Diagnostic pauvreté : 2- Le Chili

Le résultat est souvent qualifié, avec raison, de « miracle économique ».

Partager sur:
Sauvegarder cet article
Aimer cet article 0
chile7

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don

Diagnostic pauvreté : 2- Le Chili

Publié le 13 juillet 2011
- A +

Dans le premier billet de cette série, j’avais demandé aux lecteurs de me suggérer des pays pour la suite de la série. Un blogueur du nom de Jonathan a eu la brillante idée de suggérer le Chili.

Ce pays a été un véritable laboratoire économique puisque suite aux insuccès d’un gouvernement socialiste, une profonde libéralisation de l’économie a été implantée par diverses réformes.

Le résultat est souvent qualifié avec raison de « miracle économique ».

 

Pinochet

Le gouvernement de Augusto Pinochet, une junte militaire implantée suite à un coup d’État en 1973, n’a pas grand-chose à voir avec le libéralisme. En fait, Pinochet a commis des crimes contre l’humanité fermement condamnés par les libéraux. Je ne vais pas non plus encenser les Chicago Boys, qui ont soutenu le régime de dictature et fait plusieurs erreurs coûteuses ayant parfois servi leurs propres intérêts.

Ce billet vise plutôt à décrire objectivement les réformes économiques ayant permis au Chili de récemment accéder à l’OCDE et de supplanter l’ensemble des pays d’Amérique du Sud au niveau du développement. Ces réformes ne nécessitent ni dictature militaire ni répression. Au contraire, le retour à la démocratie et à la liberté a certainement contribué au succès du Chili de façon significative.

Est-ce que la dictature a facilité l’implantation de réformes capitalistes dans un pays profondément socialiste ? Évidemment ! Cela ne signifie pas qu’il faille encourager les dictatures. Ne nous laissons pas aveugler par l’horreur du régime de Pinochet et concentrons-nous sur les réformes économiques. D’ailleurs, suite au retour à la démocratie au Chili, le cap vers le libre marché a été maintenu par le parti de gauche au pouvoir, ce qui prouve que les mentalités ont véritablement changé pour de bon au Chili.

 

Les chiffres

Que devons-nous entendre par miracle économique ?

Le graphique suivant parle de lui-même. Le PIB per capita du Chili a augmenté drastiquement au fur et à mesure que les réformes ont commencé à fonctionner.

Entre 1950 et 1970, la croissance moyenne du PIB réel par habitant a été de 1,6 %, le plus bas taux de croissance de tous les pays d’Amérique du Sud. Entre 1985 (date à laquelle la crise de 1982 a été définitivement réglée) et 1996 (crise Asiatique), le PIB réel par habitant a crû en moyenne de 7 %.

Le tableau suivant compare les dix plus gros pays de l’Amérique du Sud entre eux.

On constate que le Chili a la meilleure note au niveau de la liberté économique et qu’il fait mieux que les neuf autres pays dans presque l’ensemble des catégories et mieux que la moyenne dans toutes les catégories. On peut affirmer hors de tout doute que le Chili est le pays d’Amérique du Sud offrant le meilleur niveau de vie. (Cliquer sur l’image ci-dessous pour agrandir).

Le gouvernement Allende

En 1970, le parti de gauche mené par Salvador Allende a été élu avec pour objectif de converger vers le socialisme.

Ce gouvernement a débuté une série de nationalisations d’entreprises et d’expropriations. Afin de stimuler la croissance économique et faire augmenter les salaires, Allende a mis en place un programme keynésien de dépenses gouvernementales visant à stimuler la demande, pensant qu’en redistribuant la richesse aux plus pauvres, ceux-ci dépenseraient davantage, ce qui stimulerait ainsi la demande. Ces programmes seraient évidemment financés par la création de monnaie. L’inflation serait retenue par des prix-plafonds imposés par le gouvernement.

En 1972, l’inflation dépassait les 200 %. Le déficit fiscal se chiffrait à 13 % du PIB en 1972 et à 23 % l’année suivante. Les salaires réels ont baissé de 25 % en 1972. Les prix plafonds ont évidemment généré de graves pénuries ; il fallait faire la queue de longues heures pour obtenir les biens de première nécessité. En somme, le pays était en crise économique.

 

Le coup d’État et le début des réformes

En septembre 1973, un coup d’État mené par le Général Pinochet a mené au renversement du gouvernement et à la mort d’Allende.

