’affaire si vous n’avez pas le moindre examen médical et si la police ne peut pas aller en rechercher les traces immédiates?
La plainte est la seule arme.
Les journalistes ou personnalités cités n’ont que l’écho de la mère…qui déconseille, elle, la plainte, et, par ailleurs, ils se sont sans doute tous trouvés dans la situation de tentative de séduction de jeunes femmes simplement parce qu’ils ont du pouvoir, alors ce n’est pas à eux de juger: nous avons des magistrats qui sont là pour cela.
Tristane Banon n’est pas le seul auteur dont les livres n’ont pas eu le succés espéré, pourquoi y voir une conspiration?
Cet article cite le logement de la fille de Mitterand, mais ce logement n’a pas été « offert » mais « imposé » par la République qui doit protéger le plus facilement les enfants du Chef de l’Etat: ils sont considérés comme un dangereux moyen de pression s’ils tombaient dans les mains de quelques puissants maîtres-chanteurs. La famille de Madame Pingeot n’avait nullement besoin de Mitterand pour loger Mazarine.
N.B. Je ne suis pas socialiste
P.S. Dans les emissions de Ardisson de 2004 et de 2007, T.Banon avait une toute autre tête qu’aujourd’hui, pourquoi? Elle était pourtant plus proche de l’événement, non?
Est -on bien sûr qu’elle ne souffre pas plus de l’absence totale d’un père qui est maintenant veuf et qui, apparemment n’a toujours pas fait un geste vers elle? (voir « Daddy Frenesie » dont elle dit que cette oeuvre est autobiographique.)