Nous sommes en élection depuis à peine deux semaines. Et comme prévu, les promesses de dépenses s’accumulent chaque jour.
Mais cette campagne électorale me surprend un peu. La logique voudrait que les partis lancent surtout des promesses aux baby-boomers et aux plus vieux. Après tout, ils sont plus nombreux à voter.
Mais quand je regarde les programmes des partis, j’y trouve beaucoup de promesses qui ciblent les enfants et les familles.
Les libéraux proposent une aide à l’éducation postsecondaire de $980 millions. Et un fonds pour l’apprentissage et les soins de la petite enfance de $700 millions. Michael Ignatieff propose aussi de financer les études postsecondaires des soldats qui ont terminé leur mandat. Coût : $120 millions par année.
Les conservateurs veulent doubler le crédit d’impôt pour l’activité physique (de $500 à $1.000) pendant leur prochain mandat. Ils veulent aussi diminuer les impôts des familles avec enfant de moins de 18 ans, en leur permettant de partager leurs revenus imposables.
Le NPD aussi répète qu’il veut « investir dans les familles ». Jack Layton veut entre autres que les nouveaux parents ayant pris un congé parental soient admissibles aux prestations d’assurance-emploi une fois retournés au travail.
Même le Bloc Québécois, dans sa liste d’exigences, cible les jeunes. Il réclame un crédit d’impôt pour les jeunes diplômés qui iront travailler en région.
Quand moins veut dire plus
Les jeunes, les enfants, les familles… c’est beau. Mais j’ai une question pour tous les partis : si vous voulez aider les enfants et les jeunes familles, ça ne vous tente pas de dépenser… moins ?
Ce serait plus simple. Au moment où vous lisez ces lignes, une dette fédérale de $560 milliards pend au-dessus de nos têtes. C’est $16.340 par citoyen. $16.340 sur la tête de chaque enfant canadien, et sur les prochains.
Nous avons tendance à trouver ces chiffres abstraits. À nous dire : « Pas grave ! C’est normal. On payera plus tard. » Mais nous payons déjà. Toute la TPS que vous payerez cette année ira au paiement des intérêts de la dette. Ça veut dire plus de $31 milliards « dans le vide », juste cette année. Des milliards qu’on pourrait investir ailleurs — dans les familles et les enfants, par exemple…
Vous voulez « investir dans les familles » ? Arrêtez de dépenser. Et de nous endetter.
Un mot sur les bonis
Retour au Québec. On apprenait cette semaine, par le biais de la station Radio X, que les employés, cadres et patrons d’Hydro-Québec se sont partagé $81 millions en primes l’an dernier — alors que les profits de l’entreprise sont à leur plus bas depuis cinq ans. Dans ces pages, on lisait que les dirigeants des commissions scolaires ont touché de gros bonis en 2010, et que les cadres des cégeps ont vu leurs primes augmenter de 26 %.
Comme par hasard, ces bonis gonflés arrivent tout juste après que l’État, dans son « effort » budgétaire, eut décidé de suspendre les bonis pour les deux prochaines années. C’est ce que soulignait lundi mon collègue Sébastien Ménard.
Fallait y penser ! On n’aura pas de bonis pour les deux prochaines années, alors versons-nous des bonis en double et en triple cette année !
L’« effort » du gouvernement dans toute sa splendeur.
Doit-on en rire ou en pleurer ?
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