En 1975, les Chicago Boys, un groupe d’économistes chiliens formés à l’université de Chicago, a pris le contrôle de la politique économique du Chili. Ils ont entamé une série de réformes visant à réduire l’intervention de l’État dans l’économie, libéraliser le commerce international et établir le libre marché.

Les réformes ont été orientées de façon à réduire les dépenses du gouvernement pour retourner à l’équilibre budgétaire et stabiliser l’inflation. L’élément central du programme a été d’ouvrir l’économie chilienne au reste du monde en abaissant les barrières protectionnistes. Selon la Banque mondiale, le Chili était en 1990 le pays le plus libre-échangiste au monde. Les tarifs sont passés de 105 % en moyenne en 1973 à 15 % en 1989 et 6 % aujourd’hui.

En 1973, la plupart des banques chiliennes était dirigées par le gouvernement. Dès 1974, les réformistes ont commencé à graduellement libéraliser le secteur financier par des privatisations et dérèglementations.

Le secteur financier n’a pas été le seul à être privatisé mais également la plupart des secteurs de l’économie, notamment le secteur minier, jadis sous le monopole de l’entreprise publique CODELCO, et maintenant sous le contrôle du secteur privé qui produit davantage et à moindre coût que CODELCO.

En 1973, 50 % des terres agricoles étaient détenues par l’État suite à des expropriations menées par les socialistes. Dès 1974, le gouvernement a distribué des titres de propriétés agricoles à 109 000 fermiers et 67 000 descendants des Mapuche. Le tiers des terres jadis expropriées a été restitué à leurs propriétaires légitimes, le reste a été vendu.

Le marché du travail a aussi été réformé par de nouvelles lois le rendant plus flexible. La Constitution de 1980 a renforcé la protection des droits de propriété.

Un autre élément clé du miracle chilien a été la réforme des pensions de 1981 (voir cet article de l’IEDM). Le système public de régime de retraite a été remplacé par un système de capitalisation et de comptes d’épargne-retraite individuels, où chaque travailleur dispose de son compte géré par le secteur privé. Aujourd’hui, 95 % des travailleurs sont couverts par le nouveau système. Au cours des 26 premières années suivant son entrée en vigueur, le rendement annuel des épargnants, en tenant compte de l’inflation, s’est élevé à 10,3 %. Devant ce succès, le modèle chilien a été imité, en tout ou en partie, par une trentaine de pays aux quatre coins du monde, dont la Suède. Ce nouveau système a permis de générer l’épargne nécessaire à financer le formidable essor de l’investissement privé au pays. Il a aussi permis aux Chiliens d’obtenir en tant qu’investisseurs une part du succès économique de leur pays.

Le résultat de ces réformes a été une augmentation et une diversification substantielle des exportations, une hausse de la productivité et une grande augmentation des investissements étrangers au Chili. La croissance du PIB, des revenus et de l’emploi a été fulgurante.

Les réformes sociales ont été limitées mais étaient plutôt inutiles puisque la croissance économique a eu comme impact d’améliorer la qualité de vie des pauvres en leur donnant un emploi. Les inégalités se sont certes accrues, mais le niveau de vie a augmenté pour tout le monde. À cet égard, la critique de Naomi Klein est typique des socialistes. La gauche préfère vivre dans un pays pauvre mais égalitaire que dans un pays riche inégalitaire, même si les plus pauvres du pays riche ont un niveau de vie supérieur à ceux du pays pauvre.

 

Les erreurs

La plus grande erreur des Chicago Boys a été, durant la première portion de leur mandat, de maintenir un régime de taux de change fixe. Cela a rendu le pays vulnérable lors de la crise de 1982 et a fait du Chili le pays le plus affecté par la crise en raison de sa devise surévaluée. L’ampleur de cette crise et son impact sur l’économie du Chili auraient bien pu miner la suite des réformes.

La deuxième erreur a été la trop rapide privatisation des entreprises d’État. En les vendant plus graduellement, des meilleurs prix auraient pu être obtenus et celles-ci auraient probablement été achetées par les fonds de pension chiliens plutôt que par les riches collaborateurs de Pinochet.

La troisième erreur a été de ne pas réformer les systèmes de santé publique et d’éducation publique, tous deux inefficaces et victimes de sous-investissement. Le gouvernement de Pinochet les a nettement négligés, ce qui a grandement nui au sort des plus pauvres. Le gouvernement Ailwyn a corrigé le tir lorsqu’il a pris le pouvoir en 1990 en augmentant un peu les impôts pour financer des programmes sociaux qui ont contribué à améliorer le sort des pauvres dans les années 1990. Il faut cependant reconnaître que si le Chili a eu les moyens de faire ces dépenses sans s’endetter ou créer de la monnaie, c’est grâce à l’énorme création de richesse que les réformes libérales ont permis de générer.

 

Taux de mortalité infantile:

Conclusion

La gauche tente par tous les moyens de discréditer le miracle chilien : en faisant référence à l’horrible dictature de Pinochet, en pointant le coefficient de Gini, en relatant l’ampleur de la crise de 1982. Selon moi, ces points ne sont pas suffisants pour démontrer que les réformes visant à augmenter la liberté économique n’ont pas été bénéfiques au Chili.

Si vous relisez la conclusion de mon billet sur le Bangladesh, vous constaterez que plusieurs de mes recommandations ont été appliquées au Chili. Résultat : le Chili est passé de pays sous-développé à membre de l’OCDE.

Si vous cherchez des solutions aux problèmes économiques des pays du tiers monde, l’histoire du miracle chilien comporte certainement plusieurs ingrédients importants au développement d’un pays, l’essentiel étant bien sûr la liberté économique.

Le Vénézuela est présentement en train d’adopter les mêmes politiques que le gouvernement socialiste de Allende entre 1970 et 1973, qui ont conduit à une crise économique. La seule raison pour laquelle le Vénézuela n’est pas encore en grave crise économique c’est grâce au prix du pétrole.

 

Voir les commentaires (28)

Laisser un commentaire

Créer un compte Tous les commentaires (28)
  • Merci pour l’article clair, concis et instructif.
    Pour le prochain, l’Ethiopie ? Pays pauvre s’il en est, atypique par de nombreux aspects et l’expérience communiste de Mengistu pourrait être intéressante à développer.

    • Pour le prochain, la Suède, grâce aux talents du Minarchiste que nous remercions une fois de plus

      • La Suède est un bon sujet. Je ne sais pas combien de sujets sont prévus, mais étant un symbole de socialisme et tranchant avec le Chili, je verrais bien le Venezuela ( et/ou l’Argentine ) par la suite.

  • Il faut aussi savoir que les médias au Chili sont majoritairement à droite, ce qui est une trait assez exceptionnel pour être signalé.
    On ne se rend pas toujours compte de l’importance des médias dans une démocratie (comme dans une dictature), notamment de son influence sur les mentalités et sur les orientations politiques.

  • « Le gouvernement Ailwyn a corrigé le tir lorsqu’il a pris le pouvoir en 1990. Il a augmenté un peu les impôts pour financer des programmes sociaux qui ont contribué à améliorer le sort des pauvres dans les années 1990. »
    >c’est quoi cette réflexion de socialiste, comme si les « programmes sociaux » Etatique pouvais aider effectivement les pauvres…
    Et il faudrait en conclusion appuyer sur le fait que ce « miracle » est dû exclusivement au respect de la propriété des individus plutôt que de dire les « liberté économique » (la distinction entre liberté économique et civile est arbitraire, ces séparations n’ont donc aucun sens aussi bien philosophiquement qu’économiquement)

    D’autre part je conseil à contrepoints de faire un article sur la Somalie (régulièrement cité par les Etatiques de tout poils) à l’image de divers organisme tel que le Mises Intistut (http://mises.org/daily/5418/Anarchy-in-Somalia) pour les 20 ans d’anarchie dans le pays.
    Je ne pense pas que « Le minarchiste » puisse le faire convenablement étant donné qu’il n’est que « mi » et pas « a » certaine chose lui échappe encore malgré ces compétences indiscutable en économie.

    • Personnellement, je crois qu’à tout prendre je préfèrerais être déporté au Chili, que ce soit sous Allende, Pinochet ou de nos jours, plutôt qu’en Somalie aujourd’hui. 😉

  • Le Jean Rochefort?

    Oui, il semblerait, selon un sondage (je n’en sais pas plus), que 87% des journalistes aient voté PS en 2007.

  • Lisez le premier paragraphe de l’article du lien que j’ai donné sur le mises.org!
    Ce n’est pas parce qu’on est en anarchie qu’il y la garantie que l’on vie mieux surtout si l’on part du chao de l’Etatisme précédent( Il est à noté que le revenu des esclaves des Etats du Sud des USA, avant abolition of course, était bien plus important que ceux des petit planteurs indépendant du nord > exemple de Serge Schweitzer à propos de l’utilitarisme > http://www.youtube.com/watch?v=VoMAZjO2lCo >dans une des parties)
    L’anarchie ne garantie rien sauf une chose la Concurrence (un truc bien libéral cela) et surtout la concurrence entre les voyous qui voudrais instauré LEUR Etat « légitime » mais si une majorité refuse tout Etat (tout leur type d’Etat) ils ne feront pas long feu apriori…
    Une autre « archie » (monarchie, oligarchie, « démocratie », etc.) garantie qu’une chose, rien qu’une chose, le vole organisé à grande échelle par ce que l’on appelle impôt et taxe (donc FORMELLEMENT anti-droit naturel), cela est le minimum après il y a toute les autre joyeux chose qu’un monopole de la coercition peut se permettre étant maître de la légalité, mais je ne vous fait pas l’insulte de les débités ici, ces choses sont connues (des libéraux en tout cas).
    Non vraiment réinstauré un Etat en Somalie ne leur serai pas un cadeau.

    • A zut je m’adressais à « villetocque » un commentaire plus haut ….

      • Rien dans votre post (et encore moins dans l’article de Mises ne me donne envie de préférer la Somalie au Chili comme terre d’adoption, désolé.
        Il y a un truc qui m’étonne dans l’article de Mises : il fait référence à des statistiques publiques. Pourtant il y est dit qu’il n’y a plus d’Etat. Faudra m’expliquer.

        • Heu juste, ce n’est pas de Mises, mais du Mises Institute.
          Sinon moi non plus je n’ais pas envie de vivre en Somalie, je dirais presque évidement par c’est pas la joie tout le monde le seul et PERSONNE ne le conteste, seuleument d’après les chiffres comparé de la Somalie l’on vie mieux sur certain critère qu’avant l’anarchie, et le point le plus important c’est qu’une situtation anarchique est toujours préférable qu’à une situation Etatique puisque selon la théorie libertarien l’Etat n’est qu’uniquement une organisation spoliatrice, d’où l’on ne voit pas comment un voleur pourrait amélioré notre condition, par définition.

          • « d’après les chiffres comparé de la Somalie l’on vie mieux sur certain critère qu’avant l’anarchie, »

            Je parle des chiffres.

            Quel crédit accorder à des chiffres venant d’un non-Etat qui n’a sans doute plus de comptabilité nationale ? l’article du Mises institute renvoie à un article du site de la BBC qui dit juste « sources Nations Unies, UNICEF et CIA ». Chiffres probablement très imprécis. Hâtif d’en tirer de quelconques conclusions.

          • Déjà que j’en n’accorde pas beaucoup a ceux des instituts national donc sur ce point nous somme d’accord, Exit les chiffres, parlons plutôt des faits. Les fait sont que nous avions un Etat spoliateur (et pas des moindre puisqu’il s’agissait explicitement d’un dictature et pas les soft occidental) avant 1991 puis une guerre civile pour 20 ans, d’ou plus de crime organisé, i.e. plus de collecteur d’impôt. Bien que ce passe-t-il exactement sa serai d’un point de vue historique très intéressants a développer, mais d’un point de vue économique (praxéologique) d’aucune importance puisque les expériences n’ont pas la capacité d’affirmé ou d’infirmé le raisonnement apriorisme, tout ce que l’on peut faire c’est rappeler que l’anarchie n’est pas forcément synonyme de nirvana du point de vue du respect des droits (fortement liée à la croyance du peuple pour ce qui est de l’organisation de la société), mais qu’une situation Etatique ne pourra elle jamais l’être car bloquer dans sa logique de violence systématique.

          • Dans votre avant-dernier post, vous dites :
            « d’après les chiffres comparé de la Somalie l’on vie mieux sur certain critère qu’avant l’anarchie »

            Dans votre dernier post, vous vous rangez à mon opinion :
            « Exit les chiffres ».

            Donc nous sommes bien d’accord, à la différence de ce que vous (et l’article de Mises.org) disiez au début de cette discussion, aucun chiffre ne permet d’affirmer que 20 ans de vie sans Etat ont amélioré la vie des Somaliens .

            Merci pour ce débat. Au Minarchiste : merci pour tous ces articles.

      • Oui parfaitement est j’entend l' »Exit les chiffres » TOUTE le autre analyse de pays la seul posibilité de sa voir si les gens vive mieux est de savoir si il vivent libre tu bêtement, tout les arguments utilitarisme étant falsifiable dans un sens comme de l’autre l’on ne peut raisonnablement convaincre par ce-ci.
        Aucun Chiffre, oui, mais pas aucune théorie 😉

  • @gdurbal

    La respect de la propriété privée découle de la liberté économique, ça va ensemble.

    Par ailleurs, étant donné que Pinnochet n’avait pas libéralisé la santé et l’éducation, il fallait faire quelque chose pour soutenir ces systèmes publiques.

    La libéralisation aurait été la meilleure solution, c’est ce que j’aurais préconisé, mais sinon l’aide apportée par Ailwyn a effectivement permi d’améliorer un peu les choses.

    C’est loin d’être une réflection socialiste.

    • Ah ok dans ce sens là, mais bon quand même ca pas du faire grand choses si ceux n’ait un peu limités pour un temps les politique désastreuses, particulièrement pour les pauvres, de monopolisé ces secteur d’activité, il n’y a qu’à voir un temps soit peu les travaux des Publics Choice pour tirer un petit sourire à cette affirmation !

  • Pas vraiment convaincu par l’article :
    http://econoclaste.org.free.fr/dotclear/images/septembre-d%C3%A9cembre%202006/chili.jpg
    Sur ce graphique, la ligne en trait plein indique l’évolution du PIB par habitant au Chili de 1960 à 1999, en base 100 pour l’année 1973. La ligne pointillée correspond au « trend » de la période 1960-73 : elle nous indique ce qu’aurait été le PIB par habitant chilien plus tard s’il avait suivi la tendance de cette période. La zone hachurée correspond à la période des réformes menées par les « Chicago Boys » (privatisations, notamment d’institutions financières; abaissement des barrières douanières; dérèglementation des marchés).

    Sérieusement, quelle est l’amélioration apportée par Pinochet ? Le « miracle Chilien » a en fait eu lieu une fois que Pinochet est parti du pouvoir…

  • Précision sur l’article : Allende avait décidé de planter les créanciers du pays. La réponse ne s’est pas faite attendre : le Chili a fait défaut sur sa dette en 1972.

  • Hum…diagnostic pauvreté: le néolibéralisme affame les peuples et ne profite qu’aux plus riches! Ce n’est pas moi qui le dit:

    « On the poverty front, however, results were less successful. People living below the poverty line still represented 45
    percent of the population in 1987. Additionally, a key decision by the Pinochet government to
    reduce taxes and government expenditures in 1988 had a further negative impact in social policies.
    The decrease in social expenditures was equivalent to 3 percent of GDP, resulting in severe deterioration in the coverage and quality of public health services, lower wages for teachers, and lower pensions for the elderly »

    45% de la population vivait sous le seuil de pauvreté à la fin du régime de ce tortionnaire de Pinochet. Merci à la Banque Mondiale pour la source.

    Bref, ce « miracle économique » est une illusion et une imposture.

    Pour info: les socialistes ne pensent pas qu’une société dans laquelle tous vivraient pauvrement, mais équitablement, est meilleure que celle qui partage inégalement les revenus, mais dans laquelle les plus pauvres vivent mieux que dans la première société: ils SAVENT qu’une société égalitaire dans laquelle tous peuvent vivre avec un minimum de dignité est possible.
    On parie qu’à Cuba le plus pauvre vit 100 fois mieux que le plus pauvre aux US?

    • En plus d’être plus riche et plus développé le Chili est aussi plus égalitaire que ces voisins. En effet il est le premier pays d’Amérique latine pour ce qui est de l’Indice de Développement Humain ajusté aux inégalités ( http://hdrstats.undp.org/fr/indicateurs/73206.html ) et il est dans la moyenne pour ce qui est de l’indice Gini (bien plus égalitaire que le Brésil par exemple : http://www.lyd.com/wp-content/files_mf/pi110690.pdf ) Pour l’IDH ajusté aux inégalités le Chili est 40e mondial, devant certains pays d’Europe (Croatie, Portugal, pays baltes, Roumanie, Bulgarie).
      À peu près la même chose pour Gini.
      Pour les taux de pauvretés, seuls l’Argentine et l’Uruguay font mieux : http://www.eclac.org/publicaciones/xml/5/48455/PanoramaSocial2012DocICap1.pdf

    • le néolibéralisme n’existe pas. lisez « The Haves and Have Nots »de Branko Milanovic qui compare la situation des pauvres. « On parie qu’à Cuba le plus pauvre vit 100 fois mieux que le plus pauvre aux US? » pourquoi alors il n’y pas d’immigration des américains vers cuba mais seulement une immigration des cubains vers les usa ?? lisez http://www.contrepoints.org/2011/02/01/12764-les-americains-pauvres-plus-riches-que-les-indiens-riches . les pauvres américains sont parmi les mieux lotis au monde. en corée du nord, le taux de pauvreté est proche de 0 car la pauvreté est calculé en fonction des inégalités ce qui est absurde. en france, le taux de pauvreté a diminué ces dernières années mais c’est parce que tout le monde s’est appauvri et qu’il y a moins d’inégalités et non pas parce qu’il y a moins de pauvreté.

      • Mais, dans les faits, qu’est-ce donc être pauvre aux États-Unis ? En se fondant sur diverses statistiques publiques, Robert Rector nous rappellait en 2007, dans un article publié par The Heritage Foundation, que parmi ceux que l’on désigne officiellement « pauvres » dans ce pays, 43% possèdaient leur propre maison, 80% l’air conditionné, près des trois quarts au moins une voiture, et 31% deux ou plus, 97% un téléviseur couleur et plus de la moitié deux ou plus, 78% un lecteur vidéo ou DVD, 89% un four à micro-ondes, plus de 50% un équipement stéréo, plus d’un tiers un lave-vaisselle et 62% étaient connectés au câble de télédistribution ou avaient une antenne parabolique. Le « pauvre » des États-Unis moyen dispose également de plus d’espace – 134 m² – pour vivre qu’une famille normale de Paris, Londres, Vienne, Athènes ou d’autres villes européennes (120 m² en moyenne en Europe) : seuls 4% des foyers pauvres américains sont surpeuplés et plus des deux tiers offrent plus de deux pièces par personne.
        http://s3.amazonaws.com/thf_media/2007/pdf/bg2064.pdf
        les 10% les plus pauvres aux US gagnent 2 fois plus que les 10% les plus pauvres en « Europe du Nord » ce que veut dire pauvre aux usa: http://www.heritage.org/research/reports/2011/07/what-is-poverty

    • En 2000, le président chilien socialiste Ricardo Lagos décrivit le Chicago Boy Sergio de Castro comme le ministre des Finances le plus important des derniers 180 ans du Chili. alors si meme des socialistes rendent hommage aux chicago boys…….

  • Les commentaires sont fermés.

La liberté d’expression n’est pas gratuite!

Mais déductible à 66% des impôts

N’oubliez pas de faire un don !

Faire un don
6
Sauvegarder cet article

Depuis plusieurs dizaines d’années, les analyses convergent sur la continuité de la croissance chinoise et la projection d’un premier rang économique mondial. Mais les bambous ne montent pas jusqu’au ciel. Un certain nombre de signaux négatifs apparaissent dans l’économie chinoise. Sont-ils conjoncturels ou plutôt structurels ? Le ralentissement économique, la démographie, la dette des entreprises, ne seront pas passagers. Le retournement de l’économie chinoise commence sous nos yeux.

Quand on vit des dizaines d’années de forte croissa... Poursuivre la lecture

C’est ballot, mais c’est ainsi. Les artisans de la réforme constitutionnelle au Chili, des activistes de gauche, parmi lesquels le jeune président du pays, Gabriel Boric, animés par un agenda d’un politiquement correct rarement atteint auparavant, avaient totalement oublié la majorité silencieuse.

Concentrés sur leurs ambitions d’un renouveau social et politique radical incluant la suppression du Sénat - l’assemblée la plus respectée des Chiliens - et l’annonce d’un État désormais « plurinational », respectant la parité des genres, l’é... Poursuivre la lecture

Par Dr Rainer Zitelmann. Un article de la Foundation for Economic Education

Le Chili a longtemps été considéré comme un pays capitaliste modèle en Amérique du Sud. Dans l'indice de développement humain 2022, le Chili se classe premier parmi tous les pays d'Amérique latine. Et dans l'indice de liberté économique 2022 de l’Heritage Foundation, il se classe 20e, devant les États-Unis et le Royaume-Uni. En 2018, le taux de pauvreté du Chili capitaliste était de 6,4 %, ce qui contraste fortement avec les 76,6 % du Venezuela socialiste.

... Poursuivre la lecture
Voir plus d'articles